bang bang, you shot me down • isarie

C'est normal, qu'il veuille la connaître, il en ferait de même si elle lui retournait la question. Bon, pour Isaac, c'est normal, il a seulement une vie simple et rien de plus. Donc, il ne cache pas grand chose. Par contre, Carrie est très mystérieuse et d'habitude, ce côté là d'une personne ne l'attire pas énormément. Pourquoi ? Oui, pourquoi, elle n'est pas aussi proche de son père. C'est comme son frère jumeau et leur père, où les tensions perdurent depuis quelques années, maintenant. Il espère ne pas être trop indiscret mais il veut vraiment la découvrir.

Il voulait me connaître et je ne lui en voulais pas pour ça, après tout, c’était tout à fait normal. Je mordis alors ma lèvre inférieure, je n’aimais pas parler de mon passé et pourtant il fallait que j’arrive à lui en toucher quelques mots, pas vrai ? Il me demandait pourquoi je ne m’entendais pas avec mon père, j’arquais un sourcils. Je ne pouvais pas lui dire la stricte vérité, c’était confidentiel. Il a peur de moi. Il m’a envoyé en pensionnat en France quand j’avais onze ans, parce qu’il ne supportait pas de me voir. J’haussais les épaules, comme-ci toute cette situation était naturelle. Alors qu’au fond, elle ne l’était pas du tout.

Bien sûr, qu'Isaac est triste d'apprendre ce genre de choses. Pour lui, son père n'aurait jamais dû la laisser. Mais, les choses se sont fait autrement, malheureusement. Il se recule pour pouvoir se mettre derrière elle et l'entourer de ses bras. Une envie, un réconfort. Il n'aurait pas dû.. souffle-t-il contre elle. Mais ça s'est arrangé, par la suite ou.. ? Ou, c'est toujours le cas, ce qui serait dommage, vraiment.

Pour moi le passé devait rester dans le passé. Pourquoi on devait en parler aux autres ? Un réconfort ? Non ce n’était pas le cas, ça ne servait à rien d’espérer ce genre de choses. Je m’adosse alors à mon tour contre la rambarde et fronce les sourcils, observant le ciel. C’est vrai que c’était joli. Je le sentis alors se faufiler derrière moi pour enrouler ses bras autour de ma taille. Non c’est vrai que mon père n’aurait pas du mais qui pouvait le blâmer pour ça ? Non. Mon père ne pense qu’à ce qui l’arrange. Je ne fais juste pas partie de ses plans. J’arquais un sourcils. Je n’allais pas lui parler de cet échange d’identité que j’avais eu avec ma sœur, c’était beaucoup trop gros.

Parler de son passé, c'est aussi découvrir l'autre. Mais Isaac a une vision différente, parce que son passé à lui est juste simple, mis à part en 2013... Pourtant, il est conscient que certains ont un passé beaucoup plus sombre et compliqué. Comme Carrie. Mais sachant que c'est sa petite amie, maintenant, il a juste envie d'apprendre à mieux la connaître, à mieux la cerner. Je ne sais pas tout ce qui a pu se passer, dans ta famille mais il n'aurait pas dû te laisser tomber, de cette façon. Je ne veux pas juger mais... il n'a pas eu un comportement de père.. Il ne veut pas non plus la froisser mais il donne son avis... Puis, il entraîne Carrie pour qu'elle soit face à lui et vient la prendre contre lui. Je n'aurai pas dû te poser ce genre de question. C'est bien trop tôt.

Il se place derrière moi et me prends dans ses bras, malgré moi je souris. Après tout, ça faisait du bien un peu de chaleur venant de sa part. J’avais besoin de contact avec lui, et même si je n’étais en temps normal, pas de nature vraiment tactile, je savais que je pouvais l’être avec lui. Mon père n’a jamais agis comme un père. Il ne pense qu’à lui et de ce que les gens pourraient penser de cette famille, qu’il voulait parfaite. Heureusement que j’avais mes sœurs avec moi… Je ne saurais pas comment j’aurais fais sinon. Je lâchais un soupir exaspérée en repensant à tout ces souvenirs qui envahirent mon esprit d’un coup. Je comprends tu sais. Je comprends que tu veuilles apprendre à me connaître, et je peux t’en parler si vraiment tu le souhaites. Il me retourne et me prends ses bras, je souris tendrement, posant une main sur son torse, et humant son odeur, comme pour m’en imprégner et ne jamais la voir partir.

Carrie vient d'une famille qui connaît des codes sociaux et surtout qui garde une réputation. Donc, l'image est très importante et Isaac trouve ça, tellement futile... Mais, c'est en partie à son éducation et à son niveau financier. Il n'a pas le même regard. Prenant sa blonde, dans ses bras, il caresse légèrement son dos. Il garde une importance à l'image alors que ce n'est pas le plus important. Car ouais, le plus important, c'est l'amour, l'amour familial. Je ne veux pas non plus te forcer... Mais, oui, j'aimerais pouvoir te cerner, à savoir qui tu es, vraiment. Parce qu'il ne connaît que son extérieur.

Mon père ne faisait attention qu’aux apparences, en même temps il était roi de Suède et il était obligatoire qu’il soit bien vu par son peuple, le problème c’est que dans sa conquête de perfection, il m’avait évincé et je n’aimais pas ça. Pour lui et son statut c’est important. Je mordais ma lèvre inférieure, j’en avais probablement trop dit et j’espérais qu’Isaac, ne fasse pas la remarque. Tu sais qui je suis Isaac… Je l’observais alors de mes yeux. Je suis aussi banale que ce tu as en face de toi. Je pinçais mes lèvres et esquissait un faible sourire.

Isaac fit une petite grimace. C'est bête d'ne arriver là pour une simple quesiton d'image. Mais, il ne répondit pas, à la place il vient à se reculer légèrement pour pouvoir lui caresser, tendrement la joue. Un geste de réconfort, de soutien. Elle n'était pas seule, elle avait ses sœurs mais quand même, un père, ça reste un père et on en a qu'un. Et ta mère, elle disait quoi ? se risque-t-il à demander. Moi je ne trouve pas que tu sois banale, je te trouve ... extraordinaire. Oui, Isaac voit toujours le meilleur chez les gens.

Mon père avait un caractère bien particulier. Je m’entendais parfaitement bien avec lui avant que je sois diagnostiqué schizophrène. Après c’est comme-ci il m’avait oublié, renié. Isaac se recule de moi et me caresse la joue, je souris alors tendrement à ce contact, qui me faisait du bien. Ma mère ne s’assume pas. Elle se laisse écraser par mon père, cherchant son admiration. Je lève nonchalamment les yeux au ciel puis je souris tendrement quand il me dit que je suis extraordinaire. Je ne pensais pas être comme ça, et pourtant si Isaac le disait c’était qu’au fond c’était un petit peu vrai, non ?