(Flashforward)"Uhm, Patrick, Alphonse, Hubert...EUGÈNE ?!" (feat Finn)

Je savais qu'il me désirait, que je lui plaisais, il me l'avait fait clairement comprendre et peut-être que je l'avais un peu trop provoqué en lui avouant que j'avais besoin d'une baise sauvage pour oublier toutes mes déceptions amoureuses... Je l'avais provoqué ouvertement et je l'avais trouvé, je sentais mon coeur venir faire un bond dans ma poitrine alors qu'il se levait pour venir me rejoindre. Mes lèvres furent rapidement agressées par celles de Finn, mais ça avait quelque chose de magique et excitant à la fois... Comme si nos lèvres avaient été faites pour se retrouver et s'épouser parfaitement.

Je tremblais, de tout mon corps, alors que j'étais parcourue par une multitude de frissons lorsqu'il me souleva facilement de ma chaise pour venir me plaquer contre le mur, comme s'il avait peur que je tente de m'enfuir alors que je n'y pensais pas. Du moins pas pour le moment. Nos lèvres se touchaient encore jusqu'à ce qu'il me laisse reprendre ma respiration, et mon souffle se faisait saccadé alors mes joues étaient probablement de nouveau rouges. Je le fixais, presque tendrement et glissais mes mains dans ses cheveux étonnement doux... Il suffit d'un seul baiser passionné pour que j'oublie tout, pour que j'oublie que j'étais dans l'appartement d'un prof de mon université, dans l'appartement d'un type que je venais de rencontrer... "Huit ans... ça a dû être long non ? Qu'est ce que tu attends pour m'embrasser de nouveau alors ?" fis-je provocante, sourire aux lèvres.

Le manque de réflexion avant d'agir revenait à prendre d'énormes risques, surtout lorsqu'il s'agissait d'agresser brutalement une femme qu'on connaissait à peine en lui faisant pleinement comprendre qu'on la désirait. Finn ne pensait plus à rien d'autre qu'à la baiser sauvagement, comme elle semblait le vouloir.

« Il n'y a pas que les huit ans qui sont longs. » rétorqua-t-il, conservant son humour graveleux en toutes circonstances.

Plaquant son corps tendu contre celui de la jeune femme, il retrouva de nouveau ses lèvres et décida de se passer de la tendresse et des conventions. Sa réputation ne parlait pas d'un homme violent et agressif, bien au contraire, Léandre le qualifiait même de très doux et affectueux pendant le sexe. Cependant il n'éprouvait aucune envie d'être doux et affectueux ; il souhaitait libérer ses pulsions, montrer à May le plus profond de lui-même, de sorte qu'elle prenne rapidement conscience du caractère démoniaque auquel elle s'attaquait.

L'habit ne faisait pas le moine et il ne voulait plus d'habits. Tentant une approche, bientôt réussie, en direction de la langue de la jeune femme, Fin laissa glisses ses mains jusque sur les hanches de la demoiselle, tâtant ses formes. Puis ses pouces relevèrent les coutures de son tee-shirt pour se glisser sur sa peau, profitant de sa douceur et de sa chaleur. Le parfum enivrant du shampoing de la jeune femme se diffusa dans l'être, le possédant totalement, à moins que ce ne fut celui du désir qui lui donnait juste envie d'arracher les vêtements de la jeune femme et de la baiser à même le sol.

Ses mains suivirent les courbes de sa taille, pliant son tee-shirt contre sa peau. Ses lèvres rompirent le baiser par pure provocation avant de glisser dans son cou pour goûter à la saveur de sa peau.

J'étais loin d'être une fille facile, j'étais loin de coucher dès la première rencontre avec un homme... ce n'était pas moi, je ne me reconnaissais pas et je prenais peur, peur des conséquences qu'il y aurait plus tard, peur de la culpabilité que je pourrais ressentir après ça, après avoir couché avec lui. Mais je l'avais provoqué, certes, et je devais assumer... Alors quand il m'embrassa de nouveau, je le laissais faire, mais je lui rendais son baiser, quand ses mains se glissèrent sous mon haut, là je savais que je ne pouvais plus faire demi tour. Je ne pouvais pas fuir, prendre mes clics et mes clacs pour rentrer chez moi, pour essayer d'oublier tout ce qu'il pouvait se passer entre nous... Ou ce qu'il se passerait. J'étais perdue, troublée, et franchement j'avais pas besoin de ça. Et pourtant... ça me plaisait, ça me plaisait terriblement, j'me sentais plus que désirée, peut-être trop, peut-être que tout ça c'était trop rapide, que ça allait trop vite entre nous.

Ses baisers dans mon cou me firent pousser un soupir de plaisir, un soupir que je ne pouvais contrôler, et Finn l'avait probablement entendu. Je rougissais, je me donnais entièrement à lui alors que mes mains finirent par se glisser sous son tee shirt.

L'appétit grandissant de Finn pour le corps de la jeune femme grandit lorsque May assuma enfin ses choix en plaçant ses doigts contre sa peau. Il crut fondre immédiatement dans l’accomplissement d'un fantasme qu'il avait nourri durant des années. Enfouissant son visage dans les longs cheveux parfumés de la demoiselle, Finn appuya son corps contre les mains de May, réclamant un contact plus appuyé. Ses propres gestes s'adoucirent et la bulle qui se formait au creux de son cœur pour la jeune femme acheva d'abolir les principes de baise qu'il avait suivis jusqu'à présent.
Il ne voulait pas être violent avec elle. Il préférait au contraire retrouver la tendresse qu'il avait donnée à Lydia pendant des années et qu'il réservaient à celles – pour l'instant – qui faisaient battre son cœur. Ainsi, il cessa de prendre le dessus et desserrera sa prise sur le corps de la jeune femme, lui laissant le loisir de partir si elle le désirait.

« Oh May, je suis tout à toi, fais de moi ce que tu veux. »

La volonté de s'abandonner à celle qu'il avait tant attendue et la curiosité de ce que cette petite chose d'apparence fragile pourrait lui faire se conjuguèrent en une envie chaleureuse. Ses yeux s'illuminèrent à cette envie et il pressa naturellement son corps contre celui de May, en quête de sa douceur, de sa chaleur, et des messages que les battements de son cœur pouvaient lui transmettre. Ses gestes se fondirent dans la langueur de ses désirs. Il pouvait s'abandonner immédiatement à tous ses désirs de sorte qu'elle pourrait le réduire à la dernière des charpies. Il ne voulait rien lui imposer, et regretta alors de ne sans doute pouvoir offrir cette baise sauvage qu'elle désirait tant. Conjuguer May à leurs souvenirs communs lui donnait mal au cœur, une nausée nostalgique et frustrante qui le sevrait définitivement de la violence.

Finn se montra étrangement plus doux, je ne savais pas ce qu'il se passait dans sa tête, mais ça n'était pas non plus déplaisant. Au moins il me laissait le choix entre continuer ou bien si je mettais fin à ce rapprochement entre nos deux corps. Je pesais le pour et le contre, j'essayais de me demander ce qu'il pourrait bien penser de moi si je décidais que l'on aille plus loin dès notre première rencontre, en général c'était contre mes principes... Mais lorsque Finn me sortit que je pouvais faire tout ce que je souhaitais de lui, j'avais l'impression que c'était lui qui prenait le rôle de la femme et... ça me rebutait presque.

J'éloignais mon visage du sien, un sourire mélangé entre la douceur et la tristesse, mitigée entre l'envie de quitter cet appartement et attendre une prochaine rencontre, ou bien rester avec lui et passer un moment unique dans son genre... Quitte à ce que ce soit une histoire sans lendemain. Mais les histoires sans lendemain, ce n'était pas moi, j'aurais aimé en savoir encore plus sur lui pour pouvoir partager avec lui une journée inoubliable. Je posais mes mains tendrement sur chaque joues de son visage si parfait, et prenais le temps de l'observer, de m'attarder sur chaque trait de son visage, de me perdre dans ses beaux yeux bleus, de m'attarder sur ses lèvres qui avaient été si douces en m'embrassant.

"Je...je ne sais même pas si tout ça c'est réel, si tes sentiments pour moi sont réels, je ne sais même pas si je suis capable d'aimer à nouveau. Et pourtant ma conscience me dit de foncer, de profiter de chaque minute qui passe en t'embrassant, en m'offrant à toi, et mon coeur me dit de me méfier, d'attendre. Je ne sais plus où j'en suis..." fis-je tristement, alors que finalement mes lèvres vinrent de nouveau chercher les siennes, et voilà que je l'embrassais tendrement alors que nos deux corps étaient de nouveau collés l'un contre l'autre...

Si elle sembla apprécier la douceur dont Finn faisait preuve, la jeune femme sembla soudain se tendre. Ses gestes se firent tout d'un coup plus hésitants, et le professeur la sentit se reculer pour se plaquer davantage contre le mur, refusant des avances plus appuyées. Etonné, il recula à son tour, sans pour autant quitter la chaleur que la peau de la demoiselle lui offrait. Fronçant les sourcils, il l'écouta tempérer les choses. Son cœur fit un bon dans sa poitrine tandis que les précédentes paroles de la jeune femme résonnaient dans son esprit. Elle voulait une baise sauvage que visiblement, elle n'assumait pas. Et que Finn ne pouvait de toute façon pas lui procurer, parce que ce serait la considérer comme ses autres amants, ce qu'il ne souhaitait pas.

« Je vais être clair avec toi, si je dois coucher avec toi je ne veux pas être un amant d'un soir. Tu es différente des autres. Je veux que tu sois différente des autres. Je ne tiens sincèrement pas à jouer à la pute avec toi et à rentrer et sortir seulement. »

Il ne lui fit pas de dessin. Accueillant le baiser de la jeune femme, il s'écarta cependant juste après. Bien qu'il comprît ses sentiments, le réalisme de la situation le refroidit totalement. Il ne pouvait en effet pas passer à côté du fait que May semblait sortir tout juste d'une relation et qu'elle ne pouvait pas tomber amoureuse de lui en un seul coup d’œil. Il devait coucher avec elle comme il couchait avec ses sex-friend, alors elle serait une sex-friend, pas une petite amie.

« Si tu doutes à ce point abstiens-toi. Je ne veux pas te faire de mal. Je ne veux pas que tu fasses quelque chose que tu vas regretter après. »

Se retournant, il saisit son assiette et celle, propre, de May.

« On peut en rester là pour cette fois. Il vaudrait même mieux, on dirait. »

Parfois...ses paroles étaient crûes et ç'aurait presque pu me choquer, sauf que voilà, il m'en fallait plus que ça. Et il s'écartait de moi, j'eus un autre pincement au coeur, mais après tout c'était aussi de ma faute s'il le prenait mal. Il y a à peine cinq minutes plus tôt je disais vouloir une baise sauvage, et maintenant je revenais sur mes paroles... c'était franchement pas cool de ma part, parce que je l'avais chauffé sans finalement rien lui donner de plus. Donc il était froid avec moi et ça me blessait, je ne voulais pas que la situation devienne comme ça, et regrettais presque d'avoir ouvert ma bouche pour lui dire ce que j'avais sur le coeur. Je m'en voulais, vraiment. Et quand il récupéra nos assiettes prises pour le dessert, je restais calée contre le mur de la salle à manger, le regardant faire, demeurant silencieuse.

Je ne voulais pas l'embêter plus que ça avec tous mes problèmes...
"Soit...restons-en là alors... je ne vais pas vous déranger plus que ça, désolée pour le dérangement...monsieur Owen." Et voilà que je remettais des barrières entre nous deux, je n'attendais même pas une réponse de sa part, récupérant mes affaires et quittais son appartement, le coeur serré et les larmes de retour. Yeah.