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(flashback) devyn&william ✗ this is how it starts

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Devyn & William


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Après le passage éclair de Sarah devant eux, Devyn souffla qu’ils venaient tous les deux de se faire empaqueter dans le même lot, quelle drôle d’expression. Mais William en avait bien compris le sens & il ne pouvait qu’agréer, si Sarah était vexée, alors c’était elle contre le reste du monde. Puisqu’elle était à quelques pas devant eux, probablement en train de sa calmer, William avoua à Devyn ; « Tu crois ? Tu devrais commencer à t’habituer, le plus tôt sera le mieux. » C’est vrai que Sarah n’était pas aussi susceptible que le Kane, mais lorsqu’elle s’énervait, cela pouvait être dévastateur. Il ne l’avait vu en colère qu’une seule & unique fois et il avait préférer ne pas s’interposer entre elle & le type qui était actuellement son petit-ami. Je peux vous garantir qu’il les a récupérées, ses affaires. Mais pas en rentrant dans l’appartement comme il le souhaitait, non, elles avaient volées par la fenêtre aux quatre vents. C’était cool, il y avait des tee-shirts dans les arbres, des caleçons sur les grilles, vraiment très décoratif. Après ça, elle s’était enfermée dans sa chambre et n’en était ressortit que le lendemain midi. Super week-end, il s’en souviendrait. Mais sinon, en règle générale, lorsque William l’énervait, elle le frappait une fois & tout redevenait normal, c’était plus pour montrer qu’elle était vexée qu’autre chose. Il fit signe à Devyn qu’il comprenait son point de vue en hochant la tête, ayant bien remarqué son petit sourire. Il avait l’air heureux de parler d’elle, il avait même arrêté temporairement d’utiliser son appareil, comme s’il s’était mis en pause lui-même pour penser à elle. Une nouvelle fois, William ne dit rien, mais parce qu’il n’aimait pas vraiment parler famille, que ce soit la sienne ou celle des autres. Il trouvait ça étrange une famille, le mot ne veut pas dire ce qu’il signifie, l’union, la solidarité n’est nulle part. Toutes ont leurs secrets, leur vices & se gardent bien de les cacher. Un frisson le parcouru & cette fois, le froid n’y était pour rien. Devant eux, Sarah s’était arrêtée devant une vitrine d’une librairie. Elle était dans la rue depuis des années, William y allait lorsqu’il était gamin. Seul, puisque sa mère insistait pour qu’il délaisse la lecture aux jouets pour qu’il se fasse plus d’amis. Foutaises. Ayant retrouvée sa bonne humeur caractéristique, elle se tourna vers eux, leur demandant ; « Vous êtes déjà venus ici ? Ils ont des choses vraiment géniales. » C’est vrai qu’à défaut de vendre le dernier best-seller à la mode, ils possédaient des articles un petit plus anciens mais superbement conservés & plus riches de qualité. C’est peut-être parce qu’ils n’étaient pas assez actuel que la boutique était presque vide à quelques jours des fêtes de Noël ; ce qui est vieux n’intéresse pas. Même si ce n’est pas obsolète, même parfaitement utilisable, c’est vieux & des choses d’aspect bien plus neufs sont favorisés. Quel triste monde, favoriser l’aspect à la qualité. Sarah se tourna vers Devyn, une lueur ravivant son regard ; « Je suis sûre que tu pourrais trouver des bouquins sur la photo à l’intérieur. On y va ? » Elle n’attendit même pas leur réponse et s’aventura à l’intérieur. William en profita pour répondre à Devyn ; « Pas vraiment. Je préfère me consacrer à la musique & réussir plutôt que de me disperser & n’arriver à rien. » Il aimait découvrir de nouvelles choses, mais pas nécessairement les pratiquer par la suite. On avait déjà essayé de l’initier au dessin, se fut un désastre. Par contre, il contemplait volontiers les dessins des autres. Il ne put s’empêcher de demander au jeune homme ; « Tu étudies les arts ? » Ca semblerait logique après cette journée.
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Ainsi, Sarah était réellement lunatique et prompt à l'énervement ? Tu n'aurais pas dit au départ, il avait réellement fallu que tu le vois pour y croire. Le problème était bien sûr de gérer sans trop de problèmes tout cela, alors que tu n'y connaissais absolument rien, tu fréquentais trop peu de gens différents pour savoir t'adapter à toute situation un peu délicate et nouvelle comme celle-ci. C'est noté. L'adaptation risque de ne pas être immédiate... mais je suis au moins averti. En tout cas, le sujet "famille" n'était pas non plus sa tasse de thé apparemment, vu l'absence de réactions à ce sujet. Tu comprenais cependant, tu comprenais les gens qui ne voulaient pas parler de leur famille car, toi, tu n'en avais plus hormis ta grand-mère. Hormis elle, le sujet était toujours délicat à aborder, la blessure était toujours là malgré ces 7 ans passés, et tu restais encore suffisamment fragile psychologiquement pour ne pas t'engager plus en avant là-dedans. On t'avait dit que, pour aller mieux, il te fallait trouver d'autres attaches, histoire de te reconstruire, mais force est de constater que, généralement, l'être humain te décevait à ce niveau-là. Soit il s'avérait que les gens prenaient un malin plaisir à détruire leur prochain, soit tu t'en rapprochais un peu trop et tu te faisais brûler les ailes de par des déceptions qu'ils t'infligeaient. Le pire étant qu'au final, tu étais suffisamment naïf pour recommencer, encore et encore, jusqu'à ce que la souffrance soit finalement trop forte et que tu rompes les liens avec la dite personne. Perdu dans tes pensées, tu ne réagis que lorsque Sarah semblait vous interpeller, au sujet d'une librairie. Regardant la boutique devant laquelle elle était, tu eus de nouveau un sourire, à la fois pour le fait qu'elle ne semblait plus vous en vouloir, et parce que tu la connaissais. Je confirme, j'essaie d'y aller au moins une fois par mois, on trouve toujours quelque chose de bien ici. Tu fus donc plutôt satisfait que Sarah propose d'y entrer, même si tu attendis quelques instants que William finisse de te parler. Vous aviez tout votre temps après tout. Ne pas se disperser et plutôt se spécialiser en un élément... Sa conception était à l'opposé de la tienne, mais tu la comprenais, elle était aisément défendable. Toi, ce que tu recherchais, c'était d'accumuler le plus de compétences possibles, pas encore d'être spécialiste dans un domaine. Tu n'avais jamais eu cette prétention, loin de là, l'essentiel étant de comprendre le plus de choses différentes possibles. Si tu étudiais les arts ? Ce n'était pas une mauvaise déduction en soi... mais raté. Oh non, j'ai un cursus assez classique, tirant sur la littérature. Je ne m'intéresse pour le moment aux Arts qu'en amateur, en-dehors de mes cours, et sur un peu tout. J'ai une préférence pour la photographie, le cinéma et le théâtre que je pratique aussi... mais pas d'études dans ce domaine pour le moment. Peut-être à l'université, qui sait ? La vérité était que tu ne savais pas véritablement ce que tu allais faire, une fois ton diplôme en poche. Tu savais que tu l'aurais, cela ne faisait pour toi aucun doute, mais tu ne savais pas totalement quel métier tu souhaitais faire plus tard, même si tu avais déjà 17 ans et que l'échéance s'approchait dangereusement. Tu entras ensuite dans la boutique, et commenças à fouiller tranquillement les rayons, à la recherche de nouveautés qui pourraient t'intéresser, après avoir salué la gérante.
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Que Devyn se rassure, il aurait besoin d’un temps d’adaptation pour pouvoir agir avec Sarah. Elle pouvait être lunatique, c’est vrai, mais on s’y faisait avec le temps. Surtout qu’au fond, elle était vraiment gentille & se démenait pour les autres, au détriment de sa personne. Tôt ou tard, il faudrait qu’elle en prenne conscience. Ne tombons pas dans la guimauve et revenons à Regent Street. Tous trois devant la librairie –ou plutôt tous les deux, Sarah ayant pris les devants, Devyn avoua être déjà venu. De mieux en mieux, un passionné de belles choses ? Au moins ici, on trouvait du vrai, de l’authentique, des pièces uniques ou des choses dont on ne soupçonnait pas l’existence. Il avait raison de venir ici une fois par mois, les stocks étaient renouvelés irrégulièrement & il ne fallait pas rater la perle rare. William concéda donc ; « Bonne initiative. » Il était déjà venu dans le seul but de tuer le temps et s’il n’était pas un acheteur compulsif, le Kane ne pouvait s’empêcher de ressortir avec quelque chose. Il y avait toujours un truc à dénicher, il ne fallait pas craindre de fouiner. En gros, c’était le paradis pour William. Laissant son regard vagabonder sur les objets disposés en vitrines, il écoutait Devyn en même temps. Il apprit ainsi qu’il étudiait en littérature & que les Arts n’étaient qu’un passe-temps, à défaut de pouvoir s’y consacrer à plein temps pour le moment. Apparemment, il était doué en théâtre, pourquoi ne pas tenter l’école d’arts dramatiques de Londres ? Sa réputation n’était plus à faire & si elle ne faisait pas tout, avoir étudié là-bas assurerait un sacret bagage au jeune homme. Une petite minute, était-il en train de chercher à l’aider ? Il fronça les sourcils, ce n’était pas son genre de jouer les moulins à paroles & encore moins avec quelqu’un qu’il venait juste de rencontrer. Mais bon, on ne pouvait pas lui enlever le fait qu’il était plutôt sympa ce gosse. Il lui dit donc, le mettant sur la piste ; « Tu as déjà entendu parler de l’école d’art dramatique de Londres ? » S’il était passionné, cela ne faisait aucun doute, elle avait une sacrée réputation. Ils finirent par suivre les pas de Sarah & entrer dans la boutique. La chaleur était réconfortante, William retira son blouson, il était glacé. Il salua la gérante avant de s’enfoncer dans les rayonnages, les parcourant du regard. Des livres qu’il avait déjà vus ne semblaient pas trouver preneur, des jouets anciens, ce qui semblait être une ancienne machine à coudre non plus. Il fallait avouer qu’elle était en piteux état & William se dit que c’était l’objet le plus massif qu’il n’ai jamais vu ici. Il prit l’escalier pour accéder à la mezzanine & il fut ravi de voir que des tas de choses étaient arrivées depuis la dernières fois. Des livres, des mappemondes anciennes, des fac-similés. Magnifique.
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Oui, effectivement, tu savais que ton idée n’était pas si mauvaise, sans vantardise aucune. C’était ce genre de boutiques que tu appréciais, bien plus que celles qui te semblaient aseptisées car peuplées seulement de nouveautés et d’objets à la mode. Tu aimais les vieux objets, ceux qui avaient déjà une histoire que tu pouvais entendre ou même juste deviner en le manipulant. Souvent cependant, tu achetais plus souvent des livres, surtout par manque de moyens. Cela ne t’empêchait pas de rêvasser cependant, de profiter des lieux sans exagération, pour savourer ce petit arrêt dans le temps. Tu allais donc rejoindre ce lieu de paradis lorsque William te posa une question, plutôt surprenante d’ailleurs. Si tu connaissais l’école d’Arts Dramatiques de Londres ? Bien sûr, comme tout le monde. Même pour les néophytes cela représentait une très grande école extrêmement reconnue dans l’art du théâtre et du cinéma, c’était le Graal de tout artiste voulant percer dans ce genre de milieu. Tu ne comprenais juste pas pourquoi il te posait la question, cela ne semblait pas être… lui. Comme s’il voulait être plus accessible qu’au tout début, c’était plutôt déstabilisant, et tu ignorais totalement quelles intentions lui prêter. Apparemment rien de méchant là-dessous, mais tu ne le voyais pas non plus t’aider comme ça, te suggérer des plans de carrière après ton diplôme. Pourtant… Tu appréciais l’effort tout de même. En effet. Après, je ne suis pas du tout sûr d’avoir le niveau suffisant pour y entrer. Je ne sais même pas si je vais faire des études dans les Arts ou garder cela comme passion pour tout dire. On ne peut pas dire que cela soit très sûr après tout. Et toi… Tu aimais quand même la sécurité dans la vie, ne pas risquer de te retrouver dans la rue, et surtout, pouvoir aider un peu plus ta grand-mère financièrement. D’un autre côté… Tu savais qu’elle voulait que tu vives tes rêves, et tes rêves étaient clairement là-dedans. Tu devais donc plus y réfléchir, mais pas ce soir. Ce soir, tu profitais d’une soirée avec d’autres personnes, c’était déjà pas mal. Mais il était temps maintenant d’enfin rentrer au chaud dans la boutique, et de fouiner dans ces rayonnages toujours bien remplis. Il y avait vraiment de tout en tout cas, même si tu ne trouvais rien pour toi en tout cas, pour le moment. Tu voyais la chevelure brune de Sarah au loin, mais tu n’osais pas aller lui parler : si elle semblait maintenant calmée, tu ne savais pas si elle n’allait pas t’envoyer tout de même balader, donc tu l’évitas. Tu préféras donc à ton tour monter dans la mezzanine, où se trouvait déjà William. Allant donc à son opposé, histoire de ne pas le gêner dans ses recherches, tu tombas sur un livre qui parlait de musique. Apparemment, c’était plus exactement un livre de partitions, même si tu ne savais pas les déchiffrer. Tu t’avanças donc vers lui, avant de poser le livre juste à côté de la pile qu’il allait attaquer, puis retourna à ta propre fouille. Tu finis enfin par dénicher quelque chose, ce qui semblait être un vieil appareil argentique dans son étui, à se demander ce qu’il faisait à cet étage d’ailleurs. Le sortant tranquillement, t’asseyant même en tailleur sur le sol en parquet pour ne pas risquer une maladresse, tu l’examinas tranquillement. Il semblait plutôt en bon état, même si tu ne t’y connaissais pas forcément le plus. C’était une technique moins répandue maintenant, tu n’avais pas tellement eu l’occasion de t’en servir. Tu le remis dans son étui de toute façon, vu le prix, tu ne pouvais pas forcément te le permettre, surtout si tu ne pouvais pas t’en servir. Non, il fallait mieux trouver un livre, ou quelque chose de ce genre.

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Le temps passait & William en apprenait de plus en plus sur Devyn. Ajoutons à la liste –évidemment non exhaustive, qu’il était photographe amateur mais passionné, pratiquait le théâtre, était effacé mais en avait dans le ciboulot, se laissait marcher sur les pieds mais savait l’ouvrir quand on le poussait à bout. Maintenant, nous pouvons rajouter à cela qu’il était pessimiste, à moins qu’il ne fût réaliste en soulignant sa capacité d’échouer à l’école d’art dramatique de Londres. C’était une bonne question & comme il ne l’avait jamais vu jouer, il ne pouvait en témoigner. De toute façon, il n’avait pas la tête au théâtre dans l’immédiat. Il semblait même encore incertain quant  à son avenir. Le sermonner là-dessus aurait été hypocrite, William enchaînait les CDD depuis des mois & ne savait pas ce qu’il voulait faire dans la vie. Il aimait la musique, mais ne souhaitait pas en vivre. Il n’était pas passionné par les boulots comme caissiers, vendeur ou même en mettant la barre plus haut, pédiatre ou chirurgien. Rien ne l’attirait,  à croire que le monde ne lui convenait pas –à moins que cela ne fût l’inverse. « Tu as encore un peu de temps pour te décider. » Il était au moins clairvoyant sur le fait que vivre du théâtre soir aléatoire, tout comme tous les métiers d’arts en général. Maintenant, peut-être qu’aucun métier ne le captivait. William en trouvait une grande partie rébarbatif, même s’il en admirait certains & qu’il n’y a pas de sot métier, il ne se voyait pas devenir chercheur ou vendeur. Paradoxal ? Non, cryptique. Ils entrèrent donc dans l’échoppe & commencèrent leurs recherches. William avait rejoint la mezzanine tandis que Sarah fouinait au rez-de-chaussée. Il fut rejoint par Devyn, s’en rendant compte lorsqu’il déposa silencieusement des bouquins sur la pile qu’il avait dressé. Il le regarda partir du coin de l’œil, retournant à sa lecture. Après de longues minutes, il finit par trouver un livre sur l'histoire des écrivains Anglais & la manière dont ils ont influencés le monde. Il se préparait  à descendre lorsqu’il constata que Sarah & Devyn étaient tous deux en haut. Alors il partit les rejoindre, peut-être avaient-ils trouvés des choses intéressantes ? Sarah semblait fascinée par un vieux jouet en bois, c’était Pluto, le chien de Mickey. William était scotché, il savait que ce genre de jouet se vendait à prix d’or, surtout lorsqu’ils étaient aussi bien conservés. Il lui demanda ; « Tu comptes l’acheter ? » Elle semblait bien partit pour à la vue de la lueur de joie qui faisait pétiller son regard. Devyn, quant à lui, était penché sur quelque chose… Mais quoi ? Il le lui demanda ; « Et toi, où en es-tu ? » Simple curiosité, il semblait cacher ça comme si c’était son Précieux.
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Du temps pour te décider... Oui, un peu, mais pas tant que cela en fait, le temps passait très vite que tu sentais que tu allais me retrouver coincé au final. C'était souvent le cas d'ailleurs : les décisions faciles à prendre avaient un long délai de réponse et les autres un délai bien trop court. Un emploi, c'était pour la vie tout de même, tu n'étais pas trop pour toutes ces histoires de reconversion professionnelle et autres changements plus tard dans la vie. Non, toi, tu voulais te trouver le métier idéal du premier coup, ce qui rendait le choix très difficile. Du coup, c'était également pour cela que te dire directement que tu allais aller à l'école d'arts dramatiques était délicat : les frais d'inscriptions y étant relativement élevés, tu avais peur de te tromper de voie et de faire tout cela pour rien. Oui tu étais compliqué et tu l'assumais totalement cela dit : tu avais simplement haussé des épaules à la remarque de William avant d'entrer dans la boutique. Tout pouvait te sembler potentiellement intéressant, mais il fallait bien avouer que cet appareil photo argentique t'avait littéralement tapé dans l’œil. Tellement d'ailleurs que tu n'avais même pas fait attention que Sarah était montée à son tour et que vous étiez tous les trois au même étage. A vrai dire, tu ne les entendis même pas parler tous les deux, et ce fut que lorsque William se mit à te parler que tu le réalisas, alors que tu étais en train de ranger l'appareil dans son étui. Si tu avais trouvé quelque chose ? Pas encore, et toi ? Tu parles, on dirait que tu viens te croiser l'amour de ta vie ! C'est quoi ? Mince... Sarah était un peu trop perspicace pour le coup, et tu en avais de nouveau rougi. Tu allais finir par passer plus de temps à rougir qu'à avoir une couleur de peau normale. Il est amusant ton jouet... Bon, d'accord, tentative ratée, vu qu'elle fixait toujours l'objet entre tes doigts. Tu rouvris donc l'étui pour ressortir l'appareil que tu manipulais toujours avec le même soin. Un appareil photo argentique. Ce n'est pas des plus communs de nos jours. Rester le plus neutre possible, voici là ton credo du moment. Tu devrais l'acheter alors, si c'est si rare. Tu eus un léger soupir. Bien sûr que tu en mourais d'envie, mais tu savais tout aussi bien que ce n'était absolument pas raisonnable, très loin de là. Tu n'avais pas énormément d'économies, et cet achat creusait un sacré trou dedans. Non, c'est une mauvaise idée. Je peux te l'offrir si tu veux. Pardon ? Tu t'étais tourné vers elle, lui jetant un regard incrédule. Elle te connaissait depuis quelques heures à peine, et voulait déjà te faire des cadeaux ? Bon sang, tu te sentais réellement gêné maintenant, et tu ne pouvais pas devenir plus pivoine qu'actuellement. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, tu t'étais tourné vers William, espérant qu'il comprenne quelque peu le problème et qu'il accepte de t'aider... encore une fois.
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Appuyé contre la rambarde de bois, William regardait la scène qui se déroulait sous ses yeux. Heureusement que sa tête était à moitié masquée par ses bras, sinon les deux anglais auraient pu voir son sourire moqueur. Voilà que Sarah se remettait  à chercher des poux à Devyn, insistant pour qu’il lui montre ce qu’il avait trouvé. Il finit par le faire, laissant entrevoir ce qui devait être un appareil photo. Il ne le montrait que timidement, comme s’il avait peur que quelqu’un le voit. Il tenta vainement de détourner la conversation sur la trouvaille de Sarah, voilà que ça devenait un vrai match de tennis entre eux, à savoir qui renverra la balle le plus longtemps. 15-0 pour Sarah, Devyn capitulait & dévoilait enfin l’objet mystère qui était bel & bien un appareil photo. Il avait l’air vraiment ancien, le blond expliqua que c’était un appareil photo argentique. Il en avait déjà entendu parler, mais n’y connaissait strictement rien. Ce qui ne semblait pas être le cas de Devyn il semblait déjà conquis par l’appareil. Mais comme il le soulignait, il était ancien & on en trouvait de moins en moins, le prix devait être conséquent. Sarah lui dit même qu’il devrait se lancer & l’acheter, mais bien qu’il ne soit pas connaisseur, William se doutait que le prix devait être rondelet. Silencieux un instant, Devyn souffla que c’était une mauvaise idée & Sarah ne tarda pas à lui proposer de lui offrir. Ecarlate, il bredouilla que c’était une mauvaise idée, semblant par la suite chercher de l’aide auprès de William. Il arqua un sourcil, se redressant sur la rambarde. Que pouvait-il lui dire ? Cet objet semblait vraiment lui plaire mais ne voulait pas que Sarah lui offre. A moins que… « Seule, tu vas y laisser une bonne partie de ton salaire. » Il jeta un coup d’œil à Devyn, le Kane ne réalisait pas ce qu’il s’apprêtait à faire. Il eut du mal à parler mais il fini par y parvenir, suggérant ; « Mais peut-être qu’à trois, ça passerait mieux… » Quelle mouche le piquait-il ? Il appréciait plus ce gosse que ce qu’il s’entêtait à montrer. Il regretterait peut-être son geste plus tard, mais sur le coup, il voulait participer à cet achat. Il se doutait qu’il refuserait, surement gêné, vu qu’il avait déjà le rose aux joues. Qu’importe, avec deux têtes de mules comme Sarah & lui, il ne sortirait pas gagnant de cette bataille.
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Non non non non. Pourquoi n'avais-tu pas fait attention que Sarah était monté et semblait curieuse de ta trouvaille ? Maintenant, tu étais bien coincé, et tu devais avoir l'air bien bête, à tenter de cacher tout cela. C'est qu'elle était, en plus de cela, un peu trop têtue et avec un peu trop de répondant pour toi, tu n'étais qu'un pâle figurant à côté d'elle à ce jeu. Bien sûr qu'elle ne pouvait que gagner, c'était déjà joué d'avance : tu lui montras donc presque timidement le vieil appareil photo, lui expliquant un petit peu de quoi il s'agissait. Elle ne s'y connaissait peut-être en photographie, comme elle le prétendait... mais elle s'y connaissait parfaitement en caractères humains par contre, te poussant à l'acheter. Bien sûr que tu le voulais, et tu l'aurais déjà fait si tu étais plus riche. Tu en mourais d'envie, c'était presque un objet de collection à tes yeux, et le passionné que tu étais ne pouvait qu'apprécier la beauté de l'objet. Alors, qu'elle veuille te l'offrir... Une petite partie de toi te hurlait d'accepter, si elle le voulait vraiment, mais la majorité de ton esprit s'y refusait : elle n'avait pas à faire ça, pas pour un quasi-inconnu rencontré quelques heures auparavant. Vu le prix, et vu qu'elle ne semblait pas être médecin, cela allait certainement lui faire dépenser un peu trop d'argent tout de même. C'est là qu'intervenait normalement William : il aurait pu la calmer et détourner son attention pour qu'elle laisse tomber cette idée et que tout finisse bien. Cela commençait bien d'ailleurs, pile dans ce genre-là, même si tu voyais que Sarah se doutait clairement de quelque chose, vu le regard qui oscillait entre nous deux. Tu t’apprêtais déjà à le remercier une fois que vous serez tous les deux. Oui, mais voilà, cet homme semblait totalement imprévisible, vu qu'il suggéra plutôt de partager la somme en trois parts. Attendez là... Il voulait aussi se mettre à contribution pour aider ? Bonjour la teinte tomate, qui remplaça la jolie pivoine. Certes, ainsi, ce serait bien plus simple pour toi, peut-être même pour Sarah... mais cela te gênait. Horriblement. Oh oui, on peut faire ça aussi si tu veux absolument payer un peu Devyn ! Bon, elle semblait quand même tout aussi étonnée que toi de la suggestion, mais elle au moins était enthousiaste. Je ne suis peut-être pas riche, mais je ne veux pas faire la manche comme cela. Je suis simplement raisonnable. Arrête un peu, ce n'est qu'un cadeau ! Un cadeau, un cadeau... C'était peut-être ça le problème, tu n'étais pas tellement habituée à avoir des cadeaux d'autres personnes que de ta grand-mère. Mais je n'ai rien à donner en re... Tais-toi un peu et accepte ! Si on te le propose, c'est que cela nous ferait plaisir, n'est-ce pas William ? Bien sûr qu'il allait dire oui, c'était lui qui l'avait proposé. Tu poussas cependant un soupir : quelle idée finalement, d'entrer dans cette boutique avec eux... Tu te promettais de ne plus renouveler l'expérience, c'était vraiment trop... étrange. Tu finis cependant par simplement hocher positivement de la tête, sans répondre oralement, juste en tenant l'objet un peu plus contre toi.
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Lorsque Devyn avait demandé de l’aide à William, il ne s’attendait surement pas à ce que la situation tourne de la sorte. En même temps, William non plus. Pourquoi faisait ça, pourquoi proposer d’acheter cet appareil photo à trois ? Ce n’était absolument pas son genre de faire ça. Si sa spontanéité ne le dérangeait jamais –ou du moins que lorsqu’il en regrettait les conséquences, là, elle le surprenait. Sarah était partante, Devyn beaucoup moins. Il ajouta même ne pas vouloir faire la manche, qu’il était raisonnable. Mais où était la manche là-dedans ? Sarah & William allaient participer à l’achat, c’était un cadeau, lui aussi participerait, ce n'est pas comme s'il ne participait pas. Encore décidé, William souligna ; « Je ne pense pas que tu trouves d’appareil argentique aussi vite à ce prix. » Certes il ne s’y connaissait pas, mais Devyn venait de dire que ce genre d’objet était dur à trouver. Alors un à ce prix… Cela restait cher mais bien moins qu’en magasin spécialisé. A trois, ça passerait bien mieux. De toute façon, William n’eut pas le temps de rajouter un quelconque argument, Sarah prenait les choses en mains. Elle coupa même la parole au jeune homme, ajoutant que c’était un cadeau. Elle s’adressa ensuite à William. Si ça lui faisait plaisir ? Il était bien partit pour participer à l’achat, mais c’était spontané. Il ne sut trop que dire, c’est l’instinct de survie qui prit les commandes ; « Allons-y. » Comme Devyn tenait l’objet plus fermement contre lui, il ne pourrait nier qu’il y tenait déjà. Pourquoi William avait-il proposé ça ? Qu’importe. Ils se dirigèrent tous les trois vers le rez-de-chaussée, donnant chacun leur contribution. Devyn n’avait pas prononcé un mot depuis qu’ils avaient quittés la mezzanine, Sarah était tout sourire & William… Suivait le mouvement. La gérante les salua & l’air froid griffa les joues du Kane dès qu’ils furent dehors, il regrettait déjà la chaleur de la boutique. Il s’empressa de refermer son manteau, fourrant ses mains dans ses poches & engouffrant son visage jusqu’au nez dans le col. Joyeuse, la jeune femme s’adressa aux deux anglais ; « Bon ! Et si nous allions ailleurs, maintenant ? » Elle sautillait sur place, difficile de dire si elle avait froid ou si elle était simplement surexcitée. Elle s’adressa ensuite à Devyn ; « Et celui-ci, tu me montreras comment il fonctionne ? » Un sourire espiègle aux lèvres, elle n’attendit même pas sa réponse pour prendre les devants & s’enfoncer un peu plus dans Regent Street.
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Tu ne... comprenais pas. Tu ne comprenais pas comment des gens que tu connaissais depuis à peine quelques heures se cotisaient volontairement pour t'aider à t'acheter quelque chose, quelque chose qui ne t'était pas vital en plus de cela. Si cela était venu de ta grand-mère, ou de quelqu'un de proche, tu aurais peut-être compris, mais là.... Non, tu ne voyais pourquoi ils faisaient cela, tous les deux. C'était presque louche en fait, tu t'attendais presque à ce que ce soit en fait une blague, même si elle n'était pas drôle... Mais non. Entre William qui insistait sur le fait que l'objet était suffisamment rare, surtout à ce prix, pour céder à la tentation, et Sarah qui ne te laissait même te défendre, tu étais définitivement coincé. Tu n'avais donc pu qu'accepter la situation, t'écraser encore une fois, et payer le tiers de la somme tandis qu'il complétait le reste. Mais tu étais heureux, il ne fallait pas croire que tu faisais la gueule : au contraire, la manière dont tu prenais l'appareil, la manière dont tu le fixais... Tout montrait bien que tu étais content qu'il soit à toi. Cela allait sûrement être très différent de ton appareil photo actuel, mais cela allait te donner de nouvelles compétences, un nouvel apprentissage, et tu en étais ravi. Sarah aussi semblait fière de son coup, elle sautillait presque comme un écureuil en demandant si on pouvait aller ailleurs, difficile de ne pas en sourire d'ailleurs. Si je lui montrerai comment cet appareil fonctionne ? Bien évidemment. Mais tu n'eus même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle reprit la route sans même vous attendre. Jetant un regard à William qui était encore près de toi, tu lâchas un nouveau sourire. Merci. Même si ce n'était pas ce que j'attendais. Tu n'avais jamais été très doué en remerciements après tout, mais au moins étaient-elles sincères. Tu avais repris la marche, tranquillement, observant les alentours, mais cette fois avec les mains dans les poches. Cela vous arrive souvent, à tous les deux, d'être... comme ça avec les gens que vous connaissez à peine ? Et... pourquoi moi ?
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