MAXILLE ✱ I can't do this anymore

Tout ce que je souhaitais, c'était qu'elle aille mieux et il était clair qu'elle n'allait pas mieux en ma compagnie. Je suis la cause de tous ses soucis. Ses problèmes avec son frère, les disputes incessantes, la balle reçue, la paralysie. Je ne pouvais pas vraiment comprendre ce qu'elle pouvait me trouver quand tout ce que je lui apporte, c'était de la tristesse et des événements tragiques, comme cette prise d'otages. Après tout, j'étais celui qui voulait manger au McDonalds. C'était mon idée et maintenant voilà où on en était. Porte fermée, je m'approchais du lit, le contournant pour être dos à la fenêtre qu'elle fixait. « Je t'aime.. j't'aime tellement, si tu savais » commençais-je. J'savais pas vraiment où j'allais dans cette discussion, j'espérais juste qu'elle pouvait comprendre ce que je comptais lui dire. « J'suis désolé d'être parti je.. j'suis désolé et je suis là maintenant » disais-je pour qu'elle détourne son regard afin de le poser sur moi. Je voulais juste qu'elle me regarde, j'avais besoin de ça, pour que je puisse voir à quel point je pouvais la décevoir.

« Je t'aime.. j't'aime tellement, si tu savais » Tu voulais lui dire à quel point c'était réciproque. A quel point tu l'aimais aussi et à quel point t'avais eu peur pour lui. Tu voulais lui raconter la sensation que t'avais eu quand on lui avait tiré dessus, cette peur soudaine que t'avais eu de le perdre comme si tout était en train de s'effondrer autour de toi mais.. T'y arrivais pas. T'y arrivais juste pas parce qu'il avait fui comme un lâche alors que t'avais eu besoin d'entendre certaine chose. Alors que t'avais eu besoin qu'il te dise que tout irait bien. Forcément, tu pouvais pas lui pardonner comme ça. Pas après ce que tu venais d'apprendre. « J'suis désolé d'être parti je.. j'suis désolé et je suis là maintenant » Tu fermais les yeux quelques secondes avant de te décider à le regarder. Fallait qu'il comprenne que c'était difficile pour toi aussi. Sûrement encore plus puisque ce n'était pas lui qui se trouvait dans cette position maintenant. « Pour combien de temps ? Tu vas fuir quand tu me verras dans ce fauteuil ? Quand tu réaliseras que je marcherais peut être plus jamais ? Quand tu comprendras que j'serais plus jamais une personne normale ? » C'était dur de dire ça. Parce que c'était comme si tu t'envoyais la vérité en plein visage de façon extrêmement violente. Mais c'était la réalité non ? Tu ne serais plus jamais normale.

Je l'aimais tellement que ça m'faisait mal. J'avais mal et j'étais pas bien et tout ce que je voulais c'était remonter le temps, l'empêcher de me pousser et prendre moi-même la balle qu'elle avait reçu dans le ventre. Mais je ne pouvais pas, et c'était elle dans ce lit d'hôpital, c'était elle qui n'allait plus pouvoir marcher et c'était elle qui pleurait l'usage de ses jambes à cause des conneries que j'avais pu faire en voulant la sauver. « Pour combien de temps ? Tu vas fuir quand tu me verras dans ce fauteuil ? Quand tu réaliseras que je marcherais peut être plus jamais ? Quand tu comprendras que j'serais plus jamais une personne normale ? » Je serrais les dents, tentant de ne pas craquer une nouvelle fois. Je n'allais pas lui répondre, je pouvais pas lui répondre parce que ma décision était prise et peut-être que d'ici une heure ou deux, notre couple exploserait. Enfin, peut-être avant puisque je ne pouvais pas rester silencieux face à ses paroles. « Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi tu m'as poussé Vanille ? Pourquoi t'as pas promis bordel ? Comment tu veux que... comment tu veux que je.. » Je déglutissais alors que mon regard restait rivé sur elle. « J'aurais du recevoir cette putain de balle, me retrouver dans ce lit pendant que toi, tu pouvais continuer de gambader comme bon te semble. Putain mais pourquoi t'as fait ça Vanille ?! »

T'avais l'impression que t'allais être un monstre. Incapable de se débrouiller par elle même. Faire les tâches les plus minimes serait certainement un fardeau et même si Harvard était plutôt bien occupés pour ce genre de cas, tu serais diminuée. Parce que tu ne pourrais plus te lever, parce qu'il allait tout falloir réadapter vis à vis de ton handicap et parce que plus jamais tu pourrais te balader dans la rue en lui tenant la main. C'était affreux, affreux et t'avais du mal à réaliser que c'était rellement en train d'arriver. Que c'était déjà le cas. « Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi tu m'as poussé Vanille ? Pourquoi t'as pas promis bordel ? Comment tu veux que... comment tu veux que je.. » Qu'il quoi ? C'était logique non ? C'était logique que t'ais fais ça. T'avais pas réfléchis, t'avais voulu lui épargner une deuxième balle et t'avais pas réfléchis aux conséquences que ça pourrait avoir sur toi. T'avais juste pas réfléchis et maintenant, t'en étais là. « J'aurais du recevoir cette putain de balle, me retrouver dans ce lit pendant que toi, tu pouvais continuer de gambader comme bon te semble. Putain mais pourquoi t'as fait ça Vanille ?! » - « PARCE QUE JE T'AIME. » Et si c'était à refaire, tu le referais certainement sans hésiter une seule seconde. « Parce que j'ai eu peur, parce que j'voulais pas que tu souffres et parce que j'ai cru qu'elle allait te tuer. Et c'était peut être stupide mais j'ai réagis comme ça parce que j'avais peur de te perdre. Alors quoi ? Tu va me reprocher de ne pas l'avoir laissé te tuer ? C'est ça ? »

Je voulais savoir pourquoi elle avait fait ça, pourquoi elle m'avait poussé et avait pris cette balle pour moi. J'en pouvais plus de cette situation, je vivais un cauchemar où dès que je fermais les yeux, c'était une Vanille qui n'était plus conscience que je voyais. « PARCE QUE JE T'AIME. » Je sentais ma respiration augmenter sa cadence et l'énervement aller en montant. Ouais, ça m'énervait encore et encore. « Parce que j'ai eu peur, parce que j'voulais pas que tu souffres et parce que j'ai cru qu'elle allait te tuer. Et c'était peut être stupide mais j'ai réagis comme ça parce que j'avais peur de te perdre. Alors quoi ? Tu va me reprocher de ne pas l'avoir laissé te tuer ? C'est ça ? » Serrant les dents, j'avais tendance à vouloir dire oui. Parce que j'ai vécu un enfer, et je savais que j'allais avoir du mal à m'en remettre tant j'étais traumatisé par cette prise d'otages. « C'était à MOI de te protéger bordel ! Tu.. tu n'avais pas à me protéger, je DEVAIS recevoir cette balle, j'ai... j'ai vécu l'horreur, j'ai cru que j'allais te perdre j'ai tout fait pour te sauver et et.. et c'est de MA FAUTE si t'en es là aujourd'hui.. c'est de ma faute, okay ? T'aurais du promettre et me laisser gérer parce qu'à cause de moi tu peux plus marcher. »

Est ce que t'hurlais un peu trop ? Peut être. Au final, l'hôpital en entier allait se ramener pour tenter de vous calmer si ça continuait comme ça mais, t'avais de la colère à décharger et puisqu'il semblait te reprocher ça, autant que tu te lâches maintenant non ? Tu ne pouvais de toute façon clairement pas te retenir. « C'était à MOI de te protéger bordel ! Tu.. tu n'avais pas à me protéger, je DEVAIS recevoir cette balle, j'ai... j'ai vécu l'horreur, j'ai cru que j'allais te perdre j'ai tout fait pour te sauver et et.. et c'est de MA FAUTE si t'en es là aujourd'hui.. c'est de ma faute, okay ? T'aurais du promettre et me laisser gérer parce qu'à cause de moi tu peux plus marcher. » Il était la le problème. Ouais. Il prenait tout pour lui. Il croyait qu'il était fautif et tu savais qu'il n'y avait rien de pire que la culpabilité. Pourtant, t'arrivais pas à le plaindre parce qu'il pouvait clairement pas se mettre dans cette position là maintenant. Il n'en avait pas le droit. C'était totalement injuste qu'il t'hurle dessus alors que tu venais à peine de te réveiller de cette putain d'opération. « ET ALORS QUOI ? On ne peut rien changer ok ? Tu préfères quoi là ? Continuer à hurler que t'aurais du être à ma place ? Et bah c'est pas le cas. Tu peux pas remonter dans les temps et les choses sont ce quelles sont. C'est pas de TA faute. J'ai fais le choix de prendre cette balle à ta place alors t'arrêtes ! »

J'étais pas bien, j'en pouvais plus. J'me sentais tellement tiraillé. Tout ce que je voulais, c'était être là pour elle mais je n'y arrivais pas, je me sentais tellement fautif. Je pouvais pas faire comme si de rien était, être présent pour elle quand je n'arrivais même pas à assumer ce qui s'était passé. J'étais un lâche, sûrement, et qu'elle m'accuse de l'être était légitime, si jamais elle le faisait. Je le méritais et je ne démentirai pas. « ET ALORS QUOI ? On ne peut rien changer ok ? Tu préfères quoi là ? Continuer à hurler que t'aurais du être à ma place ? Et bah c'est pas le cas. Tu peux pas remonter dans les temps et les choses sont ce quelles sont. C'est pas de TA faute. J'ai fais le choix de prendre cette balle à ta place alors t'arrêtes ! » Je venais passer mes mains sur mon visage, tentant du mieux que je pouvais de rester calme mais c'était dur, très dur. Je lui en voulais... je lui en voulais tellement de m'avoir poussé pour me sauver. C'était pour cette raison que j'étais si en colère en fait. J'en pouvais plus de cette colère mais elle ne la comprenait pas, j'avais beau tenter de lui expliquer, elle ne la comprenait pas. « Je t'ai trainé sur le sol du McDo, je voulais te sauver, j'étais en pleine crise de panique, j'étais couvert de ton sang, de mon sang et tout ce à quoi je pensais, c'était rejoindre l'extérieur pour te sauver. Je t'ai trainé pendant plusieurs minutes, même après que mon frère m'ait dit de te garder immobile ! » Je soupirais, laissant mon regard divaguer sur le reste de la pièce avant de se reposer sur elle. « C'est de ma faute et je peux plus me regarder dans un miroir! Je... j'suis néfaste pour toi. J'détruis tout dans ta vie Vanille.. tout. »

Il voulait pas juste arrêter ? Putain c'était insoutenable comme situation. Vraiment. T'avais l'impression qu'il était en train de te descendre et tu voulais tellement pas de ça. Non. Tu voulais juste qu'il soit là pour toi et qu'il te dise que tout irait bien même si c'était faux. T'avais pas besoin de l'entendre t'hurler dessus alors que tu avais fais ce qui t'avais semblée juste. Il comprenait pas. Il comprenait vraiment rien mais putain, tu recommencerais des milliers de fois si ça signifiait que tu pouvais sauvée sa vie à lui. « Je t'ai trainé sur le sol du McDo, je voulais te sauver, j'étais en pleine crise de panique, j'étais couvert de ton sang, de mon sang et tout ce à quoi je pensais, c'était rejoindre l'extérieur pour te sauver. Je t'ai trainé pendant plusieurs minutes, même après que mon frère m'ait dit de te garder immobile ! » Les premières larmes roulaient sur tes joues peut être trop fatigués d'être retenue depuis tout ce temps. Tu voulais pas entendre ça. Tu voulais plus entendre parler de sang et tout ça. C'était juste affreux et merde quoi, t'étais vivante. C'était pas le plus important ? « C'est de ma faute et je peux plus me regarder dans un miroir! Je... j'suis néfaste pour toi. J'détruis tout dans ta vie Vanille.. tout. » - « T'essaie de me faire passer un message là ? » Tu déglutissais pas certaine de vouloir entendre la suite. Ça sentait mauvais, très mauvais là et t'avais l'impression d'être totalement impuissante face à tout ça. « Ce n'est PAS de TA faute. Point. T'as rien détruit du tout, c'est ça que tu comprends pas. Je le referais des millions de fois pour toi. Je t'aime et t'as pas le droit de dire des choses comme ça. T'as pas le droit.. »

« T'essaie de me faire passer un message là ? » J'avais finalement dit ce que je pensais et c'était ce qu'elle m'avait répondu. Ouais, j'essayais tant bien que mal de faire passer un message bien trop difficile à dire. Je ne savais pas comment le dire sans briser mon coeur parce que ouais, ça allait le briser. Je ne pouvais pas la laisser vivre une histoire avec moi après tout ça, je pouvais pas... Je ne faisais que la faire souffrir, tout le temps et j'en pouvais plus. « Ce n'est PAS de TA faute. Point. T'as rien détruit du tout, c'est ça que tu comprends pas. Je le referais des millions de fois pour toi. Je t'aime et t'as pas le droit de dire des choses comme ça. T'as pas le droit.. » Je la fixais, avant de finalement secouer la tête énergiquement. J'avais le droit et je le faisais. C'était pour son bien. « Tu peux plus marcher à cause de moi Vanille.. Et y'a pas que ça. Les disputes, ton engueulade avec ton frère. Tout... J'en peux plus de t'apporter que du mauvais, j'veux juste que tu sois heureuse et... ça peut pas être avec moi. » Je détournais le visage, ne pouvant pas alors regarder en sa direction, voir son regard qui se décomposait.

Au fond, t'avais compris où il voulait en venir. T'avais compris mais tu voulais faire comme si de rien était. Tu voulais à tout prix éviter qu'il prononce les mots parce que tu voulais pas les entendre. Parce que sans lui t'étais plus rien et qu'il n'avait pas le droit. Il avait pas le droit de faire ce qu'il était sur le point de faire. T'avais l'impression de sombrer. Tout mais pas ça. Pas ça par pitié. T'allais pleurer, hurler. Tu pouvais pas supporter un truc pareil, c'était pas possible. « Tu peux plus marcher à cause de moi Vanille.. Et y'a pas que ça. Les disputes, ton engueulade avec ton frère. Tout... J'en peux plus de t'apporter que du mauvais, j'veux juste que tu sois heureuse et... ça peut pas être avec moi. » Est ce qu'il était en train de le faire ? OH MON DIEU. Il était en train. C'était comme si tout s'éteignais en toi d'un coup. Comme si y avait plus rien. Tu retenais ta respiration mais il ne disait plus rien. Il avait juste fuis ton regard accusateur et lourd de reproche. « T'es en train de me quitter ? » Ça te broyais à l'intérieur de prononcer ces mots et pourtant, c'était ce qu'il était en train de faire. T'attendais mais y avait plus que le silence. Comme s'il était incapable de le dire vraiment. Comme s'il était trop lâche pour dire les vraies mots mettant un terme à votre relation. « Vas y dis le. Dis le Max. Dis que t'es lamentablement en train de me quitter. DIS LE. »