Homeless ❤ PRIALYA

Après avoir garé ma voiture sur le parking de l'université, j'arrivais près de la dunster house à pied, tranquillement, il fallait que je sois belle pour le tapis rouge. J'avais dit à Priape que j'arrivais de suite, mais bien sûr ma rencontre avec le livreur de pizza me retarda légèrement. Je lui donnais un billet de vingt dollars, lui précisant de garder la monnaie, il me fit un sourire, me donna les pizzas et disparus aussi rapidement qu'il était arrivé. Je finis pas avancer jusqu'à la maison et voir Priape sur le parvis. Un sourire se dessina sur mon visage alors que je lui dis du bout de l'allée, d'une voix assez forte pour qu'il m'entende : « C'est le livreur de pizzas ! » Mais aussi la nana qui va squatter le lit du président parce que tu as profité de son absence pour m'inviter et qu'on ne peut plus partager le même lit. Ca je ne l'avais pas dit tout haut mais j'avais réellement envie de montrer à Priape que le fait qu'on se parle normalement et qu'on ne s'envoie pas des parpins à la figure me faisait du bien, j'étais plus sereine, avec un meilleur moral, il n'y avait pas photo... Alors que j'étais arrivée à son hauteur je finis par déclarer : « Ta reine et sa bonne odeur de jambon me donne l'eau à la bouche ! » Oui c'était le jambon qui me faisait envie, préciser que les champignons aussi serait une perche tendue pour qu'il me dise que j'en avais surement dans la mienne.

Un échange de sms qui ne virait pas au règlement de compte ? C’était qu’on faisait de sacré progrès Talya et moi. Je l’attendais devant l’entrée de la dunster, écrasant ma cigarette en voyant sa silhouette se dessiner au loin. Lorsqu’elle s’avança en se présentant comme le livreur de pizza, un sourire se dessina sur mes lèvres : « Il est plutôt pas mal le livreur, il a bien changé. » riai-je alors. Je la débarassais des cartons chauds qui dégageaient une odeur plus qu’alléchantes lorsqu’elle arriva à ma hauteur. « Je te laisse la reine si tu veux, je prendrais la végétarienne ça me fera pas de mal… » Et ça fera du bien à mon estomac qui morflait un peu avec les excès de ces derniers temps. « Regarde moi, déjà en train de céder à tes envies de femmes enceintes ! Je suis faible… » plaisantai-je alors qu’on entrait dans le bâtiment de la DH. Arrivés dans la salle commune où quelques étudiants potassaient et discutaient, je tournais la tête vers mon ex pour lui demander : « Tu veux qu’on mange là ou tu préfères aller au calme dans la chambre ? » Elle serait peut être plus à l’aise ici, un tête à tête avec son ex ça pouvait être gênant…

« J'ai intercepté le livreur parce que je savais que tu le trouvais trop sexy je voulais pas que tu me fasses faux bond et partes avec lui. » Je souris et lui donnais les pizzas sans me faire prier. Je le taquinais sur le choix de la végétarienne et il ne tarda pas à me dire qu'il me laissait la reine si je voulais. On cède tout à une femme enceinte même si cela ne se voit pas encore. « On partagera tu vas avoir besoin de force pour me supporter les prochains mois et puis on trouve toujours des excuses aux papas qui grossissent pendant une grossesse... » Combien de papas prenaient du poids en même temps que la mère ? Il ne serait pas le premier ! Je fis un rapide tour d'horizon une fois dans ma dunster house il y avait des têtes connues d'autres non mais tous nous regardaient assez étrangement comme si c'était exceptionnel qu'on puisse se reparler. « Je crois que je préfère qu'on monte... moins de curieux pour nous mettre mal à l'aise. » De toute manière s'il se passait quelque chose tout le monde saurait rapidement et puis en dormant la personne ne croirait que j'avais dormi dans le lit de Jasper.... Ah les rumeurs, limitons les!

Ouf je n’étais pas condamné aux légumes… Bon ça ne m’aurait pas fait de mal mais Talya souligna que j’avais le droit en tant que futur papa de prendre un peu de gras. « Ouais enfin pas trop quand même… » J’allais pas tout perdre en accouchant dans sept mois moi ! Arrivés dans la pièce commune de la confrérie, Talya me signala qu’elle préférait monter soulignant qu’elle se sentirait plus à l’aise sans ces regards curieux qu’on nous jetait. Bah, la dunster c’était une grande famille, c’était surement pas eux qui allaient balancer des conneries à CS… Enfin, il valait mieux être prudents, alors je me dirigeais vers les escaliers. Poussant la porte de ma chambre, je remarquais qu’elle n’était pas très bien rangée. Je n’avais pas eu le temps, et honnêtement quand j’avais reçu le premier texto de Talya j’étais loin de penser que j’allais finir par l’inviter à dormir ici. Mais j’étais faible, elle me manquait et de la savoir seule et fatiguée dans son appart encore en kit, des cartons partout, je n’avais pas su résister à l’envie de l’avoir ici avec moi. « Fais pas gaffe au bazar, c’est Charlie et Jasper qui rangent rien… » Mes colocs chéris avaient le dos larges. Ils allaient surement me manquer l’année prochaine…  

J'adorais la dunster mais avec ce qu'il se passait en ce moment je préférais limiter les occasions de faire parler les gens. Et puis tout le monde n'était pas de la confrérie les dunsters avaient des invités du couo il y avait des gens que je ne connaissais pas... puis même si j'adorais les dunsters Jasper n'avait pas hésité à mettre les pieds dans le plat lors de la soirée de réouverture de la confrérie je n'avais pas envie que cette soirée de paix se retrouve gâchée. Je montais donc derrière Priape vers sa chambre et en voyant le bordel qu'il y avait je souris à sa remarque. « Les absents ont toujours tort ! Avec toi je vois qu'il est pas bon d'être absent ! Je m'en fiche de l'état de votre garçonnière tant que Jasper a changé les draps de son lit depuis sa dernière coucherie ça me va ! On s'installe ou ? » C'était bon de parler calmement vraiment. La dernière fois que j'étais venue il y avait déjà eu une amélioration et cela continuait j'espérais qu'aucun de nous deux ne prendrait l'envie de remettre de l'huile sur le feu. En me posant sur un lit je fis par dire à Priape. « Je suis inquiète pour Isaac.... vraiment ! »

Jasper était célibataire désormais, je l’avais su par Lomée. J’aurais eu envie de répondre cela à Talya mais comme mon coloc s’était retrouvé seul à cause de son lien ambiguë avec sa meilleure amie, je me retins de dire quoi que ce soit. C’était un sujet qui risquait de dériver vers une nouvelle dispute et j’avais juste envie de profiter de cette soirée de trêve avec mon ex pour retrouver un semblant de complicité. « Tu sais que j’adore les gars, ils vont me manquer l’an prochain… » avouai-je à Talya après avoir tenté de les désigner comme coupable du désordre ambiant. « Même si ce soir, je suis content qu’ils soient pas là… » ajoutai-je spontanément avant de réaliser que je venais surement là d’en dire un peu trop. « Enfin, ça me permet de t’accueillir pour que tu te reposes quoi… » essayai-je de me rattraper avant de désigner les lits et les chaises de bureau : « Mets toi où tu veux, faut que tu sois à l’aise. » Elle s’installa sur l’un des lits tout en me confiant son inquiétude par rapport à Isaac. Il allait vraiment falloir que j’écrive au jeune homme, les propos de Talya m’inquiétaient mais je n’en laissais rien paraître. « T’es pas censée être là pour te reposer normalement ? Alors enlève moi cette mine soucieuse de ton visage et savoure ton repas. » Je posais les cartons de pizza à côté d'elle sur le lit.« Tu veux boire quelque chose avec ce festin ? Du jus d’orange ? Du soda ? De l’eau ? »

Priape se laissait aller à sortir des pensées qu'il aurait sûrement aimé retenir. En effet il n'avait sûrement pas envie que je sache qu'il était plutôt content de passer la soirée avec moi c'était comme un peu m'avouer qu'il tenait toujours à moi après ce que je lui avais fait. Les hommes et leur fierté. .. il ne tarda pas de se rattraper évoquant le fait que je devais me reposer mais c'était trop tard mon visage affichait déjà un petit sourire. Je ne voulais pas sauter de joie mais je savourais au jour le jour ce qui ressemblait à des petites victoires Même si c'était bien difficile de rester rationnelle avec la force des sentiments que j'avais pour lui et mon état de femme enceinte. « Je suis contente de pouvoir me reposer ici aussi j'espère que tu n'es pas enrhumé et que je vais éviter tes ronflements ! T'aurais pu venir à l'appartement aussi on aurait fait du camping au milieu des cartons ! » Je souris doucement à son égard et je tentais de sortir Isaac de ma tête mais ce n'était pas facile après l'avoir vu à l'hopital près de la chambre de Maxime. « Je vais tenter de l'oublier une soirée mais comme je suis avec toi ça devrait être plutôt facile. » A mon tour de lâcher des mots qui ne devraient peut être pas sortir. C'est pourquoi je repris rapidement : « Je veux bien un jus de fruit s'il te plaît mais après viens t asseoir et mange un peu avant que je dévore la reine. »

Talya me taquina alors en faisant remarquer qu’il ne fallait pas que je ronfle pour qu’elle puisse se reposer : « Je peux aller dormir dans une autre chambre aussi si je te gène ! » répondis-je en adoptant un ton faussement vexé. Elle me parla alors de son appart rempli de cartons. « Tu me dis si tu as besoin d’aide pour tout déballer tout ça… » fis-je avec sérieux cette fois. Porter des cartons, déballer, ranger, ça pouvait être fatiguant alors je voulais qu’elle sache qu’elle pouvait compter sur moi. « Il est comment ton coloc au fait ? » demandai-je en essayant d’adopter un ton détaché, de faire comme si je m’intéressais simplement et que je n’étais nullement inquiet ou jaloux de ce nouveau type qui entrait dans la vie de mon ex petite amie... Je lui servis un grand verre de jus de fruit avant d’obéir en me laissant tomber sur le matelas à côté d’elle, souriant en l’entendant menacer d’engloutir toute la pizza. « Tu peux, avec ce que tu as perdu à cause des nausées, tu as de la marge… » fis-je en observant un instant la jeune femme : ses traits étaient plus fatigués mais elle restait pâle et frêle.  Ses vomissements répétés l’avaient quand même affaiblie, il fallait qu’elle reprenne des forces pour les mois à venir.

« Je suis venue pour me reposer ET passer du temps avec toi, si tu pars, je crois qu'il y a une clause du contrat qui ne sera pas remplie ! » Lui dis je avec un sourire. Je ne comptais pas le regarder dormir toute la nuit mais quand même sa présence non loin de moi et dans une atmosphère sereine me ferait du bien, je n'avais aucune envie qu'il change de chambre, au pire je pouvais très bien aller dormir avec Nina ou Sienna. « Mon coloc est grand, très bien foutu, très gentil et super sexy... L'homme parfait quoi ! » Je le regardais en gardant mon sérieux trois secondes avant d'éclater de rire, oui c'était une blague. « Non je rigole, il est adorable, super gentil et tout, pour le moment ça se passe bien, j'espère que ça va durer et qu'il ne va pas se révéler être un connard ! Et pour les cartons je ne dis pas non, tu pourras le rencontrer comme ça ! » Il s'installa finalement à côté de moi et commença à manger de la pizza lui aussi. « J'ai perdu les cinq ou six kilos qu'il me restait de Charlie c'est parfait comme ça ! » J'avais toujours était frêle et plutôt très mince que mince alors oui les quelques kilos que je n'avais pas perdu de Charlie ne se voyaient pas trop mais quand même moi je savais qu'ils étaient là.

Je l’écoutais me décrire son coloc en hochant la tête et en essayant de faire abstraction du sentiment de jalousie grandissant que je sentais en moi à mesure qu’elle parlait : on n’était plus ensemble, je n’avais plus le droit de ressentir cela. D’ailleurs, je riais un peu jaune quand elle finit par se mettre à rigoler en me confiant qu’elle plaisantait… Ce mec je le connaissais pas mais je le détestais déjà, c’était plus fort que moi. Bien sûr je me contentais de répondre avec un air mauvais : « Oui bonne idée, j’ai hâte de le rencontrer cet –homme parfait-». En fait j'aurais presque préféré qu'elle se mette en coloc avec Sienna c'est pour dire... La jeune femme me confia ensuite qu’elle avait perdu déjà 5 ou 6 kilos. « Tu vas bientôt les reprendre… » fis-je mon regard se posant un instant sur son ventre encore plat qui ne trahissait en rien son état de femme enceinte. Talya avait une ligne de mannequin, elle était parfaite ainsi mais j’avais quand même hâte de voir son bidon s’arrondir. J’étais sûr qu’elle ferait une magnifique femme enceinte.