Tu ne l'avais jamais rien dis et tu ne comptais pas en parler. Tu étais devenu totalement accroc à ce genre de médicament, tu n'arrivais même plus à t'en passer. Tu étais devenu un pauvre mec et tu t'en rendais compte, mais il était déjà bien trop tard pour que tu fasses quelques choses. Tu avais toujours besoin d'aller en chercher encore et encore, tu passais tout ton fric dans cette connerie. Pire qu'un joint cette chose et maintenant il était bien trop tard pour faire demi-tour. D'un côté, tu t'en voulais de ruiner ta pauvre vie, mais d'un autre côté tu ne pouvais pas t'en passer. Cette pilule te faisait un bien fou, elle te faisait oublier ses nombreuses douleurs que tu avais depuis ton accident. Elle ne te faisait plus souffrir pendant plusieurs heures, tu pouvais donc faire ce que tu désirais. Au lieu de souffrir comme une grosse merde dans ton lit. Tu soufflais, tu secouais cette boîte et tu remarquais que tu n'avais plus rien dans cette boîte. Tu étais en totale rupture et d'ailleurs tu ne pouvais pas attendre demain pour t'en procurer. Tu attrapais rapidement ton téléphone et tu envoyais un message à ton meilleur ami. Oui, c'était lui que tu contactais pour obtenir ces médicaments, tu n'étais pas spécialisé dans ce domaine. Toi, tu avais plus de la cam comme le cannabis et tout le reste. Tu avais une réponse dans l'heure, tu descendais donc les escaliers de ton appartement deux à deux avec seulement une veste en cuir par-dessus ton maillot et une écharpe. Tu enfonçais ton portefeuille dans la poche de ton jean comme tes mains car tu as froid. Tu traverses toute la ville pour retrouver la personne que tu devais voir. Tu arrivais pile à l'heure et tu le trouvais là, debout comme un con. Tu lui faisais une petite accolade amicale, car oui c'était ton pote. Il te passait tranquillement cette boîte et toi tu lui filais quelques billets. Tu repartais en seulement quelques minutes, tu ne voulais pas traîner dehors. Mais alors que tu repartais, tu remarquais une belle demoiselle, que tu connaissais parfaitement. Tu l'attrapais par le poignet, cachant soigneusement la boîte que tu venais d'acheter dans ta poche. Tu la regardais d'un mauvais regard et lâchais méchamment : « Tu fais quoi dans cette rue ? »
Je savais pas vraiment où aller en réalité. J'étais en train d'arpenter les rues de Inman Square tel un fantôme recherchant son corps ou son âme ou, je ne sais plus trop. A vrai dire, je crois que j'étais pas vraiment moi-même. Surement ces saloperies de pilules qui me grillaient les neurones les uns après les autres. L'ectasie et autres substances illicites étaient devenues mes meilleures amies en l'espace de quelques semaines. Tim s'était fait renversé par une voiture, Zakhar était parti pour me laisser toute seule ici, j'avais tout foutu en l'air avec ma meilleure amie et même avec Wade c'est pour dire. Je crois que ma vie était un cauchemar ambulant et tout ce que je désirais, c'était me réveiller un jour. Je soupirais, je trébuchais, manquais de me casser la gueule mais, plus de peur que de mal pour être honnête. Je crois que j'avais envie de chialer. A croire que Inman Square c'était vraiment pas pour moi. Et puis, j'ai senti une présence, des pas que se rapprochaient alors, j'ai tenté d'accélérer le pas mais, je commençais à planer un peu alors, j'ai pas réussi à courir. On m'a attrapé le poignet et j'ai légèrement grimacé en faisait volte face. Aïe putain, tu me fais mal ! Je l'ai questionné du regard en mode est-ce que tu me fais là ?! et j'ai soupiré. J'ai levé les yeux au ciel d'un air innocent, comme si c'était normal que je sois ici, comme si c'était un hasard plutôt.. mais non, pas vraiment. Je me promène ça se voit pas ?! Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ? Et je tentais par la même occasion de récupérer mon poignet.
Tu n'avais rien à faire dans cette rue, tu savais que si grace se promenait et te voyait ici, tu n'aurais certainement plus de tête et elle t'aurait ramené à l'appartement en te tirant par l'oreille. Tu devais donc te dépêcher de te sortir d'ici et de rentrer sans qu'elle s’aperçoive que tu avais disparu en plein milieu de la nuit. Elle venait d'arrêter tout pour toi, et toi tu continuais de t'enfoncer dans cette belle merde. Tu devrais avoir honte et pourtant ce n'était pas vraiment le cas, du moins, tu ne le montrais pas. Tu te faufilais dans la ruelle, tu cherchais la sortie, tu la connaissais par cœur. Tu savais que si les flics attendaient à la sortie, que tu pouvais te barrer par d'autres issues. Tu étais certainement le seul à connaître ces ruelles et tu en étais fier. Plus d'une fois tu les avais semé dans celle-ci en montant dans des cages d'escaliers et traverser la terrasse des appartements. Plus d'une fois tu avais escaladé des murets. Mais, ce n'était pas pour ce soir, car en arrivant à la sortie de la ruelle tu t'étais dépêché d'attraper le poignet de ton amie. De ton amie qui avait une sale gueule et qui était tout simplement défoncée. Tu lui tenais fortement le poignet et tu la regardais, tu en avais limité marre de la voir dans cet état. Elle ne l'était jamais, tu ne savais pas ce qu'il lui prenait, déprimait-elle ? Tu ne la lâchais pas, tu l'as tenu toujours, elle avait beau dire que tu lui faisais mal, tu ne la lâchais pas pour autant. Elle tentait en vain de se libérer, et pourtant tu ne faisais que resserrer ta main. « Tu te promènes totalement défoncé dans une rue de dealer ? » tu levais les yeux comme elle, tu n'appréciais pas qu'elle te prenne pour un débile. Tu soupirais, tu lui faisais comprendre que tu n'étais pas con. « Moi? Je viens voir un pote. Contrairement à toi, je ne mens pas. » laissais-tu glisser entre tes lèvres.
Qu'est-ce que je foutais là ? C'était simple. J'avais épuisé mon stock de pilules. Je ne pouvais pas en redemander à Jeno parce que je l'avais fait y a pas longtemps et il allait se douter de quelque chose. J'avais pas spécialement envie qu'il s'inquiète pour moi au contraire, je voulais le voir heureux, souriant et je voulais qu'il m'aime, qu'il soit fier de moi. Je suis pas sûre que se serait le cas s'il savait dans quel état j'étais en train de me mettre et ce que je prenais pour paraitre toujours heureuse et souriante moi aussi. Je suis allée me fournir auprès d'un autre dealer même si je sais que c'est pas bien, même si je préfère me servir dans la réserve Carpenter. Tant pis pour cette fois-ci, j'étais en manque, il me fallait quelque chose de fort. Je pensais prendre le tube de pilules et partir comme si de rien était parce que c'est comme ça que ça marche normalement quand on a payé mais là, y a Timoteï qui m'est tombé dessus et à voir sa tête, il était super énervé. D'ailleurs, quand je testai de me débattre, de me libérer de son emprise, il resserra sa main un peu plus et sur mon visage se dessina un légère grimace. Putain Tim lâches-moi, s'te plaît... J'étais prête à le supplier pour ça, à pleurer même. J'ai rit suite à ses propos telle une gamine insolente et je lui ai répondu du tac au toc d'un air froid, ironique mais faux. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que j'ai acheté pleins de petites pilules parce que je ne peux pas en redemander à mon frère sinon il va découvrir que je suis accro ? Gagné ! Maintenant lâches-moi ! La voilà la vérité.
Tu étais tellement en colère de la voir traîner ici, que tu ne te rendais même pas compte que tu lui faisais mal. Tu savais parfaitement que si tu la lâchais, elle allait partir. Du moins, elle allait essayer de partir, car vu son état... Elle avait tout fait quand tu avais eu ton accident, elle avait même arrêté la drogue pendant plusieurs jours. Elle n'avait rien dormi, et elle avait fini par s'endormir à mes côtés quand tu t'étais réveillé. Tu ne comptais donc pas la lâcher comme ça, tu lui devais ta vie. Du coup, dès que tu devais entrer en action, tu le faisais comme ce soir. Tu n'allais pas la laisser là dans une ruelle aussi sombre, tu allais la ramener chez toi et elle allait dormir dans le lit de Grace. Grace dormira avec toi dans ton lit, mais Alexys ne restera pas là. Tu lâchais d'un seul coup son poignet, ne baissant même pas le regard pour voir si elle avait la marque. Non, tu n'avais plus envie d'être gentil, elle dépassait les limites comme à chaque fois. Tu ne l'avais jamais vu dans cet état même après une grosse soirée. Tu restais planté devant elle, suite à ses propos, tu restais de marbre, tu ne changeais pas d'expression. Toujours là, les mains dans les poches, un regard noir, une expression froide sur le visage. « Tu me fais bien pitié, moi qui pensais que tu serais toujours là en cas de besoin et inversement. » tu lâchais ces mots rapidement et avoir une froideur impressionnante. Tu commençais à reculer et à sortir les mains de tes poches, sortant une petite boîte. Tu lui montrais sans gêne et tu lui criais limite dessus « fais bien ce que tu veux, mais viens pas chialer si tu me perds. » tu partais tranquillement, tu prenais ton téléphone et tu commençais à taper dessus et tu lâchais une dernière fois « Je ne serais pas le dernier que tu perdras. »
Est-ce que c'était possible de se sentir aussi mal ? Est-ce que c'était possible d'avoir l'impression de mourir à petit feu alors que pourtant, le temps continue de tourner comme si de rien était ? J'étais complètement perdue, stone. Je ne savais pas ce que je voulais, je ne savais pas où j'étais ni même où j'allais comme ça. J'avais juste besoin de me sentir bien et pour le moment tout ce que je sentais, c'était la pression qu'exerçait Tim sur mon poignet. Je crois qu'il était énervé. Même pire que ça apparemment puisque je lui faisais pitié. Je baissais même pas les yeux pour voir dans quel état était mon poignet, j'en avais rien à foutre ce sont ses mots qui me blessaient avant tout. Je serais toujours là pour toi Tim, tu sais que tu peux compter sur moi... J'aurais tout donné pour lui et pourtant, il en avait pas l'air convaincu ce soir. Je trouvais rien à redire d'autres. Je l'étais parler et les larmes ont commencé à couler. J'avais perdu tellement de monde et aujourd'hui encore ça continuait. Je pouvais rien dire, je savais que c'était pas le premier puisqu'il y avait eu Zakhar, Briony, Wade et maintenant Timoteï, peut-être Jeno après ça et Maëlys et Matthéo. Je me laissais glisser le long du mur le plus proche alors que mes larmes étaient incontrôlables. Je crois que jamais les choses pourraient redevenir comme avant. Plus rien ne pourra aller mieux. C'était l'enfer sur terre. Alors je restais là, assise tandis que mon visage se remplissait de larmes, de tristesse, de colère, de dégoût. Je regarde même plus les gens passaient, j'en avais rien à foutre de ce qu'on pouvait penser de moi.
Tu savais que ce que tu faisais état mal, tu n'avais pas le droit de la laisser seule dans un endroit pareil. Mais ce qu'elle t'avait balancé à la gueule, t'avait forcément vexé et blessé. Elle t'avait parlé comme un chien, comme une toxico totalement défoncée. Elle n'avait pas cherché à aller dans la douceur, non, elle avait clairement dit ce qu'elle pensait. Et pour toi, tout ce qu'elle disait était vrai elle ne faisait pas de quartier, elle était franche. C'était l'une de ses qualités, mais cela pouvait être un défaut et là en ce moment, c'était plus défaut qu'autre chose. Tu soupirais, tu ne savais même plus quoi faire à part partir et rentrer chez toi. Au moins, chez toi tu savais que grace allait t'accueillir les bras ouverts t n'allait pas être défoncé comme Alexys. Tu levais les yeux au ciel, tu en avais marre d'être la bonne personne et de t'occuper de tout le monde. Tu rangeais cette boîte dans ta poche, tu avais bien d'autre chose à faire que de la regarder. Elle te donnait l'envie de gerber, l'envie de partir loin d'elle. Elle arrivait à te dégoutter, elle arrivait à te blesser et pour ne pas le montrer, ta seule solution était de fuir. Tu te mordais la lèvre et tu faisais demi-tour, tu ne voulais plus en entendre. Jusqu'à ce que ses dernières paroles t'obligèrent à t'arrêter. Tu lui montrais ton dos, tu ne voulais même plus la regarder. Tu lâchais rapidement « Et tu crois que je peux compter sur une personne totalement défoncée et en manque chaque seconde de sa vie ? » tu n'y allais pas doucement. Tu fais comme elle, tu lui balançais tout, tout ce que tu pensais et que tu avais gardé au plus profond de toi. Ce n'était pas pour rien que tout le monde te disait manipulateur, franc, méchant et bien d'autre chose. Tu n'étais pas un super mec, tu n'étais pas fréquentable.
Je savais que ce que je faisais c'était pas bien seulement, j'étais à bout. J'en avais marre d'être trop gentille, marre qu'on me prenne pour une Quincy, marre de donner des conseils que j'étais pas foutue de respecter moi-même, marre aussi de jouer au cupidon alors que ma vie sentimentale avait toujours été un fiasco sans nom. J'aurais tout donné pour mes amis et au final, la seule qui était vraiment présente pour moi, c'était Maëlys. Mon frère était occupée, Konrad avait Skyler, Matthéo avait bien assez de problèmes comme ça et je ne voulais mêler personne à mes histoires. Alors à la place, je me suis enfermée là-dessus et petit à petit, je perds tout le monde. Wade qui m'en veut, Briony que j'ai traité de salope avant d'aborder un sujet délicat et j'en passe d'autres. De toute façon ils font tous des promesses en l'air en final dès que tu te casses la gueule tu dois te débrouiller pour te relever seule et affronter tous les obstacles. Je crois que j'avais besoin de temps pour digérer ce que venait de dire Tim et c'est sans doute pour ça que je me laissais tomber, laissant tout sortir pour bien encaisser après. De toute façon ça ne pourrait pas être pire. Va retrouver Grace Tim c'est bon, j'ai compris. Je suis la pire des amis n'en rajoute pas une couche je t'en prie... J'arrivais même pas à lui crier dessus j'étais juste trop mal et pas en état de dire ou faire quoique ce soit alors si serait mieux pour lui de partir sans se retrouver comme il était en train de le faire. Juste avant que tu partes... T'es quelqu'un de bien, l'oublies pas et je te souhaite pleins de bonheurs. Et je le pensais réellement. C'est surement ce que je devrais dire à Briony après m'être excusée. C'est ce que je devrais dire à toutes les personnes auxquelles je tiens.
C'était de trop, ce qu'elle venait de te dire dépassait les limites. Tu respirais pour te calmer, tu essayais de te dire qu'elle ne le pensait pas. Qu'elle était bien trop défoncée pour penser à quelque chose. Tu soupirais un grand coup, tu serrais les poings, tu n'appréciais pas ce qu'elle te disait. Tu te mordais les lèvres, tu levais les yeux au ciel, tu n'en pouvais plus. Tu te demandais pourquoi tu étais venu aujourd'hui dans cette rue. Tu te retournais, tu avançais rapidement en face d'elle. Tu l'as regardé, tu l'as regardé pleurer, tu n'avais plus de pitié pour elle. Elle pouvait pleurer autant qu'elle désirait, tu n'avais plus envie de faire d'effort, même si tu disais être toujours là pour elle, elle arrivait à te dégoûter. Tu posais un regard sur elle, la relation que j'avais avec grace n'était pas comparable avec la nôtre. C'était encore grâce à Alexys que tu étais en vie, donc Alexys était aussi très important pour toi. Tu te baissais et tu relevais sa tête grâce à ton doigt. Tu posais ton regard dans le sien « Tu es importante pour moi, donc arrêtes de dire ça. Notre relation et celle avec grace n'est pas la même. Tu es aussi importante qu'elle, donc arrêtes. » Tu te relevais en attrapant la main d'Alexys, tu voulais qu'elle vienne avec toi, près de toi. Au moins tu savais qu'elle serait en sécurité dans ton appartement. « Viens avec moi, s'il te plaît.' » Tu laissais un petit sourire sur tes lèvres, même si tu étais toujours en colère, tu avais besoin d'elle. C'était bien plus fort que tout le reste, tu ne pouvais pas la laisser ainsi. Tu devais l'aider, tu devais l’amener chez toi pour qu'elle se repose.
Je l'aime beaucoup Tim. Y a rien d'autre à dire, je pense que je l'ai assez prouvé en restant à ses côtés durant plusieurs jours lorsqu'il était dans le coma, sans rien consommer, sans rien avaler et sans dormir surtout. Oui, je pense que j'ai vraiment besoin de lui dans ma vie et tout ce qui me dit là, ça fait mal parce que j'ai l'impression d'être rien. Je fais tout de travers, je ne sais pas où je vais alors, les gens m'abandonnent. Ils tracent leur route comme si je n'avais jamais existé. C'est comme ça que je vois les choses et c'est sans doute pour ça que je m'enfonce un peu plus à mesure que le temps passe. Finalement il revint vers moi, il s'abaisse, passe un doigt sous mon menton pour que je le regarde alors, je sèche rapidement mes larmes comme si de rien étaient. Tu devrais pas faire ça Tim... je veux dire Grace elle vaut beaucoup mieux que moi, elle compte sur toi et... rentres ok ?! T'as qu'à faire comme si tu m'avais jamais vu ici de toute façon, c'est la première fois donc... Je voulais juste pas qu'il me voit comme ça. Moi je tentais de faire tout ce qu'il y avait en mon possible pour rendre fiers les gens que j'aime et finalement, ça merde. Il se lève, me tire par la main pour me relever à mon tour. Viens avec moi, s'il te plaît. Je baisse la tête, je sais pas vraiment quoi dire, quoi répondre. Qu'est-ce que je peux faire de toute façon ? Que je dise oui ou non je suis dans la merde dans les deux cas. Je sais pas si c'est une bonne idée, je veux pas faire tout de travers une nouvelle fois et risquer de te perdre toi aussi même si c'est déjà fait en quelque sorte...
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