Homeless ❤ PRIALYA

« Je refuse pas hein... Je veux juste que tu réfléchisses, que tu pèses le pour et le contre et que tu regrettes pas... Même si j'aurais toujours mon appartement et que je pourrais toujours vite repartir... Après c'est vrai qu'on a le temps mais les premiers gilis dans le bas du ventre ne vont pas se faire attendre des semaines et des semaines non plus alors... » Oui il fallait quand même qu'on y pense, qu'on en parle. En attendant il fallait choisir le film et je tentais de m'installer. Mais les deux étaient liés c'est pourquoi je lui répondis en souriant. « Si tu viens te mettre à côté de moi et que j'ai le droit de me caler alors je dirais horreur... Sinon peut m'importe. » J'étais pas mal film d'horreur mais il me fallait une épaule à laquelle m'agripper si jamais je flippais. Normal quoi j'étais une fille.

Vivre avec Priape, avec les bons et les mauvais côtés, dans une situation un peu particulière puisque nous n'étions pas en couple, c'était bizarre de penser à vivre ensemble dans ce genre de moment alors que nous en couple on n'en avait jamais parlé parce que nous n'étions pas ensemble depuis assez longtemps surement... Mais les choses avaient changé maintenant, il y avait le bébé qui arrivait et je voulais qu'il grandisse dans mon ventre aussi bien qu'il pourrait le faire dans la vie, avec un papa et une maman aussi présents que possible pour lui. Bref on aura le temps d'en reparler en attendant, on allait regarder un film et il opta pour un film d'horreur. Il revint vers le lit, s'installa correctement et écarta le bras, même pas besoin de demander, je m'installais contre lui, déposant ma tête dans le creux de son épaule et ma main sur son torse. Jeu dangereux peut être mais j'étais bien comme ça et je n'avais aucune envie de dire à Priape: non non je vais me cacher derrière un coussin si j'ai peur plutôt que me blottir contre toi. Le film débuta, dans le noir le plus complet et au premier truc avec un peu de suspense, au premier truc qui sorti de nul part je sursautais poussant un petit cri puis rigolant en assurant : « Je ne suis pas peureuse du tout ! C'est faux, ça m'a juste surprise ! » Je relève la tête pour croiser son regard, non mauvaise idée nos visages sont beaucoup trop proches alors je refixe mon regard sur la télévision, c'est plus sage, même si je n'ai aucune envie de l'être en sa compagnie.

Je soupirais, ronchonnant contre ce film qui était nul alors même que j’avais besoin de me concentrer sur autre chose, de faire abstraction de mes sensations, de la douce tiédeur du corps de Talya serrée contre moi, de son parfum délicieux, de son regard qui se planta dans le mien. Elle me demanda alors ce qui me déplaisait dans ce film. « Les acteurs jouent comme des pieds… » Comme si j’étais qualifié pour apprécier le jeu des comédiens… La jeune femme me fit sourire en me faisant savoir qu’elle pouvait amener titanic la prochaine fois, elle ne s’en lassait jamais mais qu’elle pleurait à chaque fois. « C’est peut être pas recommandé le titanic avec les hormones, tu risques de pleurer deux fois plus et de finir déshydrater… » la taquinai-je avec un petit sourire amusé. Un peu d’humour pour essayer de faire disparaître l’envie qui grondait en moi de s’emparer de ses lèvres… Je finis par détacher mes yeux des siens. « On devrait peut être éteindre et aller se coucher non ? » Chacun de notre côté, dans un lit différent. « T’es censée être là pour te reposer en plus… Pas pour veiller en regardant des navets avec moi. »

« J'avais oublié ce petit côté râleur... » Je rigole toute seule alors que je sais très bien que le jeu des acteurs lui importe peu d'habitude et que c'est juste la situation qui doit le déranger. Comme moi d'ailleurs... Enfin elle me dérange mais pas tellement que ça, je suis juste bien là, comme ça, alors que ça fait des semaines que je n'ai pas eu cette sensation de plaisance. « Déshydratée à ce point tu crois ? » Pour le titanic et les hormones il faudrait une autre soirée... Parce qu'il avait l'air décidé à aller se coucher, à ce que je me repose, et pourtant il ne bougeait pas. Lorsque son regard se défila du mien, ma main remonta vers sa joue pour que son visage refasse face au mien et je parcourus les quelques centimètres qu'il restait entre mes lèvres et les siennes. Je savais que c'était surement dangereux et bête de faire cela, mais là, tout de suite, maintenant, je n'avais envie que d'écouter mon coeur, mon envie, même si ma tête me disait que cela ne ferait surement que plus mal après, de toute manière, je ne pouvais pas avoir plus mal que depuis que je l'avais perdu alors bon...

Je ne me vexais pas lorsque Talya évoqua mon côté raleur, me contentant de secouer la tête comme si c’était faux, un petit sourire amusé aux lèvres néanmoins parce que j’étais quand même bien conscient de cet aspect de ma personnalité. Il fallait parler d’autre chose, cette situation devenait de plus en plus dangereuse, alors je cessais de la dévorer du regard et proposais d’aller se coucher. Mais je sentis sa main se poser contre ma joue et d’une pression légère, elle me fit à nouveau tourner le visage vers le sien. Nos yeux se télescopèrent. Tous mes neurones criaient danger mais pourtant je restais immobile lorsqu’elle s’approcha de moi pour réduire à néant les quelques centimètres qui séparaient encore nos bouches. Pire, lorsque je retrouvais le contrôle de mes gestes, ce ne fut pas pour la repousser, comme ma raison me le dictait pourtant, mais pour répondre à son baiser, mes lèvres se pressant contre les siennes avec fièvre. Je ne sais pas combien de temps durant notre étreinte mais un bruit violent au cours du film s’échappa du téléviseur nous faisant sursauter tous les deux, mettant fin à cet égarement. Je m’écartais alors de la jeune femme en évitant son regard : « On devrait vraiment se coucher… » Et il ne fallait pas que je reste ici, car je sentais ma volonté bien faible. Je me levai et désignai d’une main le lit situé à l’autre bout de la pièce : « Le lit de Jasper c’est celui là, tu peux t'y installer. Moi je vais prendre une douche. » Froide. Je me dirigeai vers la salle de bain en laissant juste échapper un : «  Bonne nuit. » Tout aussi glacé que la douche que je me réservais, en espérant que quand je reviendrais dans la chambre Talya serait déjà endormie histoire d’éviter une explication gênante.  

Un baiser passionné puis plus rien... Voilà ce à quoi Priape se laissait aller en ce moment... Pourquoi est ce que sa tête le rappelait toujours à l'ordre à un moment ou à un autre alors que la mienne n'avait pas été foutue de le faire lorsque je m'étais échappée dans les bras de Matthéo ? Pour le coup je maudis le film qui le fit revenir à lui et s'écarter. C'était nul vraiment nul. Et il était bien décider à ne pas céder à nouveau, redevenant froid et distant, pour me dire que je devrais dormir et qu'il allait à la douche. La porte se ferma et je restais en tête à tête avec le paquet de cookies. J'en pris un puis deux, puis trois ... Finalement je m'enfilais la moitié du paquet soit seulement quatre cookies alors que j'étais capable de tout manger d'habitude, et sentis bien vite l'équoeurement monter en moi. Idiote, je l'étais, j'avais envie de vomir maintenant et les wcs se trouvaient dans la salle de bains avec Priape dedans. Je me concentrais à la fenêtre de la chambre pour respirer calmement mais l'air ne fit rien, il fallait que je me libère. Sans réfléchir, j'entrais dans la salle de bains, ne faisant pas attention au jeune homme, me contentant d'attacher rapidement mes cheveux avant d'utiliser les toilettes, me cachant de ma main. Je détestais qu'on me voit dans cet état, cela n'avait rien de glamour. Entre deux acalmies je relevais les yeux vers la douche pour m'excuser : « Désolée, je crois que les cookies n'étaient pas une bonne idée... Promis ça va mieux, et je regarde pas... » Pour le regard c'était juste mais pour le mieux non puisqu'une nouvelle vague de nausée arrivait. Je finis ce que j'avais à faire avant de me relever, de me passer de l'eau fraiche sur le visage, de boire un grand verre d'eau frais, et de prendre le dentifrice de Priape pour me brosser les dents avec ma brosse à dents prise rapidement dans mon sac. Après avoir foutu le bazard pendant sa douche, je me dirigeais à nouveau vers la chambre et me laissais tomber en arrière sur le premier lit qui venait, Priape, Charlie, Jasper, aucune importance... Je n'avais pas sommeil le moins du monde.

Je refermai la porte de la salle de bain et soufflai un instant. Que m’arrivait-il ? Pourquoi aussi fallait-il que je me mette dans une telle situation ? J’avais encore Talya dans la peau. Je retirai mes vêtements en essayant de chasser le souvenir de ce baiser de ma tête, mais j’avais encore le goût de ses lèvres sur les miennes. Une fois dans la cabine de douche, je tournais le bouton du thermostat passant du chaud au froid en espérant me faire retrouver un peu mon calme. La porte grinça et des pas précipités ainsi que des bruits éloquents m’indiquèrent que Talya était victime d’une nouvelle crise de nausées. Je me serais bien précipité auprès d’elle pour m’assurer que ça allait mais j’étais couvert de mousse. Sa voix résonna pour m’annoncer que ça allait mieux.  J’eus à peine le temps de terminer ma douche que la jeune femme s’était brossée les dents et avait filé au lit. J’enroulais la serviette de toilette autour de ma taille, j’étais toujours inquiet. J’enfilais un simple short, tenue minimaliste qui me faisait office de pyjama et je sortais de la pièce, soucieux de l’état de la blondinette. Je m’avançai jusqu’au lit où elle avait pris place. D’ailleurs elle s’était trompée, je lui avais indiqué celui de Jasper mais elle s’était couchée sur le mien. « T’as trop l’habitude de ce lit là je crois… C’est le mien. » fis-je remarquer avec un petit sourire. « Tu peux y rester t’inquiète. Je squatterais celui d’un des gars. » ajoutai-je avant de demander : « Comment tu te sens ? Je pensais que ça allait mieux côté vomissements… »