MAXILLE ✱ I can't do this anymore

Je me reprenais doucement, séchant les larmes qui avaient coulé sur mes lèvres. Merde quoi, t'es un mec ou bien Max ? C'est ta copine et elle va bien, tout va bien et y'a aucune raison que les choses soient si compliquées. C'est toi qui complique tout alors arrête, juste... arrête. Je la regardais appuyer sur le bouton pour appeler les médecins et je m'accoudais à mon fauteuil pour caler ma tête sur ma main, ne cessant de la fixer. « C'est bon Max. Il va venir ok ? J'suis vivante, tout vas bien. » J'inspirais et j'expirais, bien heureux qu'elle soit en vie. Je sais pas dans quel état j'aurais été si jamais ce n'était pas le cas d'ailleurs. « Ouais.. » Je n'en étais pas si sûr mais je ne disais rien de plus, me contentant de tourner la tête quand j'entendais la porte s'ouvrir, laissant place au médecin en charge du cas de ma petite amie. « Bonjour » disais-je en esquissant un sourire léger. « Mademoiselle Clayton, comment allez-vous ? » demandait-il en se positionnant au pied de son lit, cherchant dans un premier temps le contact humain avant de chercher à donner tout ce qu'on voulait savoir.

T'esquissais un sourire en direction du mèdecin sans trop savoir quoi dire. Un "salut poto" aurait sûrement été mal vu en fait. Tu pouvais clairement pas dire ça et puis un sourire valait mieux que le reste non ? « Bonjour » Ah ben oui, c'était bien ça aussi. T'aurais pu commencer par ça en fait. « Mademoiselle Clayton, comment allez-vous ? » Tu le regardais vaguement te demandant ce que tu devais répondre. Maintenant qu'il était là, t'avais pas vraiment envie de t'en tenir au formalité. Tu voulais savoir ce qu'il en était et point barre. Discuter pendant des heures n'était dans l'intérêt de personne. « Comme une princesse, tout vas parfaitement bien. » Ou peut être pas tant que ça mais t'avais toujours eu la fâcheuse tendance à embellir les choses alors autant continuer dans cette voie là. « J'me demandais juste quand les effets de l’anesthésie aurait disparus ? Parce que y a encore des trucs que je sens pas et c'est bizarre. » Ahem. Est ce que c'était normal qu'il te regarde d'un air aussi.. Attristé ? T'avais dis un truc qu'il fallait pas ? Tu le voyais sortir un outil d'une de ses poches alors qu'il te regardais sérieusement. « On va essayer un petit quelque chose. Je veux que vous me dites quand vous le sentez, d'accord ? » Ouais ouais. T’acquiesçais d'un signe de tête pas trop sûre de ce qu'il essayait de faire. Baissant la couverture, il commençait à tapoter sur ta jambe droite et très honnêtement, si t'étais pas en train de le regarder faire, t'aurais pas captée qu'il était en train de te toucher.

Le médecin était entré dans la pièce, avec un léger sourire sur les lèvres. Pure politesse je pense, ça doit être ça. Quoiqu'il en soit, c'était aussi pour parler à Vanille qu'il était là donc je me faisais petit, restant juste présent parce que je ne pouvais pas vraiment me déplacer comme bon me semblait. « Comme une princesse, tout vas parfaitement bien. » Ouais bon, ça m'intéressait aussi tout ce qu'il avait à dire sur l'état de ma petite amie. « J'me demandais juste quand les effets de l’anesthésie aurait disparus ? Parce que y a encore des trucs que je sens pas et c'est bizarre. » Je fronçais les sourcils, comprenant pas vraiment de quoi elle parlait. Wtf ?! « On va essayer un petit quelque chose. Je veux que vous me dites quand vous le sentez, d'accord ? » Je restais témoin de la scène de mon fauteuil roulant et je voyais donc le médecin toucher les jambes de Vanille. Sauf qu'elle ne réagissait pas. Elle ne réagissait pas ? M'adressant à ma copine, je commençais à être un peu paniqué. « Tu sens rien ? » lui demandais-je.

Wait wait.. Pourquoi tu sentais rien ? C'était pas normal. T'aurais du sentir quelque chose ? Pourquoi tu sentais rien ? Et tu continuais à te dire que c'était l'anesthésie, que c'était totalement normal et que ça allait revenir mais d'un autre côté, t'avais du mal à y croire. Tu fermais les yeux inspirant lentement comme pour te rassurer toi même. « Tu sens rien ? » Tu répondais même pas regardant juste tes jambes alors que le mèdecin s'attaquait à la deuxième. Même rituel et toujours aucune réaction. « Pourquoi je sens rien ? Pourquoi ? » Là, t'étais clairement en train de paniquer. C'était absolument pas normal. Genre pas du tout. Il continuait encore et encore attendant une réaction de ta part qui finissait par venir. Mais seulement à mi cuisse. Putain c'était quoi ce bordel. T'ouvrais grand les yeux priant intérieurement pour dieu sais quoi alors qu'il reprenait la parole. « Mademoiselle Clayton, le fait que vous ayez été déplacée à mainte reprise après l'impact fait que la balle a bougé frôlant votre colonne vertébrale. On espérait que ceci n'ait aucune répercussion mais force est de constater que si. » Au final, tu voulais pas comprendre, tu voulais pas comprendre ce qu'il était en train de dire et tu continuais à le fixer avant de reprendre la parole. « C'est pas définitif hein ? » - « Je suis désolé Mademoiselle Clayton mais dans ce type de cas, il est difficile de dire si la paralysie sera définitive ou non. »

« Pourquoi je sens rien ? Pourquoi ? » Je sentais la panique me gagner encore plus et je ne savais pas comment calmer mon rythme cardiaque. Elle sentait rien, pourquoi elle ne sentait rien ? Le docteur n'était pas très bavard et ça me faisait carrément flipper. Il se mit à faire des tests sur l'autre jambe et ça avait l'air toujours pas concluant. Je gardais mon calme apparent.. mais c'était compliqué, très compliqué. « Mademoiselle Clayton, le fait que vous ayez été déplacée à mainte reprise après l'impact fait que la balle a bougé frôlant votre colonne vertébrale. On espérait que ceci n'ait aucune répercussion mais force est de constater que si. » Je m'agrippais aux roues de mon fauteuil, prêt à bouger parce que j'avais besoin d'air. « C'est pas définitif hein ? » La réponse m'intéressait alors je restais, prêt à exploser dans le cas où ce serait irréversible. « Je suis désolé Mademoiselle Clayton mais dans ce type de cas, il est difficile de dire si la paralysie sera définitive ou non. » Ma respiration se saccadait et je commençais à voir trouble tant l'angoisse me gagnait de nouveau. J'avais l'impression de vivre un cauchemar. « J'ai besoin d'air... j'ai besoin d'air » Je tournais la tête vers la porte, conviant alors le docteur à me l'ouvrir. « S'il vous plait, laissez moi sortir, ouvrez moi la porte.. s'il vous plait, j'ai besoin d'air »

Non. Juste non. Tu refusais cette option. Il n'avait pas le droit de te dire que tu ne pouvais plus marcher et que tu ne le pourrais peut être plus jamais. Il avait pas le droit de dire ça. T'avais vingt ans bordel, c'était même pas concevable un truc pareil. Tu serrais les dents pour pas pleurer attendant le moment où il te dirais : IT'S A JOKE, mais malheureusement, semblait-il que ce moment n'arriverait pas. Tu le scrutais de tes yeux sentant la panique prendre de plus en plus de place. Putain mais comment t'allais faire hein ? C'était pas possible. T'allais pas finir ta vie en fauteuil roulant han ? « J'ai besoin d'air... j'ai besoin d'air » Whaaaaat ? Il faisait quoi là ? Certes c'était dur comme truc mais, c'était pas à lui de paniquer et pourtant, il avait l'air encore plus terrifiée que toi. « S'il vous plait, laissez moi sortir, ouvrez moi la porte.. s'il vous plait, j'ai besoin d'air » Non non non. Il avait pas le droit de te laisser toute seule ici. Il avait pas le droit de t'abandonner. T'allais faire comment han ? C'était juste pas possible. « Je.. Max.. » Tu l'implorais presque de rester et le mèdecin semblait un peu perdu quant au comportement à adopter. Pourtant, il ouvrait la porte te disant gentiment qu'il repasserait un peu plus tard. C'était à Max de choisir maintenant, sortir ou rester.

Si les choses allaient mal aujourd'hui, c'était bien parce que j'ai joué au con. J'ai provoqué Avalon durant la prise d'otages et elle a voulu me tirer une nouvelle fois dessus. Sauf que voilà, Vanille m'avait poussé, avait eu la balle à ma place et maintenant elle pouvait plus marcher, jusqu'à nouvel ordre. Et je perdais mon calme, j'avais peur, je paniquais. Alors oui, j'avais cherché à échapper à cette pièce parce que je faisais une nouvelle crise de panique. Je paniquais devant Vanille et c'était mauvais, je cherchais à partir mais je pouvais pas et ça m'énervait encore plus. Priant le médecin d'ouvrir la porte, il le faisait pour s'en aller. « Je.. Max.. » Je levais le regard sur Vanille, la tristesse se voyant clairement dans mes yeux. « J'suis désolé.. vraiment désolé j'ai.. J'peux pas.. j'ai besoin d'air » Je déglutissais, tentant d'avancer vers la porte qui me permettait de sortir de cette chambre où je me sentais vraiment claustrophobe. « J'reviens plus tard... désolé » Je m'engouffrais dans le couloir, cherchant à aller à l'extérieur de cet hôpital qui devenait comme une prison dans laquelle j'étais coincé, quoiqu'il arrive.

Il allait quand même pas réellement sortir si ? Non mais parce qu'il pouvait pas t'abandonner là alors que tu venais de prendre la plus grosse gifle de toute ta vie. Il avait pas le droit de te laisser alors que t'avais l'impression que tout était en train de s'écrouler autour de toi. Il pouvait juste pas faire ça. C'était méchant et lâche et.. Méchant. « J'suis désolé.. vraiment désolé j'ai.. J'peux pas.. j'ai besoin d'air » Tu croisais son regard mais sa décision semblait prise. Il allait vraiment te laisser là, comme ça parce qu'il ne pouvait pas rester ici. Très bien. Tu tournais ton visage vers la fenêtre autrement dit la direction opposé à lui alors qu'il reprenait la parole. « J'reviens plus tard... désolé » Ou reviens pas aussi. T'avais besoin de lui. On venais de t'annoncer que peut être tu ne pourrais plus jamais marcher alors t'avais besoin de lui mais non, il préférait s'enfuir. Il n'avait pas le droit d'agir comme ça. Tu restais là, à fixer cette fenêtre puisque de toute façon tu ne pouvais rien faire d'autre attendant que le temps passe. T'avais même pas pleurée, comme si t'en étais incapable ou alors peut être étais tu seulement en plein déni. Peut être que tu ne voulais pas accepter ce qu'on venait de t'annoncer. T'en savais rien au final, là, t'avais juste mal.

Je m'en voulais de réagir comme ça mais je ne trouvais pas d'autre solution pour me calmer. Parce qu'il était évident que j'avais besoin de me calmer sinon, je risquais de gueuler, de tout péter et de faire plus de mal que de bien. J'arrêtais pas de retourner la situation dans ma tête et je ne voyais qu'une seule façon pour que les choses aillent mieux. Je m'en étais aller de cette pièce bien trop petite pour moi et j'ai demandé à une infirmière pour aller dehors. Grâce à elle, je pouvais enfin respirer l'air frais, la première fois depuis... avant la prise d'otage. C'était quelque chose de vital pour moi et maintenant, j'avais les idées claires. Je pouvais pas laisser les choses aller dans cette direction, je pouvais pas. Grâce à la même infirmière, j'allais de nouveau rejoindre ma petite amie, si je pouvais l'appeler encore comme ça. La remerciant sur le pas de la porte, je frappais quelques coups sur la porte ouverte de la chambre avant de m'engouffrer dans la pièce, refermant la porte pour éviter qu'on soit dérangé dans notre tête à tête.

Tu comprenais pas pourquoi il faisait ça maintenant ? T'avais besoin de lui, plus que jamais et il t'abandonnais juste dans cette pièce que tu détestais. L'pire, c'est qu'il n'y avait personne pour le remplacer. Personne pour te tenir compagnie et t'aider à encaisser le coup. D'toute façon, tu voulais personne à part lui donc ça réglais rapidement les choses. Tu savais pas combien de temps t'avais passée à fixer cette fenêtre, une éternité peut être. Trop longtemps sûrement. Comme si le temps c'était arrêté et que plus rien n'avais d'importance. Quelqu'un frappait contre la porte et.. Tu réagissais même pas. Tu savais que c'était lui. Tu savais qu'il était revenu pourtant, tu ne le regardais même pas. T'étais en colère là. Contre lui et puis contre toi. T'étais en colère et t'avais pas envie de lui parler. T'avais pas envie de dire des choses que tu pourrais regretter. Tu gardais ton regard rivée vers l'extérieur encore et encore attendant juste. Il allait sûrement dire quelque chose non ? Il était pas là pour faire office de décoration. Il était pas revenue pour laisser ce silence pesant s'installer.