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Wooow, soit Cody se faisait des films à la chaine (et dans ce cas ce ne serait plus des films ce serait carrément la saga Star Wars avec le dernier volet en cours de tournage en prime), soit Dia était en train d’essayer de le convaincre de sortir avec elle. Elle a vraiment fumééééé, non mais Cody et Diamantika ensemble ? On aurait jamais vu un couple plus weird qu’eux. Direct, au bal de promo, ils décrocheraient le titre du couple le plus bizarre et ce, trois années de suite. Encore faudrait-il qu’ils puissent se supporter trois ans, s’pas gagner. Déjà, en une nuit, ils arrivaient à s’engueuler toutes les cinq minutes pour trois fois rien. Il préféra ne pas répondre, surtout qu’elle venait de paraphraser ce qu’il lui avait dit un jour, à savoir qu’elle était le genre de nana qu’on prenait entièrement ou pas du tout. Il trouvait ça beau, de dire ça, mais aujourd’hui, quand ça le concernait lui et pas son abruti d’ex, il s’interrogeait si oui ou non il n’aurait pas mieux fait de fermer sa belle petite bouche pulpeuse. « Mais j’ai compppppris, me gueule pas dessus, t’es amoureuse t’es A-M-O-U-R-E-U-S-E ! C’est jamais que dix points au Scrabble, à part si t’as la chance de tomber sur une case ’mot compte triple’. Dans ce cas, tu gagnes trente. Sauf que sur le chemin de la vie, il n’y a pas de cases bonus. » Cody Bleeker – 2014. Shakespeare, à côté, il avait écrit Les Sardines de Patrick Sébastien quoi. Sur ce, il eut la manie enfantine de remuer la tête dans le vide pour y extirper les mains moites de Dia. Grrrr, fallait qu’elle arrête de lui tripoter les joues comme çaaa, qu’elle tripote autre chose si elle veut, surtout que autre chose va un peu mieux maintenant. Mais bon, c’est pas le lieu ni le moment. Il la fixa dans les yeux, bombant fièrement le torse style ’je suis le roi de la jungle ahouhouhou’ quand elle tira sur les pans de sa veste au moment où elle le menaça de s’installer chez lui. « Si tu fais ça, tu n’auras pas affaire à Joan, mais à ma maman. Et crois-moi, t’as pas envie de l’avoir sur le dos. Quand je sortais avec Joan, elle a dressé Kiki – son caniche – pour qu’il aboie chaque fois qu’elle m’approchait sous ses yeux. Elle est capable de tout, même du pire. Donc essaye pas de t’incruster chez nous. » C’était un conseil d’ami. Ou d’amant. Ou d’amour. Non noooon d’ami. Hein, ils sont amis ? N’est-ce pas ? Cody s’apprêtait à partir, il sortit même les clefs du carrosse de sa veste quoi, paré pour quitter le hall, quand Kovache décida de le retenir encore quelque seconde. Alors euuuuh … WOW. Il resta scotché, avait littéralement la mâchoire décrochée, genre qu’est-ce qu’elle me faaaaaaiiiit. Dia suppmiait (non y a pas de fauuuute) presque Cody de se mettre en couple avec elle. C’était une première pour Cody, lui qui avait tendance à demander aux nanas de sortir avec lui (et les ¾ prenaient la fuite because Bleeker n’est pas tout à fait le prototype du prince charmant). Mais là, il sentait le cri du désespoir, la fusée de détresse, la femme à la mer qui levait les bras pour qu’on lui lance la bouée de sauvetage, la Rose Dawson qui, malgré ses articulations glacées, tentait impunément d’émettre un son, de lever un petit doigt pour que la vedette des garde-côtes vienne jusqu’à elle. « J’ai … Euh … Pas l’intention de m’épiler le torse. Jamais. Never. Ni le dos, ni les fesses, ni rien. Jackie a déjà essayé, ça s’est soldé par un échec et je te jure que j’ai saigné du téton. Je ne pensais pas que c’était possible. D’ailleurs, t’as pas dû faire gaffe, mais j’ai une petite excroissance sur le mamelon, c’est un troisième téton. Il m’arrive de porter le même caleçon deux jours de suite, une fois à l’endroit et une fois à l’envers, pour faire des économies de lessive. Je parle en dormant, paraît que j’ai quitté Joan au moins trois fois dans mon sommeil. J’ai appris à ma fille à dessiner les zboubs, du coup, il y en a sur les murs un peu partout dans ma maison. Je mange mes frites avec du Nutella, je bois de la bière au petit dej’ et j’arrêterais jamais de mater le cul des nanas plus belles que toi. Ça m’embête de coucher avec une fille qui a autant de seins que moi. Mon ex, elle avait des obus. Alors tu vois, me retrouver avec tes balles de revolver me frustre un peu, m’enfin, je crois que je n’ai pas le choix. Et j’arrêterai jamais de te critiquer, une Kovache tu es, une Kovache tu resteras. J’arrêterai jamais de te faire chier. Voilà. Avoue que tu pourrais rêver mieux comme mec. » lâcha-t-il d’une traite, avec une nonchalance déconcertante, en guise de réponse. Ça ne signifiait rien, il ne disait pas oui, il ne disait pas non, il faisait juste comprendre qu’il ne changerait pas. Il avait signé le traité des boulets à la vie, à la mort.
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