so open your eyes and see the way our horizons meet ~ joshua

La jeune femme le regarda, un peu désespérée quand même. Qu'allait-on faire de lui sérieusement ? Elle venait clairement qu'il n'y avait rien de plus intéressant que lui dans sa vie, mais non, il trouvait juste ça nul. Même pas elle ne lui en voulait à son Josh, ça la rendait juste un peu triste pour lui. Joan ne dit rien, attrapant juste sa main pour le tirer de gré ou de force au bout du bateau. La proue ou l'autre, la poupe je crois. Le vocabulaire marin c'est pas simple, même après trois ans de catamaran et le grade de capitaine on s'y fait pas. Bref, on prend bien l'air là-bas devant, ça donne un certain air de Titanic. On allait pas y échapper à ça, elle avait déjà était assez déçue qu'ils n'aient pas prévu une voiture dans les cales pour faire Rose et Jack. Puis finalement, ça ne lui plaisait pas non plus, du coup elle se dirigea à grands pas vers le fond du bateau. Elle savait que c'était le bar, donc sans intérêt. Elle retourna donc aux transats, s'allongea en étoile sur les transats tout juste quittés. « On est à l'étroit. Je vais devenir claustrophobe sur ce bateau. Josh ? Parle-moi, dis-moi un truc que je sais pas. » Allez, il pouvait le faire, elle n'était quand même pas la seule à pouvoir lui apprendre des trucs.

Joshuan ★
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Lors d'un voyage tel que le Summer Camp, on peut pas dire qu'on fait rien d'intéressant. On a toujours de quoi occuper nos journées avec des activités sur les îles visitées. Bon, p'tete qu'elle était tombée sur une activité avec des gens loin d'être cool comme moi, c'est possible après tout. Mais du coup, elle s'était levée et m'avait attrapé la main pour qu'on se balade à travers le bateau. Je crois qu'on venait de le faire en long, en large et en travers parce qu'au final, après toutes nos péripéties, on s'était de nouveau retrouvé sur les transats tueurs d'orteils. Elle s'était allongée dessus, en étoile - parce que c'est très important comme détail, maintenant je la vois comme Patrick dans Bob l'Eponge - en s'exprimant « On est à l'étroit. Je vais devenir claustrophobe sur ce bateau. Josh ? Parle-moi, dis-moi un truc que je sais pas. » Et pendant qu'elle disait ça, et bien moi je m'étais approché d'elle par les dossiers des transats et en me penchant, je venais capturer ses lèvres pour la faire taire et la faire penser à autre chose. « On est à l'air libre là, on est sur le pont du bateau et y'a pas de quoi paniquer » disais-je avant de l'embrasser de nouveau.

« Tu sais ce qui me détendrait ? » demanda-t-elle en fermant les yeux. Puis elle se reprit brusquement en se relevant en deux temps trois mouvements pour faire face à Joshua. « Je parle pas de ce que tu penses dans ton esprit d'homme pervers. » Elle pointa un doigt accusateur vers le jeune homme. Si ça se trouve il avait rien pensé du tout, allez savoir ce qu'il se passait dans sa petite tête. Si ça se trouve c'était beaucoup moins craignos que ce qu'il se passait dans sa tête à elle, mais pour le bien de tous, elle devait rester la sage petite Joan aux pensées positives. Elle ouvrit les bras, le serra contre lui. Elle était adepte des câlins, des vrais câlins sans arrière pensée, ce qui avait cessé d'exister depuis qu'elle avait fêté ses douze ans et que celui avec qui elle préparait son exposé sur Napoléon lui avait touché les fesses quand il l'avait serré dans ses bras pour lui souhaiter un bon anniversaire. Une expérience traumatisante. Bon enfin, elle savait comment ça allait se finir, il n'était doté d'aucune patience ce mec. Ou bien c'était elle.

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Je m'étais dit que peut-être l'embrasser allait arrêter de la faire paniquer comme elle venait tout juste de le faire. Et je pense quand même que ça a marché puisqu'elle me parlait déjà plus calmement. Ouf. « Tu sais ce qui me détendrait ? » demandait-elle toujours allongée sur les transats. Je hochais la tête négativement, n'ayant pas vraiment le temps de répondre puisqu'elle s'était redressée aussi vite que l'éclair pour se retrouver face à moi. « Je parle pas de ce que tu penses dans ton esprit d'homme pervers. » mentionnait-elle en me pointant du doigt. Comme si j'avais l'esprit mal placé, sérieusement. *roll* Elle finissait par ouvrir les bras et me prendre pour faire un câlin. J'esquissais un sourire, fermant alors les yeux et je resserrais naturellement mes bras autour d'elle, calant mon visage dans sa nuque pour sentir son odeur. Je ne faisais rien de particulièrement déplacé, parce que j'avais compris qu'elle n'était pas adepte des transats, mais je n'en pensais pas moins. Après tout, c'était ma petite amie et ça faisait depuis qu'on était sur ce bateau qu'il ne s'était rien passé alors forcément.. Je déposais mes lèvres sur la peau de son cou, de façon très innocente, forcément.

La jeune femme laissa faire. Finalement, il pouvait avoir ce qu'il voulait derrière la tête. D'accord, ils avaient légèrement galéré pour en arriver là. En y repensant, si on lui avait dit qu'ils seraient ensemble pour de vrai un jour, que ce serait plus une histoire de révisions améliorées, elle n'y aurait pas cru. Lindley ne donnait pas cher de leur peau à l'époque. Et encore moins après, et pire, et encore pire, pourtant le lendemain du bal elle avait parié sur lui. Elle resta longtemps comme ça, ou alors pas longtemps mais ça lui sembla une éternité. « Tu sais quand je disais que j'avais de la chance je crois que je parlais de toi en général. Enfin j'en suis sure. Va savoir avec qui ou quoi je serai aujourd'hui si je t'avais pas. » Elle s'écarta doucement en riant. Oh c'est vrai avec quel horrible personnage elle serait ou ne serait pas, peut-être qu'elle avait raté sa liberté et qu'elle aurait pu rencontrer un milliardaire mécène de la NASA, peut-être qu'elle ratait une occasion d'être riche, quelle horreur, quel déshonneur. Elle l'embrassa doucement, restant contre lui, quand même.

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Je la gardais contre moi, ne pouvant me résigner à la repousser. Je ne pouvais tout simplement pas faire ce geste parce que j'aimais sa présence à mes côtés. Ca ne faisait pas longtemps que nous étions ensemble et pourtant, j'étais vraiment attaché à elle. Je sais pas si je peux dire que j'en suis amoureux à ce stade là mais il est clair que j'ai des sentiments forts pour elle qui ne font qu'augmenter au fil des jours. Et en plus, quand elle me dit des trucs du genre « Tu sais quand je disais que j'avais de la chance je crois que je parlais de toi en général. Enfin j'en suis sure. Va savoir avec qui ou quoi je serai aujourd'hui si je t'avais pas. », je ne peux que craquer, voyez-vous. Un sourire béat venait apparaître sur mon visage, ne pouvant pas s'en aller aussi facilement. Encore moins quand les lèvres de ma petite amie venaient se déposer sur les miennes. Je lui rendais son baiser, resserrant mes bras autour d'elle pour la coller encore plus contre mon corps avant de coller mon front au sien. « Et j'suis chanceux de t'avoir, que tu m'aies choisi. Sérieux... si tu n'étais pas venue le lendemain du bal, imagine comment ça aurait été awkward ce Summer Camp ! » disais-je en rigolant. Bah ouais, les équipes auraient été les mêmes, je suppose. Et donc ça aurait été vraiment bizarre. Comme Zoïa et moi en fait. « J'crois qu'on est tous les deux chanceux, même si je me soupçonne de l'être plus que toi... suffit de te regarder pour le comprendre. » J'esquissais un nouveau sourire, posant mes lèvres sur sa joue pour ensuite lui voler un nouveau baiser.

Joan se laissa dorloter, ne répondit même pas tout de suite à Joshua. Pas qu'elle n'en ressente pas le besoin. Au contraire même. Ça aurait été une situation terriblement gênante seulement durant le Summer Camp ? Le jeune homme était peut-être un peu naïf. Ils étaient dans la même confrérie, sur le même campus universitaire, ils se seraient recroisés, revus peut-être. En tout cas, ça ne se serait pas limité à deux mois sur un bateau. Le problème quand on fait entrer quelqu'un dans sa vie, c'est que ça dure pas deux mois. C'est un contrat à durée indéterminée. Avec de longues périodes de congés payés et après faut se remettre au boulot et c'est dur, on a plus l'habitude de travailler. Presque elle allait rougir, hého on se ressaisit, comme si c'était une habitude de Lindley de s'émouvoir comme ça quand il ouvrait la bouche. C'était aussi sûrement la première fois qu'il lui disait un truc aussi mignon. Et que ce n'était pas motivé par la peur d'ailleurs. Parce que oui son joli petit discours au bal l'avait touchée, avait un peu joué dans sa grande décision – qui n'en était pas tant une – mais à l'époque c'était sûrement plus le cri du cœur du mec qui a peur de perdre son coup de plusieurs soirs. « Je te ferai visiter le Vermont un jour peut-être. » Au risque de croiser maman Lindley, étrange coïncidence.

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Bon, je minimisais la chose au Summer Camp puisque c'était les deux mois où on était dans le même bateau. Même si on avait des escales, on vivait principalement sur le bateau et ça aurait été compliqué à gérer. Mais on était aussi ensemble à la Quincy, et dans Harvard. Bon, le côté campus était plus simple à gérer. J'étais étudiant en médecine, elle était en astrophysique, deux pôles différents, donc plus de chance de pas se croiser. Mais quoiqu'il en soit, elle était avec moi, on était bien ensemble et on avait pas à repenser au fait qu'elle avait failli ne pas me choisir. D'ailleurs, je n'hésitais pas à lui dire que c'était moi le chanceux dans l'histoire. Après tout, elle était belle, intelligente, drôle. Tout ce que je recherche chez une fille. Je me rendais compte que c'était ça mon type de filles, puisque Holly était de ce genre elle aussi. Mh, à méditer. Quoiqu'il en soit, je lui volais un baiser, la gardant cependant dans mes bras. « Je te ferai visiter le Vermont un jour peut-être. » Je me mis à la regarder, sourire sur les lèvres. Le Vermont, c'était de là qu'elle venait, si mes souvenirs sont bons. C'est là où elle a grandi.. « Avec plaisir. » disais-je avant de caler mon visage dans son cou. « J'suis bien tenté de te proposer d'aller en Irlande mais les billets d'avion sont pas vraiment donnés.. » lui avouais-je. Même si j'avais un peu d'argent de côté, c'était pas assez pour me payer - et lui payer - un billet d'avion.

La jeune femme haussa les épaules, si ce n'était qu'une question d'argent, ça pourrait s'arranger. En fait, s'il plaisait à maman Lindley, elle serait ravie de leur donner ses économies pour aller en Irlande. Bah oui, vu qu'elle était anti-capitaliste elle allait forcément faire don de ses sous à sa fifille adorée. Faut pas croire, maman Lindley est plus difficile à convaincre que papa Lindley. Enfin en même temps ils pouvaient se débrouiller tous seuls, parce qu'elle l’entraînerait dans une merde internationale s'ils croisaient ses parents. « Oh si c'est que ça on se débrouillera. T'auras qu'à faire des heures supp' moi je m'occuperai de ma valise. De toute façon, tu prends qu'un billet ? Pour moi. Toi t'y es déjà allé ça sert à rien que tu viennes. » Un seul billet ça ne devait pas coûter si cher et puis Joshua avait l'air de bien aimer lui faire des petits cadeaux. Il fallait maintenant passer à l'étape gros cadeaux. Puis elle avait toujours aimé la St Patrick, elle pourrait partir en mars et mettre un horrible chapeau vert sans être ridicule. Tout ça était parfaitement alléchant. Alors c'était vraiment sérieux. Joshuan for the win, elle avait des frissons.

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Aller voir sa famille, c'était un grand pas quand même, dans notre relation. C'était pas anodin et je savais pas trop comment le prendre. Bien, évidemment.. mais sans une certaine appréhension. J'étais pas habitué à ce genre de tradition donc ça me chamboulait. J'avais beau avoir eu quelques relations amoureuses, j'étais rarement passé par cette case là. « Oh si c'est que ça on se débrouillera. T'auras qu'à faire des heures supp' moi je m'occuperai de ma valise. De toute façon, tu prends qu'un billet ? Pour moi. Toi t'y es déjà allé ça sert à rien que tu viennes. » Je me mis à rire, faisant alors de l'air dans son cou avant de me redresser pour la regarder, sourire sur les lèvres. C'était pas un sourire heureux, c'était surtout un sourire "on est pas obligé de passer par là". « Ca sert à rien de dépenser notre argent en fait, pour aller là-bas. Y'a rien à voir, personne à qui parler.. J'ai plus de famille. Depuis que j'ai 16 ans, je suis émancipé et je vis par moi-même.. Alors à part visiter le pays, on a rien d'autre à faire de mieux là-bas. » Je ne pense pas lui avoir déjà confié ce genre de choses de ma vie.. mon passé. Mais voilà, c'était une première. Je m'étais confié à elle et ça me faisait encore tout bizarre.