dangerous ground • Aarline

Pourtant, malgré lui, il lance une question. Une ouverture, à peut être des confidences. Mais pourquoi ? À quoi ça sert, de dire certaines choses à Charline ? C'est bien trop dangereux. Si elle sait des choses, il ne veut même pas imaginer les conséquences... Puis, lui, c'est un homme mort. Ouais, autant dire qu'il est bien coincé. C'est bien trop compliqué, Charline.. Ca ne sert à rien.. C'est vrai que cela peut lui faire du bien de parler. D'exploser, en gros mais il a une facheuse tendance à tout garder pour lui. Sauf que là... Et je ne veux pas te mettre en danger. Il est carrément, dans la mierda.

T'étais par habitude pas le genre de fille à qui on faisait des confidences. Premièrement parce que tu t'en foutais et que t'écoutais pas les autres et deuxièmement parce que t'avais si peu d'amis qu'il était rare que quelqu'un vienne se confier à toi. T'étais juste la bitch populaire que tout le monde faisait semblant d'apprécier pour être propulsé vers le haut mais ça s'arrêtait là. Mais là, t'avais rien d'autre à faire et.. Tu savais pas pourquoi mais t'étais prête à l'écouter. Sauf que y avait aucune raison pour qu'il le fasse. Quoi que.. Avec sa dernière phrase il venait d'attiser ta curiosité. Te mettre en danger ? Mais de quoi est ce qu'il parlait. « T'es au courant que tu peux pas lancer ce genre de bombe sans que je me pose de question ? »

C'est vrai qu'avec cette dernière phrase... On se pose des milliards de question... C'est peut être volontaire. Ouais, au fond, il a envie de se confier. Pas de cette affaire dont il est impliqué, car là, s'il parle, bah il est mort mais parler du pourquoi, il est ici. Comment il est arrivé à Harvard. Jamais, jamais, il n'aurait pu penser qu'un jour, il allait ressentir le besoin de... Tout exploser. Je sais.. dit-il en écrasant sa cigarette. S'il pouvait avoir de la boisson, ici... Mais j'crois qu'au fond, j'ai juste envie d'exploser. Finalement, il pose son regard sur elle. Elle est belle, encore plus que d'habitude. C'est bizarre.

Non mais parce que s'il avait vraiment pas envie de parler, c'était absolument pas comme ça qu'il devait agir avec toi. Il avait juste tellement pas le droit de sortir un truc comme ça et de clôre la conversation par la suite. T'étais totalement pas d'accord en fait. « Explose alors. » C'était aussi simple que ça. Qu'il explose comme il t'avait fait explosée ce fameux soir en boîte. Qu'il sorte ce qu'il avait à dire, c'était pas comme si t'allais t'amuser à le chanter à la terre entière par la suite. Son regard te troublais mais t'essayais de rien laisser paraître. Parce que t'avais pas envie qu'il voit qu'il était capable de te déstabiliser toi aussi. « Allez vas y. Sors ce que t'a à dire. »

Maintenant, il ne la quitte plus des yeux. Un petit sourire l'accompagne, un instant quand elle lui dit d'exploser, finalement. Ouais, cela lui rappelle un petit souvenir. Pendant un moment, il hésite. Il hésite vraiment à lui dire. Tu crois que j'peux te faire confiance ? Il n'a jamais eu confiance en personne. Jamais. Comment le pourrait-il ? Mais là, il veut juste se laisser aller. Tant pis, s'il doit montrer une quelconque faiblesse... Je n'aurais jamais cru, qu'un jour, je viendrais étudier à Harvard.. Même étudier, tout court. Même s'il était destiné à faire une grande carrière, si il était resté en Irlande. Avant de venir, j'étais sur Brighton. Une belle ville, j'aurai pu faire ma vie là-bas mais... J'avais besoin d'argent et j'ai commencé à participer à des combats de boxe, illégaux. Faut dire que c'était bien payé..

Tu levais les yeux au ciel à sa question. Pouvoir te faire confiance ? C'était une très bonne question. Tu promettais jamais rien. Avec toi, c'était quitte ou double et au final, c'était à lui de décider s'il te jugeais digne de confiance ou non. T'allais pas choisir à sa place. Clairement pas. Et puis sans même attendre ta réponse, il commençait à parler et toi tu sortais une nouvelle clope allumant celle ci avant d'écouter ce qu'il avait à dire. « Mh, donc t'as des dettes ou un truc comme ça ? » Ouais, c'était un voyou quoi. L'genre de mec que tes parents auraient toujours refusés que tu fréquentes. L'genre de mec qui t'attirais irrésistiblement. Tu poussais ton paquet vers lui lui indiquant qu'il pouvait se servir avant de caler ta tête sur tes genoux prête à écouter la suite.

Au final, qu'il le dise ou non, il est coincé. En racontant cette histoire, il ne pense pas la mettre vraiment en danger. C'est plutôt le contraire. Il ne préfère pas lui raconter qui il est, réellement. Ni, la nouvelle affaire dans laquelle il y a mit les pieds. Là, il ne peut rien dire et cela ne dépend pas que de lui. Bref, il raconte son histoire, prenant une cigarette dans le paquet de la brune. Il hoche alors la tête, à ses propos. Ouais, des grosses... Tellement, que ma tête était mise à prix, là-bas.. dit-il juste avant de rejeter une nouvelle fumée, de sa bouche. La femme, chez qui, j'habitais m'a aidé... Elle m'a aidé à me faire passer pour mort et que j'puisse rejoindre les États-Unis, puis Harvard. Il est tellement reconnaissant, envers cette femme.

Ouais, tout ça pour une histoire de fric. Parfois, t'oubliais que tout le monde n'était pas comme toi. Que tout le monde n'était pas née avec une cuillère en or dans la bouche et que si tu faisais partie d'une des familles les plus riches, c'était pas forcément le cas des autres. « Oh.. » Au fur et à mesure, tu commençais à cerner le truc. Mais de là à ce qu'il ait été obligé de se faire passer pour mort, c'était différent. Tu gardais le silence quelques instants te contentant de tirer sur ta clope avant de reprendre. « Et si tu payais tes dettes ? » Certes, il n'avait pas l'argent pour le faire. Du moins je le supposais mais.. S'il venait à payer, il serait tranquille par la suite non ?

Ouais, il pourrait payer ses dettes, avec l'argent de ses parents... Mais disons que... Il n'irait pas demande ça, à ses parents, surtout depuis sa fuite.. D'un soupir, il prit une latte, qu'il rejette ensuite, dans l'air. J'pense que ça ne sert à rien... J'étais recherché par ses gars pour.. Bah ouais, pour le tuer, quoi. Ça se passait comme ça, chez les voyous de leur espèce... Crois-moi, c'était le mieux. C'est vrai qu'il faut aussi comprendre, son passé irlandais mais franchement, il ne veut pas. Puis, je me suis foutu dans une galère, récemment. Tu n'es pas la seule à savoir tout ça, à Harvard. C'est vrai, il aurait dû se taire car là, il a l'obligation de fermer sa gueule. Au risque d'avoir de lourdes conséquences.

Enfin, t'en savais rien. Tu savais pas trop comment ça fonctionnais dans ce genre de milieu et toi, t'étais tellement friquée que t'avais jamais du rendre de l'argent à quelqu'un alors forcément, c'était pas le genre de milieux qui te parlais forcément. Il finissait pas sa première phrase mais t'avais bien compris ou il voulait en venir. Ouais. Et au final, t'avais pas forcément envie de l'entendre le dire. « Quelqu'un l'a apprit ou t'as juste été trop bavard ? » Ta clope s'était consumée sans que tu n'ais vraiment le temps de la fumer et tu la laissais tomber dans le vide avant de reporter ton attention sur lui. « J'peux savoir pourquoi c'est censé me mettre en danger ? »