Si t'as mis mon soutiens-gorge ou j'pense, tu n'auras plus ces attributs.

Je savais qu'il n'était pas raisonnable que je reste trop tard ici, le lendemain je devais aller en cours et j'aimerais éviter les cernes énormes sous les yeux, les regards appuyés de mes consœurs, et les questions de mes professeurs. Même si j'étais partagée entre le raisonnable et l'envie de rester ici, le fini par regarder l'heure, et par demander à Jeno en me hissant sur la pointe des pieds alors qu'il se penchait vers moi, de rentrer. Ou plutôt, je lui soufflais qu'il était tard, et ce fut lui qui m'annonça qu'il allait me raccompagner, après m'avoir aidé à prendre nos affaires. Il n'avait pas dit si c'était juste pour sortir du bar qu'il contait me tenir compagnie, ou si c'était jusqu'à la Cabot House : dans les deux cas, j'étais flattée mais un peu gênée. Il n'avait pas l'air fatigué, et c'était son anniversaire, il aurait put rester, à tout les coup il aurait trouvé quelqu'un avec qui s'amuser. Cependant, pas à l'aise dans les rues seule de nuit, je le suivis, attrapant mon sac et le pull qu'il m'avait gentiment prêté, mais dont je n'avais pas besoin dans le four qui s'était formé à la place du bar, avec tous ces gens présents. Lorsqu'il me demanda de le suivre, je fronçais les sourcils en constatant que nous allions à l'opposé du monde et de la sortie, mais je le suivis malgré tout, avant de sortir lorsqu'il m'ouvrit une porte que je n'aurais jamais ouverte seule. Sortant dehors, le soufflé coupé le froid quelque dixième de secondes, je me retournais vers lui en souriant lorsqu'il me fit une sorte de petit compliment. Peut-être n'en était-ce pas un, mais moi ça me faisait chaud au coeur en tout cas. " Ouais, je me suis amusée, j'espère que tu vas pas oublier cet anniversaire de sitôt.. " Frissonnant, et remarquant que lui se frictionnait les bras aussi, je posais mon sac à mes pieds, pour ouvrir son pull, et l'enfiler avec un petit soupir de soulagement, de bonheur, d'appréciation de la chaleur moelleuse m'entourant à présent. " On gèle, heureusement que tu m'a prêté ce pull .. ", lançais-je en sortant mes cheveux du pull, les manches tombant plus bas que le bout de mes doigts, et la forme ressemblant plus à une jupe qu'à un pull sur ma silhouette.

J'avais passé une bonne soirée, même si j'avais eu légèrement un peu peur avant de le suivre dans ce bar, ne sachant pas trop à quoi m'attendre, j'avais été ravie de voir que même Jeno savait s'amuser sans drogue, et sans trop d'alcool. En fait, il n'était pas juste un mec méchant, froid, distant, calculateur, et dealer. Il était plus que ça, et je commençais à apercevoir d'autres facettes de sa personnalité, bien plus agréable à mes yeux. La preuve, il avait même pensé à mes prêter un pull avant de partir pour éviter que je n'ai froid dehors : et ça, beaucoup ne l'aurait même pas fait. Certes le pull était un peu grand, mais j'étais carrément bien dedans, tellement bien que lorsqu'il me donna la permission de le garder, je répondis avec un grand sourire en croisant les bras sur mon ventre comme pour m'auto-enlacer : Merci beaucoup. J'avais du mal à me reconnaitre, à dire merci pour un pull d'homme. J'avais toujours trouvé ça ridicule les filles taxant leurs amis masculins pour se donner un genre, mais là.. premièrement, il me l'avait proposé, deuxièmement, j'avais bien chaud et sans ce pull je serais morte de froid, et troisièmement, j'emmerde la terre entière qui fait des commentaires, j'ai le droit de le faire, voilà. Reprenant la marche en même temps que lui vers la Cabot House, où j'avais ma chambre, en plus de l'appartement en ville dans lequel j'allais de moins en moins, je l'écoutais me dire qu'il ressentait de la fatigue, avant de l'observer du coin de l'oeil, un sourire amusé flottant sur les lèvres. Genre, Jeno Carpenter fatigué après une soirée toute simple avec moi? Fatigué après une soirée on ne peut plus banale avec moi, sérieusement? Tu te moques de moi, Carpenter? demandais-je en riant, haussant un sourcil en l'observant, septique.

Vu la population dans les rues, ou plutôt le manque de population, il n'était pas assez tard pour les fêtards de Cambridge et trop tard pour les étudiants sérieux, cloitrés dans leurs chambres respectives pour plancher sur les cours de la journée. J'écoutais Jeno tout en marchant dans les rues, les mains enfouies dans les poches de son pull, discutant avec lui naturellement, comme si nous l'avions toujours fait, alors que nous savons l'un comme l'autre que ce n'est pas le cas et que nous n'étions absolument pas destinés à devenir amis. Tu devrais te reposer, prendre quelques jours de congé, proposais-je en haussant les épaules. Des jours de congé de son.. activité dont je préférerais ignorer l'ampleur. Plus facile à dire qu'à faire, rompre quelques heures avec le quotidien est une épreuve, pour moi en tout cas. J'aime avoir mon iphone vissé à la poche, pour avoir mes mails en temps réel. Me contentant de lui faire un franc sourire lorsqu'il lança que passer la soirée avec moi avait été plaisant, j'étais mine de rien ravie qu'il me le dise. Parce que moi j'avais passé un moment agréable, et quand on sait que c'est réciproque, et bien ça fait plaisir, tout simplement. Arrivés rapidement devant la Cabot House, je me tournais vers lui, riant légèrement, le remerciant simplement pour m'avoir accompagnée jusqu'ici, même si à mon avis sa compagnie n'était pas négociable ce soir, et me doutant que vu la détermination dans ses yeux à la sortie du bar, il ne m'aurait pas laissée seule. Merci beaucoup pour la soirée, puis pour mon sous-vêtement aussi, riais-je à demi-voix alors qu'il s'approchait de moi, la capuche sur la tête, pour me faire la bise. Quelques secondes plus tard -quelques trop courtes secondes plus tard ! - je me reculais pour pousser la porte de la Cabot House, lui faisant un signe de la main, lançant avant de fermer la porte un : Bonne nuit ! chaleureux, un sourire aux lèvres.