I CAN'T SLEEP AT NIGHT, GET IT OFF OF MY MIND ❋ CECE

Leo adorait regarder les gens en sortant des cours, il lui suffisait d'un coup d'oeil pour savoir lesquels allaient passer leur soirée devant la télévision à enchaîner les épisodes de Big Bang Theory parce qu'ils se sentent désormais si proches des protagonistes et ceux qui allaient pleurer leurs mamans et passer une bonne partie de la nuit à se lamenter sur leur triste sort et leur avenir gâché. Bah oui, les premiers examens arrivaient, c'était le moment de vérité, le grand nettoyage. Halberstam jouait donc les reporters, visualisait les élèves qui passaient à côté de lui. Alors qu'il espionnait clairement chaque personne qui passait à côté de lui, le brunet aperçut quelqu'un qui retint son regard. Un sourire espiègle éclaira son visage, tandis qu'il se dirigeait tranquillement vers la jeune femme. Il n'avait pas eu l'occasion de recroiser Cerceï depuis leur partie de jambes en l'air de la dernière fois et le Mather comptait bien prouver à la brune à quel point rien n'avait changé entre eux et qu'il n'allait pas l'ignorer du moment où ils avaient couché ensemble, c'était un peu le deal qu'ils avaient passé la dernière quand Cece avait voulu tester le niveau de connerie de Leo. Mais même s'il était persuadé qu'elle l'avait vu – comment ne pas le voir en même, tellement bg ce mec – il la vit continuer son chemin, s'éloignant peu à peu de la foule, rasant les murs pour passer dans un couloir secondaire, le genre où on passe une seule fois dans sa scolarité. Il ne savait pas s'il devait prendre ça comme une invitation à la suivre ou si elle le fuyait mais il la suivit quand même. C'était pas comme si c'était la première fois qu'il n'en faisait qu'à sa tête de toute manière. Une fois dans le couloir, il ne croise qu'une poignée d'étudiants, et Cece ne s'était toujours pas arrêtée. Et après c'était lui le connard qui assume pas ? « CECEEEEEEE JE T'AI VUUUUUUUE REVIENS LAAAAA ! » cria-t-il en chantonnant à travers le couloir, accélérant le pas pour la rattraper.

Je fais semblant... Je suis devenue une assez bonne comédienne avec le temps, en l'espace de si peu de temps. Je dois faire plus d'effort, je dois arrêter d'inquiéter mes amis proches, je dois arrêter de jouer les victimes. J'en suis peut-être une mais je ne laisserai pas ce connard me prendre le peu de vie qui me reste. Mais j'ai beau avoir une volonté de fer, tout s'envole au moindre froissement. Hier encore, je devais rejoindre Naomi au cinéma pour se changer les idées, et au final je suis restée stoïque devant la porte de ma chambre, incapable d'avancer un pas devant l'autre. Terrorisée à l'idée de me retrouver dans un lieu clos, dans le noir avec des gens autour de nous. J'ai peur, trop peur pour continuer. J'ai prétexter un devoir surprise à faire et je me suis dérobée, une nouvelle fois. Je ferme les yeux et je tente de me rassurer. Je suis dans une salle bondée d'étudiant, à écrire les paroles d'un prof. Je n'écoute qu'à moitié, trop obsédée par les gens autour de moi. J'ai l'impression que tout le monde me fixe, ce n'est pas ça... Ils savent tous... J'attends la fin avec impatience, je me faufile à travers la foule pour rentrer dans ma chambre, tête baissée, j'évite soigneusement de croiser le regard de quelqu'un sauf un... MERDE LEO ! Je n'ai pas envie de le voir, alors je passe sans faire attention de sa présence, et je tourne rapidement, je pourrais y être rapidement dans ma chambre et laisser le reste m'emporter. Mais rien à faire... Je l'entends. « p*tain de merde... » Marmonnais-je pour moi même. ça faisait vraiment chier. Soufflant fortement je m'arrête de marcher lorsque je le vois. Lui aussi va être désolé, mielleux et navré pour moi. Je déteste cela. « Halberstam ! N'as-tu rien d'autre à faire que suivre une pauvre fille ? » Je me mordille la lèvre évitant soigneusement de le regarder. Je suis pas présentable, comme éteinte, je ne ressemble à rien sauf une coquille vide. « Quel bon vent t'amène par ici ? »

Le jeune homme resta sur les fesses, face à autant de froideur. Non enfin, il était habitué, leurs relations n'étaient pas tant amicales que ça, mais après la chaleur, soooooo caliente la dernière fois, le Mather avait osé croire que la glace fondait un peu, enfin suffisamment pour qu'il ne soit pas totalement exaspéré à chaque fois qu'il la voyait dans le coin. Puis il aimait pas, ils étaient dans un couloir totalement vide, on allait les surprendre, ou alors Cece allait lui reprocher de justement ne pas assumer d'être vu avec elle, ou ALOOOORS, il ne savait pas trop, mais ça ne lui plaisait pas du tout tout ça. Elle aurait pu montrer un semblant d'enthousiasme, il était quand même être son meilleur coup ever auto-proclamé. La Lowell se décida finalement à s'arrêter, laissant le loisir à Leo de l'enquiquiner un moment. Au fond il n'arrivait même plus à être méchant avec elle depuis qu'ils avaient couché ensemble. Puis comme elle devait craquer à fond pour lui de toute façon, elle n'avait pas d'autre choix que s'arrêter et fondre en l'entendant crier son nom comme ça. Attendez, c'est ultra romantique. Beurk beurk. Vomis partout. Suite à la question de la brune, le jeune homme lui sourit, tapotant doucement son épaule avec un petit air désolé. « Voyons je croyais que tu me connaissais mieux que ça, rien ne peut me faire plus plaisir que suivre en filature les jolies filles. » Admirez quand même le jolie à la place du pauvre. C'est qu'il ne se doutait de rien lui ! Le seul truc qui le chiffonnait c'est que Cece avait fait de bien meilleurs efforts pour se mettre en valeur, du moins de ce qu'il se rappelait, parce qu'après il l'avait déshabillée alors bon … « Je sais pas, mistral et tramontane. Blague à part, je sais pas trop, je devrais avoir une raison particulière pour venir te parler ? »

Je n’y arrive plus, c’est insupportable, vraiment je veux me cacher loin de ce monde, de mes angoisses de cette vie, et je ne voulais pas affronter cela. C’est assez douloureux d’affronter le regard et le jugement des gens, ils me prennent trop la tête je suis perdue quand soudain… soudain Leo me rejoint. Il ne manquait plus que lui, j’essaye de l’éviter mais c’est trop tard, ne comprend il pas que je n’ai pas envie de lui parler. C’est douloureux de le voir, il doit s’avoir, tout le monde le sait et je me sens terriblement sale. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un homme avec qui j’ai couché. Ils ne sont pas nombreux… Mais là c’est pire, ils ne le seront plus du tout. J’ai envie de hurler combien mon monde ne tourne pas rond que je déteste cela mais je ne peux pas. Alors je reste silencieuse et je cherche mes mots… Ils ne viennent pas… « Laisse tomber. » Soufflais-je entre les dents. Pourquoi ça me fait aussi mal de le croiser ? De le voir ? Parce que je sais que plus rien ne sera comme avant après ? Surement, je crois que quelque part je me sens trop mal, en filature les filles, pourquoi il dit cela ? Pourquoi Leo. Je me mords la lèvre, violemment, parce que je n'ai pas envie de ça, de le voir, de son jugement. « Ces derniers temps, les gens trouvent toujours un moyen de me parler. Comme si j'avais envie de ça. » Je relève la tête vers lui. Bizarre bizarre Leo est le premier depuis une éternité à ne pas me demander comment je vais. Est-il au courant ? Ou est-ce juste... sa façon d'être. Il est vrai que les hématomes sur mon visage ne se voient presque plus, ailleurs c'est une autre histoire. « Tu ne devrais pas être là avec moi... c'est une perte cruelle de temps, d'autres filles, jolies t'attendent je suis persuadée. » Je fais un sourire, je m'efforce d'en faire un et au final ça se termine par une grimace, c'est trop douloureux de faire plus que ça... J'aimerai passer, ou je sais pas... ne pas être là. »

Cerceï ou l'art de tout casser. Il était déçu, pas blessé, oh non, il en fallait pour le blesser, mais déçu ça il l'était vraiment. Qu'est-ce qu'il avait cru le pauvre garçon ? Que ça allait quelque chose d'avoir partagé un moment particulièrement intime avec la brune ? Et ben oui, un peu, il avait cru découvrir une nouvelle facette de Cece, ça changeait, c'était agréable, et voilà qu'elle détruisait tout en trois mots. Les gens, c'était une façon de lui signifier de sa mauvaise humeur était générale ou bien elle utilisait ça pour lui dire gentiment qu'elle ne voulait pas lui parler dans tous les cas. Il fixa encore un instant la Lowell, ne sachant sur quel pied danser. Il voulait se la jouer naturel, ne rien changer de ses petites habitudes, de toute façon ils s'étaient jurés haine éternelle, c'était pas comme c'était le moment de s'amadouer. « Dis-le tout de suite si ça te fait chier quand je te parle, on peut s'arranger pour plus parler, il me semble que t'avais pas mal apprécié. » Il sourit légèrement, en haussant un sourcil, défiant la jeune femme du regard avant de laisser tomber comme elle lui avait conseillé un peu plus tôt. Où était passé Cece la joueuse invétérée, celle qui l'avait provoqué au point de totalement lui faire perdre pied ? Puis il s'arrêta de jouer à son tour, la fixant, à moitié éteinte, quelque chose lui échappait, pourquoi elle ne se défendait pas ? Pourquoi elle ne lui ressortait pas son fameux discours sur Leo l'homme à salopes ? Il cherchait une pique, il l'attendait sa vanne, il la voulait, il voulait qu'elle l'attaque, il en voulait pas de cette demi-Cece, cette mauvaise copie. « Je m'en occuperai après. » Il chercha à croiser son regard, fronçant légèrement des sourcils. « Il s'est passé un truc entre le moment où on a couché ensemble et maintenant ? Il y a un truc que je pige pas. »

J'aurai aimé le croiser plus tôt avant que toute cette merde puisse me tomber sur le dos, au lieu de cela je dois juste supporter cette sensation d'être encore plus au fond. Les gens ne savent pas de quoi ils parlent. Entre ceux qui croient tout savoir et pense que subir là n'est qu'une balade et ceux qui ont pitié de moi, j'aimerai parfois être jugé autrement. Le jugement m'emmerde. Et j'ai pas envie de voir Leo, et en même temps j'ai envie de le voir. J'ai pas envie que son opinion sur moi change parce que je suis une pauvre victime maintenant. « Apprécié ? Apprécier quoi ? OH... ça ! Mais ça n'a rien avoir... » Il croit que je lui boude à cause de ce qui s'est passé entre nous. J'ai l'impression que ça s'est passé à des années lumières. Pourtant non... C'était durant une autre vie. « Tu rigoles ? » Je fronce les yeux à mon tour me demandant s'il se moque de moi ou au contraire ne sait pas du tout de quoi il se passe. Je noue mes doigts entre eux, nerveusement avant de me sentir étrangement mal. Il ne sait pas ou il fait semble de ne pas savoir. « Tu n'étais pas à la soirée au centre commercial, avec la coupure du courant ? » Je me pince les lèvres pour ne pas sombrer ou m'effondrer en repensant à cela, je ne veux pas qu'il le sache mais en même temps, tout le monde sait que je me suis faite violée. Il n'était pas là, il n'aurait rien fais, personne ne pouvait rien faire, j'ai eu beau hurler, personne n'est venu... Pourquoi ? « Leo je... » Je peux pas en dire plus là maintenant. Je sais pas, je me pose contre le mur, pour me soutenir et essayer de canaliser l'angoisse qui me prend doucement... glissant sur moi, assez bizarrement. Merde merde merde...

Un soupir de soulagement s'échappa de la poitrine du jeune homme. Il était fixé, la brune ne se la jouait pas diva par rapport à leur nuit ensemble. Pas de déception au lit, pas de boudinage de la fille jalouse de savoir qu'après ça il avait préféré inviter une cabot à un rencard, pas de boudinage tout court, non, ça n'avait rien à voir. Ok ok, Leo pouvait se détendre. Il lui sourit alors, prêt à repartir sur sa lancée quand le comportement de Cece le refroidit de suite. Certes il savait désormais qu'il n'y était pour rien dans l'étrange manière d'agir de la Lowell, il n'en restait pas moins qu'elle semblait toujours aussi perturbée, lâchant des infos au compte-gouttes, laissant Halberstam en pleine réflexion. Il sortit toutes ses connaissances en psychologie comportementale pour essayer de décrypter la jeune femme, mais au final, il préféra attendre de voir ce qu'elle avait à dire. Pas grand chose en fait. Elle lui demanda s'il savait ce qu'il s'était passé au centre commercial, il lui semblait avoir entendu quelques rumeurs selon lesquelles il y avait eu un sacré grabuge pendant la soirée organisée là-bas mais comme le Mather ne s'y était pas rendu, il n'avait pas fait attention à tout ça. « Non … enfin je sais que c'était le bordel mais ... » Il la vit s'appuyer contre le mur, et malgré le ressentiment qu'il s'appliquait à entretenir envers elle, il s'approcha inquiet, lui attrapant délicatement le poignet, lui intimant de relever le regard vers lui. « Bon sang Cece ! Dis-moi ce qu'il y a ! » Il se calma ensuite, sur le qui-vive en attendant une explication de la part de la brune. Elle s'appliquait à brouiller les pistes, à ne rien dire, Leo ne comprenait pas mais surtout ne voulait pas passer son chemin sans savoir qu'est-ce qu'il se passait.

P*tain de m*rde, il n'était pas au courant, il ne le savait pas et là il va vouloir comprendre. Je peux pas fermer ma grosse gueule et faire en sorte que tout aille bien ? Non, je foire absolument tout ce que je touche, j'ai envie de me cacher sous mon lit et ne plus jamais en sortir. ça fera plaisir à tellement de gens je suppose de me voir comme cela. J'ai envie de hurler ou de faire quelque chose. Si je commence à courir maintenant il va pas vouloir me rattraper même si je cours à la vitesse d'un escargot ? C'est la merde, vraiment. Je dois trouver une pirouette, un mensonge qui tienne la route, le truc capable de semer le doute pour toujours quoi. Mais je suis d'humeur créative en ce moment. Il m'attrape le poignet je me crispe à ce simple contact. Leo ne peut pas me faire de mal il l'aurait déjà fais, il n'est pas lui, il n'est pas ce connard. Je sais comment il est... Il est doux  il n'est pas une brut. Je peux le faire je peux surmonter tout ça, je sais gérer les choses. « Y'a eu une agression Leo... Pendant la coupure de courant, y'a eu une violente agression et... Tout le monde sait, personne n'a rien fais pour aider, mais toute l'université est au courant à cause de CS et... » Je me mordille la lèvre, il... Enfin Leo comment il fait pour ne pas savoir ? « Enfin sauf toi... » Je relève la tête essayant de croiser son regard, voilà il est assez intelligent pour comprendre et ça changera beaucoup de choses, comme toujours. Il aura cette immense pitié pour moi et bla bla bla. Ce cercle vicieux, m'emmerde.

Les mots de la jeune femme firent leur chemin dans l'esprit de Leo, peu à peu, les pièces du puzzle s'assemblaient, et peu à peu, le brunet eut du mal à regarder Cece droit dans les yeux. Il comprenait là où elle voulait en venir, il comprenait aussi son état, la façon dont elle l'avait évité, il comprenait aussi pourquoi elle tressaillit lorsqu'il s'empara de son poignet, poignet qu'il relâcha d'ailleurs. Il ne savait pas quoi faire, il ne savait pas comment il devait agir ni comment la Lowell s'attendait à ce que le jeune homme agisse. Il ne savait même pas quel rôle il devait tenir dans sa vie, ok il était le mec avec qui elle s'était envoyée en l'air il y a pas longtemps, ok elle lui avait fait cette confidence, qui visiblement n'en était pas une vu que tout le monde était au courant. Leo ne se sentait pas légitime, à part un coup d'un soir, le brunet n'était pas grand chose à l'échelle de la vie de Cerceï, le Mather voulait vraiment lui venir en aide, malgré leurs différences, malgré leurs prises de bec quasiment quotidiennes, elle ne méritait pas ça. Leo finit par lever le regard vers elle, cherchant dans ses yeux quelque chose qui lui donnerait toutes ces indications, mais il ne vit que le vide. Il soupira, sa main restant tout de même en contact avec celle de Cece. « Soyons clairs, je peux pas faire grand chose pour toi. » C'était vrai, il ne pouvait pas courir après le mec qui lui avait fait ça, parce qu'il ne savait pas qui c'était, qu'il en savait pas si elle le voulait, si elle savait elle-même qui lui avait fait ça. Et il n'était pas son mec merde ! Mais d'un côté, la voir dans cet état le mettait à mal. « Mais si tu veux que je fasse quelque chose je le ferai. » Pris de la même pulsion qui l'avait poussé à l'embrasser des semaines plus tôt, il passa ses bras autour de son cou, la serrant contre lui avant de la libérer, n'osant vraiment pas pour le coup la regarder dans les yeux.

Voilà, nous y sommes... Ce moment expliquant le reste, il comprend. Leo n'est pas con, il comprend très rapidement que je parle de moi, que je suis cette fille-là. Je ne précise pas tout, la sensation que j'ai vu, ni l'odeur infecte de ce mec, cette sensation de n'être moins qu'une moins que rien, de mes remords, de mes angoisses. Cette peur que tout recommence et le regard des gens. Leurs jugements sur ma personne comme s'ils connaissaient tout de moi, alors que non. Ils ne savent pas ce que j'ai vécu, ce que je ressens. Leo sait maintenant, et bizarrement alors qu'il n'est vraiment rien pour moi, je me sens mal face à lui. Il retire sa main et ne me regarde pas, je sens le sol s'ouvrir sous mes jambes, mais je ne fais rien. Je n'arriverai pas à faire mieux. C'est violent mais en même temps je répète dans mon cerveau, qu'il ne te doit rien, il est juste un camarade de classe, je suis juste... une fille de passage dans sa vie et ça me va, ça me convient. Il n'a pas à avoir un autre rôle, je le sais... Pourtant, la déception est là et je m'en veux de la ressentir. Je passe une main dans mes cheveux. A sa dernière phrase, je relève la tête vers lui. C'est gentil de sa part, je croyais pas qu'il allait dire quelque chose du genre. Il le pense vraiment ou bien ? Je le fixe longuement cherchant une réponse, elle ne vient pas. Son geste me désarçonne, parce que je ne m'y attendais pas trop. C'est bizarre mais en même temps j'ai envie de fondre en larme. Je renifle fortement avant de me reprendre un peu, enfin pas vraiment. Je sais pas pourquoi je fais ça en faite. Je prend sa main entre les miennes alors qu'il ne me regarde pas, je ne peux lui en vouloir, je n'y arrive pas non plus. « Merci... » Je reste silencieuse un moment avant de me reprendre, de retrouver la force, de ravaler mes larmes et d'affronter cette putain de merde... « Tu sais quoi Halberstam, reste le mec que je connais c'est tout ce que je souhaite. J'en ai marre des gens qui veulent faire croire qu'ils s'intéressent à moi, alors qu'ils soulagent juste une culpabilité grandissante. Fais comme si... J'étais la même. » Même si ce n'est pas le cas, même si j'en donne l'illusion faut... faut que ça cesse tous ces regards, la vie continue. « donc... tu croyais que je voulais pas te parler parce que... ? » Je pince mes lèvres avant de relever la tête vers lui, essayant d'accrocher son regard, même si tout semble douloureux et insurmontable. Je suis seule face à la difficulté... il faut vivre avec...