MATYA ღ Frozen

Matthéo n'aimait pas du tout le fait que je sorte avec Priape, je l'avais compris avec son message avant de venir et tout son petit manège depuis que j'étais là ne faisait que me confirmer tout cela. J'avais eu le don de tomber surement sur l'un des seuls mecs qu'il n'aimait pas sur le campus... A moins qu'il déteste tous les mecs avec qui je pouvais avoir idée de sortir... Non, impossible j'oubliai bien rapidement cette idée. Enfin... Non finalement l'idée n'était peut être pas si mauvaise car alors que je ne m'y attendais pas le jeune homme passa une main dans mon cou et vint déposer ses lèvres sur les miennes me donnant un baiser à la fois doux et passionné. Je lui rendis comme si c'était tout à fait naturel avant de m'écarter subitement. " Matt je ne peux pas faire ça... Même si tu n'aimes pas Priape je ne peux pas lui faire ça. " Je n'étais pas en train de lui dire que je ne voulais pas l'embrasser, non au contraire, je lui avais rendu cela prouvait bien que j'en avais envie, d'ailleurs cette envie me faisait peur, mais j'étais simplement en train de lui dire que comme il le savait j'étais quelqu'un de respectueux qui déteste faire du mal aux autres et même si je n'étais pas avec Priape depuis longtemps, je ne pouvais pas l'embrasser. C'était tout de même bien trop tentant que de retourner déposer mes lèvres sur les siennes. Après tout je n'avais eu qu'un rendez vous avec Priape et nous nous étions seulement embrassés une fois... J'avais craqué le temps de me dire cela mais une nouvelle fois je revins à la raison m'écartant et me levant complètement du lit sur lequel nous étions pour parler depuis tout à l'heure.

La situation avait une fois de plus dérapée comme si cela devenait une habitude entre nous, peut être que la tension entre nous était trop palpable pour que je ne puisse la laisser flirter avec un autre, cela me rendait fou en réalité, je n'osais pas me l'avouer mais rien que l'imaginer pouvait me donner des maux de crâne insupportable. Alors que nos lèvres avaient fini par se lier un instant, ma main dans sa nuque que je caressais tendrement, elle avait prolongé, un espoir, une lueur d'espoir, avant que tout ne s'effondre. Après tout cela ne pouvait fonctionner, je le savais mais cela avait été plus fort que moi ... surtout que je n'étais pas non plus totalement libre, mais l'envie avait fini par me consumer un instant. Non elle ne pouvait pas, elle ne pouvait rien faire que de continuer sa petite vie dans son coin, et que nos vies se séparent doucement car rien de bon ne pourrait sortir de tout cela. La laissant alors se lever pour marcher un peu dans la chambre. Okay Talya on oublie tout ... c'était une mauvaise idée tout cela, et puis je veux pas gâcher notre amitié, notre relation parce que j'arrives pas à me faire à l'idée que tu es avec un autre et que j'essaye de te raccrocher à moi juste un peu !

J'avais bien du mal à suivre mon coeur, à l'écouter s'il me disait quelque chose mais aussi beaucoup de mal à suivre Matthéo. Un instant il était celui qui venait vers moi pour m'embrasser, quelques secondes après il était celui qui allait dans mon sens lorsque je lui disais que je ne pouvais pas. La petite déclaration de mon amie me donna les larmes aux yeux, c'était vraiment adorable de sa part ses quelques mots sur l'importance de notre amitié et sur le fait qu'il reconnaissait un peu sa jalousie en avouant qu'il essayait de me raccrocher à lui parce que j'étais avec quelqu'un qu'il n'aimait pas. Je ne pus pas m'empêcher de le prendre dans mes bras, ce mec était une perle, c'est tout. " N'en fais pas tant, ça restera entre toi et moi ! " Je n'avais aucune chose à gagner d'aller le divulguer, non en fait j'avais autant à perdre que lui si ce n'est plus. " Mais t'es mignon quand t'avoues que tu fais ça parce que t'as peur de me perdre ou que je m'éloigne de toi tu sais ? "

Non la demi mesure ça ne me connaissait pas, j'avais toujours été comme cela, quelqu'un qui vivait tous les instants à plus de trois cents pourcents, il fallait que cela bouge, que cela pêche, danse, il fallait que je fasse des folies, des conneries et pourtant dans certaines situations je ne me reconnaissais pas le moins du monde: un peu comme à cet instant alors que je me confondais en excuses devant Talya. ALors qu'elle affirmait que cela resterait entre nous, je lui lançais un clin d'oeil complice un peu comme Blake et Mortimer, ou Titi et Grominet .... du coup je me retrouvais à prendre le rôle de Grominet ça pourrait peut être me sied à la perfection après tout. N'en fait pas trop non plus, sinon je ne te ferais plus jamais de pseudo déclaration d'amitié ... Ce n'était pas réellement mon truc de montrer mes sentiments, et encore moins depuis ma dernière relation sérieuse avec Shaira, un peu compliqué la vie, le bordel dans nos vies, les tourbillons qui vous balancent de droite en gauche sans même savoir où nous finirons par tanguer, échouer sur la plage abandonnée, seule face à nos choix, nos doutes : car oui le doute comblait ma vie, car j'étais paumé !

" Silver tu m'énerves t'es tellement dur à suivre ! Un coup tu m'envoies un message glacial, un coup tu m'embrasses, un coup tu me fais une mini déclaration d'amitié, un coup tu casses tout... Avec toi c'est rare d'avoir des déclarations d'amitié et de savoir ce que tu ressens alors laisse moi savourer quand t'en fais une au moins !" Matthéo avait une carapace, comme moi, comme tout le monde de nos jours la mode était à la protection parce que la mode était à la bâtardise et la bâtardise faisait souffrir. Puis en plus de cela, il faisait trois pas en avant et deux pas en arrière, il était tout ce qu'il y a de plus adorable et tout il se laissait aller une minute et la seconde d'après il faisait le chemin à reculons. Il se protégeait lui mais j'avais aussi l'impression qu'il me protégeait moi en tentant de me détacher le plus possible... Je n'aimais pas cela, en amitié non je n'aimais pas mais c'était Matthéo...

C'est la dure loi d'être ami avec Matthéo Silver, Blackburn ! Je suis un sacré loustique à ce qu'il paraît ... de la pire espère aussi ! Après tout j'ai refais le portrait de mon meilleur pote, je fais la misère à une amie d'enfance ! Bouhhhh tu devrais avoir peur .... dis je avec un grand sourire tout en mettant mes doigts en crochets telle une sorcière, imaginant une pomme à la Blanche Neige que je lui tendais. Non je n'étais clairement pas net dans ma tête, et c'était peut être de pire en pire à dire vrai, la folie m'emportait, comme tourne les violons. Tu as besoin d'amour toi hein ! Ca doit être les blondes en fait ... Après tout la chanteuse française qui défrayait les chroniques quand j'étais petit et que je passais du temps en France, elle me saoulait avec son besoin d'amour, et ses calins qu'elle voulait tous les jours !

" Ah ouai t'es ce genre de mec là qui tyranise tout le monde ? Je vais peut être revoir mon jugement sur toi à la baisse alors ! " Je rigolai et lui donnai un petit coup de coude. Je me fichais de ce qu'il était avec les autres tant qu'il ne faisait pas souffrir quelqu'un de mon entourage proche... " J'ai besoin d'amour voilà... " J'étais passée de la petite soeur chérie, de l'épouse comblée à la fille unique et la veuve avec un enfant alors je pouvais avoir besoin d'amour non ? " Non je ne suis pas en manque de tendresse d'amour ou de ne je ne sais quoi, mais tu sais à mon âge et avec un bébé on n'a plus forcément envie de se prendre la tête et de se poser des questions comme à ton âge jeune fou !" Et oui nous avions tout de même quelques années de différence il ne fallait pas l'oublier.

Oui je suis du genre empereur avec une couronne de laurier, j'aurais trop la classe n'empêche ... Oui il m'en fallait peu pour m'imaginer en Jules César quoi que l'idée pourrait être plaisante car sortir avec Cléopatre à l'époque personne n'aurait refuser, la Cléopatre de notre époque à Harvard c'était un peu Apple Kovalevski ou les filles populaires du genre qui pour le coup étaient bien trop différentes de mes chouchoutes à moi. Jeune fou ... j'ai l'impression d'être avec une cougar en fait, tu me fais peur, tu t'es fait un lifting, tu as cinquante ans ... dis moi où est la caméra caché depuis le temps, pas dans la machine à café j'espère quand même ! Oui bon okay ... Caméra Caché, Caméra Café c'est pourri et des références de merde mais chacun son niveau d'intelligence quoi, j'étais qu'un Silver, loin de faire parti des snobinard de l'université.

Petite réverence tout en beauté, en finesse en lui disant : " Ave Matthéo ! " Avant de rire et lui donner une tape sur l'épaule pour qu'il redescende de son piédestal. Non il n'allait pas jouer à ça avec moi ! " Je ne suis pas cougar mais j'ai quand même un an de plus que toi ce qui fait de moi une grande mère par rapport à toi ! Les mecs aiment se taper des petites jeunes, avoir comme amis des petites jeunes qui tiennent bien l'alcool jusqu'à ce qu'elle vomisse partout ! Pas moi quoi ... " Je n'étais pas déçue de cela, pas du tout mais quand même ce n'était pas courant. " Qu'est ce que t'es drôle quand tu veux tu sais ? T'avais pas autant envie de rire quand je suis arrivée hein ! " Oh oui dans son message il n'y avait rien eu de drôle ! C'était fou comme nous pouvions passer d'une humeur à l'autre, d'une ambiance à l'autre surtout lorsque nous étions ensemble.

La révérence pour l'altesse sérénissime, c'était la moindre des choses même si bien sûr tout cela n'était qu'un instant momentané où Talya m'accordait le bénéfice du doute d'être quelqu'un d'important. Je dominais le monde à cet instant avant que la tape de Talya sur mon bras me fit revenir à la réalité, comme si finalement on avait coupé le ressort de mon zébulon, pouf par terre. Oui une grand mère je crois que c'est bien le mot ... M'approchant un peu d'elle, je commençais à examiner son front, tout en me pinçant la lèvre d'un air grave. Je crois même que tu as des rides un peu là ... J'allais encore m'en prendre une mais un bleu de plus ou pas je n'étais pas à cela prêt, même si j'étais un costaud et que je n'avais peur de rien à dire vrai. Je suis pas accroc des petites jeunes ... je préfère les femmes de caractère ! J'étais peut être pas normal, les femmes qui résistent c'est le top ... Non c'est certain que quand j'ai su qu'elle se trouvait être en couple avec Priape j'avais beaucoup moins le zazazou dans le corps qu'à cet instant précis où un nuage de connerie avait fini par nous transporter dans un autre monde, un monde parallèle où seuls les débiles pouvaient y avoir une place, couronné au rang de Chicken Cesar -oui comme la salade- et Scarabézar, l'évolution maléfique de Bulbizare.