MAXILLE ✱ I can't do this anymore

J'ai perdu beaucoup de sang, j'avais eu une opération afin de retirer la balle de ma jambe et pour également réparer les muscles endommagés. Le basket ? Je ne sais pas si je pourrai y rejouer à nouveau et c'était le genre de choses qui me mettaient en bad. Mais là.. C'était Vanille, Vanille qui m'inquiétait le plus. J'avais été presque hystérique à la sortie de cette prise d'otages, dans le but de la sauver. Je m'en voulais, je m'en voulais tellement. Elle a pris une balle pour me sauver et maintenant elle était sur le billard depuis un moment. J'étais sorti avant elle de la salle d'opération et j'étais dans une chambre individuelle. J'avais demandé des renseignements auprès d'une infirmière pour ma petite amie, cherchant à la voir. Elle était en période de réveil et du coup, j'avais cherché à ce qu'on m'emmène dans sa chambre. J'avais besoin de la voir, de la savoir en vie, qu'elle aille bien. Une fois sur une chaise roulante, elle m'emmenait la rejoindre et voilà, je la voyais dans son lit, inanimée. Mon coeur se brisait, littéralement.

Curieusement, les choses étaient moins pire que ce que tu avais pu penser. Peut être que les traces d'anésthésie était encore là ce qui faisait que tu n'avais pas mal. Pour ainsi dire, tu sentais même pas certain de tes membres. Les miracles de la médecine diras t'on. Par contre, t'étais complètement perdue. Tu savais pas trop quel jour il pouvait être ni même depuis combien de temps t'étais là. T'avais des bribes de souvenir qui venait à ton esprit. Un McDo, des coups de feu, toi sur le sol.. Honnêtement, tout restait assez flou pour le moment et de toute manière, tu n'avais pas forcément envie d'y repenser. Tu commençais à t'habituer aux bruits autour de toi, au vrombissement des machines, au tic tac d'une horloge sûrement non loin de là. Même l'aiguille que t'avais dans le bras ne te dérangeais pas. Maintenant, il fallait juste que t'ouvres les yeux. Que t'ouvres les yeux comme une battante et que tu rassures tes proches. Parce qu'ils devaient certainement s'faire un sang d'encre non ? La lumière t'éblouissais, peut être un peu trop mais après plusieurs clignement, tu t'habituais à la clarté de la pièce. Quelle idée d'tout peindre en blanc, c'était plutôt agressif. Et là, tu le voyais, Max.. T'essayais d'tendre la main vers lui mais c'comme si t'étais vidée de toute force. Et quand t'essayais de prendre la parole, le résultat était loin d'être concluant. « M-max.. »

On avait du me donner des calmants quand on m'a pris en charge, tellement j'étais devenu incontrôlable. Je me souviens pas de tout, juste du fait que je voulais sauver avant tout ma petite amie, balle dans le ventre et qui se vidait de son sang. J'étais clairement dans un état second, n'écoutant même plus mon frère qui me conseillait de me calmer. Mais du coup, maintenant j'étais calme, j'étais mal aussi. J'avais peur et je voulais voir ma petite amie. Donc j'étais là, sur mon fauteuil roulant, espérant qu'elle se réveille bien assez vite. Combien de temps je suis resté là à l'observer ? Une trentaine de minutes ? Une heure ? J'avais perdu la notion du temps. Mais je m'étais redressé assez vite en entendant mon prénom « M-max.. » - « Hey.. » Je rapprochais doucement mon fauteuil vers son lit, attrapant sa main. « Je suis là, je suis là, calme toi »

En fait, t'avais mal à la gorge. Comme si elle était toute sèche et forcément, prendre la parole n'était pas vraiment agréable. Mais il était là. Y avait Max et c'était la seule chose qui comptait parce que ça voulait dire qu'il allait bien. Tu t'fichais bien de connaître ton état à toi tant que lui allait bien. C'était le plus important non ? « Hey.. » Il prenait ta main et toi, la seule chose que tu pensais c'était qu'entendre le son de sa voix était juste merveilleux. Stupide non ? Mais il fallait avouer que pendant cette prise d'otage, t'avais eu l'impression que plus jamais tu ne le verrais alors forcément, là, tu ne pouvais qu'apprécier n'être qu'avec lui même si les circonstances n'étaient pas les meilleures au monde. « Je suis là, je suis là, calme toi » T'essayais de sourire sans être sûre d'y être vraiment arrivée. T'essayais de bouger, de parler mais t'avais l'impression d'être incapable de faire quoi que ce soit. Et t'avais soif surtout. Y avait pas de l'eau quelque part ? Histoire que tu sois légèrement plus en condition de dire quelque chose. T'essayais de regarder autour de toi mais fallait croire que rien que ça était le genre d'effort que tu ne pouvais pas faire maintenant. Au final, tu t'contentais de serrer sa main murmurant un « je t'aime » plus que sincère.

Elle était là, en vie et c'était tout ce qui m'importait. Putain elle s'était prise une balle pour moi. Une putain de balle qui aurait pu la tuer et me la retirer. Comment j'aurais fait pour vivre sans elle, hein ? J'veux dire certes, on se fréquente depuis peu mais j'étais tellement attaché à elle, j'avais ce putain de lien qui m'était encore indescriptible et si on touchait à ce lien, j'étais au plus mal. M'étant rapproché d'elle, j'avais attrapé sa main et je l'invitais à rester calme, le plus calme possible. Elle devait avoir mal au ventre ou à la gorge. Je sais qu'il était important qu'elle se repose. Je cherchais son verre d'eau du regard, parce que c'était le premier réflexe que j'avais eu, mais je ne le trouvais pas, peut-être parce que j'étais stressé là. « je t'aime » Et là, je sentais une boule se former dans ma gorge. Une boule que je ne saurai dissiper si facilement. Serrant ma main autour de la sienne, je commençais à lui répondre « Je t'.. » J'arrivais pas à finir, la boule dans ma gorge prenant trop de place et finalement, je me mis à craquer, me remettant à pleurer en baissant la tête, portant mon autre main à mon visage pour me cacher. J'voulais pas qu'elle me voit comme ça, dans un état plus que pitoyable.

Tu pouvais pas dire que tout irait bien. Tu pouvais pas non plus dire que t'avais la vie la plus merveilleuse au monde, pas après ce qui venais de se passer mais.. T'allais bien, il allait bien et c'était tout ce qui comptait. Bien sûr, t'arrivais pas à comprendre pourquoi tu pouvais pas bouger. Pourquoi tu pouvais pas bouger tes jambes en particulier mais tu préférais mettre ça sur le compte d'une anésthésie encore trop présente. C'était plus facile comme ça et puis, c'était la seule explication logique qu'il pouvait y avoir. T'avais pas de souci à te faire pas vrai ? Tout allait bien et bientôt, tu sortirais d'ici. Tout irait merveilleusement bien. Le tout était de positiver pour ne pas te laisser aller à des pensées morbides.« Je t'.. » Il pleurait ? Est ce qu'il était en train de pleurer là ? Tu te détestais de ne pas pouvoir agir. T'aurais voulu le prendre dans tes bras, lui montrer que t'allais bien mais tu pouvais rien faire de tout ça. T'avais la sensation d'être totalement impuissante et tu détestais ça. « Max.. C'est okay, je vais bien, tu vas bien et.. » Dieu ce que c'était dur de parler. T'avais la gorge en feu à chaque fois que t'essayais de prononcer le moindre mot et pourtant, tu lui devais bien. Tu pouvais pas garder le silence alors qu'il avait l'air aussi mal. Pourquoi il pleurait putain ?

J'en pouvais plus. La pression retombait et j'avais juste envie de la prendre dans mes bras, lui dire que je l'aime et qu'on allait s'en sortir. Mais il y avait cette part de moi qui ne cessait de me répéter que c'était de ma faute si on en était là. C'était de ma faute si elle voulait jouer à l'héroïne et qu'elle s'est pris une balle dans le ventre. C'était de ma faute si elle se retrouvait ici aujourd'hui, et que j'étais au plus bas. « Max.. C'est okay, je vais bien, tu vas bien et.. » Je reniflais, essuyant les larmes qui avaient coulé sur mes joues et je redressais le visage pour la regarder. Je la fixais même et j'arrivais pas à me défaire de cette image d'elle, touchée au ventre et nous deux gisant dans nos deux sangs mélangés sur le sol. J'y arrivais pas. Dès que je fermais les yeux c'était ça que je voyais et c'était de ma faute putain. « J'suis désolé... j'suis désolé, j'suis vraiment désolé... » Les larmes venaient retrouver leur place sur mes joues, à peine sèches des précédentes.

Tu détestais le voir dans cet état. Peut être qu'il était juste en train de craquer ? Et après tout, c'était compréhensible puisque avec tout ce qu'on venait de vivre, il ne pouvait pas faire comme si de rien était. Non, tu comprenais parfaitement qu'il soit à bout, c'était normal. « J'suis désolé... j'suis désolé, j'suis vraiment désolé... » Mais désolé de quoi ? Il croyait quand même pas qu'il était fautif si ? C'était du grand n'importe quoi. Tu t'appuyais sur tes coudes pour essayer de te redresser et.. Sans succès. A la place, c'était un gémissement de douleur qui franchissait tes lèvres. Putain quoi, t'étais même pas capable de le toucher et ça t'énervais. « Arrête. C'est pas de ta faute Max. Tout vas bien, tu arrêtes. » Et j'voulais toujours boire moi sauf que pour le coup, j'osais pas demander puisqu'il était un peu en mauvais état. « Ça va toi ? Les mèdecins ont dit quoi ? » Tu voulais savoir s'il aurait des séquelles, si tout allait rentrer dans l'ordre ou pas et tu voulais aussi qu'il arrête de pleurer. Tu détestais ça.

J'en pouvais plus, j'avais mal, je me sentais mal et si elle était encore en vie, plus rien n'allait. J'étais tourmenté par ce que je ressentais. Même si j'étais heureux de la voir saine et sauve, je pouvais pas m'empêcher de me dire qu'elle était là à cause de moi. Alors je m'étais mis à pleurer une nouvelle fois, n'arrivant pas à supporter la situation. J'avais perdu une petite amie quand j'étais au lycée, je pouvais pas perdre Vanille non plus. « Arrête. C'est pas de ta faute Max. Tout vas bien, tu arrêtes. » - « Arrête de vouloir te relever.. attends le médecin. » Je me demandais d'ailleurs quand est-ce qu'il allait débarquer histoire qu'il dise à Vanille qu'elle va bien. « Sonne le bouton.. j'arrive pas à l'atteindre d'ici » J'essuyais mes larmes, fallait vraiment que j'arrête sérieux. J'en pouvais plus, j'allais finir par me dessécher. « Ça va toi ? Les mèdecins ont dit quoi ? » Je secouais la tête, ne voulant pas vraiment répondre à ça. « Ca va, te préoccupe pas de moi, appelle ton médecin plutôt. » C'était son état qui me faisait plus tiquer que le mien.

En fait, ça te brisais littéralement le coeur de le voir comme ça. T'avais l'impression de ressentir ce qu'il ressentait ou peut être que le simple fait qu'il pleure te donnais envie de pleurer toi aussi. « Arrête de vouloir te relever.. attends le médecin. » Ouais bah.. Le médecin il était pas là et t'avais jamais été le genre de fille patiente mais certes, vu comme ça venait de te déchirer, tu risquais pas d'essayer de te lever encore, c'était plutôt une mauvaise idée. « Sonne le bouton.. j'arrive pas à l'atteindre d'ici » Ah ouais.. Pas bête. Tu lâchais sa main pour tendre le bras et appuyai sur le dis bouton. Au moins, y aurait quelqu'un qui tarderais pas à venir pour te donner des nouvelles, c'était au moins ça. « Ca va, te préoccupe pas de moi, appelle ton médecin plutôt. » - « C'est bon Max. Il va venir ok ? J'suis vivante, tout vas bien. » Vraiment, y avait pas de quoi paniquer. Et s'il pouvait être dans ta chambre, ça signifiait que tout allait bien non ? Ouais voilà, fallait positiver. Y avait aucun souci. Tu reprenais sa main dans la tienne réussissant à sourire cette fois alors que la porte s'ouvrait laissant entre un homme, le médecin sans aucun doute. Y avait plus qu'à écouter ce qu'il avait à dire.