(+ Shishi) et c'est reparti...

« Tu sais que vaut mieux pas que tu fasses la maligne avec ça ? » Après tout, Bambi allait être obligée de faire une demande alors qu’il s’agissait de SA grossesse. Franchement, elle aurait tout vu et entendu ! Notamment une commande en bonne et due forme alors que Shiloh se planquait dans son dos… « C’est bon c’est tout ou tu as encore oublié un truc ? Rajoutez-moi une pommade anti démangeaisons » ajouta-t-elle face à la pharmacienne comme si de rien n’était.

« Mais euuuuh et je sais on est plus en mai ! » boudais-je à moitié mais quand même, elle n’allait pas me lâcher et puis, c’était de sa faute si j’étais enceinte… Bon ok pas entièrement mais ce bébé avait la moitié de son code génétique provenant d’elle d’abord. « Hum je vois pas non… Ah si ! Des trucs pour la nausée car ce n’est pas dit que je supporte très bien le bateau, puis il faut du lait après soleil, etc. Autant tout acheter maintenant »lui dis-je d’une petite voix tandis que j’entourais sa taille de mes bras pour me blottir dans son dos comme un petit chaton.

« Ouais et interdiction de dire « juiiiin heuuuu » parce que c’est pas crédible » nota-t-elle avant que Shiloh ne le fasse remarquer. Autant que Bambi garde la carte de l’humour pourri jusqu’au bout après tout ! « Vous avez entendu ? Bon chérie c’est vraiment tout non parce que sinon autant que tu parles à la pharmacienne toi-même hein, que j’évite de faire les traductrices en herbe » mit-elle en avant face à la vieille femme dont le manque de patience ne pouvait pas être plus évident.

« Ouais c’est pas crédible du tout ! » marmonnais-je avant de secouer la tête. « J’ai plus rien à demander ! » répondis-je avec précipitation avant de tendre ma carte bleue que je venais de sortir de mon jean pour payer les achats et cela sans quitter son dos. J’y pouvais rien, les médecins et autres personnes de la même branche me faisaient peur. C’était comme les clowns, c’était effrayant. « On peut y aller, je veux ma glace moi ! »

Une fois en dehors de la pharmacie, Bambi reprit la main de Shiloh avant de soupirer. « Mais quelle femme pressée ! » Après tout, non seulement elle ne l’avait pas laissée payer mais en prime, sitôt un pied posé dans la rue, elle mettait en avant son envie de glace. « Il y a un marchand pas loin normalement à moins que tu veuilles qu’on aille chez Häagen Dazs au centre commercial ? Et puis… tu aurais pu me laisser payer, tu sais. »

« J’ai envie d’une glace, c’est pas ma faute » répétais-je d’un air buté avant de lui répondre que je préférais de loin qu’on aille faire une razzia dans un centre commercial. « En fait en parlant de cela… Est-ce que tu accepterais que maintenant que nous sommes femme et femme que l’on ouvre un compte joint ? J’ai envie de partager ça avec toi et puis, nous sommes mariées, c’est naturel non ? Enfin si tu veux pas, je comprendrais, on peut pas dire que je roule sur l'or par rapport à toi » essayais-je d’argumenter un poil.

Bambi comprit aussitôt le message et la conduisit doucement mais sûrement jusqu’au centre commercial, tandis que Shiloh la stoppait limite dans sa marche avec ses propos. « Un compte joint ?! » manqua-t-elle de s’étouffer en la regardant comme si elle était subitement devenue un extraterrestre. « Waw… et qu’est-ce qui t’a décidée ? Il est évident que je suis d’accord, je prendrai rendez-vous dès demain avec ma banque mais c’est… tellement soudain ! D’habitude, tu refuses surtout que je t’aide ! »

« Oui » répondis-je timidement en rougissant car ce n’était pas vraiment évident pour moi de demander cela mais je fus rapidement rassurée qu’elle accepte ma proposition. « Et bien tu sais, j’ai beaucoup réfléchit pendant que tu étais partie pour ta…euh pause et je veux vraiment que nous partagions tout ensemble aussi bien les galères que les réussites et puis, je veux être pleinement en couple avec toi alors cela veut dire que je dois te laisser m’aider et arrêter de me croire seule au monde »avouais-je en regardant mes pieds comme une enfant qui ose avouer à l’objet de son cœur tous ses sentiments.

Bambi arqua un sourcil de surprise et d’amusement en même temps, alors que ses lèvres s’étiraient progressivement. Elle n’aurait pas imaginé une telle chose possible mais cela lui faisait plaisir qu’enfin Shiloh se rende compte qu’elles étaient deux dans l’affaire et qu’elle n’était donc plus seule pour faire face aux aléas de la vie. « Alléluia mes frères ! » s’exclama-t-elle subitement. « Enfin tu as compris ce que j’ai essayé à plusieurs reprises de faire rentrer dans ton esprit : on est deux et c’est mon job de te soutenir, dans les bons comme dans les mauvais jours. Tu auras ta part aussi ! Tu es d’accord pour un rendez-vous demain avec moi à la banque, alors ? »

Je savais très bien que Bambi n’attendait que cela mais ce n’était pas évident pour moi. Or, je voulais réellement que notre mariage soit une union la plus saine et la plus viable possible et cela voulait dire que je devais prendre sur moi et m’ouvrir à Bambi. « Je l’ai compris maintenant et cela me dérange pas le moins du monde ! T’imagine, je vais voir un banquier qui ne va pas pleurer en me voyant entrer dans son agence ou qui ne me fera pas le signe de vade retro satanas » répliquais-je avec une petite moue avant d’entourer sa nuque de mes bras. « Je veux un bisou ! »