I needed to be saved, and you came • Socrate

Socrate & Danae

I needed to be saved, and you came

Malgré sa souffrance apparente, Socrate semblait parfaitement détendu. Mes paroles avaient visiblement réussi à le rassurer et j'en étais bien contente. Le jeune professeur plongea son regard dans le mien et me sourit sincèrement. Je ne pus m'empêcher de lui lancer un magnifique sourire en retour. Malgré ses blessures, Socrate restait un jeune homme très attirant. Il tenta alors de se redresser sur le canapé pour être assis et je l'aidais. Il balaya l'appartement des yeux et finit par me demander si je vivais seule. C'est vrai que nous n'avions pas entendu Jessie, mais vu l'heure, elle devait être de sortie. « Non, je vis avec ma grande soeur. » Même si techniquement, je vivais seule avant que Jessie ne débarque sans prévenir il y a quelques mois. « Elle est femme de ménage à Harvard. Elle s'appelle Jessie. Peut-être l'avez-vous déjà croisée ? Elle doit être sortie ce soir, elle est beaucoup plus fêtarde que moi. » Je ne savais pas pourquoi je lui racontais tout ça, mais il m'avait sauvé la vie et je sentais donc que je pouvais lui faire confiance.

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J'étais bien, je tentais de ne pas du tout penser à la douleur. Parler avec cette fille me faisait du bien, et puis elle me semblait intéressante. Une sorte d'envie me poussait à plus la connaître, peut-être le fait que je l'ai sauvé. Elle me répondait qu'elle vivait avec sa grande soeur, tout en rajoutant qu'elle travaillait en tant que femme de ménage à Harvard. Je souriais, il n'y avait malheureusement pas qu'une seule femme de ménage. « Peut-être que oui, je ne sais pas. », lui avais-je répondu alors. « Vous n'auriez pas à boire, s'il vous plait ? J'ai la gorge sèche. », avais-je alors demandé avant de tousser.

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Socrate m'avoua qu'il n'avait aucune idée de s'il avait déjà croisé Jessie ou non. C'est vrai qu'il n'y avait pas qu'une seule femme de ménage à Harvard. Même si Jessie ne passait pas du tout inaperçu. Déjà, elle n'avait pas le physique pour être femme de ménage : elle était plutôt du genre secrétaire (sexy, ça va de soit). Et surtout, elle ne se comportait pas du tout comme tel. Elle était le genre de femme qui profitait de sa position pour draguer les beaux professeurs et les mettre dans son lit. Au moins, Socrate n'avait pas succombé à ses charmes. « Vous n'avez jamais dû la rencontrer. Elle ne passe pas inaperçue, vous ne l'auriez pas oublié. », disais-je avec un sourire. Le jeune homme me demanda ensuite un verre et je m'empressais de lui apporter. « Voilà. Vous avez besoin d'autre chose ? Vous avez faim ? », disais-je en lui tendant le verre d'eau. Il m'avait sauvé la vie, le moins que je puisse faire était d'être aux petits soins pour lui.

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J'avais seulement dû la croiser sans jamais lui parler véritablement. Dans tout les cas, j'étais pas le genre de professeur à me mettre en avant. J'étais plus celui qui était discret et avancer à petits pas. Elle me rapporte mon verre d'eau, je le bus à une rapidité fulgurante. J'avais la gorge sèche et l'eau m'avait complètement hydrater, ça faisait réellement du bien. « Non, ça va aller. Mais, je ne vais pas vous déranger plus longtemps », déclarai-je en me relevant. Je laissais pousser un petit cri de douleur en posant mes mains au niveau de mes côtes. J'avais mal, mais c'était déjà moins que tout à l'heure.

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Socrate avala son verre d'eau d'une traite. Il se leva ensuite, me disant qu'il ne voulait pas me déranger plus longtemps. Voyant son visage tordu par la douleur, je l'aidais à prendre ses appuis. « Vous êtes sûr ? Vous ne me dérangez pas, vous savez. » Socrate semblait encore mal en point au vu de la façon dont il se tenait les côtes. « Vous semblez encore faible, peut-être devriez-vous vous reposer. » Enfin bon, peut-être voulait-il simplement se reposer tranquillement chez lui, et non pas ici. Dans tous les cas, il était hors de question qu'il retourne chez lui par ses propres moyens. « Vous voulez que je vous accompagne à l'hôpital ? Pour vous faire une radio, histoire d'être sûr. » Histoire de vérifier qu'il n'y avait de lésion interne ou autre que je n'aurais pas décelé, sait-on jamais.

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J'avais dit que je ne voulais pas la déranger, j'allais partir si je pouvais me lever et prendre un taxi pour qu'il m'amène jusqu'à mon appartement. Elle rajouta que je semblais faible et me proposer de me reposer encore un peu. Elle n'avait pas tort, j'avais l'impression qu'un rouleau-compresseur passait sur mon crâne. J'hochais la tête acceptant de rester ici un peu plus longtemps et elle me demandait si elle voulait que j'aille à l'hôpital afin de faire des radios. « Non, pas la peine... je vous fais confiance. C'est gentil à vous de prendre soin de moi », avais-je répondu avec un sourire. On était quittes. Je l'avais sauvé, elle m'avait sauvé. Mais, j'me sentais bien d'avoir fait cette bonne action. « Au moins, j'ai fait ma BA de la journée », ajoutais-je avant de rigoler et de me tenir les côtes en même temps.

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Socrate accepta de rester un peu plus longtemps chez moi et je l'aidais à se rallonger dans le canapé. Cela me rassurait : je ne voulais pas qu'il s'écroule sur le chemin pour retourner à son appartement. J'avais désinfecté ses blessures mais ça ne voulait pas dire que la douleur était partie. « C'est normal, je vous dois bien ça... Vous m'avez sauvé la vie, après tout. », disais-je avec un sourire. Je ne sais pas si Socrate mesurait l'ampleur de l'action qu'il avait accompli ce soir. Beaucoup de personnes se seraient enfuient face à cette situation, par peur. Mais lui était resté et s'était battu, avait encaissé des coups. Et tout ça pour moi. « Vous avez fait plus qu'une bonne action. Une bonne action, c'est aider une grand-mère à traverser la route. Mais là, je ne sais pas ce qu'ils m'auraient fait si vous n'aviez pas été là, je faisais pas le poids. » J'avais eu de la chance que Socrate soit sur ma route. J'avais peut-être un ange gardien qui veillait sur moi dans le ciel, après tout.

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Ce qu'ils auraient fait si je n'étais pas intervenu, c'était tout vu. Viol, agression, et j'en passe. Je préférais même ne pas y penser du tout, j'étais arrivé et j'avais fait tout mon possible pour défendre cette pauvre jeune femme, aussi belle soit-elle. Je passais ma main sur mon yeux comme pour les essuyer, et j'essayais d'arrêter de me faire des idées sur Danae. « On devrait quand même déposer plainte, non ? J'me rappelle pas trop de leur visages mais peut-être que vous... ? », lui demandais-je. Comme si j'allais laisser des mecs comme ça en liberté. Si Danae n'avait pas intervenu à son tour, ils m'auraient certainement tué et laisser là comme un pauvre déchet.

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Déposer une plainte était une solution. Cela semblait même être indispensable. Des voyous comme eux ne pouvaient pas rester en liberté. Ils devaient être réprimandés. Qui sait, peut-être sévissaient-ils dans les rues de Cambridge tous les soirs ? Ils feraient probablement de nouvelles victimes. Socrate avait été là pour moi, mais peut-être qu'une autre jeune fille n'aurait pas cette chance. « Je pense qu'il faut le faire, oui... » Même si déposer une plainte pouvait être à double tranchant : et si les malfrats nous retrouvaient pour nous faire payer ? Je préférais ne pas penser à cela et fermait les yeux pour essayer de me remémorer leurs visages. « C'est un peu flou, tout s'est passé si vite... », disais-je en me prenant la tête dans mes mains. « Mais peut-être qu'ils sont connus de la police ? De cette manière je pourrais sans doute les identifier. » Je n'avais jamais fait ça, porter plainte, identifier des gens. Mais si ça pouvait éviter d'autres agressions, cela me paraissait indispensable.

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En voyant ce qu'ils avaient failli faire à Danae et ce qu'ils m'avaient fait, il était impossible que je laisse passer ça. Imaginer que j'apprenne qu'un groupe de délinquants avait tabassé à mort quelqu'un ou même violer une fille. J'allais m'en vouloir à vie si je n'agissais pas. Porter plainte était la seule solution que j'avais pour faire quelque chose. Je demandais alors à la fille que j'avais sauvé si elle pouvait se rappeler le visage de ces dangereux individus. J'hochais à la tête à ce qu'elle me disait. « Des personnes comme ça, ils sont obligés d'être connus, je pense. On devrait y aller demain à la première heure ? », demandais-je alors.

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