niels & alexia - au rapport

"Hééé mais il est très bien mon accent, parfaitement compréhensible !" Alexia protesta et croisa les bras genre tu viens de faire une offense impardonnable. Ce qui dura environ six secondes, avant qu'elle rajoute avec un petit sourire malicieux "Et puis en plus je suis sure que tu l'aimes bien cet accent" Puis sérieusement il valait mieux avoir un accent anglais qu'un accent suédois. Comment ça, qui a dit que les suédois n'avaient presque pas d'accent ? Entre deux baisers, elle exprima à voix haute un "C'est ta méthode favorite j'imagine". N'allez pas me dire qu'il n'avait pas déjà fait ça avec une autre fille. C'était peut être sa technique de drague imparable pour conclure, et si il faisait ça avec toutes les filles qu'il ramenait chez lui après. Elle n'était qu'un numéro de plus victime de sa méthode. Arrête de croire des trucs pareils Alexia, il t'a dit que tu n'étais pas une roue de secours. Mais ça reste Niels. Elle ne savait plus quoi penser et elle sentait que la situation n'allait pas s'éclaircir avant un moment. Et puis elle ne pouvait pas lui faire sentir comme ça qu'elle voulait qu'il soit à elle et rien qu'à elle. Elle allait le faire fuir, le contrarier, l'énerver et que sais je. C'était ce qu'elle craignait. Il fallait qu'elle reste en retrait et qu'elle évite de verbaliser ce genre de commentaires. "Je veux dire, tu as bien raison, c'est une méthode qui me plait."

Oui, il est sympa son accent britsh à Alexia. Je l'aime bien. "Hmmmm c'est vrai qu'il a du charme. Plus que l'accent suédois, j'pense !" Je sais que je m'en traine un petit, mais y a des suédois qui se paient un accent de malade ! Apreees, c'est notre petite touche perso. Ça et le hareng. D'la douceur et de la finesse of course ! J'hausse un sourcil à ses paroles ? Quoi, elle l'a mal pris ? Oui. D'accord. J'ai expérimenté la chose avec d'autres femmes. Mais au final, vous voyez, y a qu'avec Alexia que ça prend son sens et que c'est pas de la drague pure. Pas que je veuille vraiment qu'elle se taise, mais plutôt que je trouverais n'importe quelle excuse pour l'embrasser. Mais elle ajoute que la méthode lui plait, alors je souris en caressant sa joue. Je crois qu'on se tait des choses elle et moi. Et je sais que ça vient de ma nature de séducteur cette affaire ! "Tu m'en veux pas si je recommence ?" Et je m'execute sans attendre sa réponse. Mais merde ! On pourrait vraiment passer pour un couple à cet instant. Et j'aime l'idée.

"Je pensais comme toi, mais finalement il peut avoir son charme aussi." Sourire complice. Il n'y avait qu'avec Niels qu'elle sortait des phrases comme ça. Jamais elle n'aurait osé avec quelqu'un d'autre. Il avait cet effet de la rendre plus sure d'elle. Pas excessivement non plus, heureusement, sinon ce ne serait plus Alexia mais Bimboxia. Elle se mordit la lèvre inférieur sans le remarquer quand il proposa de l'embrasser encore. Enfin non, ça n'était pas une proposition mais une affirmation, tout compte fait, parce qu'elle n'eut pas le temps de dire quoique ce soit qu'elle sentit ses lèvres si douces sur les siennes. Elle ferma les yeux. Sentir la peau de Niels contre la sienne, ça la faisait quitter la planète terre. A présent Alexia Dickins se situait quelque part sur la lune et faisait des bonds de dix mètres. Personne ne l'avait jamais mise dans un état pareil. Pas même ses exs. Il se passait quelque chose de spécial, même si elle ne savait pas comment le décrire. Elle voulait cet homme. Vraiment. Et c'était la première fois. Dans ses précédentes relations, elle n'avait jamais fait le premier pas, les choses arrivaient comme ça, un type avec qui elle était amie avec qui elle sortait, elle partageait de bons moments, mais tout était relativement platonique. Un train train quotidien qui s'installait et qui cassait parce qu'à chaque fois, l'amitié prenait le pas sur le reste. Mais avec Niels, on était loin de tout ça. Elle découvrait des sentiments et des sensations nouvelles. Elle se laissa embrasser avant de lui répondre tendrement. Elle n'avait plus aucune envie de parler ni de boire son verre.  

Mon petit accent suédois lui plaît ? Tant mieux ! J'ai eu beau apprendre l'anglais très jeune et le pratiquer régulièrement, j'ai beau savoir m'exprimer parfaitement dans cette langue, je n'en garde pas moins cette trace de mon pays d'origine. Ca ne me gêne pas, même si en général je suis facilement repéré... Je ne réponds rien de particulier d'abord, me contentant de lui caresser la joue. Ensuite, je l'embrasse sans vraiment lui demander de réponse à ma question. La situation s'en passe de toute façon. Je resserre notre étreinte, rapprochant nos deux corps pour la sentir plus proche de moi. A cet instant, plus rien d'autre ne compte qu'elle et moi. Et je voudrais que nous soyons téléportés jusqu'à ma cabine, ou la sienne, je m'en fous. Alors que mes lèvres quittent les siennes pour embrasser son cou, j'entends quelqu'un se racler la gorge de manière ostentatoire. Je réalise soudain que même si y a pas grand monde ici, on est quand même en train de se donner en spectacle. Je soupire en décollant mes lèvres de la peau de la blondinette, puis je regarde notre spectateur justement. Le rabat-joue, serveur en personne. Il nous demande gentiment d'aller, je cite, "faire nos saletés ailleurs". Nos saletés ? Je ricane un peu et je sors un billet qui paie largement nos consommations. Je me lève, faisant glisser Alexia de mes genoux délicatement. Je bois une gorgée de mon verre, et lui fourre le billet dans la main. "Nous allions partir justement. Bonne fin de journée !" Je prends Alexia par la tailler en lui demandant : "Tu as du travail ou tu veux aller te promener sur la plage ?"

Ils étaient passé dans une nouvelle dimension, à un autre stade. Ils ne parlaient même plus, ils étaient bien trop occupés à faire autre chose. Elle sentait la pression exercée par Niels pour la rapprocher de lui, ses lèvres qui se déplaçaient de ses lèvres vers son cou. Elle frémissait, se tenant fermement à lui comme s'il était son roc, sa seule chance de survie, le pilier qui la maintenait à flot. Mais un raclement de gorge vint couler son navire. Elle rouvrit les yeux et tourna la tête vers l'origine du bruit. Le serveur était là, les yeux rivés sur eux, et leur demanda de déguerpir, pour faire simple. Alex fut choquée par l'expression littérale qu'il employa, elle se sentait légèrement insultée. Elle avait des sentiments pour Niels, des sentiments, pour ne pas dire qu'elle était amoureuse de lui. Il pouvait comprendre ça non, il avait bien aimé une femme déjà ? Un peu de tolérance pour les gens qui s'aiment, mince. Bon, ok, officiellement ils ne sortaient pas ensemble, c'est vrai, mais il ne le savait pas ce couillon. Elle se releva des genoux de Niels, et le laissa gérer, même si elle était rouge pivoine. "Il abuse ce serveur, sérieusement, on était bien là bas, et puis d'abord il aurait pu employer une formule respectueuse, on est mignons tous les deux !" Encore une phrase qu'elle aurait pu éviter mais qu'elle avait dite. "Pas de travail. Je veux rester avec toi. Marche pour la plage." Elle restait toute rouge, à cause de la scène précédente. 

Le monde est plein de râleurs, rabat-joie en tous genres. Je dirais même que ça constitue une bonne grosse majorité de la société. Vous savez, ceux qui ramassent une pièce dans la rue sans se sentir la personne la plus chanceuse sur Terre, ceux qui ne croient pas aux vœux qu'on fait devant des étoiles filantes et par-dessus tout, ceux qui trouvent les couples dégoûtants. Ceux-là sont les pires... Et le serveur auquel je fais allusion est de la pire espèce. Alors, j'aurais pu lui décocher un coup de poing bien senti, pour son manque de respect envers Alexia. D'ailleurs, je me demande comment cette fille si gentille et innocente peut s'attirer autant d'irrespect de la part de goujats sans nom... Mais le fait est que je me suis contrôlé. Niels Johanson estö-il en train de grandir ? Au lieu de me battre avec ce con, je me montre aimable. Peut-être qu'avec le pourboire que je viens de lui filer, il laissera les gens s'embrasser dans son bar... Enfin bref, nous voilà dehors et j'attrape la main d'Alexia en soupirant. "C'est sûr, on faisait rien de mal ! Sue quelle planète on vit si les gens ont plus le droit de s'embrasser dans un bar ?" Attendez une minute. Elle a dit "mignons" ? Pourquoi ça me rend si heureux ? Et après, ce "je veux rester avec TOI" fait naître un sourire éblouissant sur mon visage. "Puis franchement, s'arrêter sur une si belle île sans passer par la plage ? Quel sacrilège !" On se dirige donc vers la mer et on trouve une étendue se sable fin tout à fait charmante. On se met à marcher sans rien dire au bord de l'eau. Le vent léger apporte à mes narines son odeur enivrante.

"La planète des singes, si tu veux mon avis." Alexia, t'as trop regardé les films là dessus, ça ne va pas du tout. "Enfin pas encore, mais ça pourrait bien finir par arriver." Regard noir en direction du bar. Quel mécréant ce type. Elle avait bien droit à un peu de bonheur, ça n'était quand même pas trop demander, puis elle était sage en permanence, elle pouvait quand même embrasser le mec dont elle était a ... pour lequel elle craquait. "Elle est magnifique cette plage." Ils avançaient tranquillement cote à cote, sur le sable fin paradisiaque. Elle brulait de glisser sa main dans la sienne, comme un couple, à vrai dire, mais elle savait que ça n'était pas le genre de Niels, alors elle ne fit pas. "Comme à peu près toutes les autres plages qu'on a vues au summer camp." Une plage, c'est une plage. Ici, elles étaient toutes superbes et quasi identiques. Il était difficile de les différencier. Mais celle ci, ce serait la plage où s'était promenée avec Niels. "Je te donne deux choix. Soit on se pose sur la sable et on profite de la magnifique vue jusqu'au coucher du soleil, soit tu as deux secondes pour courir avant que j'essaie de te mettre à l'eau. Tu préfères quoi ?" annonça-t-elle tout à coup avec un sourire malicieux. Bien sur elle n'arriverait jamais à le mettre à l'eau pour de bon, mais elle pouvait toujours essayer. Il était surement super sexy aussi quand il était trempé.  

Ce garçon m'aura laissé une impression déplorable quant à son bar. J'y reviendrais pas de sitôt. Quoique, y revenir avec Alexia serait faire un beau pied de nez à ce barman sorti tout droit d'un endroit où on s'embrasse pas. La théorie d'Alexia ? On est sur la planète des singes. Bien suuuur. Cette fille est censée. "Ah mais alors tout s'explique !" Et à la réflexion, pas du tout. "Je ne vois pas le rapport avec le barman rabat-joie..." Je la suis pas là, moi décodeur est en panne. Ca grésille !!! La plage est belle et, il faut l'avouer, semblable à celles de la Martinique, de la Dominique, et de toutes les îles qu'on a visité en fait... Maaais, elle a un petit côté unique, parce que je suis là, avec elle. Alexia me plait et je suis idiot de me le faire. Je devrais assumer, mais je n'ose pas. Je sais même pas ce qui m'en empêche à part ma nature intrinsèque. "Je suis d'accord, elles sont toutes paradisiaques, mais semblables." Je n'arrive pas à formuler tout haut ce que je pense tour bas... On change pas une équipe qui gagne, hein ! Après quoi, Alexia me laisse deux choix et en tant qu'amoureux du risque et de l'adrénaline, je réponds : "Je choisis le risque !" Je la jauge du regard. Comme si elle pouvait me mettre à l'eau ! Je décide de rentrer dans son jeu, et je me mets à courir, pas trop vite, histoire qu'elle me rattrape et en direction de la mer. J'ai une idée derrière la tête.

"Le rapport ? Il n'y en a pas." Logique cette fille, tellement logique. En fait la connexion entre ses neurones était parfois tellement tortueuse qu'elle même n'avait pas le temps de les comprendre. Il y avait forcément un lien. La barbe du serveur peut etre ? Qui sait. "Si ça se trouve c'est parce que dans le film La Planète des Singes les origines il y a James Franco qui est super beau et que tu me fais penser à lui en dix mille fois plus sexy, évidemment." Attendez deux secondes. Quoi ? Elle était sérieuse là ? De une, d'où est ce que sortait James Franco dans cette histoire, de deux, elle venait vraiment de dire à Niels qu'il était dix mille fois plus sexy ? Ce qui était vrai, d'ailleurs, mais il n'était pas supposé le savoir. Ceci dit, d'autres filles avaient déjà du lui dire. Pas grave, l'histoire de la plage fera une parfait diversion. Surtout que monsieur avait choisi l'option aventure. Parfait, Alexia allait relever le défi. Il courrait vite mais elle aussi, qu'est ce que vous croyez, elle est sportive mine de rien la demoiselle. "Pas la peine de courir tu ne m'échapperas pas ! T'es aussi lent qu'un hérisson !" Escargot Alexia, escargot. Ca rentrera un jour. Elle avait vraiment des expressions qui lui étaient très propres. Bref, elle commençait à le rattraper, mètres après mètres. Je dirais même qu'elle n'était plus qu'à deux trois mètres de lui. Et elle essaya de lui sauter dessus en mode plaquage de rugby.  

Je pense qu'Alexia a tout bonnement fait une association d'idée. Que voulez vous, quand on lui dit planète, elle répond planète des singes. Mieux vaut pas chercher la logique dans tout ça et elle me le fait remarquer. Je me serait contenté de ça, mais j'ecarquille les yeux en entendant la suite. Elle vient de dire que je suis dix mille fois plus sexy que James Franco. Voilà qui est catégorique. Bon, je dois reconnaître que ça fait gonfler mon égo plus que de raison. "T'as pas l'impression s'y aller un peu fort, là?" Je souris d'un air satisfait. Quelle fausse modestie ! Puis nous nous mettons à courir, Alexia le poursuis et moi je cours en direction de la mer. Et là, elle me lance un truc im-pro-bable. "t'es aussi lent qu'un hérisson". Escargot, c'est pas la vraie expression ? Bon. Tortue, ok. Limace passe encore. Mais hérisson ? D'où c'est censé venir ça ? J'éclate de rire, ce qui me ralentit. Alexia me saute dessus et je suis déséquilibré. Du coup, je tombe en me raccrochant à elle. On finit dans le sable, et je m'ecrase lourdement sur le dos, emportant Alexia avec moi dans ma chute. Elle a de la force la petite ! "Fallait le dire directement si tu voulais que je te prenne dans mes bras, pas la peine de me jeter par terre..." Je rigole encore en passant les mains sur sa taille. La sentir contre moi, c'est trop agréable pour que je songe une seule seconde à me relever.