VIKEY | one day, i was happy

Franchement, qu'elle soit tant sur la défensive que ça, sans même prévenir, t'avait choqué. Un peu. Ça t'en prenait plus pour réellement te choquer, ou bien te vexer, mais il y avait de quoi avaler plutôt de travers la nouvelle. Enfin.. Aurais-tu dû réagir différemment? Si oui, comment? Elle te fait savoir assez vite, en se détendant enfin, que, justement, ta réaction fut différente de celle de tous les hommes, ou presque, qui ont eu à faire face à l'aveu. Ah? « Désolé… disons simplement que j’ai pris l’habitude de voir les hommes prendre leurs jambes à leur cou quand j’avoue avoir un enfant. Alors deux? Bref… » Le truc, c'est tout simple, bien que complexe. Rah, pouvais-tu être plus compliqué que ça, Viktor? Tu ne sais pas où te situer par rapport aux enfants, voilà tout. Tu n'as jamais eu à en fréquenter, sauf lors de rares occasions, des dîners familiaux ou même parfois d'affaires, des cousins et cousines, tantes et oncles, bref la famille normale qui s'agrandissait au fil des années. Mais que cette jolie fille, qui t'était parfaitement inconnue, sauf à quelques détails près, t'annonce être mère de deux enfants? Cela devrait-il te refouler? Devrais-tu prendre tes jambes à ton cou, comme les autres? "Contre toutes attentes, je suis toujours là.", souffles-tu, affichant un léger sourire à son intention. Ça te surprend, de voir ô combien elle paraît soulagée. Ça t'amuse, qu'elle rougisse de nouveau. « M’enfin… Je comprendrai si tu ne veux plus me revoir après aujourd’hui. Qui veut d’une mère célibataire aussi jolie soit-elle? » Tu hausses un sourcil, les yeux montant au ciel. Ah... les femmes ; elles doivent toujours s'imaginer le pire des scénarios. "C'est une blague? Comment j'pourrais me passer de ces jolies pommettes rouges? " Tu te mords l'intérieur de la joue. Un peu de sérieux, Viktor. Quand même.. "Non, enfin.. Pour être sincère, je ne t'imaginais pas mère célibataire. Alors.. sans te vexer, ça me réjouit de l'apprendre. Ça égaye ma journée.", finis-tu par dire en lui souriant, charmeur, comme à ton habitude. Tu disais la pure vérité. Toute la vérité. Rien que la vérité.

"Contre toutes attentes, je suis toujours là." Je souris, me sentant rougir à nouveau. Il fallait vraiment que je contrôle cette foutue tendance à prendre de la couleur chaque fois qu’il me disait un truc sympa. J’allais finir par changer de couleur pour de bon. Je ne savais pas quoi ajouter, j’étais mal à l’aise et je ne voulais pas le retenir plus longtemps. Pourtant, il me surprit une fois de plus par sa réponse : "C'est une blague? Comment j'pourrais me passer de ces jolies pommettes rouges? " Je levai les yeux sur lui, me sentant rougir de plus belle. J’avais chaud à force. Il se mordit l’intérieur de la joue comme s’il tentait de se contrôler et je ne pus m’empêcher de penser que c’était mignon. "Non, enfin.. Pour être sincère, je ne t'imaginais pas mère célibataire. Alors.. sans te vexer, ça me réjouit de l'apprendre. Ça égaye ma journée." Je ris doucement, attrapant un bout de papier pour jouer avec. Il fallait vraiment que je m’occuper les mains histoire d’oublier qu’elles étaient moites. « Que je sois mère de deux enfants ou bien célibataire?» demandai-je avec un petit sourire joueur.

Comment quitter ton regard de cette demoiselle? On aurait dit un ange, un vrai. Les anges sont blonds, d'usuel, mais celle-ci est brune, une jolie brunette. Très jolie, même. « Que je sois mère de deux enfants ou bien célibataire?» C'est une question piège, ou bien..? Merde, tu n'as plus de café dans lequel te perdre un moment pour expliquer ton silence. T'aurais dû mieux le déguster, si tu avais su.. Tu te penches alors sur la table, de sorte à te rapprocher d'elle encore une fois. Tu aperçois ce papier dans ses mains avec lequel elle joue nerveusement. "Que tu sois mère de deux enfants, évidemment..", dis-tu le plus sérieusement du monde. Après avoir longuement scruté son regard qui t'arrache un rictus, tu finis par rectifier : "Devine.." Tu lui souris avec la sincérité dont un homme peut bien faire preuve, une certaine gêne, même : "Que tu sois célibataire, Torrey. Ça me laisse un brin d'espoir que j'aurai peut-être droit à ton numéro..", souffles-tu entre tes dents, te passant une main dans la nuque.

Viktor me regardait et je pouvais voir l’appréhension sur son visage. Il avait peur de merder, de dire un truc de travers c’était évident. Pourtant, ce n’était pas une question piège. Je disais plutôt ça pour le taquiner. Il se pencha sur la table et je sentis l’électricité entre nous. "Que tu sois mère de deux enfants, évidemment.." Je me mordillai la lèvre en restant silencieuse. "Devine.." Je répondis à son sourire par la même, sentant mes épaules se relâcher doucement. Il n’avait dit ça que pour me taquiner lui aussi. "Que tu sois célibataire, Torrey. Ça me laisse un brin d'espoir que j'aurai peut-être droit à ton numéro.." J’haussai les sourcils et fus immédiatement attendrit par son air gêné. C’était fou comme il pouvait être bourré d’assurance un moment et totalement timide le suivant. Je le regardai un moment, pesant le pour et le contre et réalisai qu’il n’y avait rien de mal à le lui donner. J’ouvris donc rapidement mon sac pour en sortir un crayon et écris mon numéro sur le bout de papier avec lequel je jouais. « Dois-je en déduire que tu es célibataire toi aussi..? » sait-on jamais.

Tu te réjouis de pouvoir te procurer son numéro de téléphone. Pendant qu'elle l'écrit sur ce bout de papier froissé, tu ne peux t'empêcher de la regarder. Elle semble concentrée, les pommettes rougies par la timidité. Ta faute? Tu n'en serais que trop fier, si c'était le cas. Lorsqu'on te connaît bien, bien que rares sont les personnes qui ont la chance de te connaître réellement bien, on se rend compte assez vite qu'il est difficile de te cerner, de comprendre tes réactions, puisque tu n'es pas très démonstratif émotionnellement. Une nouvelle fois, tu es perdu dans tes pensées, lorsqu'elle te ramène à la réalité. « Dois-je en déduire que tu es célibataire toi aussi..? » Tu secoues négativement la tête de gauche à droite. "À vrai dire, je suis marié." Ton regard s’obscurcit l'espace d'un instant, avant que tu te mettes à rire. Pourquoi cherchais-tu tant à retrouver ce sourire permanent et radieux qu'elle te montrait presque inconsciemment depuis le début de cette rencontre impromptue? Tu y réfléchiras peut-être plus tard. Tu te lances dans la sincérité, une nouvelle fois, sans trop savoir pourquoi. "Pour être sincère, je n'ai jamais eu de copine. Du genre... jamais.", souffles-tu, tout bas. À elle de prendre ses jambes à son cou, maintenant.

Je le regarde à peine en posant la question, me concentrant aussi fort que possible sur ce bout de papier sur lequel je suis en train de lui laisser mon numéro. "À vrai dire, je suis marié." Mon cou craque presque sous le mouvement brusque que je fais pour relever la tête et le regarder droit dans les yeux. C’est une blague, un putin de blague pas vrai? Son regard et sombre et il a pris un air sérieux. C’est quoi cette connerie? Et il se met à rire. Je me mord l’intérieur de la joue, frustré par une plaisanterie de la sorte avant de rire à mon tour : c’est plus fort que moi. « Wow.. Tu m’as eu là. » J’étais à deux doigts de le laisser là après lui avoir foutu ma main sur la gueule. "Pour être sincère, je n'ai jamais eu de copine. Du genre... jamais." J’ouvris de grand yeux. J’essayais de ne pas prendre un air trop surpris, mais c’était plus fort que moi. Il déconnait là, pas vrai? S’il n’avait jamais eu de petite amie, il n’était pas puceau, pas vrai? Il n’avait juste jamais trouvé de fille à sa hauteur ou bien il ne savait pas ce qu’était l’amour… Dans tous les cas, j’étais surprise. Un mec comme lui? C’était difficile à croire. Je lui tendis lentement le bout de papier avec mon numéro et tentai de le rassurer. « Eh bien… ce n’est pas pour tout le monde je suppose. »

« Wow.. Tu m’as eu là. » Sérieux, elle avait vraiment cru? Avais-tu eu l'air si sérieux que ça? Pourtant, depuis tout à l'heure que tu lui portais attention, que tu essayais de l'intéresser, - peut-être, car elle était de ton goût, et elle avait vraiment cru que tu pouvais être fiancé? Enfin, non... Quand même pas. Tu n'étais pas ce genre de salaud là. Tu n'étais pas un salaud, point, bien que certaines personnes te considèrent ainsi, dans de rares occasions. "T'aurais été déçue?", demandes-tu, sourire en coin, yeux brillants de charme. Elle rigole, ça t'amuse, vu les circonstances. « Eh bien… ce n’est pas pour tout le monde je suppose. » Enfin, elle te donne le bout d'papier contenant le numéro de téléphone : son numéro de téléphone, que tu t'empresses de ranger soigneusement dans la poche de ta veste. Tu l'entrerais dans ton cellulaire dès qu'tu serais sorti d'ici. La harceler? Non, quand même pas, pas vrai? Tu hoches les tête, haussant les épaules, comme pas certain de quoi répondre face à cela. C'est que tu es vraiment, vraiment compliqué. "J'me suis toujours dit que l'amour me rendrait faible. Et j'voulais pas ça. J'veux pas être faible. Mais tout d'même, j'y crois... Peut-être. J'sais pas. J'suis pas un gars bien simple, tu sais.." Non, elle savait pas. Mais t'avais l'goût qu'elle le sache. Qu'elle sache des trucs sur toi que tu aimerais bien dire, en fait. "Dis-moi.. J't'effraie pas trop?" Une question pas très normale, mais que tu te poses tout de même, parce que.. Tu peux faire peur, parfois.

"T'aurais été déçue?" Je ne relevai pas la question, mais je devais admettre que ouais. J’aurais été déçu. Et pas simplement parce qu’il aurait été en couple, mais aussi parce qu’il m’aurait menti et que ça aurait donné une toute autre tournure à notre rencontre. Enfin, disons que les choses en seraient restées là surtout. Il prit le papier avec mon numéro et le rangea dans sa veste, geste qui me poussa à me demander s’il comptait le jeter plus tard, si tout ça n’était qu’un défi pour lui-même d’obtenir le plus de numéro possible. Après tout, il ne connaissait pas l’amour, peut-être était-ce sa façon de faire? Allez Torrey, donne la chance au coureur. "J'me suis toujours dit que l'amour me rendrait faible. Et j'voulais pas ça. J'veux pas être faible. Mais tout d'même, j'y crois... Peut-être. J'sais pas. J'suis pas un gars bien simple, tu sais.." Je secouai lentement la tête. Je n’étais pas d’accord avec lui. L’amour ne rend pas faible, bien au contraire. L’amour nous rend plus fort. Aimé et être aimé, il n’y a rien de mieux. Que ce soit un amour fraternel, maternel ou l’amour véritable, sans amour nous n’étions rien. "Dis-moi.. J't'effraie pas trop?" J’esquissai un sourire. « C’est toi qui me demande ça après avoir appris que j’étais mère de deux enfants à 24 ans? » Je passai une main dans mes cheveux et me souvins qu’ils formaient une boule difforme sur ma tête alors je les détachai, les laissant tomber sur mes épaules. « Je n’ai pas peur de toi Viktor… j’ai simplement envie d’en savoir d’avantage. » Venais-je de dire ça à voix haute? Apparemment oui.

Elle ne te réponds pas, tu restes pantois, laissé sur ta faim. C'est l'cas de le dire. T'espérais quoi d'une inconnue, Viktor? Tu pousses un soupir intérieur. "Coeur qui soupire, n'a pas ce qu'il désire", comme on dit. C'est à peu près ça. À peu près, hein. En rangeant le papier où était écrit son numéro dans tes poches, tu te rends compte que tu ne lui as pas donné le tien. Tant pis, tu lui enverrais un sms en mode anonyme, le mec pas net qui ferait semblait d'être un gros pervers. Non, une chance pour qu'elle te bloque dans ses numéros. Tu tenterais pas l'expérience. « C’est toi qui me demande ça après avoir appris que j’étais mère de deux enfants à 24 ans? » Tu souris quasiment jusqu'aux oreilles. Dis comme ça, peut-être que... Tu t'passes la langue sur les lèvres au même moment où se détache les cheveux, les laissant retomber sur ses épaules. Des cheveux sublimes, tout comme elle, d'ailleurs. Tout te semblait être beau, venant de cette délicieuse inconnue au nom de Torrey. Torrey qui avait 24 ans, à c'qu'elle venait de te dire et.. mère de deux enfants. Ah, que d'informations à retenir! Malgré tout, tu préférais ses cheveux attachés, puisque d'un sens, ils t'laissaient son cou à découvert. Tu pouvais rêver, ainsi. Eh, sacré con, tu peux être parfois.. « Je n’ai pas peur de toi Viktor… j’ai simplement envie d’en savoir d’avantage. » Tu penches la tête sur le côté, tout de même étonné par ce qu'elle vient de te dire. Uhm.. Tu souris. Encore. "Donc.. c'est en quelque sorte une permission pour t'appeler prochainement et.. te demander à te revoir? Ou bien.. devrais-je te forcer?", demandes-tu sur le ton de la provocation. T'espérais bien la revoir et en apprendre davantage, toi aussi, pour être sincère..

"Dis comme ça, peut-être que... " Peut-être que quoi? Je secoue la tête, laissant retomber mes cheveux, passant une main dedans à nouveau. C’est que je commençais à avoir un mal de tête et je ne m’en rendait même pas compte. Viktor semble surpris par ma remarque, je le suis aussi alors je ne pouvais pas lui en tenir rigueur. "Donc.. c'est en quelque sorte une permission pour t'appeler prochainement et.. te demander à te revoir? Ou bien.. devrais-je te forcer?" je ris à sa question. Définitivement, ce mec avait le sens de l’humour. Voilà une bonne chose que j’allais retenir après aujourd’hui. « Je ne crois pas que ce soit la peine de me forcer, mais oui, tu peux m’appeler. » je secouai à nouveau la tête, la penchant un peu sur le côté en pinçant les lèvres, le regardant. Le détaillant du regard même alors que je laissais mon esprit vagabonder. Comptait-il réellement m’appeler? Qu’allait-il proposer? Une sortie en bonne et due forme ou bien il allait simplement me proposer qu’on vienne prendre notre café ensemble à nouveau? Les deux options ne me semblaient pas trop mal. Je ne voulais pas aller trop vite, je n’étais pas prête à me jeter corps et âme dans une nouvelle relation, mais j’avais réellement envie d’apprendre à le connaitre. « Une simple question… »