MAXWAN ✮ There is no fear now

« Moi ? » Oui toi, cette folle qui me demande de plonger dans l'eau glaciale de Jersey. Je veux bien, mais je ne veux pas être seul. Sinon, ca n'est pas drôle. « T'as oublié que j'étais handicapée à 25% là.. » Un large sourire se dessine sur mon visage. Elle a une bonne raison la vilaine. Et elle s'en amuse en jouant la grande blessée. « Je me suis prise une balle Ant', d'une psychopathe. Une cinglée m'a tiré dessus. Tu crois pas que j'ai assez souffert ? »  Le rire de la brune m'avait manqué. J'observe le beau sourire de l'eliot en riant à mon tour. Et on se laisse aller comme le font des amis. Des amis qui n'ont pas été éloigné par des mots et des histoires d’antan. « Et donc moi je dois souffrir pour toi. Tu penses un peu à mon état après ? J'vais être affreusement malade. » A mon tour d'exagérer un peu. Mais bon, quoi que je fasse, pour satisfaire McAllister il faut que j'aille me les cailler dans l'eau. Résigné à faire ce que le brune veut, je marche vers la mer. Je retire mes chaussures et mon haut. « Il fait déjà super froid, Max. J'vais mourir là dedans. »

Il ne va pas le faire. Parce qu'il est plus Eliot qu'elle, et que vraiment l'eau doit être gelée. Puis c'est pas le cinéma de la brune qui changera quelque-chose.. Ou peut-être que si. « Et donc moi je dois souffrir pour toi. Tu penses un peu à mon état après ? J'vais être affreusement malade. » Oh non le pauvre chaton. La tête qui se penche sur le côté avec une moue désolée. « Mais non Ant', t'es un mec, un vrai, y a rien qui peut t'atteindre ! » La demoiselle s'essaye au discours motivant, le discours qui touche le côté mâle. Et il y va. Max écarquille les yeux, s'étonnant elle-même qu'il se lance. Visiblement, il reste encore un peu de l'adolescent en lui. Et ça la ravit la McAllister, elle s'amuse, ça fait longtemps qu'ils n'ont pas passé un bon moment ensemble. Enfin, meilleur pour elle que pour lui, sûrement. « Enlève le bas aussi, sinon tu vas vraiment mourir de froid en sortant ! »  Qu'elle scande en s'approchant de l'eau à son tour pour mieux voir son visage quand l'eau gelée le touchera. Quand il tourne son regard vers elle, la demoiselle hausse les épaules d'un air innocent. Quoi ? Oh elle peut profiter de la vue quand même. Il croit qu'elle avait pas froid elle, quand elle s'est retrouvée en sous-vêtements dans la rue le soir de l'housing day ? Il sait très bien qu'elle finira par le rejoindre.. ouais, peut-être.

« Mais non Ant', t'es un mec, un vrai, y a rien qui peut t'atteindre ! » Et me voilà devant la mer. Aussi fou qu'un mec qui a décidé de vendre des bouteilles d'evian au pole nord. Le vent percute mon torse qui frissonne à son contact. Les deux petits degrés se font sentir dans l'ensemble de mon corps. Même sous mon pantalon, le seul tissu qui protège encore les paroi de mon organisme. « Enlève le bas aussi, sinon tu vas vraiment mourir de froid en sortant ! » Je jete un coup d'oeil à Maxym qui me sourit. C'est bien pour elle que je fais cet effort. La brune est l'une des seules à pouvoir quémander de telles choses. « J'vais avoir froid dans tout les cas. » Triste vérité. Néanmoins je retire mon pantalon. Putain, il fait froid dans ce pays ! Mes jambes se décident. Elles avancent vers la mer glaciale. Les vagues viennent s'écraser sur la plage et sur mes pauvres pieds. Je me raidis automatiquement. Pourquoi ais-je accepté ? Et y a pas moyen de revenir en arrière. Histoire de fierté. J'ai pas le choix. Je ferme les yeux profitant de l'absence de Max devant moi puis avance doucement. Finalement, mon rythme de pas s’accélère et j'entre complètement dans la flot. OMG. « Allez.. Solidarité.. Mademoiselle McAllister » dis-je coupé à chaque mot par les masses d'eau.  

« J'vais avoir froid dans tout les cas. » Hum.. ouais. Maxym aurait du mal à le contredire. Oui, il allait avoir froid, c'est certain. En même temps, s'ils étaient en plein été le défi perdrait de son intérêt. Et devant la mine réjouit de la demoiselle, Antwan continue de se déshabiller, puis s'avance vers l'eau froide. La main devant la bouche, elle souffre presque avec lui, mais se marre tout autant. Son rire sonore comble le bruit des vagues, et l'acte héroïque du courageux lui comble le cœur. Après tout ça, ils y arrivaient encore. Entre deux éclats, l'hilare lance un : « Alors, elle est bonne ? » obligatoire. Elle s'est approchée assez près de l'eau, sans pour autant que le sel ne chatouille ses pieds. Juste pour être au premier rang. «Allez.. Solidarité.. Mademoiselle McAllister » Hum, avait-elle vraiment envie d'être solidaire ? Non. Ni de nager. Mais.. se balancer dans l'étendue glacée avait ces airs de barrière de feu à franchir ensemble, main dans la main. Pour se prouver quelque-chose. « D'accord, mais recule de quelques pas ! » Sans se retourner. En attendant, elle se débarrasse déjà de son gilet, et commence à ôter sa robe. « Mais il fait super froid ! » Ose-t-elle râler, alors que ce n'était que le début. Faut dire qu'il y avait choc thermique avec le Brésil, là.

L'eau, aussi froide que réelle, s'attaque à chaque cellule de mon corps. Elle refroidit tout. Absolument tout. Même mes yeux qui essayent vainement d'échapper aux vagues joueuses. Je n'entends même plus la brune se moquer de moi. Elle doit apprécier son rôle de spectatrice la méchante. D'une voix coupé par la mer, je lance naïvement un appel à la solidarité. J'ai voulu y croire, j'ai désespéré, mais une lueur d'espoir me saisit lorsque Maxym ne refuse pas. « D'accord, mais recule de quelques pas ! » Oh, mais c'est incroyable. Pas réelle. Je suis dans un rêve. Mes pupilles ne quitte plus la brune qui retire ses couches de vêtement. Bien vite, sa robe se retrouve au sol, à côté de mes affaires. Ca me rappelle le jour du housing day. « Mais il fait super froid ! » Je ris face à la remarque de Max. Bien sûr qu'il fait froid. Glaciale même. Elle est bien là, la difficulté. Malgré la demande de l'eliot, je fais quelques discrets pas vers la plage. « Il fait meilleure dans l'eau que dehors. » Pour moi qui ait le corps déjà trempé c'est la vérité. Pour elle, c'est plutôt un mensonge. Je l'observe en attendant avidement les premiers pas de l'eliot dans la mer de Jersey.  « Plus vite tu seras dedans, mieux se sera. Et t'avises pas de renoncer McAllister. » Il s'agit maintenant d'un défi. Un défi qui sera relevé. Croyez moi.  

Ouais, va vraiment falloir qu'elle arrête de se déshabiller devant les prunelles d'Antwan. Mais c'pas de sa faute, c'est l'endroit. Et maintenant en sous-vêtements, Max a froid. Ben, oui, logique vous me direz. « Il fait meilleure dans l'eau que dehors. » C'est cela oui. La demoiselle n'en croit pas un mot, qu'on se le dise. De toute façon, l'objectif de son ami c'est de la trainer dans la flotte, elle ne se leurre pas là-dessus.  « Plus vite tu seras dedans, mieux se sera. Et t'avises pas de renoncer McAllister. » Au terme « renoncer », McAllister relève son regard belliqueux. Il sait comment lui parler, toujours. « MOI ? Renoncer ? Tu m'as bien regardé ? » Oui, la meuf qui est entrain de grelotter et sautiller sur place, là. Et elle s'avance vers l'eau dans une petite foulée. Qui met un pied dans l'eau, et en faisant un espèce de cercle ressort illico. « J'peux pas-j'peux pas-j'peux pas. » Ridicule. Max finit par regarder à nouveau son ami d'enfance, et sait d'avance les moqueries. Elle allait en entendre parler pendant des mois. Alors on y va, on serre les dents, le ventre, et elle rentre dans l'eau en courant comme une cinglée, poussant un espèce de cri aigu au fur et à mesure que sa peau se glaçait. Pour le casting d'Alerte à Malibu on repassera, hein. « T'es qu'un putain de menteur, c'est encore pire ! » Qu'elle râle tout en riant en même temps. L'Eliot rentre quand même dans la flotte jusqu'à ce que celle-ci atteigne son nombril. « J'peux pas aller plus loin, je vais mouiller ma blessure de guerre. » Oui, c'est son excuse.

Maxym ose mettre ses pieds dans l'eau pour finalement se retirer. « J'peux pas-j'peux pas-j'peux pas. » Je m'amuse à la regarder greloter. Pourtant, la brune ne va pas renoncer. Je le sais. D'ailleurs, elle n'attend pas longtemps avant de faire sa deuxième tentative. Tentative qui se veut fructueuse. Max est dans l'eau. Bon, elle n'y est pas totalement.. mais quand même.  « T'es qu'un putain de menteur, c'est encore pire ! » Je ris avec elle en la regardant se plaindre.  « J'peux pas aller plus loin, je vais mouiller ma blessure de guerre. » Aha, encore une fois elle sort cette excuse. Elle sait très bien se servir de ses blessures. Elle est maligne l'eliot.  « Ca va lui faire du bien à ta blessure de guerre. » Bawé ça pourrait soulager sa douleur. Enfin, j'en sais rien je ne suis pas médecin. Je m'approche dangereusement de la brune. Elle devrait faire attention à ses cheveux secs. « En tout cas j'admire.. trois pas dans l'eau c'est pas mal. » Une longue brise de vent s'attaque à ma peau mouillée. Là, je regrette de ne plus être entièrement plongée dans l'eau. « Je hais le vent. » pestais-je contre cette force naturelle incontrôlable.

« Ca va lui faire du bien à ta blessure de guerre. » De l'eau salée sur une blessure pas encore totalement cicatrisée, non Maxym n'en est vraiment pas sûre. Puis bon, ça se saurait si Antwan disait des choses censées voyons. Secouant donc la tête de gauche à droite en signe de désapprobation, la demoiselle l'observe du coin de l’œil qui se rapproche d'elle. Faisant bien attention à ses mains, on sait jamais. C'est un fourbe le garçon. Un Eliot quoi. « En tout cas j'admire.. trois pas dans l'eau c'est pas mal. » La gamine lui tire la langue en riant doucement. « C'est bon te moque pas ! Tu faisais pas le fier non plus en rentrant dans l'eau hein.. je t'ai entendu couiner et c'était pas très viril. » S'amuse la taquine. «Je hais le vent. » Ce vent qui glaçait leur peau, arrachait quelques frissons à l'ingénue. C'est vrai qu'il faisait sacrément froid. Ca t'apprendra à avoir des idées idiotes Maxym. Et toi à les suivre, Antwan. Puis finalement il n'avait pas vraiment tord le brun, la partie de son corps immergée était bien plus à son aise. Ce qui lui donna une idée. « J'connais bien un moyen de nous réchauffer, mais bon.. » Qu'elle balance, l'air de rien, sourire mutin aux lèvres. Juste les billes qui le visent en coin.

« C'est bon te moque pas ! Tu faisais pas le fier non plus en rentrant dans l'eau hein.. je t'ai entendu couiner et c'était pas très viril. » Maxym sait très bien où frapper. Je me mords la lèvre inférieure en niant. Je ne m'en souviens même plus. La brune doit mentir. Oui, elle ment. C'est mieux. « Tes oreilles te font défauts ma pauvre. » Je bascule ma tête de gauche à droite pour accentuer mes propos. Ma virilité va sortir victorieuse, sans aucune égratignure. Le vent s'attaque à nos deux corps sans défense. Mes poils se hérissent, mes mains se serrent comme si cela allait servir à quelque chose. Le seul moyen de retrouver un peu de chaleur est de retourner dans l'eau ou rentrer à l’hôtel. Mais rester planté là j'arrangera rien. « J'connais bien un moyen de nous réchauffer, mais bon.. » La brune m'intrigue. Je plisse légèrement les yeux, mais ne cesse de la fixer. « Lequel ? » Question nécessaire pour comprendre l'idée qui se cache derrière le sourire de l'eliot.

« Tes oreilles te font défauts ma pauvre. » Emmerder Antwan lui avait manqué. Trop occupés à s'étaler des sentiments ridicules, ils en avaient oublié d'être amis. Et la base de leur amitié c'était ça. Un mélange de taquineries et de réconfort. Souriant en coin, Maxym le laisse se rassurer comme il peut. Elle, c'est pas ce qu'elle dira aux autres. « Lequel ? » Elle leur contera la suite aussi peut-être. Quand elle s'est approchée de lui, l’œil brillant et l'air espiègle, glissant un « Ca implique toi.. et moi. » qu'elle veut pleins de sous-entendus. S'amuser du passé. Glisser ses mains dans celles masculines délicatement. Demoiselle le fixe un instant, défiante. Puis le fauche de sa jambe, profitant d'une vague qui les déséquilibraient déjà un peu. Juste histoire qu'il boive un peau d'eau salée, et chanceux, qu'il retrouve la chaleur de l'eau. « Je t'ai dis que j'avais un moyen infaillible! » Qu'elle s'amuse, hilare, se méfiant des représailles tout en le cherchant du regard. D'ailleurs, elle reculait de quelques pas. Sait-on jamais.