What are you doing? ♡ TORRYATT

Wyatt semblait surpris que je lui dise ça. Qu’est-ce qu’il y avait de surprenant là-dedans merde? Nous étions en pause depuis plusieurs semaine, j’avais pratiquement du le forcer à me faire l’amour et il m’abandonnait une fois de plus, seul avec ma grossesse. « Je suis désolé pour ce soir. Ça ne se reproduira plus, pas avant que je règle certaines choses » J’avalai de travers. Désolé? Oh vraiment? « T’es désolé Wyatt? Oh bah pardon alors de t’avoir forcé la main. C’est bon va régler c’que t’as à réglé et, tant qu’on y est, j’irai toute seule à l’échographie la semaine prochaine. » Je me retournai rapidement, ouvrant la porte de ma voiture et m’y engouffrant avant que le courage ne me quitte. J’y pris place, refermant la porte et regardant droit devant moi, les mains tremblantes et incapable de démarrer la voiture tout d’suite. J’avais le cœur lourd et au bord des lèvres. Comment pouvait-il me dire qu’il était désolé? Regrettait-il tant les moments passés en ma compagnie?

« T’es désolé Wyatt? Oh bah pardon alors de t’avoir forcé la main. C’est bon va régler c’que t’as à réglé et, tant qu’on y est, j’irai toute seule à l’échographie la semaine prochaine. » Bordel, mais c’était quoi son problème ?! Qu’est-ce que j’avais fait de mal encore ! Peut-être que j’avais parlé maladroitement, mais je ne le faisais pas intentionnellement. Je voulais lui éviter le plus de douleur et voilà comment j’étais remercié. Torrey montait dans sa voiture sans plus de préambule. Je me disais qu’elle allait démarrer, mais elle n’en fit rien. A travers la fenêtre, je pouvais voir ses mains crispés sur son volant, alors que ses phalanges devenaient littéralement blanches. D’’un geste sec, j’ouvrais la portière, me retenant de hurler. « Quelle échographie ? J’attendais que tu me prévienne, je te signal ! » C’était bien les nanas ça. Elles vous font la gueule sur un truc dont vous n’êtes même pas au courant.

Je tenais mon volant si fort entre mes mains que j’avais l’impression qu’il allait m’exploser entre les doigts. J’attendais que Wyatt parte, mais il ne bougeait pas. Misère. Qu’il foute le camp que je puisse enfin pleuré tranquille! S’il était si désolé alors qu’il s’en aille être désolé ailleurs. Moi, je ne regrettais pas d’avoir fait l’amour avec lui. Et pourquoi s’excuser à moins de regretter quelque chose? Soudainement, ma portière s’ouvrit. Je sursautai, le dévisageant alors qu’il s’époumonait presque : « Quelle échographie ? J’attendais que tu me préviennes, je te signal ! » Je serai la mâchoire, sentant les larmes me monter aux yeux. Qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à foutre? Il n’en voulait pas de ce bébé. Ni de moi d’ailleurs. Alors qu’est-ce que ça lui faisait de venir avec moi? De me tenir la main alors qu’on apprendrait.. « .. le sexe du bébé. » Terminais-je à voix haute, les yeux brillants. Voilà, c’était l’échographie des vingt semaines, celle du milieu de ma grossesse, celle qui nous permettrait de connaitre le sexe de notre enfant.

Cette fille allait me rendre complètement dingue ! Elle pensait vraiment que je ne voulais pas y aller, alors que je lui avais demandé de me prévenir ? Ce n’est pas parce qu’on était en pause, que je devais être écarté de sa grossesse. « .. le sexe du bébé. » Quoi, déjà ?! Ayant la tête qui tourne, je m’asseyais sur le siège avant de la voiture. Cette séance nous dirait si nous allions avoir un fils ou une fille. A partir de là, je ne pourrais plus ignorer cet enfant, cela sera vraiment réel. « Déjà… » Le temps passait tellement vite. Dans quelques mois, j’allais être père et alors, ma vie changerait du tout au tout. Sous le coup de l’émotion, je ne pensais même pas à lui dire que j’avais été accepté dans l’équipe professionnelle de natation à Boston. Non, mon cerveau était comme court circuité. « Je viendrais. » Elle n’aurait pas d’autre choix que de me supporter. L’air sérieux, je me tournais vers elle. « Tu auras intérêt à me prévenir » Après ses mots, je me relevais du siège pour m’engouffrer à l’extérieur de la voiture.

Surprise!? À voir sa tête, on pouvait facilement croire qu’il ne s’y attendait pas. Pourtant ouais, j’avais déjà la moitié de ma grossesse de fait. D’ici novembre un membre allait s’ajouter à la famille qu’il le veuille ou non. Wyatt prit place côté passager et je le dévisageai un moment sans rien dire, le laissant assimiler l’information. « Déjà… » J’hochai lentement la tête, ne trouvant rien à ajouter. Oui, déjà. « Je viendrais. » Je clignai des yeux, ne relevant pas. Au fond, c’était ce que je voulais. J’avais envie qu’il vienne avec moi. Mais le faisait-il par obligation ou parce qu’il le voulait bien? « Tu auras intérêt à me prévenir » Je fronçai les sourcils cette fois-ci. Comme si j’avais l’intention de lui cacher? « Oui.. bien sûr. » dis-je simplement alors qu’il se relevait, sortant de la voiture. Je baissai lentement ma vitre, lui jetant un regard dans la pénombre. « Wyatt…? »

« Oui.. bien sûr. » C’était déjà ça. Je n’allais pas la laisser seule pour cette échographie. Quoi que je dise, moi aussi, j’avais envie de savoir si notre enfant sera une fille ou un garçon. Est-ce que je commençais à m’impliquer dans cette histoire ? Je ne serais le dire, mais elle portait mon enfant et ça, c’était déjà bien suffisant. « Bien » J’étais même surpris de la voir capituler aussi vite. Une seconde avant, elle me criait presque dessus et maintenant, elle était toute calme. Sortant de la voiture, je fermais la portière, lorsque j’entendis la vitre se baisser. « Wyatt…? » Qu’allait-elle encore me dire ? « Oui ? » Dans la pénombre du parking, j’observais son pale visage, illuminé par les rayons des lampadaires. Elle avait l’air vraiment fatigué et je ne savais pas si c’était une bonne idée de la laisser rentrer seule. D’un autre côté, la résidence des Dunster n’était pas très loin et elle resterait dans le campus.

Alors que Wyatt sortait de la voiture pour aller rejoindre les autres, je pris une dernière fois mon courage à deux mains, baissant la vitre de mon côté pour l’interpeller. « Oui ? » Il se retourna lentement et je déglutis avant de m’adresser à lui pour la dernière fois avant de partir. « J’attendrai… » dis-je simplement, espérant qu’il comprendrait où je voulais en venir. Qu’il comprendrait que, quoi qu’il arrive, je serais là à attendre. Qu’il soit prêt, qu’il revienne vers moi, que nous formions une famille, une vraie. Hésitante, je laissai ma vitre baissée en insérant ma clé pour faire tourner le moteur qui gronda férocement, typique de ces vieux modèles américains.

Tourné vers elle, j’attendais qu’elle réponde à mon interrogation. « J’attendrai… » Ses mots résonnèrent dans mon corps comme un coup d’électricité. Est-ce que cela voulait dire qu’elle serait toujours là et qu’elle attendrait que j’aie pris ma décision ? Etait-ce à cause de cette soirée lourde en rebondissement que je me sentais aussi déstabilisé. « Hm » Je me contentais de faire un mouvement de tête, car je ne savais pas quoi répondre à cela. Moi-même, j’étais plongé dans le flou total. Je ne savais pas qu’elle serait le dénouement de cette pause, ni-même ce que j’allais faire maintenant. « Soit prudente sur la route » Au moment où je prononçais ses mots, je me trouvais con et insensible. Du moins, c’est ce qu’elle penserait surement de moi. Même si j’avais envie de l’embrasser, je savais que j’avais besoin de cette pause pour que toute aille mieux.  

« Hm » fus tout ce qu’il trouva à répondre. Et je suppose que je ne m’attendais pas à grand-chose de plus de sa part. Après tout, qu’aurait-il pu répondre? Qu’il était content de savoir que j’allais stupidement être là à espérer que tout redeviendrait dans l’ordre? J’étais juste désespérément amoureuse de lui, voilà tout. « Soit prudente sur la route » J’hochai lentement la tête, présumant que c’était sa façon à lui de me montrer qu’il tenait à moi malgré tout. Hésitant une dernière fois, je finis par embrayer de l’arrière et sortir du stationnement du stade pour retourner à mon appartement où ma baby-sitter devait commencer à avoir hâte de pouvoir s’en aller.

Fin?

Je regardais Torrey s’éloigner, sa voiture se mouvant au silence de la nuit. Debout, je restais immobile, m’assurant qu’elle est complètement disparu. Après ce que nous avions partagé ce soir, la douleur était devenue plus intense, mais étrangement, elle me paraissait presque familière. Le plus dire dans tout cela, c’est que nous nous infligions cette douleur à nous-même. Le cœur lourd, je n’avais même pas envie de retourner au stade. L’envie n’y était plus et je n’étais pas prêt à affronter un autre souvenir de mon passé. Je savais qu’en y retournant, je risquais de faire une plus grosse connerie. Envoyant un bref sms à Elysa pour m’excuser, je sortais les clés de ma poche et partais en direction de ma voiture. Plus rien ne me retenait ici ce soir.  

FIN