I needed to be saved, and you came • Socrate

Socrate & Danae

I needed to be saved, and you came

La nuit tombait sur Cambridge et je n'étais pas rassurée. Je sortais tout juste de l'hôpital dans lequel j'avais effectué ma garde de la journée. Ce n'était pas mon hôpital habituel mais j'y avais été transférée pour assister à une opération rare. Cet hôpital se situait dans un quartier que je connaissais très peu et qui n'avait pas forcément très bonne réputation. Je me hâtais donc pour retourner à ma voiture. J'aperçus alors un groupe de jeunes hommes, au loin. Je me mordais les lèvres. Ne croyez pas que tous les jeunes hommes sont des délinquants à mes yeux. Mais là, il faisait noir, ils étaient quatre et j'étais seule, rien de bien rassurant. Je serrais les dents et faisait profil bas tandis que je me rapprochais d'eux. Arrivée à leur hauteur, ils se tournèrent vers moi et me firent face. « Alors beauté, tu passes une bonne soirée ? », lança l'un deux en se plantant devant moi. Je redressais la tête. « Laissez-moi passer, s'il vous plait. », disais-je d'une voix ferme, pour ne pas laisser transparaitre la peur qui grandissait en moi. « Bah quoi bébé, tu veux pas rester avec nous ? », susurra un autre à mon oreille. Je tentais de passer, mais ils m'attrapèrent par le bras et me poussèrent contre le mur. « Lâchez-moi ! » J'élevais la voix. « On va pas te faire de mal, t'es en sécurité avec nous... » Je sentais les mains d'un des malfaiteurs parcourir mon corps et je tentais de me débattre, en vain. « Lâchez-moi je vous dis ! Laissez-moi tranquille ! LACHEZ-MOI ! » Je me mis à hurler mais l'un deux plaqua sa main contre ma bouche pour me faire taire. Je tremblais de peur, me demandant ce qu'ils allaient me faire subir. J'espérais vraiment que quelqu'un allait passer par là.

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Il était tard, mais j'étais toujours dans la rue. J'avais passé la soirée au cinéma en solitaire, et je n'avais pas envie de rentrer immédiatement après. Je me promenais donc tranquillement dans les rues de Cambridge. Quatre ans que j'étais dans cette ville américaine, et je n'avais pas vraiment fait attention aux alentours de l'université et de mon appartement. Alors, cette nuit, c'était le cas de le faire. C'était parti pour arpenter les rues de Cambridge. Marcher, encore marcher et penser. Oh que je pensais trop même. Ce fut des bruits qui me sortirent de mes pensées. Des bruits ? Ou plutôt des cris. J'avais décidé alors de me rapprocher de ces 'cris', espérant que ce ne soit pas une femme en train de faire des cochonneries avec un homme. Ou une autre femme. Mais, ce fut tout autre. Une agression. C'était une agression, il y avait une bande de mec qui s'en prenait à une fille. Et, j'étais là. Tout d'suite, mes membres s'étaient paralysés. J'étais bloqué, j'avais peur. J'voulais fuir, mais j'allais m'en vouloir toute ma vie. Je n'étais pas un héros, j'étais loin de l'être. Mais, j'étais un humain et je ne pouvais pas partir comme ça. Je pris alors une grande inspiration et m'approcha de la bande. « Elle vous a dit de la lâcher, messieurs ! », avais-je crié. Les gars sursautèrent, ils s'étaient surement pas attendu à voir quelqu'un. Ils lâchèrent rapidement la fille, et vinrent à m'encercler tout aussi rapidement. J'étais dans la merde. « Bon les gars... faites rien que vous pourrez regretter », disais-je calmement. L'un des mecs rigola et ce fut le premier à m'asséner un coup de poing qui me fit rapidement tomber au sol. Et, je me pris rapidement une ruée de coups. Tentant de me protéger, surtout ma tête.

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J'étais terrifiée. Comment avais-je pu me retrouver dans une telle situation ? Si seulement j'avais changé de trottoir... Même si j'étais sûre qu'ils m'auraient poursuivie. Ces mecs étaient timbrés et j'étais leur victime. Je n'osais pas imaginer les horribles choses qu'ils allaient me faire dans cette rue sombre. Je voulais hurler, me débattre, lutter, mais ils étaient beaucoup plus forts que moi et je n'avais pas une chance. Je fermais les yeux quand une fois s'éleva quelques mètres plus loin. Je redressais la tête brusquement et aperçus un jeune homme. Mes agresseurs me lâchèrent soudainement pour encercler mon sauveur. Je restais plantée là, pétrifiée. Ma tête me disait de prendre mes jambes à mon cou mais je ne pouvais pas laisser ce jeune homme tout seul. Il venait tout de même de défier une bande de mecs pour me secourir. Un des malfaiteurs lui assena un coup de poing et je poussais un cri d'effroi. Mon héros tomba au sol. « Oh mon dieu. » Je ne savais pas quoi faire. Appeler la police ? Inutile, ils mettraient trop de temps à arriver. Rassemblant tout mon courage, je me mettais à crier. « Laissez-le tranquille ! Lâchez-le, vous allez le tuer ! » Les quatre agresseurs rigolèrent et finirent par lâcher mon sauveur. Il avait le visage en sang. Je me précipitais sur lui. Des larmes coulaient sur mes joues mais je ne m'en rendais même pas compte. « Oh mon dieu, je suis tellement désolée... Je ne sais pas ce qui me serait arrivée si vous n'aviez pas été là... Vous m'avez sauvée, oh mon dieu, votre visage... » Je laissais échapper un sanglot, en état de choc.

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Les hommes me frappaient, alors que je tentais de me protéger. Surtout le visage, mais les coups se portaient un peu partout sur mon corps et ils étaient tellement violent. Je voyais ma vie défilait, mourir sans avoir eu une relation sexuelle avec une femme, c'était ma première pensée. Et puis cette voix qui se mit à crier, les hommes s'arrêtèrent et se mirent à rigoler. Ces derniers s'en allèrent, et moi, je gisais là au sol. J'avais mal partout. Terriblement mal. La jeune femme s'était approchée de moi, et je n'entendais qu'à moitié ce qu'elle me disait. J'étais sonné, et j'avais l'impression d'avoir les tympans explosés. Je pouvais même pas me relever, je devais surement avoir des côtes cassés. « Je.. Ca va aller », avais-je réussi à dire. Ou à mentir, surtout. J'étais vraiment un vieux mec pour dire des choses comme ça alors que j'avais le visage et le corps hors service. « En fait... j'ai mal partout... », ajoutais-je. Ouais, je laissais pas un gémissement de douleur.

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Je pleurais comme un bébé devant le corps ecchymosé de mon sauveur. Il pouvait à peine parler et bouger. J'espérais vraiment qu'il n'avait rien de cassé. Je tremblais comme une feuille mais je me devais de reprendre mes esprits. J'étais en cinquième année de médecine. J'étais capable de faire un diagnostic, il fallait juste que je me ressaisisse. J'inspirais un grand coup. « Je... Ca va aller. Je fais des études de médecine, ne bougez pas... » Comme s'il pouvait bouger. Si j'avais bien appris une chose au cours de mes études, c'était de ne pas déplacer un patient sans être sûre que tout allait bien. Je fermais les yeux quelques secondes afin de me concentrer et je me posais mes mains sur mon torse. Mes mains parcoururent son buste et je palpais ses côtes pour vérifier qu'aucune n'était cassée. Je l'entendais pousser quelques gémissements de douleur, probablement dus aux contusions. « A première vue, vous n'avez rien de cassé... Juste des contusions... » Il fallait tout de même le soigner. Je réfléchissais très vite. En voiture, mon appartement n'était qu'à dix minutes. « Je... Je peux vous amener chez moi, j'ai tout ce qu'il faut là-bas... » Désinfectants, compresses, fils pour recoudre, j'étais parfaitement équipée. « Est-ce que vous pouvez vous lever ? », demandais-je, inquiète.

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La femme que j'avais plus ou moins sauvée pleurait et était près de moi. De mon corps allongé sur le sol glacial. J'avais l'impression de partir au paradis, et j'avais ce fichu mal de crâne. Je me disais que je devais prendre des cours pour apprendre à me battre. Self-défense au moins pour savoir me défendre, je devais vraiment y penser. La femme me disait qu'elle faisait des études de médecines, j'étais bien tombé et j'avais secouru la personne. Au pire des cas, j'aurais pu aller à l'hôpital mais ils étaient plutôt longs ceux-là. Elle palpait mon corps, et elle me disait que je n'avais rien de cassé. Pourtant, j'avais vraiment un mal de chien. Était-elle réellement en médecine ? Parce que j'étais persuadé d'avoir des choses cassées. Elle continuait de parler, me disant qu'elle allait me ramener chez elle car elle avait tout ce qu'il faut et en me demandant si je pouvais me lever. J'hochais la tête de manière affirmatif, et je tentais de me relever. Ce fut avec du mal que j'avais réussi à me relever et je plissais fortement des yeux pour retenir des cris de douleur. « Je pourrais pas marcher très longtemps.. », disais-je à l'étudiante J'avais déjà du mal à parler.

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Le jeune homme hocha la tête de manière affirmative. Il m'avoua qu'il ne pourrait pas marcher très longtemps. Heureusement, ma voiture se trouvait juste au coin de la rue. Je le soutins du mieux que je pouvais et l'amena jusqu'à ma voiture. J'ouvris la portière passager et l'installa. Il allait probablement mettre du sang partout mais c'était le cadet de mes soucis. A mon tour, je m'installais rapidement du côté conducteur et me tournais vers mon sauveur. « J'habite à seulement quelques minutes, ce ne sera pas très long. » Je démarrais alors et conduisais rapidement jusque chez moi, à Inman Square. Une fois arrivés, j'aidais mon passager à descendre du véhicule et l'emmenais chez moi. Une fois dans l'appartement, je l'aidais à s'installer sur le canapé. « Est-ce que ça va ? Restez avec moi surtout... » La pire chose qui pouvait m'arriver, c'était qu'il tombe dans les pommes. Rapidement, j'allais fouiller dans mon armoire à pharmacie à la recherche d'un antidouleur. Je lui servais un verre d'eau dans lequel je versais le médicament et lui tendais. « Tenez, buvez, ça vous fera du bien... » Je le fixais, inquiète. « Je ne saurais jamais assez comment vous remercier... Comment vous appelez-vous ? » Bon, c'était une simple formalité mais c'était important d'établir un contact avec son « patient ».

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J'avais horriblement mal, et je me disais qu'aller à l'hôpital aurait été mieux que d'aller chez cette inconnue même si elle était en médecine. Cependant, je n'étais pas du tout en état de parler ou de protester. Nous marchions, et moi avec beaucoup de mal, jusqu'à une voiture et la jeune femme m'installa. Je restais là dedans sans parler, nous fûmes vites arrivés et la femme m'allongea sur son canapé tout en me disant de rester avec elle. Mais, j'avais cette envie de dormir et de partir loin dans mes rêves. Je tentais de lutter, elle revint vers moi et me servit un verre d'eau que je m'empressais de boire, j'avais la gorge sèche. Je souriais, mais j'eus mal et elle me demandait comment je m'appelais. « Socrate.... Et vous ? J'aimerai bien connaître le nom de la fille que.... j'ai sauvé avant... de mourir », disais-je dans un murmure. Je rigolais, mais ça me faisait horriblement mal. « Aieee.. faut que j'arrête de faire des blagues », disais-je alors.

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C'est vrai que j'aurais pu amener le jeune homme blessé à l'hôpital. Mais je connaissais les hôpitaux et c'était beaucoup de paperasses et de temps d'attente. Surtout qu'au final, je me serais occupée de lui à l'hôpital donc autant le faire chez moi. Peut-être se demandait-il si j'étais réellement une étudiante en médecine et pas une psychopathe, mais je savais ce que je faisais. Il m'annonça qu'il s'appelait Socrate et je lui adressais un sourire. « Enchantée, même si j'aurais préféré vous rencontrer dans d'autres circonstances... Je m'appelle Danae. » Je riais doucement à sa blague, mais juste parce que je savais qu'il était hors de danger. J'aurais moins fait la fière sinon. « Vous êtes un étudiant d'Harvard ? », demandais-je pour faire la conversation. Et surtout pour parler d'autre chose que de l'horrible agression dont nous venions d'être victimes. « Est-ce que vous pouvez enlever votre haut ? J'aurais besoin de vous examiner. » Je partais ensuite dans la pièce d'à côté, pour revenir avec tout mon matériel de bon médecin.

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Il était allongé sur le canapé, et il se présenta lorsque l'inconnue lui demanda son prénom. Dire qu'il s'appelait Socrate était une fierté à ses yeux. La fierté d'avoir un prénom d'un aussi grand homme, que malheureusement peu de gens connaissaient réellement. La fille se présenta comme Danae, et je fus content d'enfin pouvoir mettre un prénom sur la fille que j'avais sauvé. Enfin, sauver était un bien grand mot puisque ce fut moi qui m'était fait agressé au final. « Pareillement... », murmurais-je. Parler trop fort me faisait mal encore. Elle me demanda alors si j'étais un élève d'Harvard. J'avais envie de rire, mais je me retins parce que j'avais pas envie d'avoir mal et de pleurer comme une fillette. « A Harvard, oui... mais je suis professeur. D'histoire », répondis-je. Changer de sujet était conseillé, je voulais pas parler du fait qu'on venait de me casser la figure. Elle me demandait d'enlever mon tee-shirt, ce que je fis. Je pouvais voir de nombreuses ecchymoses sur mon corps, et je lâchais un soupir alors que Danae revenait. « Ils m'ont pas raté... et mon visage, c'est comment ? », demandais-je à la jeune femme. J'avais pas encore eu l'occasion de voir mon état facial.

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