Surprise ! | MATTHEO & PRIAPE & TALYA

Matthéo perdit un peu son calme et un petit sourire satisfait éclaira mon visage alors qu’il concluait qu’il nous laissait vivre notre petite vie ne souhaitant pas déranger nos -papouilles-. « On t’a pas forcé à rester hein… » ripostai-je histoire de lui faire remarquer que si il se sentait de trop il pouvait encore s’en aller. Enfin je vis que ces petites joutes verbales agaçaient Talya et je me sentis d’un coup un peu coupable. En entrant dans le jeu de Matthéo et me montrant aussi désagréable que lui,  je risquais de lui pourrir sa soirée. « Excuse-moi » soufflai-je à l’oreille de ma petite amie avec un petit sourire désolé. Ce fut à ce moment là que l’un des serveurs de l’hôtel toqua à la porte avant d’entrer et de déposer un plateau contenant une bouteille de vin, un grand cru français réputé nous expliqua-t-il avant de s'en aller. « Voyons voir ce que vaut ce jus de raisin… » fis-je alors en me levant et en remplissant trois verres, décidé à faire un petit effort pour Talya. Je pouvais bien faire semblant de supporter son meilleur pote le temps d’un verre, du moins si il ne se montrait pas trop insupportable et puéril…

J'étais le roi pour ambiancer les soirées mais aussi pour les faire redescendre en dessous de terre, dommage pour le Dunster mais pour le coup j'étais plutôt du côté obscur de ma force. Habituellement super gentleman et parfait super ami avec Talya pour le coup je ne ferais pas réellement d'efforts, car elle s'était mise dans la panade un peu toute seule. Je te bichonne H24, 7 jours sur 7 alors pour une fois que j'ai des sautes d'humeur ... j'espère que tu ne m'en voudras pas trop ! dis je en affichant un sourire immense sur mes lèvres, la suppliant presque alors que le coussin était arrivé en plein dans ma gueule de connard du soir. Plus aimable c'est la carotte je crois, désolé je suis un poulet pas un lapin ! On pouvait jouer à la bombe encore longtemps, j'étais plus tac au tac, que tic tac, mentos et tout autre truc ...Le vin avait fini par arriver après une autre petite phrase meurtrière de Priape à laquelle je répondais avec un sourire à la Coldgate. Pas besoin de te la raconter de trop beau gosse hein, si votre couple était si parfait ... Talya se serait contenté de passer le séjour en ta compagnie, hors elle m'a belle et bien invité, dans sa chambre en plus ! Bim bam boum ! On commençait bien la soirée qui s'annonçait parfaite finalement !

Les deux hommes s'opposaient en tout point. Priape tentait de calmer le jeu pour que je ne passe pas une trop mauvaise soirée ce que j'appréciais et Matthéo prenait un malin plaisir à mettre de l'huile sur le feu en répondant, après les avoir déformées dans sa tête, à toutes les phrases de Priape. Je voyais clairement deux personnalités s'affronter. L'un posé et calme en la personne de Priape, en bon dunster qu'il était et l'autre plus foufou et bagarreur, le genre qui n'a peur de rien, un bon mather en fait en la personne de Matthéo. Je les adorais tous les deux pour les qualités qui faisaient d'eau qu'ils étaient si différents, sauf ce soir où j'aurais aimé qu'ils se ressemblent un peu plus je crois. Je m'adressai donc à Priape dans un premier temps : " Ne t'en fais pas ! Tu n'es pas tout seul, et puis j'aurais dû y penser... " Oui c'était moi la fautive. Je le laissais se lever pour aller chercher le vin lorsqu'il revint Matthéo ne put s'empêcher d'attaquer à nouveau. Sauf que là il y allait un peu fort. " Matt t'es séreux là ? C'est le début entre nous, on ne met pas la charrue avant les bœufs mais dans tous les cas un amour ne remplace pas une amitié tu le sais très bien ! J'avais l'occasion de passer du temps avec tous les deux, je l'ai prise, mais je n'aurais peut être pas dû ! " Il allait me faire regretter cet idiot s'il continuait ! Je ne regretterais jamais rien en fait mais je ne voulais pas que Priape passe une mauvaise soirée ou un mauvais séjour à cause de moi ou Matt c'était hors de question donc les remarques dans le genre de mon ami... On pouvait s'en passer.

Je voulais pas que Talya se sente mal ou coupable, c’était son meilleur ami l’idiot dans l’histoire, il était plutôt têtu dans son genre. « On devrait peut-être te commander du jus de carottes alors. » fis-je après sa réplique, arrêtant de verser le vin un instant, sait-on jamais si ça pouvait le rendre moins antipathique le petit lapin. Il me servit un faux sourire sarcastique et je laissais échapper un petit soupire. Et c’est alors qu’il répliqua, affirmant que Talya compensait le manque de perfection de notre couple en l’invitant lui à Paris, et la fin de sa phrase concernant sa présence dans sa chambre, pleine de sous entendus, avait surement pour but de m’agacer davantage, mais je tachais de ne pas laisser ces débilités m’atteindre. J’allais reprendre la parole mais Talya me devança, s’énervant à son tour. « T’énerve pas Talya, laisse le parler… » tentai-je de tempérer. « Tu sais quoi Matthéo ? T’as gagné je m’en vais… » fis-je en me tournant vers lui après avoir reposé la bouteille sur son plateau. « Tu vois je vais te laisser avec MA petite amie dans SA chambre, et ça c’est parce que malgré tout ce que tu peux t’amuser à sous entendre je lui fais confiance. » Bah oui, pour moi aucun danger que le mather me pique ma copine puisque tous les deux n’étaient censés être que de simples amis. Si ce mec essayait de me faire croire des choses, c’était juste pour nuire à notre couple parce qu’il ne me supportait pas. J’étais loin de me douter d’une quelconque ambiguïté entre les deux amis. « Tu devrais peut être essayer de lui faire confiance à ton tour concernant le choix de ses fréquentations plutôt de lui pourrir sa soirée. »

Comment bousiller ma soirée, après tout ils n'auraient pas pu se rendre dans la chambre du jeune homme, ils avaient un peu cherché les embrouilles il fallait l'avouer aussi, car auparavant j'étais peinard dans ma chambre, j'avais même décidé de me faire un petit film tranquille allongé sur mon lit. Et puis le petit couple avait fini par débarquer changeant mes plans tranquilles en plan machiavélique, finalement mon cerveau malgré l'alcool et la drogue était toujours aussi efficace pour trouver comment faire chier quelqu'un, je pouvais paraître comme un gosse, un mec qui fout le bordel, qui ne sait pas ce qu'il veut, qui n'est pas mature, mais c'était un rôle, un vrai comédien. Je pensais pas que cela serait si facile ... je jouerais plus souvent au échec avec toi ... Mais je pense qu'il vaut mieux que tu restes pour Talya, je ne voudrais pas être la cause de son malheur, même si finalement quand tu merdes heureusement que je suis là ! Sa petite phrase était drôle, la possession, rrrrhhhh que c'était mignon, je ne savais pas que l'on pouvait être aussi possessif en si peu de temps, mais après tout pourquoi pas je voulais bien croire un seul instant qu'il était sincère dans sa démarche, le bénéfice du doute comme on dit ! J'ai fait confiance à ma soeur pour ses fréquentations et j'ai pas été déçu du résultat ... tu veux peut être pas que je mépanche sur le sujet !

Ca y est la guerre était ouverte. Matthéo attaquait et Priape pour le moment battait en retraite ce que j'appréciais pour tenter de calmer le mather. Mais il avait trop de rancœur et n'avait pas du tout envie de lâcher l'affaire. Cela me désolait de me retrouver là entre les deux, je les détestais de se détester à ce moment là parce qu'ils étaient tous les deux importants dans ma vie, chacun à leur manière. Je ne fis que soupirer lorsque Priape se leva pour partir, je n'avais pas envie de cela et pour la première fois que nous nous connaissions Matthéo m'énervait de jouer aux cons. En plus de cela il me mettait mal à l'aise vis à vis de toutes les questions que je me posais. J'avais une réelle affection pour mon petit ami, une réelle envie de construire quelque chose avec des sentiments, des sentiments qui pourraient naitre et évoluer rapidement j'en étais sûre mais il y avait ce mather, mon ami, censé n'être que mon ami, qui pourtant était surement plus. " Matthéo STOP ! Ca va trop loin là ! Tu veux que je vous mette à égalité dans l'histoire de l'hospitalisation de Charlie ? Priape m'a pas prévenu quand j'étais au Canada avant qu'elle ne soit hospitalisé et que ça s'aggrave mais quand j'avais besoin de toi quand je l'ai appris tu étais défoncé et tu m'as fait un patacaisse parce que je rentrais pour Priape... Alors vous savez quoi ? Vous avez tous les deux merdés dans l'histoire passez à autre chose ne revenez pas là dessus et régler enfin vos putains de conflit à deux francs ! " La soeur de Matthéo arrivait sur le tapis, ça allait faire mal mais au moins ils parlaient enfin du sujet sensible entre eux. Je ne réagis pas les laissant échanger même si j'avais envie de dire à mon ami que mon petit ami avait pu changer.

Malgré l’agacement que le comportement de Matthéo provoquait en moi, je m’étais levé, prêt à partir, histoire de ne pas envenimer davantage la situation… Trop facile selon le mather, qui finalement ajouta qu’il fallait mieux que je reste, pour sa meilleure amie. Je me retournais vers lui le regardant avec étonnement. J’étais surpris, mais bien sûr il n’en resta pas là et ajouta un nouveau petit commentaire acerbe. Je me demandais d’abord à quoi il faisait référence, mais avant que je n’aie pu lui demander de clarifier sa pensée, ce fut Talya qui s’exprima, m’éclairant sur l’événement durant lequel j’avais –merdé-, c’est à dire l’hospit de Charlie. Je baissais les yeux en y repensant… Je me tus sur ce sujet, ne cherchant même pas à me défendre. J’avais clairement fait une erreur en ne prévenant pas Talya à ce moment là c’était sûr, mais la jeune femme nous remit aussitôt sur un pied d’égalité en rappelant à son meilleur ami l’état dans lequel il se trouvait alors. Pourtant, ces paroles ne me réjouissaient pas, j’étais désolé d’apprendre qu’elle n’avait pu compter sur aucun de nous deux durant cette épreuve… Matthéo aborda ensuite un autre sujet : sa soeur. Je déglutissais et une nouvelle fois, je baissais les yeux. Je n’étais pas fier de mon comportement avec la jumelle de Matthéo, une fille parmi d'autres pour moi à l'époque. J'avais beaucoup changé depuis, j'aurais voulu que le jeune homme le comprenne, qu'il sache que je ne me comportais jamais de la sorte avec sa meilleure amie. Je relevais la tête, il fallait que j’assume mes conneries. « Je crois que c’est pas la peine de t’épancher… » Je n’avais pas forcément envie que le jeune homme s’étale sur mon attitude plus que déplorable que j’avais eu à l’égard de sa jumelle, surtout pas maintenant, ce soir, devant ma nouvelle petite amie, même si à mon avis, il avait surement déjà tout raconté à Talya… Je finis quand même par lâcher : « Ca vaut ce que ça vaut mais je suis désolé pour Maëva… » Je savais que mes excuses ne valaient pas grand chose, surtout aujourd’hui, alors que la jeune femme n’était plus de ce monde, parce que c’était probablement à elle que j’aurais du les faire…

La soirée s'annonçait d'être des plus passionnantes car finalement tout le monde étaient déjà en train de péter un câble, après Priape tendu bien poussé par mes sautes d'humeurs et mon comportement des plus enfantins, voilà que Talya nous mettait comme un pain en pleine tête pour nous faire comprendre que nous étions finalement tous les deux des blaireaux. Il ne valait mieux pas que je rétorque sinon ma relation avec la blonde risquait d'en prendre un coup, même si de toute évidence tout ce que je faisais pour elle et Charlie avaient été eclipsé en une fraction de seconde lorsqu'elle m'avait vu dans un état pitoyable, bien que je ne fasse pas cela pour avoir de récompense mais avec le coeur, quelques fois je me disais que la gente féminine n'était jamais réellement contente en réalité.
Des excuses il me faisait bien rire avec ses excuses, même si peut être qu'il avait changé, qu'il avait mûri, qu'il s'en voulait réellement ... qui sait peut être ! Finissant par lui serrer la main pour calmer les animosités du moment, je gardais ses excuses dans le coin de ma tête sans pour autant lui en remercier, c'était encore impossible pour moi. Prenant ensuite le verre à la main, je me mis à boire pour oublier qu'ils allaient fricoter à seulement quelques millimètres de moi.

Soulever que dans l'hospitalisation de Charlie ils avaient tous les deux merdés ne me plaisait pas du tout. En effet, ils faisaient tous les deux énormément pour moi et si je leur en avais voulu de leur manque de réactivité sur le coup, je ne retenais pas cela, je ne leur en tenais pas vigueur. Ils étaient tous les deux très présents dans ma vie, toujours là lorsque ça ne va pas mais surtout pour partager de beaux moments. Alors comme Matthéo je restais silencieuse, peu fière d'avoir souligner un point qui était déjà oublié pour moi mais qui avait été nécessaire pour leur montrer qu'ils pouvaient tous les deux merder des fois. Mon silence ne fit que perdurer lorsque la soeur de Matthéo fut mise sur le tapis, c'était un sujet sensible entre les deux jeunes hommes dont je ne voulais pas me mêler. Je ne sortais pas avec Priape pour le forcer à régler ses différents avec mon meilleur ami et le forcer à s'excuser même s'il venait de le faire. Matthéo lui avait serré la main, bref, ils avaient l'air de se comporter comme deux adultes et moi dans mon coin, installée avec mon verre, je buvais gorgée par gorgée, finissant en moins de deux minutes, j'avais besoin d'un calmant il faut croire. Le silence s'installa dans la chambre. Cette soirée était loin d'avoir finie comme je l'aurais voulu mais bon... " Bon... ben je crois que je vais resservir un verre, histoire de bien dormir hein... " Je pris la bouteille et remplis à nouveau mon verre alors qu'ils buvaient encore le leur. Cette situation n'était réellement pas des plus confortable.

Matthéo me jaugea après mes excuses. Je me sentais terriblement mal à l’aise, parce que même si je n’avais rien à me reprocher avec Talya, avec Maeva ça avait été une toute autre histoire, et sur ce point, les critiques du mather étaient complètement justifiées. Il finit par me serrer la main sans un mot avant d’attraper un verre de vin. Je compris bien que ça ne voulait en aucun cas dire qu’il me pardonnait, j’interprétais cela comme une trêve temporaire. S’en suivit un blanc gênant que Talya rompit en annonçant qu’elle se resservait. Je retournais d’ailleurs m’asseoir à côté de ma petite amie, prenant soin cette fois de laisser une distance plus que raisonnable entre nous, histoire de ne pas remettre de l’huile sur le feu avec Matthéo. J’observais mon propre verre un instant avant d’y plonger mes lèvres. La soirée risquait d’être longue… Je repris finalement la parole, essayant de rompre le silence qui s’était installé, pesant mes mots pour éviter les sujets –sensibles- « Alors vous pensez quoi de Paris ? Vous avez fait quoi jusqu’à présent ? »