Aujourd'hui c'était la fête, j'avais prévu cette soirée depuis au moins trois mois et mon jour de congé était pris depuis autant de temps. Bref autant dire que si vous ne l'avez pas encore compris, j'avais hâte d'arriver à cette rave qui s'annonçait des plus extra. Lumière flash, peinture fluo, ils avaient tout prévu jusqu'au lieu le plus éloigné afin que personne ne vienne interrompre cette soirée. Une usine désaffectée qui au premier abord pouvait paraitre sinistre de l'extérieur mais qui a l'intérieur était une vraie petite mine d'or. Une pièce immense plongée dans le noir ou seul les boules à facette, laser et autre lumière fluo ressortaient. J'kiffais ce genre d'endroit, la musique qui te tape le cerveau jusqu'à pas d'heure, une bonne cuite, pourquoi pas un beau mec et hop le tour était joué. Il était environ trois heures du mat' lorsque les choses commencèrent à déraper, on avait voulu me faire tester tout un tas de poudre et de joint et je dois bien admettre qu'avec le coup dans le nez que j'avais, je ne me rendais plus vraiment compte de ce que je faisais. Ce fut suite à un dernier rail mêlé à une vodka sec que je sentit ma tête commencer à me tourner. Me levant, j'avais du mal à tenir debout alors que je partais vers les toilettes qui avaient été aménagé pour l'occasion. En entrant deux couples étaient déjà en train de s'envoyer en l'air, et tandis que je me passais de l'eau sur le visage, mon coeur commença à avoir quelques palpitations dont je n'étais pas habituée. Ma vue se brouillant, je ne mis pas longtemps à choper mon portable et à faire un renvoi d'appel sur le dernier numéro dans le répertoire. J'ai besoin.. d'aide.. j'crois que je fais une overdose.. je suis à... la Rave organisée à.. à Central.., j'avais à peine eut le temps de finir ma phrase que je tombais lourdement au sol, inconsciente. Entre nous je n'avais aucune idée de qui j'avais eu au bout du fil ni même si cette personne allait intervenir mais tous les étudiants connaissaient l'endroit ou j'me trouvais.
Franchement, j'adore faire la fête ! Ouais je sais c'est une surprise pour personne mais il y a quand même des limites ! Oui c'est bien moi, Colton Andreas Bradford qui balance une connerie pareille... Et pourtant je suis sérieux, il y a des moments ou j'ai simplement envie de me reposer. Vous savez le genre de soirée que l'on préfère passer dans sa chambre à mater des émissions débiles plutôt qu'allez faire le guignol dehors. Hé bien c'est justement le genre de soirée que je viens de passer et la nuit s'annonce ou plutôt s'annonçait aussi bonne. Oui annonçait puisque ce putain de téléphone commence à sonner alors que j'ai enfin réussi à rejoindre les bras de Morphée... N'ayant pas la force d'ouvrir les yeux, je fouille à l'aveugle sur la table de nuit et comme je pouvais m'y attendre, fait tomber sur le sol un verre qui se trouve là. Pendant un instant je pense même abandonner mes recherches, jusqu'à finalement mettre la main sur le portable que je glisse à mon oreille.
« Ouais... »
Pas le temps de dire autre chose, que la personne qui est au bout du fil me balance qu'elle est en train de faire une overdose. Mais c'est quoi ce bordel ? Une overdose à la rave ? E puis c'est qui cette fille ? Voilà une série de questions mais aucune réponse puisque la personne à déjà raccrochée. Je retire alors l'appareil de mon oreille, passe une main sur mon visage dans l'espoir de me réveiller et reporte mon attention sur le téléphone pour découvrir le nom de la personne.
« Qu'est-ce qu'elle a foutu encore... »
Dans un soupir, je parviens tant bien que mal à quitter mon lit et enfiler mes affaires qui traînent un peu plus loin sur le dossier d'une chaise. J’enchaîne ensuite avec mes chaussures (et lutte pour ne pas perdre l'équilibre en enfilant la deuxième), avant de foncer jusqu'à l'entrée et attraper les clés de ma voiture qui se trouvent sur le meuble juste à côté de la porte. Mon dieu qu'est-ce qui faut pas faire pour une amie... Enfin amie, c'est un bien grand mot puisque je suis surtout le dealer de cette gonzesse. Et un dealer doit toujours surveiller ses clients c'est bien connu... Une belle connerie ouais ! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir répondre aux médecins si je dois conduire cette fille à l'hosto ? Bonjour je suis son dealer mais ce soir j'étais absent alors je sais pas ce qu'elle a dans le pif ? Non c'est pas très sérieux comme explication et avec ma chance ça va encore m'attirer des emmerdes. Et pourtant je balance cette idée dans un coin de ma tête et rejoins le couloir et ma voiture qui se trouve à l'extérieur. C'est d'ailleurs là-bas que je finis de boutonner ma chemise avant de grimper dans le véhicule et prendre la direction de l'entrepôt où doit se dérouler la rave.
Allez trouver un dealer qui est capable de faire ça pour une de ses clients ! Oui allez-y, trouvez-moi un type qui serait prêt à faire ça... Oui, il n'y en a pas parce qu'ils ne sont pas cinglés ! Contrairement à moi qui me rapproche de plus en plus de cet entrepôt. En parlant d'entrepôt, je suis en train de m'en rapprocher et à en juger par le bruit, je suis au bon endroit. Sans perdre plus de temps, je quitte ma voiture et avance jusqu'à l'entrée sans même prendre le temps de regarder les personnes qui se trouvent à l'extérieur. Et maintenant ? Comment je vais faire pour retrouver Silvia ? Utiliser mon téléphone ? Avec ce bruit je risque d'avoir du mal... Debout devant l'entrée de l'entrepôt, je me retrouve une nouvelle fois à perdre du temps, balayant la salle du regard dans l'espoir de retrouver la personne que je suis venu chercher. Et puis sans savoir pourquoi, mon intuition me pousse à rejoindre les toilettes ou plutôt le baisodrome, parce que oui dans ce genre de soirée, les toilettes servent à tout sauf à leur utilité première...
Lorsque j'arrive enfin sur les lieux, c'est-à-dire après avoir bousculé pas mal de personnes pour me frayer un chemin jusqu'aux toilettes. Je découvre deux personnes en train de s'envoyer en l'air et un peu plus loin d'autres personnes qui sont dans un sale état et c'est seulement quelques secondes plus tard que je remarque Silvia allongée sur le sol non loin d'une autre femme qui est en train de se faire un rail. Ah j'aime faire la fête oui mais quand je vois ça... Enfin je ne suis pas ici pour juger les participants mais surtout pour secourir la brunette qui est au sol. Rapidement, j'enjambe et évite les personnes qui sont présentes pour m'accroupir à côté de la jeune femme.
« Silvia, tu m'entends ? »
Par réflexe je vérifie le pouls et remonte une main jusqu'à sa joue avant de regarder autour de moi dans l'espoir de trouver de l'aide. Ouais je sais vu l'état des types qui se trouvent dans la pièce c'est peine perdue mais bon.
Je n'ai jamais été une adepte des drogues lourdes. A vrai dire la plupart du temps je me contente d'un bon petit joint pour me faire planer et éventuellement d'un rail avec Liam ou Konrad mais jamais au grand jamais je ne m'étais amusée à faire autant de mélanges, surtout avec des drogues dont j'ignorais jusqu'à l'existence des deux petites pilules qu'on m'avait fait prendre en supplément. Vous savez ce que c'est, l'ambiance, les lumières, la musique... et puis surtout l'alcool qui coule à flot. On a tendance à en oublier les réalités et à prendre ça pour un jeu. Et bien je peux vous dire que pour ma part et à cet instant précis, je me sentais horriblement mal. J'avais la sensation que ma tête allait exploser. Des bruits de fond me parvenant aux oreilles j'essayais de me détendre et de me calmer mais il n'y avait rien à faire. Malheureusement le jour ou les drogués s'éviteront des problèmes avec la méditation quelque chose me dit qu'il y aura moins d'accidents mais ça j'pense pas que ça arrivera un jour entre nous. Il se passa plusieurs minutes, heures, depuis mon coup de fil anonyme, je n'en sais rien j’admets que ma perception du monde s'était mise au ralentit et j'avais un mal fou à garder les yeux ouvert. J'avais chaud, plus ça allait et plus une question me venait à l'esprit. Et si par le plus grand des malheurs je m'étais fais avoir comme une bleu ? Je ne suis pas idiote je sais encore reconnaitre les signes d'une overdose et là.. ça met bien trop de temps à se développer. Dans ce genre de moment on a que quelques minutes à peine pour sauver la personne. Attendez que je vous retrouve petits connards. Bref peu importe, je ne suis de toute évidence pas en mesure de proférer des menaces à l'encontre de quiconque. C'est d'ailleurs à cet instant précis qu'une voix m'appelle, je l'entend mais je ne la reconnais pas c'est trop lointain. En sentant finalement la main se poser sur ma joue, la fraicheur me fais ouvrir légèrement les yeux alors que je le reconnais. Colt ? mon dieu c'est lui que j'ai appelé ? j'ai l'air fine tient. Je préfère encore insisté sur l’éventuelle overdose plutôt que du LSD, mais il deal je vois pas trop comment il pourrait confondre les signes. Confuse, je met un certain temps à réagir. Colt ?, d'une voix légère, j'essaye de me redresser mais c'est sans succès, j'ai déjà le sentiment d'être dans les vapes, je me sens lourde comme un caillou qu'on aurait jeté à la mer. J'suis désolée... je ne savais pas que c'était toi que j'avais appelé.. ça va pas.. je sais pas trop ce qu'ils... m'ont filée haheum, menteuse. Mais je m'en voulais assez comme ça pour avoir été conne au point de me laissé berner et avec l'alcool j'avais juste envie de partir loin. J'veux sortir de là.. j'avais besoin d'air frais.
Non mais j'y crois pas, parce que je suis dealer c'est moi qu'on doit prévenir quand on fait n'importe quoi avec la drogue ? Cette fille n'a pas des personnes plus proches que moi à contacter en cas de problèmes ? Sincèrement j'espère que si, parce que compter sur un dealer pour vous porter secours... Enfin tout dépend du dealer, la preuve j'ai fini par bouger mon cul pour venir jusqu'ici et assister à ce bien triste spectacle. C'est justement pour ça que je me concentre généralement sur l'herbe et pas sur les drogues plus lourdes qui peuvent transformer une personne en légume. Parce que ouais il n'y a pas d'autres mots, quand je regarde les personnes qui se trouvent dans cette pièce, je suis sûr qu'aucuns ne seraient capables de me donner son prénom... Et le pire, c'est que la palme revient à Silvia qui est inconsciente au milieu des autres fêtards. Allez mon grand, tu peux encore faire demi-tour et laisser cette fille dans la merde. Mais non ! Con comme je suis, j'avance jusqu'à son corps et me baisse pour jouer les secouristes... J'utilise alors son prénom dans l'espoir de la faire revenir à elle et c'est visiblement la bonne méthode puisqu'elle ouvre les yeux et me parle. Ouais c'est bien Colt, celui que tu fais chier à trois heures du matin ! Franchement je vous jure...
« Si en plus tu as besoin d'un guide quand tu fais tes courses maintenant... »
Je lâche un soupir et regarde rapidement autour de nous, avant de reporter mon attention sur la brunette qui semble retrouver ses esprits.
« Tu as de la chance, ça n'a pas l'air trop graves... Allez accroche-toi, on va faire un tour. »
Mon bras gauche va alors se placer dans le dos de la jeune femme, alors que le droit glisse sous ses cuisses de façon à pouvoir la soulever plus facilement. Colton Bradford, le dealer qui vient sauver une demoiselle en détresse, merde ça pourrait faire la une des journaux ce genre de truc ! Enfin ce n’est pas le moment de penser à n’importe quoi mais, plutôt celui de se concentrer pour quitter cet endroit sans se faire vomir dessus.
« Je sais pas ce que tu as pris, mais j’espère que sur le coup c’était bien sympa parce que maintenant… »
L’étudiante dans les bras, je quitte les toilettes et lutte pour me faire un passage dans l’entrepôt où les personnes présentes continuent de faire la fête sans même penser que dans un coin de la salle des étudiants sont en train de se mettre sévèrement à l’envers. Mais bon c’est quand même pas un dealer qui va faire la morale à ces types ! C’est bon j’ai fais ma bonne action de la semaine alors eux ils peuvent allez se faire foutre.
C’est donc après une sorte de mission commando ou j’ai dû user voir même abuser des coudes pour me faire un passage que je sors de l’entrepôt en compagnie de la jeune femme. Je cherche alors un coin tranquille pour lui permettre de retrouver ses esprits et c’est finalement le capot de ma voiture qui va lui servir de fauteuil.
« Et ne crois pas que je vais faire ça tous les jours. » Un autre soupir quitte mes lèvres tandis que je lance un regard en direction du bâtiment.
« Ça va ? » Ouais, cette fois ma voix est un peu plus douce, après tout elle vient de passer un mauvais moment, ce n’est pas non plus une bonne chose de lui hurler dessus et de la faire paniquer alors qu’elle semble hors de danger.
J'avoue que j'avais l'air bien con pour le coup. Comment j'avais pu omettre le détails de la possibilité que Colt eut été mon dernier contact ? Quoique dans un sens sous la panique on ne fait pas spécialement attention et on va vers les priorités. Pourtant il y avait bien une chose qui me surprenait : il était venu. Il aurait très bien pu resté coucher mais non, mon propre dealer avait répondu à mon appel à l'aide, c'était bien une première dans ce milieu. En temps normal j'aurais pu appeler Davina ou encore Chase, mais l'un comme l'autre avaient leurs problèmes à gérer et surtout la leçon de morale aurait été violente. On m'avait toujours interdit de prendre des trucs que je ne connaissais pas et davantage avec des gens que je ne connaissais pas. J'admets que j'avais tendance à n'en faire cas ma tête mais que voulez vous, ça faisait aussi partit de mon charme, de ma petite tristesse concernant ma famille que je cachais terriblement bien, sans compter mes pertes de mémoires sélectives depuis la bombe. J'étais Silvia la fêtarde, la fille souriante, pas Silvia la fille qui a elle aussi quelques petits soucis. Plusieurs vertiges, difficulté terrible à parler, j'essayais cependant de me concentrer sur la voix de Colt, celui-ci semblant légèrement agacé. J'peux comprendre, après tout ce n'est pas comme si il était trois heures du matin et qu'on était pas spécialement de putain de supers bons potes quoi. Soupirant quelque peu je baisse les yeux penaude et ronchon. Ca va... t'en as jamais fais toi des conneries ?, quoi ? ce n'est pas parce que j'avais l'impression que tout mon corps était un vrai boulet et que j'avais super mal au coeur que mon caractère de cochon allait s'estomper comme ça. Bien que.. pour dire vrai, je lui étais extrêmement reconnaissante sur ce coup là, je ne sais pas trop ou j'aurais fini et encore moins avec qui s'il ne s'était pas pointé. N'ayant pas décroché mon regard de lui je l'observe jeter un bref coup d'oeil autour de lui avant de conclure que ça ne semblait pas trop grave. M'accrocher ? ou ça ? un temps de flottement, mon cerveau semble enfin comprendre de quoi il parlait alors que je sens ses bras me soulever. Oh bordel... ça tourne. Fermant les yeux dans un soupire plaintif, je laisse ma tête se reposer contre son torse avant qu'il ne commence à se battre avec la foule pour se frayer un chemin. Levant légèrement les yeux vers lui, je secoue brièvement la tête. Nan, c'était pas sympa.. ça m'a juste.. paralysée finalement silencieuse jusqu'à l'extérieur, je sens l'air frais venir frôler mon visage et un petit frisson me parcoure. Peu importe ça fait tellement du bien que choper la crève ne me fait pas peur. Engourdie, je le sens me déposer sur un truc métallique et alors que je baisse les yeux je découvre le capot de sa voiture. Engourdie, je me sens perdre l'équilibre tandis que je me rattrape aux épaules de Colt sur qui je pose un regard désolé. Je... désolée.. sincèrement.. je me sentais bête face à cette situation, baissant à nouveau doucement les yeux, sa question m'arriva aux oreilles. Sa voix semblait plus.. douce, moins Hulkienne.. moins pitbull quoi. Je crois oui.. je sais pas trop.. merci en tout cas je ne sais pas ce que j'aurais fais si tu n'étais pas venu.. dans ma tête les pires scénarios possible tournoyaient, ça faisait flipper.
Si j'ai jamais fait de connerie ? Non mais elle est sérieuse quand elle me balance ça ? Va-y continue et tu vas rester ici avec tes amis qui ne savent même plus faire la différence entre un joint et une bougie ! Bordel si tu n'étais pas dans cet état et si je n'avais pas fait autant de chemin pour te rejoindre, je peux te dire que tu aurais fini la soirée dans les bras d'un autre junkie... Allez zen Colt, reste calme, ne répond pas à cette remarque et porte cette petite peste jusqu'à l'extérieur de l'entrepôt. Ouais je pense en être capable, après tout ce n'est pas la mer à boire, juste ne pas l'écouter pendant quelques minutes. Dans le fond ça risque même d'être facile puisqu'avec la musique les chances d'entendre sa petite voix sont minimes. Et la musique d'ailleurs... Non c'est mieux que je ne fasse aucune remarque sur cette musique qui est juste bonne à donner des maux de tête. Moi un vieux con !? Pas du tout, disons juste que j'ai du mal à comprendre comment les gens peuvent écouter ce genre de truc même défoncer ! Je préfère planer sur un bon vieux Led Zep ! Enfin ça c'est une autre histoire.
« Estime toi heureuse, tu aurais pu avoir bien pire que cette paralysie. »
Me voilà en train de lui faire la morale non mais je suis sérieux là ? C'est elle qui prend des conneries et c'est moi qui fait n'importe quoi, vraiment c'est le monde à l'envers. Heureusement, nous arrivons bien vite à ma voiture où je peux enfin déposer la brunette et permettre à ma tête de ne pas exploser à cause du bruit.
« La prochaine fois évite de prendre n'importe quoi et tu n'auras pas besoin d'être désolée. »
Je secoue rapidement la tête de gauche à droite et pose mes mains sur la taille de mon interlocutrice pour aider celle-ci à garder l'équilibre. C'est ce moment qu'elle choisit pour me remercier et par la même occasion me faire sourire. Ouais sans moi je me demande bien ce qu'elle aurait pu faire... Enfin j'ai une petite idée mais bon.
« Tu aurais sûrement fini à poil sur la banquette arrière d’une de ses voitures. » D’un mouvement de tête j’indique quelques voitures qui se trouvent un peu plus loin, avant de reposer mon regard sur la brunette qui va déjà un peu mieux.
« Bon, si tu vas pouvoir rentrer alors, un peu de marche ça va te faire du bien et peut-être même réfléchir aux conneries que tu viens de faire. »
Et sans laisser le temps à l’étudiante de réagir, je soulève celle-ci et la dépose sur le sol juste à côté de la voiture. Je prends alors quelques secondes pour l’observer avant de contourner le véhicule pour grimper côté conducteur et mettre le contact. Non mais franchement, elle pense qu’en plus je vais la raccompagner chez elle ? Pas question ! Si elle fait des conneries elle doit assumer ! Et puis c’est tellement jouissif de voir sa tête alors que je démarre le véhicule en lui faisant croire que je vais vraiment partir. Bien sûr que oui je plaisante, je suis peut-être con mais il y a des limites. Mais je pousse tout de même le jeu à son maximum avant de me pencher côté passager pour ouvrir la portière.
« Ça c’est pour m’avoir réveillé en pleine nuit… Allez grimpe tu vas prendre froid. »
D’ailleurs si ça arrive j’espère qu’elle ne viendra pas dire que c’est de ma faute. Ouais c’est gros hein ? Et pourtant je suis sûr que c’est bien son genre, après tout elle adore me taquiner et ça serait un bon moyen de le faire, même si cette fois je pourrais lui parler de ce mini sauvetage et mettre rapidement fin à la discussion.
« Je suppose que si tu rentres chez toi dans cet état tu vas te faire allumer ? » Lançai-je à la jeune femme lorsqu’elle prend enfin place à mes côtés.
Bon ok, il venait me filer un coup de main et je n'avais rien trouvé de mieux à lui répliquer qu'une petite pic. Je ne pouvais pas m'en empêcher, j'crois que même défoncer on ne m'empêcherait jamais de provoquer les gens. C'était ma marque de fabrication, une marque qui cachait pourtant pas mal de choses mais dont peu était au courant. J'étais une emmerdeuse de première catégorie alors évidemment, même dans une position facheuse il fallait que j'empire un peu la situation. Néanmoins, il sembla ignorer légèrement mon 'attaque' alors qu'il me faisait sortir de l'entrepôt. J'avais la tête comme une pastèque et la musique ne m'aidait pas. Les néons et l'alcool rendait ma vision flou et particulièrement... difficile. Mes fesses posées sur le capot de la voiture du jeune homme, mon regard se porta sur lui quand il releva ma réponse. Ca n'avait jamais rien de drôle et à sa réponse, je lâchais un soupire avant de hausser les épaules. Tu peux me faire la morale si tu veux mais le but de cette soirée était de m'amuser pas de me retrouver dans la merde, haussant les épaules, j'avais finis par me passer une main dans les cheveux, l'air frais faisait du bien même si honnêtement j'avais largement connu meilleure soirée et meilleur dénouement. Quoique.. ça restait encore à voir.
J'avais été indépendante assez rapidement du au fait que je n'avais jamais souhaité reprendre la société de mon père et même si je ne me considérais pas comme une gamine et qui agissait sur des coups de tête... parfois je me lâchais un peu trop. Le scrutant ainsi silencieusement après m'être rattrapée à lui, je le sentais attraper ma taille pour me faire reprendre mon équilibre tandis que je penchais la tête. Je n'ai pas fais attention ok ? Si je n'avais pas été aussi pompette de base je... soupirant, je détournais les yeux quelques secondes avant de conclure d'un ton détaché. .. peu importe toute manière. Ne t'en fais pas si je refais des conneries je m'arrangerais pour que tu ne sois pas mon dernier contact dans mon répertoire. mes yeux revenant sur lui, je l'observais silencieusement. La plupart de mes amis avaient toujours mieux à faire, ils avaient leur merde et moi la plupart du temps je devais être toujours parfaite et sans soucis. Ben ouais, moi aussi je faisais des bêtises et moi aussi j'avais mes emmerdes. A poil à l'arrière d'une banquette ? Suivant son regard sur plusieurs voitures, une moue se forma sur mon visage avant que je ne me pince les lèvres. Hum oui c'est vrai, à la limite ta banquette arrière est certainement plus intéressante. amusée, je lui adressais un petit sourire en coin alors que ma main posée sur son épaule gauche glissait sur son torse jusqu'à ce qu'il ne me coupe dans mon élan en me disant que je semblais aller mieux et que j'allais ainsi pouvoir rentrer à pieds tout en me soulevant pour me reposer au sol. Dans un énorme moment de flottement, je papillonnais des yeux un instant, un brin... prise de court. Croisant ainsi les bras, je le scrute sans un mot partir à sa voiture avant de la démarrer et d'avancer. Il allait vraiment me laisser en plan ici ? Saleté quoi. Regardant autour de moi un instant, ce fut au même moment que je l'entendais freiner tout en ouvrant la portière et à ses paroles, je baissais les yeux dans un petit rire. Montant côté passager, je fermais la porte avant de me tourner vers lui. J'ai vraiment cru que t'allais me laisser en plan.. puis oui si j'avais pris froid tu aurais été obligé de venir t'occuper de moi pour te faire pardonner.. même si ça ne me dérangerais pas joueuse moi ? Non, jamais de la vie. Et puis mêlons ça avec l'alcool et le reste, ça donnait un cocktail diabolique. Amusée, je m'attache avant d'entendre sa question. Est-ce que je me la joue Silvia sage ou j'en profite ? Je pense que je vais me faire traiter sévère.. oh oui évidemment, certainement par Arrow ma Husky de deux ans d'ailleurs. Hormis elle j'étais seule dans mon appart.
Je pourrais lui faire la morale ouais, c'est peut-être même ce que je devrais faire ou ce que j'ai commençais à faire mais dans le fond ça servirait à quoi ? Silvia est comme moi, si on lui interdit un truc alors elle va tout faire pour le réaliser. Les leçons de moral sont inutiles avec ce genre de personne et puis, pour faire la morale à quelqu'un il faut déjà être capable de se la faire à soit même, chose que je suis incapable de faire puisque je prends cette putain de vie comme un jeu. Alors non, je ne vais pas perdre mon temps à balancer des grandes phrases que la petite ne prendra même pas le temps d'écouter. Je me demande même si celle-ci comprend ce qui est en train de se passer autour d'elle.
« J'ai vraiment une tronche d'enfant de choeur ? Si tu veux te foutre à l'envers ne te gêne pas et si tu veux me téléphoner parce que tu n'arrives pas à te contrôler tu peux le faire aussi. Mais ne t'étonne pas si en me réveillant à trois heures du matin tu vas te prendre des remarques dans la gueule. » Je marque alors une petite pause et observe un instant le terrain qui sert de parking pour l’événement, avant de revenir poser mon regard sur le visage de la brunette qui se trouve sur le capot de ma voiture.
« La question est : Est-ce que tes autres contacts seront prêts à bouger leur cul à trois heures du mat pour venir sauver le tien ? »
J’esquisse un léger sourire et donne ensuite mon avis sur comment aurait pu terminer cette soirée sans mon intervention. La petite brune en profite alors pour jouer la carte de la provocation et faire glisser l’une de ses mains jusqu’à mon torse. Non mais elle me fait quoi la ? Un rail de plus et elle serait prête à coucher ici sur le capot de ma bagnole… Non mais franchement les junkies je vous jure… Bon d’accord, puisqu’il faut être franc, je ne suis pas insensible aux caresses de l’étudiante et à un autre moment j’aurais sûrement craqué. Mais ici, en plein milieu du parking, non ce n’est pas possible, je ne suis pas assez défoncé pour ça, ou alors c’est justement parce que la brunette n’est pas vraiment dans son état normal que je suis incapable d’aller plus loin. Alors ouais, je fais ce que la plupart des hommes de ce pays ne seraient pas capables de faire, je repousse Silvia ! Et aide simplement celle-ci à quitter le capot du véhicule pour rejoindre la terre ferme.
« Demande moi de revenir jouer les super héros à ta prochaine soirée et peut-être que tu auras la chance de découvrir le confort de ma banquette arrière. »
Mais avant ça, il faut rentrer, parce que ouais même si la brunette va un peu mieux, pas question de la laisser retourner là-dedans et s'enfiler quelques rails de plus... Malheureusement pour elle, c'est à ce moment que je décide de jouer les gros cons et de lui faire croire qu'elle va devoir rentrer à pied. Et même si je ne suis pas un grand comédien, il semblerait que je me débrouille plutôt bien puisqu'à en juger par le regard de la jeune femme, celle-ci pense vraiment que je vais quitter l'entrepôt sans elle. Et c'est d'ailleurs ce que j'aurais pu faire si la belle n'était pas dans cet état. Enfin bon, bonne ou mauvaise chose, je décide de mettre rapidement fin à ma petite plaisanterie et d'ouvrir la portière pour inviter l'étudiante à grimper dans le véhicule. C'est d'ailleurs à ce moment qu'elle confirme que mon jeu d'acteur est plutôt bon puisqu'elle a vraiment cru à mon départ. Et comme toujours, elle ne s'arrête pas là et enchaîne avec une nouvelle remarque qui m'arrache cette fois un petit rire.
« Dans ce cas, je vais peut-être te faire attendre dehors quelques minutes de plus. »
Ben quoi !? Qui n'aurait pas envie de jouer les docteurs avec une fille comme Silvia ? C'est bon je suis un mec et que celui qui n'a jamais fantasmé sur cette jeune femme me balance la première pierre ! Ouais c'est bien ce que je pensais... Bande de pervers !
« Ok je vois… Bon, tu vas passer la nuit chez moi. Et ne compte pas sur moi pour t’aider à trouver une excuse si on te pose des questions sur ta fin de soirée. »
Après tout c’est une grande fille, je pense que personne ne la bombardera de questions mais, je préfère prévenir plutôt que me retrouver au centre des discussions qu’elle pourrait avoir avec ses amis.
« C’est Eugene qui t’a refilé cette merde ? »
Cette question concerne bien sûr la drogue que la petite à prise avant mon arrivée. Et j’avoue qu’en posant cette question je ne sais même pas si elle connait ce membre des Mathers. Mais refiler ce genre de connerie pourrait bien lui ressembler… Enfin bon dans le fond ce n’est pas vraiment important et je n’attends d’ailleurs pas la réponse de Silvia, préférant passer la première et quitter le pseudo parking et prendre la direction de mon appartement.
Morale, morale.. c'est un mot que j'connais bien, si si j'vous jure, le truc c'est que je sais très bien écouter les gens m'emmerder avec toute leur fausseté et leur intérêt qui est généralement plus personnel que pour réellement m'aider, seulement je n'applique jamais rien. Il suffisait de voir ma famille pour comprendre que faire la leçon était un truc gravé dans les gênes, cependant, je détestais ce mot car je savais très bien que cela signifiait que je faisais trop de conneries. Mais je m'en battais la cacahuète. La vie était dur et depuis la bombe, je me changeais les idées comme je pouvais.. je n'étais pas malheureuse, je n'avais perdu personne et même s'il m'arrivait de cauchemarder je n'étais pas suicidaire et ce, malgré mon coma. A ses paroles, je posais un air silencieux sur lui en l'écoutant. Ou du moins en le détaillant. Il était vraiment mignon je n'avais jamais vraiment fait gaffe.. enfin si mais pas à ce point. Vous savez, au réveil, pas forcément ravi d'être là et compagnie, ça lui donnait un petit côté encore plus bad boy. Qui ne pouvait pas fantasmer sur cette bouille hun ? Secouant la tête, je laissais mes pensées revenir doucement sur lui afin de le fixer. T'as pas une tronche d'enfant de choeur, heureusement, la robe ne t'irais pas au teint, j'avais bien entendu sa question au sujet de mes amis et je dois bien reconnaître que je sentis ma gorge se nouer très légèrement. C'était con à dire mais dans un sens j'étais contente que ce soit lui qui ai reçu mon appel. Même si on se chamaillaient et se provoquaient régulièrement, on faisaient malgré tout partit du même monde, bien que souvent je me disais qu'il devait me prendre pour une débutante. Soupirant, je semblais davantage renfrognée. C'est pour ça que je te remercie, pas la peine d'enfoncer le couteau dans la plaie un peu plus, je n'étais pas la fille à tourner ma langue dans ma bouche, je disais les choses comme elle me venait et ça plaisait ou non, mais ça après ce n'était plus mon problème même s'il m'arrivait de m'en mordre les doigts.
J'aimais bien sa présence, il avait une répartie qui me faisait sourire et autant dire que c'était rare. J'imagine que c'est ce qui faisait que je continuais à venir le voir afin de me renflouer en marijuana. Après tout, il y avait une dose impressionnante de dealers à Harvard alors il fallait savoir choisir les meilleurs, les plus intéressants, les plus.. sexy. Souriant doucement quand il répond qu'il ne reste plus qu'à le faire revenir à ma prochaine soirée afin de gouter à sa banquette, je lui adresse ne moue faussement choquée. Oh, je croyais que tu voulais que j'évite de te faire à nouveau chier à trois heures du matin ? Aurais-tu changé d'avis ? j'avais ainsi accompagné mes paroles de mon geste, mes doigts s'étant déposés sur son t-shirt innocemment, descendant lentement dans une délicate caresse qu'il avait rapidement stoppé, me frustrant au passage. Il me repoussait ? Bon d'accord, c'était aussi fait pour le pousser à bout mais quand même. Une fois dans la voiture j'écoutais ainsi sa réponse, un petit rire quittant à mon tour ma bouche. Tu ferais un docteur parfait, je n'ai pas de doute là dessus mais je ne supporte pas les coups de froid, lorsqu'il m'annonça que j'allais venir chez lui, je posais un regard surprit sur lui. T'es sur ? Je ne voudrais pas te déranger, t'en as déjà fais beaucoup.. étonnée.. je ne l'étais pas vraiment puisque je me doutais que suite à ma réponse, la sienne allait être comme je m'y attendais. Ne t'en fais pas, je trouverais des excuses toute seule comme une grande fille, dans un petit sourire en coin, j'observais devant moi tandis que sa question me parvenait aux oreilles. Plissant les yeux, je penchais la tête en reportant mon attention sur lui. Si si, on a eu le temps d'échanger nos numéros de téléphone, de se brosser les cheveux, tout ça en se racontant nos vie et en se donnant mutuellement nos numéros de carte de crédit, sourire à pleine dents je reprenais mon sérieux. Non.. honnêtement je n'en sais rien.. pourquoi ? concluais- je alors en déposant une main innocente sur sa cuisse. Quoi ? Je ne savais pas ou la mettre... pour l'instant.
Le vilain dealer qui donne des leçons de moral... Non rien à faire ça ne colle pas du tout et d'ailleurs je ne cherche pas plus longtemps à rester sur le sujet, préférant dériver vers un autre que je maîtrise beaucoup mieux, c'est-à-dire la provocation. Oui, j'adore provoquer les gens et même si la plupart du temps ça n'a rien de méchant, dans certains cas je cherche vraiment à blesser la personne qui se trouve en face de moi. Heureusement pour Silvia, elle ne fait pas partie de ses rares personnes que j'aime blesser, non elle fait partie de ses connaissances avec qui j'aime passer du temps sans me prendre la tête. Même si je dois bien avouer qu'avec cette fille c'est encore un peu plus différent, puisqu'en plus d'être une connaissance, c'est une cliente. Ouais je vous assure ça change pas mal de choses ! Ouais bon finalement pas tant que ça, sauf peut-être que je la vois simplement lorsqu'elle a besoin d'un service... Mais bon est-ce que je peux lui en vouloir pour ça ? Pas vraiment puisque tous les gens sont comme ça maintenant, certaines essaient juste de le cacher alors que d'autres assument. De mon côté, je préfère les gens qui assument, ça donne directement le ton et on évite souvent le blabla inutile. Contrairement aux hypocrites qui prennent le temps de s'informer pour finalement essayer de glisser une demande en douce... Mon dieu que c'est pitoyable...
« J'enfonce le couteau si je veux, je pense que tu n'es pas en position de force pour me demander d'arrêter. »
La main de la brunette sur mon corps, je laisse celle-ci s'amuser jusqu'à mon torse avant de la repousser et l'aider à descendre du véhicule.
« Tu sais aussi bien que moi que je suis le seul con à pouvoir comprendre ton envie de te foutre à l'envers. Par conséquent, je serais toujours celui que tu viendras faire chier à trois heures du mat. Alors que je change d'avis ou pas, qu'est-ce que ça change ? Dans tous les cas je me retrouverais à traverser la ville pour empêcher un junkie de s'amuser avec ton cul. »
Un mince soupir m'échappe et après une petite plaisanterie, j'invite la jeune femme à entrer dans le véhicule. Comme je pouvais m'en douter, celle-ci ne refuse pas la proposition, puisqu'elle se glisse rapidement sur le siège passager avant de répondre à ma remarque. De nouveau, je me retrouve à sourire avant de m'enfoncer un peu plus en lui proposant de passer la nuit à la maison. Bordel il y a encore une demi-heure j'étais tranquille en train de dormir et maintenant me voilà en train de jouer les chauffeurs... Soirée de merde... Bon, le point positif c'est que la personne qui va dormir à la maison est agréable à regarder. A entendre c'est autre chose par contre, puisque je risque d'avoir du mal à supporter ses petites remarques si elles sont trop nombreuses. Enfin ça c'est une autre histoire et puis il est maintenant trop tard pour faire marche arrière.
« C'est bon arrête ton blabla à la con... Si tu rentres tu vas te faire allumer, alors tu n'as pas vraiment le choix et puis me balancer que tu ne veux pas déranger alors que tu me téléphones en pleine nuit... » Lançai-je avant de rire.
Je profite ensuite d'un petit moment de calme pour m'informer sur le dealer de la soirée mais comme je pouvais m'y attendre, la brunette ne connait pas son nom. Par contre elle est capable de me balancer pas mal de conneries ! Pour ça aucun problème madame à ne l'imagination... Mon dieu cette nuit va être longue...
« C'est ça fait la maligne, la prochaine fois que je te trouve en train de rouler une pelle aux taupes je prends une photo. On verra qui pourra se marrer. »
Non mais sérieusement, elle en rate pas une cette fille, bientôt elle serait capable de me faire croire que je suis le fautif de cette histoire.
« Pour rien c'est pas important. »
Ouais inutile de discuter pendant une demi-heure d'une personne qu'elle ne connait pas. Au final les choses n'auront pas avancer. Alors je préfère me concentrer sur la route où la voiture est justement en train de s'engager. C'est d'ailleurs ce moment que choisit Silvia pour poser une main sur ma cuisse. Par réflexe je lance un regard à cet endroit avant de reporter mon attention sur la route.