dangerous ground • Aarline

C'est bizare. Cette sensation qu'on a, quand on se confie à quelqu'un. Ouais, cela lui fait du bien mais, cela ne change en rien à la situation.. Aucun des deux... J'étais obligé de le dire puisque j'étais en possession des secrets de cette personne. C'est vrai, qu'il reste vague. Et il ne peut que s'en prendre à lui-même. Oui, c'est lui qui a commencé à parler. Comme une sorte de garantie. Si tu parles, j'te fais couler, et vice, versa... Bordel, quel merdier.. C'est gros, ce qu'il a découvert, bien plus gros que son histoire. Bien plus dangereux. Parce que je ne veux pas t'impliquer dans mes histoires. Et le reste, justement... Je ne peux rien te dire et c'est le mieux. Ouais, il continue se la jouer, mystérieux.

Ouais parce qu'au final, tu comprenais pas en quoi ça pouvait être dangereux pour toi. Tu connaissais pas ces types, t'avais aucun détail et si c'était une connerie du genre ils s'en prennent à mes proches bah.. T'étais tout sauf une proche d'Aaron. Et puisqu'en plus il le croyait mort, tu voyais pas vraiment ce que t'avais à craindre dans tout ça. « Ouais j'vois. Tu t'es juste foutu dans une nouvelle galère quoi. » Et là, t'avais du mal à comprendre. Il avait du fuir un pays pour échapper à ses soucis et il trouvait le moyen de s'en créer d'autre ici. « Ouais. Si tu l'dis. » T'étais pas en colère, juste frustrée. Mais après tout, ça ne te regardais pas et t'allais pas le forcer à en rajouter. Il avait déjà raconté pas mal de chose là. « Tu t'sens mieux ? »

Il reste vague, ouais mais il ne peut pas tout raconter. C'est vrai, que d'un côté, il se sent un peu mieux... Il hausse alors les épaules. Une nouvelle galère, faut croire qu'il aime ça. En fait, c'est devenu une habitude. C'est un peu le but de sa vie. C'est tellement con. Mais c'est à sa question, la dernière, qu'il sourit. Non, il rit légèrement avant d'éclater de rire. Ouais, c'est certainement nerveux, il le fait souvent. En même temps, sa main se pose sur sa veste à lui et remarque qu'il lui reste une petite bouteille d'alcool. Il 'la sortit, prenant une gorgée avant de le passer à Charline. J'me relève toujours, J'suis Aaron. Un peu comme un changement de comportement mais Aaron n'est pas quelqu'un qui va continuer à se lamenter. Il n'aime pas ça alors ouais, il tente de voir le bon côté. Tu viens de voir une de mes faiblesses, Charline. J'pense que c'est assez et j'ne compte pas continuer à parler de mes malheurs. Ces malheurs-là font partie de ma vie. Que je le veuille ou non.

Bien sûr que ça vie restait compliqué mais, peut être qu'il se sentait un peu mieux d'avoir parlé. En fait, t'en savais rien. La question était probablement stupide et valait mieux que t'évites de chercher à comprendre ce type. Il sortait d'un coup une petite bouteille d'alcool prenant une gorgée avant de te la tendre. Et d'un sourire, tu la prenais buvant à ton tour dedans avant de te lever. « Faut toujours se relever. » Tu lui rendait sa bouteille jouant un peu trop près du bord. T'aimais l'adrénaline, la sensation de danger, tu faisais tout le temps quitte à tomber. « Pour ton info, j'préfère Charlie. » Charline, tu l'avais en horreur. Tu l'avais laissée faire jusqu'à maitenant mais tu supportais pas. Autant le lui préciser non ? Et toujours sur le bord tu pariais sur ton équilibre défiant dangereusement les lois de la gravité. « Et d'ailleurs, c'est la deuxième faiblesse que je découvre chez toi. »

Oui, un peu comme par magie, il lui tend une petite bouteille d'alcool. Faut croire qu'il a juste oublié, qu'elle était là et tant mieux car il en avait besoin et elle aussi. Certainement. Elle vient même à lui rendre la bouteille alors qu'elle se mit debout, sur ce putain de rebord. Elle est folle mais il adore ça. Oui, au fond, il a un peu peur qu'elle fasse un mauvais pas et qu'elle tombe. C'est pourquoi, il se redresse lui aussi, pour être au même niveau. J'préfère Charline. dit-il d'un sourire en coin. Ouais, peu importe qu'elle préfère qu'on l'appelle Charlie, lui il préfère son véritable prénom. Il aime ce n en plein milieu. Faut croire que tu commences à me cerner. Et j'trouve que c'est à sens unique. dit-il regardant au loin, toujours sa cigarette, qu'il finit bien rapidement.

Puisque la première était plus ou moins toi. Tu savais même pas si t'étais fière ou pas d'être considérée comme une faiblesse pour lui. T'en étais juste une et puis voilà. « Et moi Charlie. » Tu continuais à marcher dangereusement sur le bord au risque de faire une chute mortelle alors qu'il reprenait la parole. « Y a rien à dire sur moi, c'est tout. » Et il n'avait pas besoin de savoir des trucs sur ta vie. C'était sans importance, vraiment. T'aimais pas parler de toi, ça n'allait pas commencer. T'avais pas eu une vie rebondissante, juste des problèmes de santé. Anorexie et drogue ne faisait jamais bon ménage mais ça faisait partie de toi et t'allais pas en parler. « Tu crois que ça fais mal ce genre de chute ? » Tu riais doucement regardant le sol quelques secondes. Le moindre faux pas et, boum.

Peu importe comment elle aime être appelée. Lui, il préfère Charline et c'est comme ça, qu'il l'appellera. Ouais, il n'aime pas écouter les autres. Habituellement. Sur le rebord, il ne cesse de la regarder. Bah faut dire qu'il a peur qu'elle tombe. Il s'inquiète. Il y a tout à savoir, Charline. J'suis un vrai curieux. Elle a une vie, peut être intéressante ou non mais qu'importe, il sait qu'elle a des choses à dire. Après, c'est son choix de ne rien dire. Il ne s'attend pas à ce qu'elle se dévoile, maintenant ou même un jour. Il arque un sourcil, regardant le vide puis elle. Ouais... Et j'te laisserais pas sauter.. Je prendrais pas le risque de .. te perdre. Il a dit ça ? Attendez, Aaron vient de dire ça ? Bon, il ne peut définitivement cacher les choses.

T'avais des soucis par moment. Tu posais des drôles de question aussi. Mais c'était toujours comme ça avec toi, fallait pas chercher à comprendre comment tu fonctionnais. T'étais juste bizarre. « C'est un vilain défaut. » Tu pouvais parler ouais. Toi qui aimait tout savoir t'étais mal placée pour dire quoi que ce soit. Tu continuais à regarder le vide dangereusement bloquant sur ses dernières paroles. Il avait vraiment des soucis lui aussi. Tu secouais la tête incapable de comprendre et à la place, tu récupérais sa bouteille buvant à nouveau dedans. Qu'est ce que tu pouvais répondre à un truc pareil en même temps ? Probablement rien. Puis tu t'approchais de lui passant ta main sur son visage avant de l'embrasser doucement. « Demande moi ce que tu veux. » Il voulait te connaître ? Très bien.

Tant pis, il a dit ses paroles, il ne peut plus les reprendre. Assume, Aaron. Mais sinon, ouais, il le pense. Il ne veut pas la perdre et surtout en sautant d'un toit. Malgré tout, il reste près d'elle et fut surpris quand elle vient vers lui pour l'embrasser de cette façon. Elle non plus, n'est pas facile à comprendre. C'est une énigme. Une énigme qu'il veut tant résoudre. C'est quoi, ton histoire ? C'est ce qu'il veut savoir, qui elle est. Son histoire et il est certain que c'est intéressant. Ses mains viennent, ensuite se poser sur sa taille. C'est vrai qu'il se sent un peu plus rassuré, de cette façon.

C'était le genre d'occasion qui ne se représenterait pas deux fois. C'était à prendre ou à laisser en somme. Tu parlais jamais de toi et là, tu lui donnais l'occassion de te demander n'importe quoi. Il pouvait carrément se sentir privilégié pour le coup. « Famille de riche, histoire de riche. » T'esquissais un sourire sentant ses mains se refermer sur ta taille alors que t'enroulais tes bras autour de sa nuque. Tu pourrais parier que ta réponse ne lui convenait pas du tout mais il était pas précis et tu n'allais pas tout dire alors c'était dur de savoir par où commencer. Quoi raconter. Vraiment. Tu savais pas trop là. « J'viens d'Angleterre. J'ai pas d'histoire à raconter, j'ai une soeur jumelle, un frère. Ils sont parfait, je suis l'erreur. Fin de l'histoire. »