ADRUZY + it's hard to wake from a nightmare when the nightmare is real

Il n'empêche que je ne me lassais jamais de ce genre de conversations, parce qu'elles étaient toujours aussi amusantes à tenir. « Disons que tu es un spécimen intéressant. » répondis-je avec un sourire. Cela dit, à sa réplique suivante, j'eus une légère moue agacée. Techniquement, à part lui et Maxine, je ne connaissais personne; mais j'aimais avoir mon image, ma réputation, et je n'avais pas spécialement envie d'entendre de quelconques rumeurs; après tout, je ne savais pas comment étaient réellement les autres et de quelle manière ils réagissaient au quotidien. « Je ne suis pas superficielle. Tu te fous du regard des autres, mais pas moi. » répliquais-je alors légèrement plus sèchement. Après tout, mon caractère était fondé sur les répercussions qu'avaient eu les regards des autres sur moi lorsque j'étais en primaire, comment je pourrais n'en avoir rien à faire? « Sans bonne raison de les retirer, ils restent, tu sais. » C'était aussi un peu un moyen pour ne pas m'engueuler avec lui, en quelque sorte. Une sorte de pouvoir de persuasion féminin. « Et bien oui, tu me surprendras toujours. » fis-je alors, ayant finalement compris l'idée qu'il se faisait de "la copine idéale" si on puis dire ainsi. « Physiquement, je fonctionne au coup de coeur, moi. Soit ça passe, soit ça passe pas. Même si j'ai un faible pour les yeux clairs. » En même temps, qui n'aime pas les beaux yeux bleus, verts ou gris. « Et mentalement.. je sais pas trop, en fait. Quelqu'un qui n'a pas peur de l'aventure, parce que sortir avec moi est un vrai défi. Par contre, il me semble que je suis assez possessive,... quelqu'un qui me supporte, quoi. » finis-je par dire, désespérée de ne pas savoir comment m'exprimer. Faut dire que je réfléchissais rarement à la question.

Un spécimen intéressant ? Je ne savais absolument pas comment j'devais le prendre. Venant d'elle, peut-être que je devais le prendre bien. C'était peut-être un compliment à sa façon. « Mmh, je vais te dire merci. » disais-je peu sûr de moi sur le coup. Malheureusement, la bonne ambiance que nous venions de retrouver venait de disparaître de nouveau. Je venais de sortir quelque chose que je n'aurais pas dû apparemment. Alors je n'allais pas continuer sur le sujet, ni lui demander pourquoi elle venait de réagir comme ça. Je n'avais clairement pas envie de me prendre la tête. « Pas de soucis, oublie, je n'ai rien dit. » disais-je en lui souriant. Non, vraiment, j'étais encore trop fatiguée pour m'énerver et faire un débat avec elle. Non merci. « Je suis bien heureux de l'apprendre. » disais-je avec un grand sourire sur les lèvres, comme un gamin tout content. Mais bon, ses points, je ne voulais pas les perdre. C'était déjà dur de les gagner, hein. « Et t'as pas encore tout vu. » rétorquais-je avec un sourire mesquin. Un jour, il faudrait sérieusement que je pense à arrêter d'être comme ça. Enfin, pas de suite, je suis bien trop jeune pour changer. Au final, je restais parfait comme j'étais. Je l'écoutais ensuite m'expliquer comment serait le mec parfait pour elle. Ou disons le genre de mecs qui l'attiraient. « Ouais, vu nos caractères, il vaut mieux quelqu'un qui nous supporte. » disais-je en riant légèrement. On allait pas se voiler la face, on avait des caractères de merde, fallait l'assumer. « Il me semble que je t'ai jamais vu en couple quand on vivait ensemble.. » remarquais-je en fronçant les sourcils. C'était quand même étrange.

J'étais quand même un phénomène; d'un côté je n'aimais pas faire de véritables compliments aux autres et de l'autre je voulais que l'on m'apprécie, ce qui nécessitait quand même d'être gentille de temps à autre. Mais avec Adriel, j'avais déjà abandonné ma personnalité douce et sympathique au profit de quelque chose qui me ressemblait déjà plus. N'empêche que je retiendrais que les conversations tôt dans la matinée c'est bien mais ça plombe aussi l'ambiance puisqu'aussi sec on arrête pas de retomber dans le même cercle vicieux et d'en ressortir. « Je me demande jusqu'à combien tu monteras, n'empêche. » réfléchis-je à voix haute avant de me retourner mon regard sur lui. Et Adriel qui persistait sur sa voie, comme toujours.. là aussi, je pense que j'ai du souci à me faire quant à ce que je vais découvrir dans les mois qui suivent à propos de lui. Bonnes ou mauvaises surprises? « C'est quand même une triste réalité, certains se mettent en couple avec n'importe qui, et nous on doit quand même être supportés. » soupirais-je avant de reprendre afin de répondre à sa question. « Normal, j'arrive pas à tenir une relation. Donc j'ai jamais prit le temps de dire que j'étais en couple puisque ça a du arriver deux fois max et que ça n'a jamais duré. » fis-je d'un ton désespéré. En réalité, c'était surtout que je n'admettais pas le fait d'avoir quelqu'un à mes côtés que je doive cesser de considérer comme un pion.. et mes exs étaient bien trop gentils pour un caractère comme le mien, je les aurais traumatisés.

Pendant les conversations la nuit, on avait tendance à plus se livrer, à dire ce que l'on pense réellement. J'avais lu ça sur internet. Et fallait croire que ce n'était pas le mieux pour nous, vu qu'on manquait de se prendre la tête à chaque fois. Cela dit, comme on coupait les discussions, ça ne partait pas trop loin heureusement. Il valait mieux pas de toute façon, on risquait de réveiller tous les colocs si on se disputait, vu nos caractères. « Je monterais jusqu'en haut, bien évidemment. » déclarais-je en riant légèrement. Je savais que ça n'arriverait jamais, car si je me rapprochais trop des cent points, alors elle m'en enlèverait sûrement pour n'importe quelles raisons idiotes. Elle ne me laisserait jamais gagner. Mais j'allais quand même continuer ce jeu, car il risquait d'être de plus en plus drôle. « Je suis bien d'accord, mais c'pas comme si on avait vraiment le choix, tu vois ? » disais-je en haussant les épaules. Les gens étaient tous différents et je n'étais pas le genre de mecs qui se mettaient avec n'importe qui. Si je n'étais pas amoureux, alors je ne donnerais pas de faux espoirs. Or de question, jamais. « Oh.. J'espère que tu en trouveras un avec qui ça marchera un jour quand même. » rajoutais-je avec un léger sourire. C'était obligé de toute façon, tout l'monde trouvait l'amour un jour. Ouais, aussi dingue que ça pouvait paraître, moi, Adriel Rhodes, j'étais un romantique qui croit au coup de foudre. Mais ça, j'le cachais bien.

Tout à l'heure, je ressemblerais à un cadavre qui aura passé sa nuit à parler. Ou du moins la moitié de sa nuit. Ce qui représente quatre heures environ sachant que je révisais avant. Et les discussions étaient nombreuses; allant de caractères à pseudo-confessions en passant par ce jeu qui risquait d'être omniprésent désormais. « Dans ce cas-là, la question est plutôt combien de temps tu mettras à les atteindre! » fis-je en riant. Bon par contre, parler amour; on me remercie pour avoir débuté le sujet, surtout; c'était clairement pas mon truc. Je veux dire, je suis tout sauf romantique, je ne crois ni au coup de foudre ni au prince charmant et c'était surtout car c'était un sentiment que je ne pouvais contrôler, et l'incontrôlable me faisait peur. « Oh mais je m'en contente. Mais du coup, la durée maximale pour que je sois encore supportable est de quatre mois, quand même. » Non, je n'avais pas pour projet de trouver un mari et d'avoir des enfants. J'étais vraiment pas faite pour ces vies prédestinées que l'on trouve dans les contes de fée. Je vivais au calculé, pas à l'imprévu. Et c'est pourquoi je préférais une relation d'un soir à un couple qui dure quatre semaines; même si je suis loin de faire salope, dans mon genre. « Bah, ça, je le saurais plus tard! J'ai le temps, toute manière c'est clairement pas le genre de choses qui me préoccupent. » Plus habituée à ce que l'on veuille mon corps que mon coeur, comme diront certains. « Mais bon, si je trouve un mec, notre jeu se brise, je te rappelle. » fis-je en lui faisant un clin d'oeil, parce que oui, ça m'amusait réellement de pouvoir jouer avec ça. Il y a vraiment des fois où nous ne valons pas mieux l'un que l'autre.

Je me posais aussi cette question. Je me demandais combien de temps je mettrais pour les atteindre. Mais pour réussir à les atteindre déjà, il allait falloir qu'elle me donne des espèces de défi. Ce qui, cela dit, me faisait légèrement flipper. « On verra, j'ai un temps illimité de toute façon. » rétorquais-je en riant doucement. Heureusement que je n'avais pas un temps imparti, sinon je serais dans la merde. Ou disons que je ne la lâcherais pas pour gagner des points, m'voyez ? Ce qui l'énerverait plus qu'autre chose. Puis, la conversation avait dérivé sur l'amour. J'étais un romantique. En fait, je l'étais beaucoup quand j'étais avec Leevy, puis elle m'avait violemment plaquée, alors je n'y croyais plus. Jusqu’à il y avait quelques semaines, après ses révélations qui me font de nouveau croire en l'amour. Dingue je vous dis, complètement dingue. « 4 mois, c'est déjà pas mal. » disais-je en lui souriant. 4 mois c'était même énorme pour une relation. Mes plus courtes avaient duré ce temps-là d'ailleurs. En tout cas, de ce que je voyais, Suzy n'était absolument pas pour l'amour. Peut-être qu'elle n'y croyait pas vraiment, ce que je pouvais comprendre, car je n'y avais plus cru pendant un long moment. Très long. Mais ça me faisait plaisir, car même si elle ne le voulait pas, j'en apprenais un peu plus sur elle. « Je me doute bien ! De toute façon, on est clairement pas prêt pour genre, avoir des gosses par exemple ! » répondais-je en haussant les épaules. Si je devais devenir papa, maintenant, ça ne serait absolument pas possible. Je ne me le sentais pas. Je tournais la tête, ouvrant grand les yeux avant de secouer négativement la tête. « Non non, mais tu vas rester encore seule pendant un moment alors, hein ! » m'exclamais-je avant de rire. Même si au fond, j'étais quand même assez sérieux.

Quand je le veux, je peux être redoutable; imaginative et sportive dans le sens où je sais quel est le meilleur moyen d'atteindre un but grâce à des chemins controversés. En tout cas, ce jeu-ci allait être des plus drôles et j'allais commencer à réellement le prendre au sérieux. Cela dit, il y a des sujets sur lesquels ma vision des choses est totalement altérée, et 'amour en fait parti. Là, pas d'imagination, rien d'une grande romantique; je pense que je dois être la fille la plus chiante sur terre, parfois, vraiment. « Mmh. Ca passe vite, quatre mois. » remarquais-je alors. En fait, je ne pouvais m'empêcher de mettre l'accent sur le fait que j'étais vraiment, mais alors vraiment pas faite pour être en couple. « Ahah tu m'étonnes, et puis hors de question de claquer mes études pour des enfants. » fis-je alors, convaincue par cela. Déjà, ce serait détruire mon corps; parce que oui c'est quand même le fruit d'un travail acharné, cette silhouette, et ensuite, ce serait clairement détruire ma vie sociale, pour ma part. « Tout de suite ça ne veut plus que je sois heureuse, comme c'est triste. » soupirai-je en riant. Je m'y attendais, à une réaction du genre, il faut dire. Parce qu'en couple, si je ne suis pas la plus démonstrative au monde, il n'empêche que la fidélité, elle y est et y sera jusqu'à la fin.

Je ne pensais pas que je parlerais un jour d'amour avec Suzy. Disons que c'était bien la première fois que l'on parlait de ça. Mais après tout, c'était elle qui avait lancé le sujet, je ne faisais que suivre et poser des questions moi aussi. Sûrement car je posais trop de questions, tout le temps. Je haussais les épaules après ses paroles, effectivement, ça passait vite, mais ça restait quand même que seulement une ou deux semaines en couple. Les enfants. Je ne comprenais pas vraiment comment on pouvait avoir des enfants alors qu'on était en plein milieu de nos études. C'était bien pour ça que je voulais que ma Teddy avorte, elle n'était pas prête pour avoir des gosses. « Tu m'étonnes, je comprendrais jamais comment on peut avoir des enfants maintenant. Il faut au moins attendre d'avoir fini nos études quoi ! » disais-je en soupirant. J'aurais des gosses plus tard, bien sûr, comme tout le monde. Mais seulement quand j'aurais un métier, une vie stable et une petite amie depuis un bon moment. Ce n'était pas négociable. Je riais après ses paroles. « Le jeu est bien trop intéressant pour être brisé par une de tes relations. » répondais-je avec mon sourire en coin accroché aux lèvres. J'y tenais beaucoup, je ne voulais pas que ça s'arrête, oh que non. « Puis je te suffis pour l'instant au niveau du bonheur. » rajoutais-je l'air de rien, avant de rire.

C'est vrai que le sujet de conversation était plutôt étrange, surtout que je parlais rarement de ce genre de choses, bien que ce fût moi qui lança la conversation. Il faut croire qu'en pleine nuit j'ai de nombreuses choses qui me traverse l'esprit. Quelle ironie. Enfin bon, il était quatre heures passées et la lune était toujours haut dans le ciel, il fallait bien trouver un sujet de conversation, non? Et j'étais aussi curieuse, il faut dire. « Après, il y en a certains dont les études sont plus légères, ça aide peut-être. Même si je ne comprends pas quand même. » Personnellement, j'avais besoin d'un très bon niveau de chimie pour pouvoir accéder aux meilleurs postes dans les sociétés auxquelles j'aspirais, et mes études me prenaient encore deux ans au moins. « Seul le destin te dira si un obstacle se présentera sur ton chemin. » dis-je alors en riant. De toute manière, il y avait peu de chances que cela n'arrive vu mon taux d'envie de me caser en ce moment. Tout mes calculs étaient réduits à néant. « Bien entendu, bien entendu. » répondis-je d'un air légèrement désespérée mais également amusée. J'étais bien entourée, mine de rien. Que de personnes qui s'opposaient les unes aux autres, mais bien entourée quand même.

Que l'ont ait des études légères ou pas, pour moi, on ne doit pas avoir d'enfants. Je n'étais pas contre les enfants, non. J'avais juste des idées précises sur comment et quand on devait les avoir et je ne lâchais jamais cette idée. Après tout, j'étais un mec chiant, donc ça me paraissait normal. « Ouais, peut-être.. » concluais-je simplement, haussant légèrement les épaules. Un obstacle ? En sachant que je n'avais peur de rien, en même temps après les anciennes années où j'ai vécu une vie étrange, j'avais appris à ne plus avoir peur vous voyez. Donc, le fait qu'un mec rentre dans sa vie ne me faisait absolument pas. Je pourrais peut-être même réussir à le faire fuir. Vu que j'essaye déjà actuellement de récupérer ma Leevy. Mais c'était pas aussi simple que ce que je pensais de virer ce Royce. « Généralement, j’éjecte facilement les obstacles qui me barrent la route. » rétorquais-je en lui souriant. Je n'étais pas du genre à me laisser faire et quand je voulais obtenir quelque chose, je mettais tout en oeuvre pour y arriver. « J'aime quand tu avoues cela. » rajoutais-je l'air de rien, me remettant dans mon lit pour pouvoir poser ma tête sur mon coussin, fixant le plafond.