dangerous ground • Aarline

Un sourire amusé s'affiche sur son visage. Ouais, il connait ça. Du moins, il connaissait. Mais il ne peut rien dire. Enfin, ça changerait rien, peut être mais franchement, ça sert à rien de savoir qu'il vient lui aussi d'une famille riche. Il hoche alors la tête alors que son regard reste posé, sur elle. Nous avons tous une histoire à raconter. Le truc, c'est qu'il veut absolument tout savoir d'elle. Ce qui est certainement impossible. Oui, il doit être plus précis mais ce genre de question... bah pas facile. Il arque alors un petit sourcil. Pourquoi, tu serais l'erreur ? Expliquez-lui car lui, il ne voit aucune erreur, du peu qu'il la connait.

T'arborais un sourire amusée suite à ce que tu venais de dire. Certes, t'avais rien racontée du tout et ça allait pas lui permettre de connaître quoi que ce soit sur toi mais t'avais tellement rien à dire. « Je suis peut être l'exception à la règle. » T'avais toujours tes bras autour de lui et tu ne cessais de le fixer encore et encore. C'était le genre de truc qui pouvait mettre facilement mal à l'aise mais tu le faisais tout le temps, c'était comme ça. « Dans ma famille y a deux catégorie. Celle ou tout le monde est parfait et suit les exigences à la lettre et l'autre. J'fais partie de l'autre. » Trop de rebellion en toi. Trop pour entrer dans la bonne partie. Trop d'erreur et de problème faisant de toi la tâche qu'on tentait de dissimuler. « Les faux pas c'est pas accepté chez moi. »

Je ne te crois pas.. Ouais, pour lui, chaque personne a une histoire à raconter. Il n'y a aucune exception. C'est juste qu'elle n'a pas tellement envie de se confier au fond et cela, il peut le comprendre. Enfin, au final, il n'en sait rien. Ce sont juste des suppositions qu'il se fait, dans sa tête. C'est tout. Mais un sourire amusé parcourt son visage. En fait, il la comprend totalement. Il est, certes, fils unique mais le quotidien des familles riche, il connait et faut avouer qu'il n'était pas très obéissant aux règles familiales. Et quels genre de faux pas, tu as fais ? Son regard est toujours posé sur elle. Il est calme, en réalité. Pas étonné pour autant, par ses propos. Ouais, il sait ce que c'est, d'être le rebelle mais ça, elle n'est pas obligé de le savoir.

« Je te demandes pas de me croire. » Tu répondais du tac au tac, comme ça. Tu t'fichais bien qu'il puisse croire à ce que tu racontais ou pas. T'avais pas d'histoire, un point c'est tout. Puis au final, tu savais même pas ce qu'il voulait savoir et putain, c'était tellement fatiguant. « Le tout premier ? Etre malade. J'suis anorexique et paraît que c'est dans ma tête alors j'suis juste la gamine dingue qui s'laissais crever de faim. » T'aimais pas parler de ça, vraiment. Parce que ça faisais remonter à la surface la manière dont on s'est débarassé de toi quand t'avais quinze ans, de la manière dont tu l'avais vécue et tout ce qui allait avec alors non, tu détestais te souvenir. « Pour les autres, la drogue, l'alcool, le trop plein de soirée, s'envoyer en l'air avec tout le monde, intégrer la Mather, devenir présidente de la Mather.. Tout ça c'est des faux pas. »

Elle est énervante, oh que oui elle l'est mis cela ne le fait pas fuir ou s'énerver lui-même. Non, il montre une forme de patience, à la place. Son regard reste posé sur elle, laissant échapper un petit sourire alors qu'elle continuait à parler sur un bout de sa vie. D'une façon plus généralisée. Mais ce sourire s'efface peu à peu. Ce n'est pas de ta faute, si tu l'es.. C'est devenu un cercle vicieux et c'est difficile de s'en sortir. Après, il ne connait pas vraiment tout ceci, n'ayant jamais vécu et n'ayant jamais connu une personne anorexique. Donc, il est un peu maladroit, pour le coup. Il te faut un certain soutien. Ouais car il remarque qu'elle en a jamais eu. Ce ne sont pas des faux pas.. De mon point de vue. Pour moi, ça serait ... Que tu profites vraiment de la vie et on ne peut pas te reprocher ça. Surtout pas lui, par exemple.

Du moins des faux pas de la part de tes proches. C'était eux qui les avaient catégorisés comme tel tout simplement parce que vous n'aviez pas les mêmes idées ni les mêmes envies quant au train de vie. Peut être qu'au final, tu passais trop de temps à te reprocher les choses, à te croire fautive alors que non, c'était pas de ta faute tout ça. Et d'ailleurs, c'était exactement ce que disait Aaron. « Malheureusement, tout le monde n'est pas du même avis que moi. Quand j'suis tombée dans l'anorexie, j'avais 15 ans et on m'a envoyée dans un autre pays pour pas que j'fasse honte. » T'avais juste été éjectée parce que personne n'avait envie de t'aider. C'était pas comme ça que tu pouvais t'en sortir. « J'suis une pute droguée. Je profite pas de la vie. Je suis juste une pute droguée et alcoolique. C'est ce que tout le monde dit. »

Aaron continue de boire les paroles de Charline. Tentant de la cerner, de savoir qui elle est, réellement car c'est ce qu'il veut savoir. Savoir qui elle est, ce qu'elle cache, pourquoi est-elle comme ça... Qu'est-ce qui a bien pu se passer, dans sa vie, pour avoir un caractère aussi énervant qu'attirant ? Il passe alors son pouce sur sa joue pour une petite caresse. Ils n'auraient pas dû. Tu aurais dû avoir l'aide, le soutien de ta famille et pas mettre de la distance.. dit-il simplement, son regard dans le sien. Et tu penses ça, de toi, aussi ? ... Regarde-moi. dit-il en prenant son visage dans ses mains, finalement. Tu n'es pas une pute. Tu profites juste de la vie, à ta façon, à ma façon, à la façon de pleins de monde. Justement, toi, tu vis. Tu vis amplement ta vie, tu profites chaque instant, comme si c'était le dernier. Tu ne crois pas, être la plus chanceuse ? dit-il mais il reprend, encore, la parole. Ta vie est une aventure, elle est encore plus intéressante.

Ce que tout le monde disait et dit toujours d'ailleurs. Puis ils avaient raison non ? Tu couchais à droite et à gauche, tu perdais pas ton temps avec l'attachement et les trois quarts du temps, t'étais défoncée. Alors ouais, t'étais une pute droguée comme tout le monde le pensait et fallait croire que ça n'allait pas changer. « Ouais. Sauf que ça c'est pas passée comme ça. » Et il était bien trop tard pour changer les choses. C'était comme ça, t'avais appris à vivre avec et ce serait toujours la même chose malheureusement. Personne ne pourrait effacer le passé. Il prenait ton visage dans ses mains te redressant la tête alors que tu le regardais comme il te demandais sans broncher. « Ouais.. C'est la vérité, faut pas s'voiler la face. » Et pourtant, il reprenait la parole te disant le contraire de tout ça. Que tu profitais juste de la vie. C'était faux. C'était peut être le cas à ses yeux mais ça ne l'était pas pour les autres. Ni pour tes exs, ni pour ta famille, ni pour tes amis. Et il pouvait bien dire le contraire que ça changeais pas ce que tu pensais. « Embrasse moi. » Simplement.

Bien sûr, il trouve cela injuste qu'elle ait été envoyé ailleurs. Car ouais, sa famille ou ses proches auraient pu l'aider... L'éloignement, n'est pas la meilleure solution. C'est sûr que maintenant, on ne peut rien changer... Juste, qu'il est désolé pour elle. Que cela se soit passé de cette façon. Ses mains sur ses deux jours, pour qu'elle puisse le regarder mais pas que. Je ne me voile pas la face. Arrête. T'as longtemps cru les propos qui se disaient à ton sujet. Mais c'est faux. La première fois que je t'ai vu, malgré les circonstances, je n'ai pas vu en toi, une pute droguée... J'ai vu une fille qui m'attire comme un aimant, une fille énigmatique qui cache ses blessures, une fille que j'ai envie de connaître, une fille intéressante. Il ne lâche pas. Il est certain de ses propos et c'est comme ça. Lui, il ne la voit pas, comme les autres et il ne peut pas l'expliquer. À ses mots, il s'approche d'elle pour y déposer un baiser. Doux.

Tu savais pas pourquoi mais tu voulais qu'il le fasse. Tu voulais qu'il t'embrasse parce qu'à chaque fois qu'il le faisait, tu te sentais différente. Même si tu t'envoyais pas en l'air avec lui par la suite, tu t'sentais putain de différente. Et tu voulais qu'il t'embrasse pour qu'il arrête de te trouver des excuses. Pour qu'il arrête de penser que t'étais une fille bien ou peu importait quelle autre connerie. Tu voulais juste ça. Mais il continuait à tenir ton visage reprenant alors la parole. « La ferme. » Et il t'embrassais doucement. Pas le même genre de baiser que d'habitude. Pas le baiser bestial voulant dire que les choses allaient aller beaucoup plus loin. Non, là c'était doux. C'était.. Le genre de chose que t'aimais pas parce que tu savais que ça avais une signification et pourtant, tu le lui rendais avec la même douceur. Tu te laissais aller, peut être un peu trop avant de laisser ta langue se joindre à la sienne. Ce qui se passait sur ce toit restait sur ce toit.