« Oh comme je te comprends ! On a essayé de me coller des assistants dans les pattes… ils ont tous fini par démissionner en pleurant tellement j’étais dure et odieuse. Je suis très exigeante mais je sais que tu comprendras ce que je veux » fit-elle avec l’intuition la plus extraordinaire du monde, chose n’étant pas peu dire. « Si ça vient d’un inconnu, tu ne fais jamais preuve de méfiance chérie ? »
« Je suis certaine que nous pourrions travailler ensemble et puis, si tu es odieuse, je fais grève de sexe… Ah non, ce serait me punir… Hum je sais, je te ferais plus de chichi ! »m’exclamais-je avant d’hausser les épaules face à ce petit questionnaire. Il y avait une réponse piège ?! « Bah si je fais attention, je n’accepte pas de verres d’inconnus, je ne suis pas les gens dans leur voiture lorsque je ne les connais pas etc… Mais une glace ce n’est pas méchant après tout ! Sauf pour mes hanches ! » terminais-je par lui répondre.
« Ah nan pas de chantage sinon je vais trouver autre chose de plus cruel encore ! Bon je sais pas encore quoi mais je vais trouver ! Ah si… t’auras plus droit à ta tétée de quatre heures ! » fanfaronna-t-elle avec un air lui donnant ni plus ni moins une tête à connerie avant qu’elle ne laisse échapper un petit rire. Si une ambiance de ce type régnait dans son boulot, elles n’auraient aucun mal à s’entendre. « Au contraire, une glace ça peut être méchant si quelqu’un te mets du poison dedans trésor… tout peut être une arme tu sais ! »
« Ah non, tu n’as pas le droit de me priver de ma tétée ! Je te signale que c’est vitale pour moi, mon corps en a besoin, il est euh en pleine croissance ! »m’insurgeais-je contre cet ignoble chantage en éclatant tout simplement de rire. Je sentais que la collaboration n’allait pas être difficile car nous étions tout de même deux bosseuses devant l’éternel. « Faut que j’arrête de manger des glaces alors ? » soupirais-je car j’avais beau faire tous les efforts de la terre, je n’arrivais pas à me dire que quelqu’un pourrait chercher à m’empoisonner avec une glace. « Je serais plus prudente à l’avenir promis ! »
« Mouais, mouais mouais !! Excuse tout ça ! Si tu fais pas de chantage j’en ferai pas, c’est tout à ta main… » fit-elle remarquer en papillonnant des yeux d’un air faussement innocent. « Mais non, juste que tu fasses gaffe si c’est quelqu’un d’inconnu qui t’en offre une, même principe que pour ton verre en soirée par exemple ! » fit-elle valoir avant d’embrasser Shiloh sur la joue une fois qu’elle eut enfin compris ce que Bambi voulait lui dire. « T’es la meilleure ! »
« Promis, je ferais aucun chantage du tout ! » lui assurais-je vivement avec des yeux de cocker battu. Je ne voulais pas qu’elle me prive de ma tétée, je l’aimais bien trop. « Et puis, il me semble que tu n’es jamais perdante au final quand je tète. Il me semble même que tu apprécies énormément quand mes lèvres viennent picorer ta poitrine » minaudais-je en enroulant un de mes doigts dans ses longs cheveux, un air coquin accroché sur mes traits. « Je sais que je suis la meilleure, j’ai réussi à t’arracher le mariage ! » fanfaronnais-je avant de déposer à mon tour un baiser sur ses lèvres, lui offrant une glace avant de m’en prendre une en retour. « On rentre à la maison ? J’ai envie de savoir si.. enfin si on a réussi »
« Oh je n’ai pas dit que je ne serais pas perdante si je te privais de ta tétée quotidienne seulement… c’est le principe qui sera en jeu ! » avoua-t-elle d’un ton presque pompeux, qui se termina bien évidemment dans un éclat de rire alors qu’elle passait un bras autour des épaules de Shiloh. « Bien sûr que t’es la meilleure, quelle question ! » fit-elle en lui embrassant doucement la tempe.
Mouais principe mes fesses ouais ! Je voulais ma tétée, elle n’avait pas le droit de la mettre en jeu. « C’est déloyal, tu sais très bien que je ferais aucun chantage si tu mets la tétée sur le tapis »marmonnais-je bien que quelques instants plus tard, j’affichais l’air d’un chaton venant de se repaitre d’un gros bol de lait simplement parce qu’elle m’avait dit que j’étais la meilleure. « Dis Bambi… Je peux te parler d’un truc s’il te plait ? J’ai besoin de ton avis »lui demandais-je soudainement alors que je glissais mon bras autour de sa taille tandis que nous prenions le chemin du retour.
« Ça s’appelle être stratégique, trésor » avoua-t-elle d’un air proprement sadique car après tout, Bambi savait très bien l’être et Shiloh le savait sûrement depuis le temps. « Bien sûr, tu sais que tu peux me parler de tout » ajouta-t-elle à la question de sa tendre moitié, ne pensant pas être de si mauvais abord, à plus forte raison avec sa femme. Elle lui jeta à plusieurs reprises de petits regards interrogatifs, se demandant bien de quoi il pouvait s’agir.
« Ouais ben c’est pas du jeu d’être stratégique ! »boudais-je légèrement bien que je m’étais décidée par la suite à lui parler d’un petit problème, rien de bien grave mais j’avais besoin de son avis sur la question. « Je te rassure, ce n’est vraiment rien de grave mais voilà… Je crois que je vais quitter la Dunster House. Je les adore, il n’y a pas de soucis. Ils m’ont tendu la main quand j’en avais le plus besoin mais je crois que je ne cadre plus avec l’environnement. Je n’ai plus vraiment besoin de me réfugier dans mes études pour oublier que j’ai oublié… ou plutôt que j’avais. Ma mémoire comble ses trous chaque jours que Dieu fait… Je sais pas trop quoi faire en réalité »
