Ma nièce était adorable ! J'adorai les enfants et je ne pouvais pas m'empêcher d'être maternelle avec eux. Je regardais ma nièce avec un petit sourire alors qu'au fond de moi, je n'allai pas très bien. J'avais laissée Chase avec ses confrères. C'était bien mieux comme ça puisque je n'étais qu'une invitée et il n'avait pas fait attention à mon absence. Du moins, c'était ce que je pensais. Elsa me répondit que sa mère parlait toujours de moi, ce qui me surprenait assez. Elle savait que j'étais médecin et me demandait si je pouvais soigner son problème de cœur. J'ai failli perdre mon sourire, mais je soupirai et je déposai mes lèvres sur sa tempe.
- Tu sais Elsa, tata Léonora ne peut pas soigner ton bobo au cœur. En fait, tu as plusieurs métiers chez les docteurs. Et moi, je m'occupe des bras et des jambes dans un plâtre, je met des fausses jambes aux personnes qui ne peuvent plus marcher, je met aussi un truc dans le cerveau pour qu'une personne puisse de nouveau écrire. En fait, je suis le médecin des personnes handicapées et des personnes qui ont pleins de sang qui sortent de n'importe où. C'est pas très jolie... Mais si tu veux, je peux demander à l'un de mes amis qui est médecin pour les enfants..En plus, il est très beau ! Mais je peux aussi demander à mon meilleur ami qui est médecin pour le cœur. Il pourra sûrement t'aider. Mais je ne te promets rien du tout. J'espère qu'il pourra faire quelque chose pour ton cœur, ma petite princesse.
J'embrassai de nouveau la tempe de ma nièce et je la serrai dans mes bras. Elsa ne faisait pas attention de ce qu'elle disait, mais je voyais dans son regard qu'elle avait besoin de parler de ma sœur. Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait qu'elle me prenait pour sa copine au lieu d'une étrangère. Devait-elle être naïve ? Je n'en sais rien...Elle me disait que sa mère était triste. Je comprenais tout à fait, s'il arrivait quelque chose à Jennika, je ne sais pas ce que je ferai...Déjà que je ne l'ai toujours pas adoptée parce que c'était chaud patate pour trouver une solution surtout qu'il fallait se marier pour adopter en Thaïlande. Ça m'énervait plus qu'autre chose de savoir que Jennika s'enfuyait tous les jours de l'orphelinat pour se balader dans les rues de Bangkok...Bref, je prenais beaucoup de nouvelles de la petite via mail. Mais je n'étais pas du tout rassurée.
- Ne t'inquiètes pas, c'est normal. C'est ta maman. Je suis sûre que quand tu seras plus grandes et que tu auras des enfants, tu auras le même sentiment. Elle n'est pas triste. Elle a juste peur pour toi. Mais tu es une battante Elsa. Continues de sourire et de te montrer gentille envers tout le monde, mais bats toi contre ta maladie et tout ira mieux. N'abandonnes pas, d'accord ? Tu vas le faire pour toi ? Parce que je suis sûre que plus tard, tu trouveras ton prince charmant et tu vas te marier, tu vas travailler et tu seras heureuse. Alors bats-toi, et si jamais tu as besoin de parler au téléphone, ne t'inquiètes pas, je donnerai mon numéro à ta maman et tu m'appelleras. Je répondrai ma chérie.
« Mon deuxième prénom c'est Léonora, comme toi. Mamie, elle dit tout le temps que maman me l'a donné parce que c'est grâce à toi qu'elle est toujours en vie... ».
Alors là...Si je m'attendais à ça... Je ne sais pas comment j'aurai réagis, mais là...J'étais dans le choc total. Ma mère disait que j'ai sauvé la vie de ma sœur...Mais comment ? Peut-être par rapport à sa grossesse ? Il y a dut avoir quelque chose pour qu'elle dise ça à Elsa... Et Ruby l'aurait sentie ? Enfin peut-être pas, on était des fœtus quand même... Mais c'était bizarre, il fallait que j'en discute avec mon père lors de mon retour de Paris...J'ai pas pu répondre quand Ruby arriva. Je lui ai dis qu'elle ne me dérangeait pas et elle m'a répondu qu'elle avait tendance à être trop collante. Je regardais calmement ma sœur et secouai la tête.
- Bah non, elle est comme tous les enfants. Tu n'étais pas comme ça quand tu étais petite ? Enfin, après, on a été séparé, alors je trouve que c'est normal qu'elle me pose pleins de questions, répondis-je en haussant les épaules.
Le pire c'est que c'était vrai... Je lui ai même dit par franchise, qu'elle était jolie. J'ai du la déstabilisée, mais bon. Elle m'a remercié et m'a redonné le compliment et je secouai la tête.
- Non, j'ai froid Ruby ! J'ai mes jambes dévoilées et je ne porte pas de collants ! En plus, c'est mal fait, je préfère ma tenue traditionnelle...
Ruby savait que j'adorai mes origines amérindiennes. Quand elle m'a connu, elle m'avait vu avec des plumes dans les cheveux. C'était quelque chose que j'aimai mettre pendant l'été. Mais c'était juste ça. Je lui avais même expliqué qu'on avait des tenues traditionnelles lors des mariages et des enterrements. Ce n'était pas une chose courante, mais c'était ainsi chez les descendants des Cheyennes.