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C’était quand même dingue de paniquer autant pour un piment qui ne passait pas, dingue de ne pas beugler comme un con comme il l’aurait fait, dingue de ne pas juste avoir couru à la salle de bain pour remplir une bassine d’eau et la lui balancer à la figure pour éteindre le feu sur sa langue. En temps normal, aux câlins et aux cuillerées de glace se serait substitué un fou rire. Mais pas cette fois, au contraire, le brunet se montra incroyablement compatissant avec elle, à la serrer dans ses bras pour s’assurer que ça allait bien. Franchement, lui-même ne se reconnaissait pas. Au moins, ça prouvait qu’il n’était pas juste le président Lowell premier sur les conneries en tout genre. Et ouaiiiis, en vrai il avait ce côté gros nounours qu’il ne sortait qu’à de rares occasions. Diamantika assura qu’elle ne pleura pas, mais zut de flûte de crotte de chien, il les voyait ses larmes, fallait pas le prendre pour un aveugle. Si ses yeux étaient un personnage de la bible, ils s’appelleraient Noé et sa femme sur leur arche en plein déluge. Ou peut-être pas Noé, laissez-moi consulter Wikipédia … Parmi toutes les espèces que ce paysan a emporté sur son arche, n’y avait-il pas un couple de vaches ? Et un babouin ? OH LA LA LA. La vache a copulé avec le babouin dans la soute, donnant naissance à un petit vachouin, premier d’une longue lignée de vachouin. En France, il y a eu l’ère des Capétiens, des Mérovingiens, préparez-vous now à l’ère des Kovachouins MOUAHAHAHA. Tremblez, trembleeeez. Enfin, pour le moment, c’est Dia qui tremblait dans ses bras, ce moment fut long et court à la fois, c’est que Bleeker aurait pu rester encore long temps comme ça. Mais bien vite, il fut basculé sur le côté par Diamantika qui désirait lui faire subir le même châtiment. « NON ! » lâcha-t-il fermement en se débattant, en tournant la tête sur le côté pour éviter tout contact avec ce piment … Mais quand elle le cracha, il ne se laissa pas prier et dévora à son tour ses lèvres. Sa bouffée d’oxygène. Il se shootait à l’air qu’elle expirait, à son souffle saccadé, à son haleine qu’elle perdait. Ses cheveux, sulfureux, s’introduisaient dans ses pectoraux tel un millier d’infimes aiguilles, à la fois avec la douceur et la frustration d’un baiser au coin des lèvres ; beaucoup mais pas assez à la fois. Sans parler de son corps qui ondulait, se cambrait, si proche du sien, de son corps qui réclamait le sien, qui ne voulait faire qu’un, qui ne réclamait qu’à l’aimer le temps d’une nuit. A défaut de Cody de pouvoir lui promettre la vie. Impuissant, il étira son cou, enfonçant sa tête dans l’oreiller tout mou – et c’est bien le seul – tandis qu’elle avait fait de son torse un plateau repas. L’alternance du chaud et du froid, du feu et de la glace, de la chaleur et de la frustration, ce cocktail molotov de sensation le saisissait à une vitesse fulgurante. Dans sa tête, montait montait montait. Et son corps, lui, ne demandait qu’à rattraper son retard. « Laisse-moi t’aime… » Lapsus révélateur. Cody se mordilla la lèvre, avala sa salive, si durement que sa pomme d’Adam marqua un ralenti semblable à un Cartoon. « …Te faire l’amour. Laisse-moi te faire l’amour. Une bonne fois pour toute. » Qu’ils se libèrent enfin. Qu’ils se délivrent de ce désir qui atteignait l’apothéose une bonne fois pour toute.
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