MAXWAN ✮ There is no fear now

« Ca implique toi.. et moi. » Et les mains de Maxym se glissent dans les mêmes. L'idée de la brune m'échappe totalement. Alors je me contente de l'observer à la recherche d'indices. De manière brusque, mon cœur se met à battre plus rapidement. Il s’emballe. Les restes du passé je suppose. Puis, lorsque mes pupilles croisent le regard joueur de l’eliot tout se calme. Le tour ne montagne russe est terminé. Le côté décodeur de signe revient et comprends les intentions de Maxym, mais trop tard. Il n’aura suffit que d’un coup de pied vicieux pour que je me retrouve dans la flotte, l'air idiot. Je remonte à la surface aussi rapidement que ma chute. « Je t'ai dis que j'avais un moyen infaillible ! » Qu'elle rigole. Profite de tes secondes de victoire Maxym, ça ne va pas durer éternellement. Pour ne pas faire originale, je capture sa main d'un geste vif et précis et la fait tomber à mon tour. Aussi simplement que ça, oui. Il faut dire que l'eliot n'est pas la plus costaud de toutes. « Rassure moi, tu sais nager même avec 'ta blessure de guerre' ?. » Je rigole devant une Maxym complètement immergée dans la mer. Adieu les cheveux secs. Bonjour le choc thermique. Elle n'avait qu'à pas jouer à ça. C'est un juste retour des choses. « Ca va ? Pas trop froid j’espère ?. »

Elle joue. Avec ce qu'il a voulu il y a des années, avec ce qu'elle voulait il y a quelques semaines. Elle joue pour lui laisser le temps de l'approcher, et lui faire rejoindre la flotte. C'est sa petite vengeance à elle, ce moment où elle lui fait défaut. C'est le maigre prix pour ne pas avoir voulu de Maxym. Elle en a versé des larmes, alors.. quelques battements de cœur précipités, c'est un doux retour de bâton. Presque trop gentil. A peine la tête sous l'eau qu'il rejaillit, monté sur ressorts. La sauvage s'attend aux représailles, mais ne s'écarte pas assez vite. Le garçon la fait chuter à son tour, sauf qu'elle, c'est tout son corps qui se glace. « Rassure moi, tu sais nager même avec 'ta blessure de guerre' ?. » Elle aurait mieux fait de garder la tête sous l'eau, si c'est pour l'entendre se moquer de ses malheurs. Sa chevelure froide encadre ses traits colériques, pas contente la Maxym. « CA PIQUE ANTWAN. » Grogne-t-elle, l'eau salée imprégnant son bandage, et piquant sa blessure. « Ca va ? Pas trop froid j’espère ?. » Ouais, il aurait pas dû dire ça. « Je vais te faire boire toute la mer. » Balance-t-elle le plus sérieusement du monde -malgré ses lèvres qui veulent faire passer un sourire-, avant de lui sauter sur le dos, entourant ses jambes autour de sa taille, et essayant de le noyer. Bon, elle a moins de force que lui, mais demoiselle a l'habitude de se mesurer aux hommes, rien qu'au basket.

 CA PIQUE ANTWAN ! Elle peut toujours essayer de m'y faire croire, mais rien n'y changera.  Je ne culpabiliserai pas. Et puis, tout le monde sait que Maxym est une hyperbole. Toujours à exagérer. Je vais te faire boire toute la mer. Aussitot la brune enragée se jete sur mon dos. Ses jambes s'enroulent autour de mes hanches m'empechant de bouger à ma guise. Pris par surprise et à cause des vagues, je tombe de nouveau dans l'eau.  Ma tete (re) goute la mer salée et ma bouche en capture meme quelques millilitres. Dégueulasse. Mes pupilles s'ouvrent dans cette eau glacée et découvrent l'univers sous marin troublée par le sable. J'apercois Maxym a quelques centimètres de moi, elle aussi entièrement plongée dans la mer à cause de ma chute. Il ne fallait pas s'accrocher à moi. Je la fixe un instant, laissant mon coeur battre comme il se doit, pour finalement remonter à la surface. Mes yeux revoient le ciel bleu de Jersey et également les cheveux mouillés de Max. Tu veux me tuer, c'est ca ? Un sourire amusé s'inscrit sur mes lèvres gelées.Tu m'en veux c'est pour ca ? dis-je toujours en plaisantant. Histoire de marquer une petite veangence,  je l'eclabousse deux-trois fois. Jeu d'enfant.

A peine le temps de se moquer, de profiter de cette réussite, de rire quelques centièmes de secondes tandis qu'il plonge en avant, qu'elle plonge aussi. Son seul avantage est d'avoir pu prévenir la chose, et ainsi fermer yeux et bouche. Sous l'eau, Maxym se laisse un peu couler. Profite de l'instant, du silence de la mer, de la présence à se côtés d'Antwan. Il a raison : fallait pas s'accrocher. Mais pas là, pas physiquement. Fallait pas s'imaginer un futur qui rimerait avec autre-chose que de l'amitié. Quand elle émerge, la voix du garçon lui fait tourner la tête. « Tu veux me tuer, c'est ca ? » Même quand ses révélations lui avaient fait couler des gouttes d'eau salée, jamais. Pourtant elle réplique, avec un sourire identique au sien : « C'était dans mes plans, en effet. » Elle pourrait pas se passer de lui, c'est triste à dire. « Tu m'en veux c'est pour ca ? » Bonne question. Très bonne. Meilleure qu'il ne le pense. La jalouse lui en veut, oui. D'avoir ramené Elizabeth ici, de lui exposer devant son cœur qui se remet doucement. Pas grâce à lui. Lui, c'est celui qui a fait les blessures dessus. Heureusement qu'un autre est passé derrière pour le réparer. Elle est prête à être sérieuse, mais se fait éclabousser. Ca lui rappelle ce qu'ils sont, et elle ne peut s'empêcher de rire. « T'as aucune pitié hein ! » L'éclabousse à son tour, reprenant avec une moue amusée. « Maintenant, il ne te reste plus qu'à me porter pour me sortir de l'eau comme une princesse. Pour te faire pardonner. » Parce qu'ils se les gèlent, quand même. Y a qu'à voir les lèvres joliment bleutées du garçon.  

Un avenir qui ne rime avec rien d'autre que de l'amitié. En effet c'est ce qui nous attend. Les autres hypothèses sont à bannir. Qu'elles soient positives ou négatives. De toute manière l’imprévu ne nous fait pas du bien. Ça ne fait que mélanger toutes les briques que l'on a soigneusement empilés. Il n'y a qu'à voir les réactions respectives que l'on a eu suite au housing day. Mais ce n'est pas la question. La question est : pourquoi cette folle m'a sauté dessus ? « C'était dans mes plans, en effet. » Ben voyons, comme si la brune pouvait se passer de son vieil ami. En riant, je la soupçonne de m'en vouloir. N'ayant pas de réponse de l'eliot, je m’attelle à l'asperger d'eau froide. Continuant à être des gamins quelques secondes de plus. Juste quelques secondes de plus. « T'as aucune pitié hein ! » Maxym se prête au jeu en me balancer des gouttes d'eau dans la figure. Puis tout s’arrête et mon corps se gélifie par manque de mouvement. « Maintenant, il ne te reste plus qu'à me porter pour me sortir de l'eau comme une princesse. Pour te faire pardonner. » Un rire rauque sort de ma gorge. Ben voyons. Elle m'a presque obligé à rentrer dans l'eau, c'est un juste retour des choses de l'avoir faite tomber. Puis n'oublions pas que la brune n'est pas une sainte dans l'histoire. « J'ai pas besoin de me faire pardonner. Je me les caille déjà assez. » Je suis déjà en train de payer les envies soudaines de madame. C'est uniquement pour lui faire plaisir qu'on est dans la mer. « Par contre toi tu devrais te faire pardonner pour m'avoir sauté dessus comme une sauvage. » Malheureux dos qui a subit une attaque violente et imprévue. « Donc rectification. C'est toi qui me doit un service. Et .. un petit massage ne serait pas de refus.»

Je vais bien, tout va bien, on va bien. Finalement, à force de s'auto-persuader que c'est mieux pour eux, ils y croient et parviennent à s'amuser comme avant. Se charrier sans que cela ne prenne des allures dramatiques. Frôler sa peau sans que cela ne passe pour un acte tendancieux. On en oublie les cœurs qui battent parfois trop vite, se complaisant dans cette ambiance bonne enfant. Là, ils se battent pour savoir qui doit le plus à l'autre. Qui est en position de force. Deux Eliots, deux petits coqs. « J'ai pas besoin de me faire pardonner. Je me les caille déjà assez. » Pauvre chaton. L'eau est aussi froide chez elle, tu sais. « C'est bon pour tes fesses, ça raffermit. » Qu'elle le chambre avec un petit sourire en coin. Lizie la remerciera. « Par contre toi tu devrais te faire pardonner pour m'avoir sauté dessus comme une sauvage. Donc rectification. C'est toi qui me doit un service. Et .. un petit massage ne serait pas de refus.» Écarquille légèrement les yeux, presque surprise du culot dont le Wayans faisait preuve. « Sérieusement ? Je suis blessée et c'est MOI qui te dois un massage ? » Ouais, faut pas qu'il oublie qu'elle est handicapée quoi. Et que donc, logiquement, c'est à lui de prendre soin d'elle. Pas l'inverse. M'enfin, dans l'esprit tordu masculin, qui sait comment ça se mélange. « D'accord. » Bizarre qu'elle cède aussi vite, vous me direz. Peut-être. « Enfin déjà, bon courage pour rentrer à l’hôtel dans cette tenue. » Hausse les sourcils rapidement avec un sourire idiot, et vla qu'elle se met à courir dans la seconde qui suit la fin de sa phrase, galérant bien comme il faut pour faire des foulées correctes dans l'eau, afin de rentrer à l’hôtel avec ses vêtements, et ceux de son ami d'enfance. Si elle peut l'embêter encore un peu avant de devoir se taper le massage de monsieur.  

« Super, merci pour l'info. »  Je suis ravi d'apprendre les bienfaits de l'eau froide. Au final je ne serais pas rentrer dans la mer pour rien. Enfin, si on considère que raffermir ses fesses est nécessaire. « Sérieusement ? Je suis blessée et c'est MOI qui te dois un massage ? » Encore une fois, la brune utilise sa blessure pour gagner. Elle a réussi à me sauter dessus avec une épaule hors service.. alors j'considère qu'elle peut user de ses mains pour me faire un massage. J'hausse les épaules avec un fin sourire joueur. « C'est ça. » Je ne m'attends pas à un accord de la brune. Oh non. On parle de Maxym et pas d'une généreuse quincy qui soignera le dos de son ami avec grand plaisir. « D'accord. Enfin déjà, bon courage pour rentrer à l’hôtel dans cette tenue. » A peine le temps de me réjouir de la réponse de l'eliot, qu'elle se précipite vers la plage pour récupérer l'ensemble des vêtements. Les miens comme les siens. La vilaine. A mon tour je galère à revenir sur le sable. Puis, une fois cette étape passée, je cours vers Max. Mais impossible de courir correctement sur ses stupides grains qui tue la plante des pieds. « REVIENS ICI TOUT DE SUITE. » J'ai abandonné la course pour marcher rapidement. « Max, j'vais geler ! » Dans moins d'une seconde je serais un glaçon. Il est hors de question que je tombe malade. Je continue de marcher pour rejoindre la route en espérant que la brune me donne mes habits. L'espoir fait vivre comme un dit. Quoi qu'il en soit il est hors de question que je la supplie.

« Super, merci pour l'info. C'est ça. » Antwan ne se démonte pas face aux affirmations de Maxym. Évidemment, comment se pourrait-il que ça soit autrement ? Pas de pitié entre eux, c'est un peu la règle. Si elle aurait pu attendrir n'importe qui avec ses histoires de grande blessée, pas lui. A l'inverse, la demoiselle n'oubliait pas que s'il était dans l'étendue glacée, c'était pour elle. Pour satisfaire son caprice, lui faire plaisir. Ce qui participait sûrement au fait qu'elle accepte, sans vraiment discuter, le massage. Accepte mais le taquine quand même. Contrepartie raisonnable. « REVIENS ICI TOUT DE SUITE. » Il hausse la voix, elle hausse le rire, les vêtements des deux contre elle. Maxym a de l'avance, elle peut même rapidement enfiler son gilet pour faire barrage au froid, même si sa peau mouillée contamine le tissu. « Max, j'vais geler ! » Ca marche mieux que s'il l'avait menacé, son côté amie soucieuse lui fait tourner le regard vers le pauvre glaçon. C'est qu'elle aurait presque mal au cœur en voyant son corps refroidit. « Allez.. j'vais faire un effort.. » La demoiselle se tourne face à lui, marchant rapidement dos à la route pour garder une distance entre eux. « Un compliment égal un vêtement. » Tout en finissant sa réplique d'un sourire amusé, elle laisse pendre le haut masculin au bout de son index. « C'est simple, tu dis comme je suis merveilleuse, et tu récupères un peu de chaleur. » Tout n'était que jeu. Comme s'il fallait étendre ce moment au maximum, ne sachant pas ce qu'il adviendrait demain pour eux.   

« Allez.. j'vais faire un effort.. » Mes yeux s'illuminent alors que le vent tape mon torse nu et dégoulinant d'eau salée. Cette force impersonnelle aura ma peau si Max joue avec les minutes. La brune se tourne vers moi. Je profite de sa marche arrière lente pour réduire l'espace qu'elle avait gagner sur moi. Néanmoins, la brune continue de me narguer avec mes habits. « Un compliment égal un vêtement. C'est simple, tu dis comme je suis merveilleuse, et tu récupères un peu de chaleur. » J’entrouvre la bouche sans rien dire. Elle m'a piégé. Je suis condamné à flatter son ego en échange de tissus. Lui sauter dessus pour récupérer mes habits n'est sans doute pas une solution non plus. A croire que le jeu s’achève sur ma défaite. Daah je déteste ça, mais je meurs de froid. « Maxym McAllister, tu es merveilleuse. La meilleure eliot de tous les temps. La plus intelligente, la plus belle, la plus amusante. » Bien sûr que je pense tout ça. Ca peut se voir même si j'ai tout énumérer en un seul souffle. Je tente de récupérer mon haut posé sur son index  en m'approchant d'elle. « Je peux maintenant ? » Le froid me pétrifie. C'est pourquoi je n'attends pas son accord pour prendre mon haut et l'enfiler.

Pour une fois, c'est elle qui gagne. D'habitude, la ruse du garçon mène à sa perte. Puis, dernièrement, elle avait enchaîné les défaites avec lui. D'un autre ordre certes, plus amers ces échecs là. Alors oui, elle en profite la Maxym, le narguant plus que de raison. Pour une fois qu'elle a l'avantage, qu'il est soumit à ses décisions. « Maxym McAllister, tu es merveilleuse. La meilleure eliot de tous les temps. La plus intelligente, la plus belle, la plus amusante. » Ce n'est pas spontané, certains diront que ça n'a pas de valeur. Mais ils se trompent, ça en a. Ca la rassure, un peu. Que son propre reflet est toujours aussi beau dans les yeux masculins. Peut-être qu'il ne l'aime plus, mais il la considère toujours autant. Ca la fait sourire, un peu idiotement. « Je peux maintenant ? » Il n'attend pas, et elle ne lutte pas. Pour la forme, pour râler, elle glisse avec une petite moue : « J'espère que tu englobes toutes les filles d'Harvard, et pas qu'une comparaison avec les autres Eliots. » Oh, il y en a bien une qui doit la surpasser quelque-part, une teintée de violet. « Allez tiens, tu mérites. Je sais ce que ça t'as coûté. » Un peu de son ego. Finalement, c'est pas si compliqué d'attendrir la têtue. Max lui tend le reste de ses vêtements avec le sourire. Même si entre-nous, il n'y a que la chaleur de l’hôtel qui les réchauffera.