(MayLowInn) Rassembler son courage.

Je sursaute dans ses bras quand quelqu'un frappe à la porte. Ses caresses m'avaient détendue, cette proximité aussi. Et ses mots, dans une certaine mesure, me rassurent. Je suis donc toujours sa meilleure amie, c'est une chose que je voulais à tout prix conserver.

"Des cafés aux dolipranes ça me semble bien." Tant qu'à faire. Pourvu qu'on passe juste à autre chose. Je lui rends son sourire, et me lève enfin du lit, tirant mon amie par la main pour l’entraîner de force hors du lit, car je savais qu'elle devait avoir la même motivation que moi à sortir de sa couette chaude : c'est à dire aucune.

"Sors nous des vêtements moches et chauds, je vais faire le café !" Car quoi de mieux que de supporter sa migraine en jogging et polaire, bien au chaud avec une tasse entre les mains et la télévision au volume minimum sur la chaîne des dessins animés, je vous le demande ! Elle est enfin debout, je la lâche devant son armoire et part en sautillant presque vers la cuisine, me forçant à me vider l'esprit de tout ce que l'on venait de se dire.

Bon heureusement qu'elle me motivait pour que je bouge de mon lit, parce que franchement le niveau de motivation était au sous-sol moins deux à cette heure-ci... La gueule de bois était bien présente malheureusement et j'étais même étonnée de voir la bonne humeur et motivation de Willow à nous sortir du lit.
"Ça marche, file donc vilaine fille, je vais essayer de nous trouver des fringues pas du tout glamour !" m'exclamais-je alors qu'elle quittait déjà la chambre. Au moins elle restait et ne me fuyait pas, j'étais rassurée et je me sentais encore plus bizarre. Je soupirais devant l'armoire et fouillais dedans à la recherche de deux joggings, deux pulls bien trop large pour deux petites gabarits tels que nous.

Avant de la rejoindre dans la cuisine, j'en profitais pour me changer rapidement, attachais mes cheveux en une queue de cheval à l'arrache et sortais enfin de ma chambre après m'être passée un peu d'eau sur le visage. Dans le salon je découvrais le nombre incalculable de cadavres de bouteilles d'alcool et de bière, puis je rejoignais Wiwi alors que ça sentait bon le café dans la cuisine.

"Fais gaffe à pas te brûler avec le café, bon... maintenant trouver les dolipranes." J'ouvrais un tiroir et fouillais, puis sortais une petite boîte où se trouvaient les médicaments, sortant les dolipranes accompagné d'un signe de la victoire.

"Le pull et le jogging de madame se trouvent sur le canapé sinon."

Elle me rejoint alors que je commence à verser le café chaud dans deux grandes tasses. Mon esprit est toujours bien occupé, quoique embrumé, et lorsqu'elle parle, je manque de peu de me verser tout ça dessus. "T'en fais pas, je gère." Un petit mensonge fière, alors que je reviens vers elle, lui souriant en voyant ces médicaments qui aideraient à rendre cette journée moins difficile.

Je pose les tasses, me tourne vers le canapé pour aller chercher ces vêtements. Et sans chercher à me cacher, je défais la fermeture éclair de ma robe, qui s'ouvre par le côté et tombe par terre, ne me laissant plus qu'avec une fine lingerie. J'assumais mon corps sans problème, oubliant presque mon amie. Enfin, elle connait le corps d'une femme tout autant que moi, juste pas sous le même... angle.

J'enfile ensuite le jogging et le pull, avant d'en ressortir mes cheveux. Look cosy complet.
Doliprane pris, café à la main, on se pose sur le canapé et allume la télé. Avec un peu de chance, les choses nous paraîtraient presque normales.

Je... peux pas m'empêcher d'la trouver jolie après c'qu'il s'est passé entre nous, mais je vire mon regard ailleurs, j'n'ai pas envie qu'elle capte que je l'observe. Parce qu'elle risque de se faire des films et moi je ne sais pas si je serais capable de ne pas nier que j'ai peut-être envie de plus. Je soupire, puis finalement on s'pose toutes les deux sur mon canapé, je nettoierais plus tard, là j'ai juste envie de profiter de mon café et de faire ma feignasse avec ma meilleure amie. Pour l'instant ça va, tout se passe bien, y'a pas de malaise, mais nos épaules se frôlent de temps en temps et ça me trouble encore. Je bois mon café, ça fait du bien, mais mon ventre grogne. Tant pis, je commanderais des pizzas plus tard.

J'arrive pas à me concentrer sur le programme télé, même si elle est fringuée n'importe comment tout comme moi, j'ai envie... de l'embrasser encore, là je ne suis plus éméchée et ça me torture l'esprit, parce que après je ne saurais plus si elle voudra retenter quoi que ce soit avec moi. J'ai pas envie qu'elle parte. Je pose ma tasse sur la table basse et fais genre je m'étire pour poser ma tête sur son épaule, alors que je choppe sa main en toute innocence. Et j'glisse mes lèvres dans son cou y déposant quelques doux baisers . Comme ça, naturellement.

Il y a quelque chose de bizarre. Enfin, ça c'est une évidence, mais je parle d'une tension qui se crée. On se touche à peine, on rit bêtement à quelques blagues, mais j'ose à peine la regarder. Finalement, sa tête se pose sur mon épaule et mon coeur s'emballe. J'ai envie de plus, vraiment, mais je fais taire mes pensées. Sauf que quand elle vient m'embrasser dans le cou, je frémis, arrête de respirer pendant une seconde.

Et puis... Je crois que je déconnecte complètement. Je prends sa tasse des mains et la pose avec la mienne sur la table basse. La seconde d'après, je pose une main sur sa nuque et m'empare de ses lèvres, dans un baiser toujours doux mais bien moins sage. Je la fais tomber en arrière, reste penchée sur elle et souris quand je réalise que son dos appuie sur la télécommande. Le son est à presque trop fort, sur une chaîne de rock, et malheureusement cela est très loin de calmer mes ardeurs. Je glisse ma main sous elle pour la débarrasser de l'objet que je balance par terre, et viens poser mes lèvres sur sa gorge, descendant jusqu'au col de son pull qui me gênait déjà de trop.

Je ne pensais pas qu'un jour je me laisserais séduire par une fille, et surtout pas par ma meilleure amie. Mais c'était trop tentant, et de toute façon j'étais venue la chercher en venant l'embrasser dans le cou. Je rigole un peu quand je me retrouve allongée sur le canapé, je la laisse totalement me dominer, parce que elle, elle s'y connait alors que moi je n'ai pas l'habitude de ce genre de situation. Puis la musique de la télé devient trop fort, j'suis sur le point de l'éteindre, mais Willow ne m'en laisse pas le temps, alors qu'elle vire la télécommande qui se trouve sous mon corps.

Je me mords les lèvres quand elle vient m'embrasser de nouveau, mais dans le cou cette fois-ci et je frissonne, appréciant la douceur de ses lèvres sur ma peau... Plus de gêne, plus de questions qui se posent pour l'instant, je m'abandonne totalement à elle, oubliant tout le reste, oubliant même que la porte de mon appartement n'est pas complètement fermée. Mais je n'y pense même pas, je me redresse quelques secondes et retire rapidement mon pull, dévoilant ma poitrine cachée sous de la dentelle, enfin un soutien gorge quoi... Je rougis et m'allonge de nouveau alors que mains attrapent celle de la jeune femme...

La musique me berce, le contact de mes lèvres sur la peau de May achève de me mettre en état de transe. Elle retire son pull, me dévoilant le haut de son corps, et je ne peux contenir un léger sourire. C'est étrange de la voir se lâcher ainsi, amusant, et terriblement excitant. Je l'imite, balançant les fringues à peine portées sur le sol. Ses mains se joignent aux miennes, et je l'embrasse encore, torturant ses lèvres roses. Je pose mon corps sur le sien, frissonne lorsque que ma peau rencontre celle de la jeune femme. C'est un jeu, faussement innocent ; mais un jeu tout de même, et je ne lui impose rien de sérieux.

Je griffe tendrement ses hanches, tandis que ma bouche dégringole le long de sa gorge, de son ventre. Son pantalon vole au même titre que le pull qu'elle avait jeté comme un vieux chiffon, et je me redresse, la contemplant en me mordant la lèvre, les sens en éveil.

Le professeur frappa à la porte, une fois arrivé devant l'appartement de la jeune femme. Zelda lui avait demandé de passer et Finn s'était secrètement préparé à lui rendre la petite culotte qu'il avait piquée chez elle l'autre fois. Désormais, ils avaient passé le pas : plus de secrets entre eux. Le meilleur moyen de bien commencer une relation était de prouver à l'autre qu'on était digne de confiance, sinon, tout foirait plus tard.

Finn frappa une seconde fois et vérifia l'heure et la date du jour ; non, pourtant c'étaient bien celles indiquées par May. Il tendit discrètement l'oreille et entendit de la musique à travers le panneau de la porte. Peut-être était-elle suffisamment forte pour que son hôte ne l'entende pas.

"May, c'est moi, je rentre ! Si t'es à poil tant pis pour toi !"

Il ne croyait pas si bien dire. Finn actionna la poignée de la porte et fit pivoter le battant. Il passa la tête sans vraiment regarder autour de lui avant de réellement rentrer dans la pièce : le salon. Il referma la porte derrière lui avant de se retourner.

Lorsqu'il les vit, son sang ne fit qu'un tout. May, celle qu'il convoitait depuis des années, dans les bras de quelqu'un d'autre. Et ce quelqu'un d'autre, c'était Willow. Quel était le pire ? Que May aille voir ailleurs, ou que ce ailleurs soit quelqu'un que Finn connaissait plus que comme une élève ? Ses membres se mirent à trembler, il ne sut quoi penser. Une partie de lui s'insurgea, l'autre eut envie de se ramasser par terre et de pleurer, et la dernière eut envie d'éclater de rire.
Il ne se passa rien de tout cela.

"Salut, j'peux m'joindre à vous ?" demanda-t-il sans le moindre humour.

On était sur le point de dépasser le cap de l'amitié... et une voix me bloquait direct, la voix de Finn... Qu... qu'est ce qu'il faisait là ?! Ah oui... je lui avait proposé de passer cet aprem... c'était pas prévu... Je repoussais immédiatement Willow, rattrapant rapidement mes fringues pour ne pas être en sous vêtements devant ni l'un ni l'autre...

"Finn..." Je commençais à trembler, ça ne pouvait pas être vrai, je culpabilisais alors que l'on n'était même pas encore ensemble, on avait couché ensemble juste une fois, alors il ne devait pas faire une crise de jalousie... ou si il en avait le droit, il avait le droit d'être blessé... Mon coeur se serra, j'avais envie de vomir, la gueule de bois n'aidant pas. Mon monde s'écroulait, je voyais déjà flou à cause des larmes qui me brouillaient la vue. Putain dites moi que tout ça ce n'est qu'un putain de cauchemar !

Voilà qui casse bien l'ambiance. May me repousse brusquement, moi et mes sentiments avec, alors qu'entre dans la pièce la dernière personne que je voulais y voir. Mon regard s'assombrit, je comprends finalement que le prof dont elle m'avait parlé était bien le mien, et que l'homme avec qui j'avais couché auparavant était celui qui avait avoué ses sentiments à la même fille que moi.

Je ne sais pas comment réagir, mais le coup de poignard que je viens de me prendre me pousse à me relever et lancer un regard noir à mon professeur. Sa remarque, comme toujours, me fait voir rouge, et l'envie de lui en coller une nait doucement dans mon esprit. Mais pour l'instant, je ramasse mon pull que je remets.

"Qu'est ce que vous venez foutre ici ?" que je lui lance, furieuse, frustrée.