TG 1 - COLOR RUN ₪ LA COURSE DES PETITS POUSSETS

Mais.. M’aimer.. Comment ? Non parce que y’a aimer d’amour éternel, comme l’amour que j’ai pour les pizzas. Ou alors l’amour d’amitié, comme j’ai pour.. Ma meilleure amie. Ou y’a aimer pour m’faire courir aussi ! Je rigolais légèrement à sa réflexion, je savais que ça pouvait la mettre dans un état de folie si jamais je la laissais dans le doute, ce que je faisais, parce que je ne voulais pas lui répondre pour le moment, je voulais laisser du suspens, parce que la prochaine station était là, je voyais déjà la orange au porte de la victoire, et quand nous arrivions et que ces couleurs nous touchaient de pleins fouet, les quincy, je faisais descendre Skyler de mon dos, prenant son visage dans mes mains, l’embrassant malgré la nuée orange qui nous recouvrait. « Je t’aime simplement Sky. » Je la lâchais et je reprenais ma course à petite foulée, lui faisant signe de la main pour qu’elle me suive. Je n’allais pas la porter tout du long quand même, si ? Non. Je courais en marche arrière pour la regarder, ma petite fleur agressive. Elle me suivait de près, mais fini le porté de jolies jambes, j’allais la faire suer un peu. « Allez, tu peux le faire petite. »

Je sais pas comment ca marche moi. Je sais plus comment faut faire, quoi répondre. Comment réagir. Faut dire que avec l’énergumène qui m’sert d’ex, communément appelé Konrad, j’ai pas été très bien éduqué en matière de sentiments d’amour et de pâquerette. Je monte sur son dos pour tracer les quelques mètres qui reste comme ça, accroché à lui comme un bébé moche là. Les animaux qu’on s’enfou. Il m’a finalement posé par terre quand on est arrivé à la station orange de ces tapettes de Quincy. Je t’aime simplement Sky. J’pourrais lui demander de faire durer ce moment pour la vie, l’éternité. Bref pour toujours. Parce que.. C’était trop bizarre mais en même temps excitant. Je sais pas vraiment ce que c’est que tout ça. On s’est pas vu depuis sept ans et quand il réapparait du tréfonds d’mon cul, c’est presque à croire que c’est l’amour fou depuis toujours entre nous. Je trouve ca.. trop bizarre. Comment tu peux m’aimer simplement depuis tout ce temps qu’on s’est pas vu ? Finalement je reste planté quelques instants en le regardant continuer. Allez, tu peux le faire petite. J’ai accéléré la cadence, pour la première fois de cette course, je le dépasse. Je passe à côté de lui sans me retourner. Toute fière de taper mon p’tit sprint.

Je ne voulais pas troubler Skyler, et avec ma déclaration d’amour et mon baiser sous la poudre orange, je dois avouer que j’étais entrain de la perdre de plus en plus. Elle n’allait définitivement rien comprendre à la situation et personne ne pourrait lui en vouloir, parce que même moi je ne me comprenais pas, j’agissais comme ça, sans raison, juste pour enfin l’avoir pour moi tout seul. Et si j’agissais comme il ne fallait pas, et si je faisais tout de travers, ça peut m’arriver ça, et je le savais très bien. Je lui avouais que je l’aimais simplement. Ça pouvait dire plusieurs choses, mais je voulais qu’elle comprenne que qu’importe ce qui avait pu se passer, ça avait toujours été elle dans mon cœur, dans ma tête. Comment tu peux m’aimer simplement depuis tout ce temps qu’on s’est pas vu ? Je rigolais à sa petite remarque, et je commençais ma course, la traitant de petite, je la regardais forcer pour finalement arriver à me rattraper et je me retournais pour la garder en vue. C’était peut-être à mon tour de monter sur son dos, mais ça ferait bizarre, et elle n’arriverait pas à faire un seul pas. Je la rattrapais donc, sans grands efforts, et je me mettais à côté d’elle. « J’ai su que je t’aimais bien avant que ma mère ne s’en aille. Elle aussi l’avait remarqué. Et quand je suis partit, je n’ai pas arrêté de penser à toi. Ça a toujours été toi Skyler, et ça restera toujours toi. » Je souriais, inconfortablement.

Ch’pas.. C’est chelou. Non ? Ca fait sept ans qu’on ne s’est pas vu. Sept putains d’années mon gars. Y’a sept ans j’avais des culotte oui-oui et des brassières en guise de porte néné, j’écoutais du Céline Dion et j’enterrais des poupées dans le jardin. Bon maintenant la seule chose qui n’a pas changé c’est les brassières. Mais qu’importe ! C’est pour dire. Il s’en ai passé des choses en presque dix ans. On est totalement différents, non ? J’ai su que je t’aimais bien avant que ma mère ne s’en aille. Elle aussi l’avait remarqué. Et quand je suis partit, je n’ai pas arrêté de penser à toi. Ça a toujours été toi Skyler, et ça restera toujours toi. Mon visage à fait volte-face vers le sien. Choquée, blasée.. BIEN. Juste BIEN ? Je lui vouais un culte petite et lui il me sort un j’taimais bien. Mais c’est la suite qui prend toute mon attention.. Surtout la suite. J’ai ralentis la cadence avant de sentir mes poumons mourir de mort atroce. Ca veut pas forcement dire que tu m’aimes comme moi j’entends le mot aimer. Aimer c’est.. Aimer. Par des sentiments. Profondément.. Vraiment aimer quoi.. Une amitié sincère c'est adorer. Bien aimer quelqu'un. Et pour moi c'est une grande différence.

Expliquez ses sentiments c’est jamais chose simple, surtout quand on vient de ma famille. J’avais appris étant petit que mon père avait demandé à ma mère de l’épouser avec une vanne pourrie et que mon grand-père n’avait pas eu de cran donc c’est ma grand-mère qui avait dû lui demander. On était comme ça chez les St. James-Karovski. On ne savait pas s’exprimer et je le comprenais bien quand j’essayais de faire un pas vers Skyler. J’avais juste l’impression de tomber à chaque fois d’un avion tellement je n’arrivais pas à lui faire comprendre. Non, je n’arrivais pas et c’était vraiment hyper frustrant. Ça veut pas forcément dire que tu m’aimes comme moi j’entends le mot aimes. Aimer c’est… Aimer. Par des sentiments. Profondément… Vraiment aimer quoi… Une amitié sincère c’est adorer. Bien aimer quelqu’un. Et pour moi c’est une grande différence. Et voilà, un autre coup de massue pour moi. Je n’arriverais jamais à lui faire comprendre que je ne savais pas manier les mots comme elle, elle le faisait. « Sky, j’essaie pas de te dire que tu es mon amie. Parce que j’ai déjà dépassée ce stade avec toi. » Je prenais une pause mais, on continuait de courir pour la course. J’aurais juste aimé que ça s’arrête enfin pour que je pose son cul sur une chaise et que je lui exprime par une formule mathématique ou autre que voilà, c’était comme ça et pas autrement. « Quand je t’ai dit que je t’aimais bien, je voulais pas dire comme une amie. C’est plus tu vois… Genre, je voudrais qu’on sorte ensemble… Et je sais que ça fait sept ans mais, j’ai pas arrêté de penser à toi et à chaque fois que j’étais avec une autre ton souvenir me revenait en mémoire, j’essayais de t’imaginer maintenant et je me disais que… Ouais, c’est pas cette fille que je baise que je veux, c’est Skyler. » Bref, j’allais me taire maintenant, et c’est pour ça que j’accélérais le pas à vrai dire.

Peut être que c’est moi le soucis. Je dos pas comprendre mes messages cryptés de type amour, lauv lauv. J’ai trop grandit avec des mecs, j’suis pas la meuf qui saute partout en fangirl quand un mec lui a dit qu’elle st belle, je t’aime ou je ne sais quoi.. Moi j’trouve juste ca chelou d’le dire, en public. D’un coté c’est adorable d’la part d’un mec. Mais étrange d’la part de Casey. Dans tous les cas on va dire que j’le pousse un peu quand même. Dans le sens où j’lui décroche els mots d’la bouche, n’est pas. Pour le coup c’est parce que je veux l’entende, vraiment de sa part. Sky, j’essaie pas de te dire que tu es mon amie. Parce que j’ai déjà dépassée ce stade avec toi. Le soucis c’est qu’on a dépassé aucun stade tous les deux comme il dit. On a jamais couché ensemble, la seule chose qu’il est vue de moi ca doit être mon p’tit abricot d’enfant quand on s’amusait à s’foutre à poil pour des batailles d’eau en été. Quand je t’ai dit que je t’aimais bien, je voulais pas dire comme une amie. C’est plus tu vois… Genre, je voudrais qu’on sorte ensemble… Et je sais que ça fait sept ans mais, j’ai pas arrêté de penser à toi et à chaque fois que j’étais avec une autre ton souvenir me revenait en mémoire, j’essayais de t’imaginer maintenant et je me disais que… Ouais, c’est pas cette fille que je baise que je veux, c’est Skyler. J’ai levé les sourcils, un peu étonnée de ce que je viens d’étendre. Je pivote légèrement vers lui pour lui donner des coups dans le bras. Me parle plus JAMAIS de meuf que t’as pu sauter ! Même en pensant à moi ! J’vais juste pas le supporter du tout. Si la tout de suite je pouvais m’arrêter pour de violer la bouche, j’le ferais tu vois. Mais disons que t’as mal choisis ton moment pour m’dire tout ça !

Je ne sais pas comment m’y prendre avec elle, surtout quand je reçois ses coups de points sur mon bras, elle frappe fort quand même, il faut l’avouer, et elle pourrait presque me faire un bleu si elle continue comme ça. Me parle plus JAMAIS de meuf avec que t’as pu sauter ! Même en pensant à moi ! J’aurais presque eu envie de me donner un petit coup sur la tête à moi-même parce que ce que je j’avais dit avait dû lui faire du mal quand même et c’était pas juste de lui dire ça comme ça, vraiment pas. « Pardon. » Si là tout de suite je pouvais m’arrêter pour te violer la bouche, j’le ferais tu vois. Mais disons que t’as mal choisis ton moment pour m’dire tout ça ! Je souriais, puis je courrais légèrement plus vite pour la dépasser et me positionner en face d’elle, la faisant s’arrêter pour la prendre par les cuisses et les mettre autour de moi. Je me tournais et je continuais de courir. « Embrasse-moi maintenant. » Je lui faisais sans doute tourner la tête, elle ne devait plus rien comprendre, mais j’avais encore une bonne visibilité et je ne m’épuisais pas facilement. Oui, j’étais fou d’elle et je ne savais pas comment lui expliquer de manière parfaite, mais qui le peut après tout ? Personne. « Tout les moments sont parfait pour exprimer ce qu’on ressent jeune fille. » Je parlais comme… comme… mon père ! Beurk ! « Bref, tout ça pour dire que j’ai pas envie de te perdre et que je veux que tu sois ma copine si ça te va. »

C’est vrai que.. Me dire tout ça pendant une course, enfin.. Ce qui semblereait ^tre une course à la base c’est assez spécial. J’crois que après tout ce qu’il a dit toute personne censée ce serait jeté dans ses bras pour l’embrasser. Mais.. Disons que c’est trop compliqué la tout de suite. Il a de nouveau accéléré en s’arrêtant devant moi cette fois pour me prendre dans ses bras. Moi mon poids plume, mon petits corps pleins de sueur la tout de suite, pleins de poudre de toutes les couleurs ou plutôt seulement vert et orange. Mes cuisses contre le bas de son torse, mes avants bras reposés sur ses épaules et mon visage tout près du sien. Embrasse-moi maintenant. J’me suis mordillée la lèvre. J’peux bien faire la meuf yolo j’suis trop une dure. Mais vas t’faire cuire un poulpe au soleil. J’peux pas résister, pas à lui, pas comme ça. J’ai approché mes lèvres des siennes, j’veux faire ca bien. Mais faut dire que c’est tellement pas pratique. Le centre de la gravité terrestre m’a rappelé à l’ordre. Mon corps s’est vu jeté en arrière, suivit de celui de Casey, par dessus le mien. Je crois que dans ma course vers le sol j’ai du pousser un certain cri pas très glamour. Splaaaahs. On est tombés dans le reste d’une flaque d’eau qui restait des jours de pluies. Moi en première, bien sûr ! J’me regarde à moitié dans l’eau, enfin.. Mon cul qui trempe dedans quoi. J’ai soupiré en ricanant. J’ai regardé Casey pour savoir si lui tout va bien de son côté. Maintenant c’est une bonne solution de s’embrasser calmement non ?

Bien sûr, il fallait qu’un caillou se mette sur ma route. Il fallait qu’on tombe tout les deux dans une putain de flaque d’eau encore bien pesante comme les autres. J’en avais marre de cette malchance de merde, mais en même temps, je me disais que ce n’était pas plus mal comme ça, j’étais à côté d’elle, parce que j’avais fait en sorte de ne pas l’écraser durant ma chute. Ouais, j’étais tombé comme un vrai mal sur le côté, et alors. Quand son regard ses posé sur moi, je savais bien qu’elle voulait voir si tout allait bien, et moi même je n’avais pas encore occulté mon corps pour me rendre compte des dégâts. Maintenant c’est une bonne solution de s’embrasser calmement non ? Je la regarde et je souris en rapprochant ma tête de la sienne. Posant mes lèvres contre les siennes. C’était si doux, si parfait. Je ne voulais pas que ce moment s’arrête, mais je sentais une pression sur le bras qui avait amortit ma chute, j’arrêtais le baiser et je constatais que j’avais pas mal d’égratignure et que le sang qui normalement devait être dans mon corps se faisait la mal. Enfoiré. Même pas capable de se promener en moi sans sortir regarder le paysage. « Tu as rien ? » Je me faisais du souci pour elle, alors je regardais rapidement chaque parcelle de son corps et je ne constatait rien de rouge, ce qui me rassurait un peu, il faut l’avouer. Je m’asseyais et finissait par me relever, lui tendant mes mains pour l’aider à en faire de même. « Allez viens, on va la finir cette course. » Je m’en foutais d’être blessé, j’avais eu mon baiser et elle aussi. On aurait qu’à recommencer quand tout serait terminé.