ROULETTE RP ►

Pourquoi ai-je invité la blonde à cette fête ? Parce que de tout façon, j'y serai allé, avec ou sans elle ! Mais là, ça me donne une raison de plus pour le faire. Je souris d'un air enjôleur en prenant le bour de papier où elle a écrit son numéro et le fourre dans ma poche. Bizarrement, on dirait qu'elle cherche ses mots, qu'elle els choisit avec méthode pour ne pas raconter de conneries. Du coup, elle a l'air concentrée et je trouve ça mignon. Je lui dis en rigolant : "Comment veux-tu que je le te trouve pas ? Tu seras éblouissante !" Ben oui, un petit compliment ça ne fait de mal à personne. Et j'adooore la voir rougir ! "Je t'appelle dès que j'arrive, ok ?" Elle reprend le fil de notre conversation en me demandant ce que je compte faire après mes études. Vaaaste question... Le hareng, trop peu pour moi. Trop rustique, pas assez Niels à mon goût ! Et puis... J'aimerai TELLEMENT monter ma propre affaire, c'est un de mes rêves : ne plus dépendre de mon père et qu'il puisse être fier de moi ! "Le hareng, c'est hors de question ! Ce que je veux faire, c'est monter une entreprise. Mon rêve, c'est d'être à la tête d'une multinationale, propriétaire de je sais pas quoi. Que ce soit des bateaux, des avions, ou des hôtels. Pourquoi pas une société de matériel informatique. Bref, un truc qui claque et que les autres admirent." En somme, je veux gouverner le monde avec un empire de fric ! "Et toi, qu'est-ce que tu comptes faire après Harvard ?"

S'il continuait à lui faire autant de compliment, elle allait finir par atteindre un rouge cramé. Bien sur elle savait que c'était fait exprès pour la draguer, charmer, tout ça, la faire craquer, ça correspondait au personnage. Mais franchement il n'avait pas l'air d'être si ignoble que ça avec les filles. Après, ce n'était peut-être qu'une fausse impression. Plus elle passerait de temps en sa compagnie, plus elle serait fixé. Hum, en attendant, elle continuait à en apprendre plus sur lui. Ambitieux, ça c'était confirmé. Et pas fan de hareng, visiblement. Alexia n'aimait pas spécialement ça d'ailleurs, mais qu'est ce qu'on s'en fiche concrètement. Son oreille tiqua sur société de matériel informatique. Alors comme ça, ça l'intéressait aussi. Ils pourraient se retrouver un jour dans le même business, dans quelques années. Niels pourrait devenir son fournisseur, après tout, pourquoi pas. Il n'en était que plus intéressant encore. Et il l'était déjà beaucoup sans ça. "Je suis en train de monter ma boîte avec Camryn. On va revendre des applications à des firmes multinationales et en gérer d'autres, on a déjà quelques partenariats avec d'autres start-up, pour le moment ça part sur les chapeaux de roue. Si jamais tu te lances dans la vente de matériel informatique tiens moi au courant, on pourrait bosser ensemble." lui proposa-t-elle en mode businesswoman. Elle n'en avait pas l'air comme ça, la petite blonde fine, mais elle était un leader et un patron redoutable, une excellente négociatrice notamment. Et sa meilleure amie et associée avait les mêmes qualités. Elles ne pouvaient que réussir. "Donc si j'ai bien compris, tu es plutôt histoire d'une nuit - ou de quelques nuits - comme garçon, ça ne t'es jamais arrivé de te poser ou d'avoir envie de te poser ?" Elle entrait directement dans le vif du sujet, paf.

Eh bien ! Moi qui me voie comme un homme ambitieux, j'ai devant moi une sérieuse concurrente ! Je l'envie un peu de s'être déjà lancée dans les affaires et je vois plus avec elle qu'une simple histoire de sexe finalement ! J'ai un carnet d'adresse bien rempli, des contacts richisssimes, une experience de la bourse et elle a une affaire qui marche déjà bien... Autant dire que la jeune blonde commence à m'intéresser un peu plus, peut-être puis-je lui être utile... "Tu sais, j'avais commencé à monter mon petit empire hôtelier mais j'ai eu des démêlées avec la justice qui ont tout fait capoter. Mais j'ai des contacts, des actionnaires qui pourraient être intéressés par votre petite boîte. Les applis, c'est le futur et y en plein qui l'ont compris ! On pourrait peut-être voir si on peut pas faire affaire ensemble..." C'est ça aussi être un homme d'affaire : saisir les opportunités ! J'ai moi-même un peu d'argent à placer et je peux peut-être les aider à gérer la communication : je suis un manipulateur hors pair. Alexia me demande si j'ai déjà pensé à me poser. Je décide de jouer franc-jeu : "Ben, j'ai bien failli épouser une princesse norvégienne, mais à cause des mêmes ennuis judiciaires dont je t'ai parlé, on a été obligés de rompre. Cela dit, rien de sentimental dans notre couple : elle m'était utile grâce à ses contacts mais c'est tout. Sinon, ouais. Je suis plutôt branché histoire sans lendemain. Et toi ? T'as déjà eu une histoire sérieuse ?" La conversation devient agréable et si je n'y fais pas attention, je vais finir par baisser la garde...

Intéressant, il était suffisamment entreprenant - dans le sens business, qu'on soit d'accord - pour avoir déjà tenté quelque chose lui aussi. Qui plus est Alex connaissait un peu les empires immobiliers déjà existants pour avoir séjourné dans un certain nombre d'hôtels très huppés. Particulièrement dans les Hilton d'ailleurs. Mais jamais en Suède, c'est vrai. Elle fut assez intriguée par cette histoire de démêlés judiciaires. Elle aurait bien voulu savoir de quoi il s'agissait exactement, c'était important d'avoir entièrement confiance en son partenaire lors d'une association professionnelle, pas vrai ? Or c'était une éventualité qu'il semblait déjà envisager autant qu'elle. Un opportuniste en plus d'être ambitieux, il avait vraiment tout pour lui plaire y compris en affaires. "Mon père a déjà accepté de nous financer à hauteur de plusieurs millions mais si la boîte se développe on aura besoin de nouveaux investisseurs, c'est vrai, surtout si on entre en bourse. Mais tu parles de quel type de problème judiciaire exactement ? Enfin j'ai un excellent service juridique à disposition mais c'est toujours intéressant de connaître les expériences des autres." Oui, le service juridique en question, c'était Camryn, mais elle était super calée en la matière et avec les premières rentrées d'argent elles embaucheraient pour étendre les compétences. Non pas qu'Alex soupçonnait Niels de fraude, mais elle savait que la justice pouvait être franchement stupide et tatillonne parfois, autant ne pas faire les mêmes erreurs que lui. Elle fut étonnée par la sincérité de sa réponse concernant ses relations amoureuses. S'il avait consenti à un mariage de raison, c'est qu'il était encore plus ambitieux qu'elle ne le pensait. Mais elle trouvait qu'il fallait beaucoup de courage pour faire ce type de choix et rien que pour ça elle avait du respect pour lui. C'était quelque chose qu'elle n'aurait jamais été capable de faire. "Je ne suis jamais tombé sur la bonne personne, à chaque fois que je pense que c'est sérieux, j'apprends que je ne suis qu'une roue de secours pour en oublier une autre, ou que finalement je ressemble plus à une bonne copine. Ce genre de trucs. Mais ce n'est pas si grave, je le prends bien, ce sont des choses qui arrivent." C'est là où on pouvait apercevoir tout le positivisme d'Alex, qui était une fille toujours de bonne humeur, et qui détestait déprimer ou se plaindre ou encore pire, pleurer sur son sort. Un jour la chance tournerait et voilà, même si ça lui faisait un pincement au coeur, ce n'était pas la fin du monde. Elle avait beaucoup de philosophie, et seulement 21 ans au compteur, pas de quoi s'affoler. D'ailleurs elle se surprit elle-même à être aussi honnête avec Niels, spontanément.

 Faire des affaires avec Alexia peut me rapporter gros, je pense ! Une start-up, c'est le genre de chose de truc dans lequel il fait bon investir ! La jeune femme semble intéressée par mes histoires judiciaires ! Je lui raconte donc l'histoire, de manière vague : "Pour tout te dire, on voulait se faire un petit pactole. On bossait avec des pros, casses en tout genre, hackage informatique. On avait déjà une coquette somme en arnaquant des gens -je m'occupais de manipuler des gens entre autres- mais nos... Contacts nous ont foutu dans la merde, mon frère, une amie et moi. On a fini derrière les barreaux et eux sont partis avec l'argent mais ok les a retrouvé. Mon père et ses avocats ont plaidé notre innocence et on a un casier vierge. Fin de l'histoire !" Je passe sous silence le fait que mon "amie" en question était en fait ma fiancée... Elle a pas besoin de le savoir. "Garde en mémoire ce que je t'ai dit ma belle. A propos des investisseurs !" Après quoi elle me parle de sa vie amoureuse avec un optimisme débordant ! Je comprends qu'elle se méfie de moi ! "L'amour déçoit. C'est pour ça que je ne tombe jamais amoureux."

Ah d'accord, ce n'était pas exactement ce à quoi elle s'attendait quand il avait parlé de problèmes judiciaires. Là c'était carrément un montage d'arnaques - comme il en existait d'ailleurs beaucoup sans qu'on le sache dans le monde du business. Et puis d'abord, s'il bossait vraiment avec des pros en hackage, ils n'auraient pas pu être rattrapables par la justice, soit dit en passant. A moins qu'ils ne soient pas si bons que ça, ou qu'ils les aient fortement contrariés. Elle aimait bien Niels, n'empêche qu'elle se méfia un peu. Elle ne voulait aucun problème, et surtout aucune bêtise de ce type, c'était une fille clean. A part l'optimisation fiscale, tant que ça n'était pas de la fraude. N'empêche qu'il avait de la chance d'avoir un casier vide avec une affaire pareille, son père devait être encore plus riche que le sien, sans aucun doute. "Ne t'inquiète pas, je garde cette idée en tête. Mais t'es vraiment un sacré bad boy d'avoir fait ça." Cette petite phrase trahissait sa surprise mais elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire pour autant. Il avait vraiment du cran. "Ca fait plus que décevoir, ça fait mal. Mais ça te fait te sentir vivant. Tu devrais essayer un de ces quatre, parfois ça fait du bien, même si c'est juste une illusion. Le truc c'est d'y croire. Et puis on ne contrôle pas ses sentiments." Malheureusement et heureusement à la fois, parfois de belles histoires naissaient du hasard le plus complet. "Et bien, pas de question, tu passes ton tour alors ?" Preuve qu'il était vraiment dans la conversation, il en avait oublié le petit jeu de question réponse. Peut-être qu'elle finissait par l'ouvrir à elle finalement.

 J'ai sorti l'histoire en bloc à Alexia, parce que je me fiche complètement de ce qu'on peut en penser. C'est de l'histoire ancienne et puis voilà ! J'ai tourné la page, je n'ai plus aucune nouvelle de ma fiancée de l'époque et je ne m'en porte que mieux ! Je dois avouer que je me plais à Harvard et les USA sont une source d'inspiration très intéressante quand on veut se lancer dans les affaires... La jeune femme relève mon côté "bad boy". Ouais, c'est ce que je suis -ou étais- toujours occupé à me fourrer dans des emmerdes. "Oui, je le revendique : parce qu'être un bad boy c'est sexy !" un petit clin d'œil pour la route ! Par contre pour ce qui est des sentiments, elle peut essayer tout ce qu'elle veut, je mets un point d'honneur à ne pas être amoureux. Je ne dirais pas que je ne tiens pas à des gens, ce serait mentir... Non, y a quand même des personnes qui comptent dans ma vie : mon frère, Andrew, et peut-être d'autres. Mais je n'aime pas me l'avouer, penser aux liens qui m'unissent à des gens, je sais pas.... J'ai l'impression que ça me rend faible. Peut-être un peu con, mais je m'en fous ! [color=red]"Je connais d'autre choses pour se sentir vivant, et je crois déjà en moi !"[:color] Les sous-entendus et le narcissisme sont mes armes pour dévier les sujets sensibles. Ah ouui ! Le jeu des questions ! Je l'avais totalement oublié celui-là ! "Et toi tu viens de griller la tienne pour me demander ça ?" Et moi aussi apparemment !

Il marquait un point, toutes les filles aiment les bad boys et c'était effectivement pour une bonne raison: il n'y avait rien de plus séduisant. Et ils le savaient parfaitement, n'hésitaient pas à en jouer, un peu comme Niels, qui n'était peut-être pas si bad boy qu'il voulait bien le montrer. La preuve, il ne l'avait pas jeté comme un chiffon, rien que ça, ça voulait dire beaucoup sur son caractère. Par contre impossible de le convaincre que l'amour en avalait la peine. Mais pour être complètement honnête, Alexia avait-elle vraiment été amoureuse dans sa vie ? Elle avait cru l'être parfois, mais elle avait n'avait jamais connu l'amour dans son essence pure et passionnelle. Elle n'allait pas s'apitoyer sur son sort pour autant. Le prince charmant n'existait pas, ou plus depuis longtemps. "Ca j'avais remarqué" fit-elle un petit sourire malicieux aux lèvres. Il dégageait tellement de certitudes, ça devait être rassurant de se trouver dans ses bras, à l'abri de tout. "Flute, on dirait bien !" dit-elle en riant. Elle se rendit compte à ce moment précis qu'elle passait un bon moment. Un très bon moment. Pas une seule seconde elle ne s'ennuyait. "Je t'aime vraiment bien tu sais." déclara-t-elle sans réfléchir, spontanément. "Finalement j'ai bien fait de me tromper de casier !" constata-t-elle l'air joyeuse. Niels était une belle surprise. "Tu sais que tu viens de te prendre un coup de soleil sur le nez ?" Elle venait de s'en rendre compte en le regardant. Ils étaient bien exposés sur le toit forcément, et son nez était rouge de chez rouge, mais bizarrement pas le reste de son visage. L'image était comique: Alexia commença à rire.

 Je suis reconnaissant à Alexia de ne pas continuer la conversation sur mes problèmes avec la justice. Venir à Harvard est une manière d'enterrer cet échec et de l'oublier aussi... Et je n'ai pas besoin de ça pour entretenir mon image de bad boy. A Harvard, je suis vu comme le mec qui couche à droite à gauche, sans attache, laissant des filles éplorées sur son passage. Je suis pas le seul à me traîner cette réputation, mais une chose est sûre, elle me convient parfaitement. Qu'importe ce qu'on attende de lui, Niels déçoit. Je prends un malin plaisir à manipuler les personnes pour mieux les jeter quand elles ont perdu leur intérêt. Enfin, ce n'est qu'une réputation, en vrai je ne suis pas un tel connard, ou alors, le fait que les femmes savent à quoi s'attendre avec moi fait que je ne brise pas autant de coeurs qu'on pourrait le croire. Je lui lance un sourire ravageur quand elle dit avoir remarqué que je suis sexy. On passe vraiment un bon moment sur ce toit et on en a oublié ce jeu de questions-réponses : signe que la conversation est bien lancée entre nous ! "T'aurais jamais passé un aussi bon moment avec cet Aaron, n'est-ce-pas ?" lui dis-je. Elle me fait remarquer que j'ai un coup de soleil sur le nez. J'ai une peau méditerranéenne par ma mère, mais pour ce qui est du nez, je tiens plutôt de mon scandinave de père, allez savoir pourquoi ! "Quoi ?? J'avais pas remarqué que ça tapait aussi fort ! Tu veux pas qu'on se foute quelque part à l'abris avant que tu aies une insolation et que tu te jettes dans mes bras, sous le coup de la chaleur ?"

Cette fois-ci, la réponse n'était pas si évidente que ça. Alexia prit le temps de réfléchir avant de dire "Hmm c'est sur que ça n'aurait pas été pareil, je te l'accorde." Elle lui fit un sourire éclatant "En fait tu te débrouilles plutôt bien, je dois dire." ajouta-t-elle avec sa petite moue malicieuse habituelle. Franchement, Aaron, elle l'avait complètement oublié depuis déjà plus de dix bonnes minutes. "Avoue tu aimerais bien, autant qu'on reste là si tu veux que ça arrive ! Par contre si tu tiens à ton nez et si tu ne veux pas finir comme un clown de cirque, je crois qu'on devrait redescendre. On peut aller dans ma chambre si tu veux. Si tu me promets de ne pas faire attention au désordre monstrueux qu'il y règne." Elle visualisa mentalement. Y avait-il des objets compromettants et visibles ? Lit fait, placards fermés, à la rigueur deux vieux journaux qui trainaient par terre ça se ramassait vite fait. Le soutien gorge abandonné sur sa chaise de bureau ? Euh elle espérait vivement qu'elle avait pensé à le faire disparaitre celui là. Parce que sinon c'était la honte assurée. Pas comme s'il n'avait jamais vu un de ses soutien gorge hein, mais quand même. Ce qu'elle pouvait être bordélique parfois. Par contre elle avait laissé des bouteilles d'eau dans le frigo commun, et elle était persuadée qu'il y restait des bières. "Comme ça je peux t'offrir une bière et de la crème après solaire." Voire de la biafine. Alex ne s'en séparait jamais vu son type de peau claire.