ISADORA&RUBEN. comme si c'était pas déjà assez compliqué.

Y'a trois semaines, même si Ruben était en phase d'avouer à Athina qu'il voulait sortir avec elle, si elle lui aurait avoué qu'elle l'aimait tout aurait été beaucoup plus simple. Ou pas d'ailleurs, mais au moins Athina n'aurait jamais été mêlée à l'affaire. Bon, fallait croire que sa petite blague ne l'avait pas fait rire, au contraire. Elle pris un air grave, et commença à sortir quelques mots. Y'a deux mois, une embrouille. Ouiiii, l'embrouille à cause d'une blague que Ruben avait fait à la Lowell, qu'elle n'avait visiblement pas apprécié. A la suite de ses paroles, Ruben se décomposa. Il se releva, commençant à ronger ses ongles puis lui tourna le dos. Comment t'as pu me cacher un truc pareil ? Putain Izzy bordel, tu t'rend comptes de c'que tu m'dis ? Il respira profondément, fallait pas qu'il s'énerve, fallait qu'il garde son calme. Repense quand elle t'as dit qu'elle t'aimait. Voilaaa. Pourquoi tu m'as rien dit ? T'as porté plainte ? C'était qui cet enfoiré ? J'te jure que si.. Il souffla et se passa une main sur le visage, se retournant face à elle. Excuse moi.. je.. ça m'tue que tu m'ai rien dit Izzy ! dit-il en collant son front contre le sien.

Il s'énervait, pas contre elle, heureusement. « Je pouvais pas te le dire! T'aurais culpabilisé! T'aurais dit que si tu m'avais pas fait de blague, je serai restée, ou alors si tu m'avais raccompagnée, il ne se serait rien passé, mais c'est pas ta faute! » Elle continuait de pleurer, Ruben toujours à ses côtés. Elle espérait qu'il ne verrait pas son ventre. Au bout de deux mois, bébé commençait à déformer le corps de sa maman. Bientôt, elle aurait un ventre vraiment rond qui s'accorderait surement mal avec sa maigreur maladive. « J'ai pas porté plainte, j'avais trop peur et honte! Je ne l'avais même pas vu en détail! Je ne me rappelle de rien... C'est ma faute j'en suis sure... » pauvre Izzy, qui subit tout les malheurs du monde: un enfant, un amour impossible, un cancer qui a 10% de chances de revenir, et en plus, plus aucune nouvelles de son frère...

Il se sentait impuissant devant Izzy qui venait de lui lancer un bombe au visage. Il s'en voulait de ne pas l'avoir vu, il lui en voulait de ne rien lui avoir dit, et il en voulait à mort à ce type qui avait osé la toucher. Elle était si fragile, il le savait. J'aurais simplement voulu que tu me le dises Izzy. souffla-t-il, tout près d'elle. Son coeur battait vite, plus vite. Et j'aurais du le voir, j'aurais du voir que ça allait pas quand c'est arrivé. Il tapa son point contre la table, réalisant qu'il avait passé plus de temps à boire au Spring Break qu'à s'occuper de la Lowell qui devait vivre un enfer à ce moment là.

Elle remit sa tête contre son coup en pleurant. C'était pas sa faute. Pas à lui. Mais c'était pas la sienne non plus, à Izzy, si?? Elle pleura longtemps, sur l'épaule chaude de son "ami". Elle détestait Athina. Elle détestait le fait de savoir qu'il était pris. C'était comme avoir un pot de nutella, et ne pas avoir le droit d'y toucher. Et elle détestait ça. « Je t'aime et je m'en veut de ne pas avoir pu te le dire... » ses larmes coulaient le longs de ses joues, et poursuivaient leur chemin dans le cou du jeune homme.

Comment un simple je t'aime pouvait autant changer les choses. Ruben était amoureux d'Athina, oh ça oui. Il l'aimait et lui avait enfin dit au bal, la veille. Mais Izzy venait de lui dire qu'elle aussi était amoureuse. La débâcle des sentiments quoi. J'sais pas ce que ca veux dire mais je trouvais ça beau. Au fond, c'etait comme si Ruben avait toujours attendu ca de sa part, comme s' il l'avait toujours aimé aussi mais se voilait la face a cause d'Athina. Je.. Non, t'en veux pas. Ca va, c'est bon. Il caressa son dos et lui deposa un baiser sur la tempe. Il détestait la voir dans cet état, merde ca lui faisait mal! Putain, il en aurait des choses a raconter à Ludwick, et il le tuerai forcément pour s' etre mis dans une situation pas possible

Elle se détacha de lui et essuya ses yeux. « J’suis tellement désolée… J’ai tellement peur maintenant… » Isadora plaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle n’avait plus envie d’être la troisième roue du vélo, elle voulait juste que Ruben et elle soient tels Juliette et Romeo, Rose et Jack, Blair et Chuck, Tim Burton et Elena Bonham-Carter, Scott McCall et Alison Argent, Brooke Davis et Julian Baker, Effy et Freddie, Percy et Anabeth, Harry et Ginny, Meredith et Derek, Catelyn et Eddard stark, Augustus et Hazel, Matty et Jake (je ne peut définitivement pas dire Matty et Jenna, je hait cette %§#@?$!), Rachel et Finn, ou Peter Pan et Wendy (Bon, d’accord, il ne faut jamais parler cinéma avec moi) « J’ai peur de te perdre, peur que tu me rejettes, qu’on s’éloigne, qu’on finisse par redevenir des inconnus, et que dans 15 ans, on se croise, et que tu baisse les yeux, gênés, parce que je ferai de même. J’ai peur de l’oubli. Et j’en vient à avoir peur de ce qui pourrait trop me blesser. J’ai peur de marcher seule dans la rue, peur de chaque homme trop grand, j’ai peur, j’ai vraiment peur. Peur de tout. » Elle fixa le sol et se remit à ronger son ongle de pouce, intriguée.

Elle voulait une histoire à la Rox et Rouky (ah non, ça c'est les bouboules d'Oliver..), à la Belle et la bête, Cendrillon et son prince, la p'tite sirène et Eric, Charming et Blanche Neige... Bref, moi aussi j'peux en sortir mais j'ai la flemme de creuser Mais Ruben ne pouvait pas lui offrir ça, pas maintenant. Il ne pourrait jamais l'oublier, jamais elle ne redeviendrait une inconnu à ses yeux, elle était bien trop importante pour lui aujourd'hui. Elle faisait partie intégrante de sa vie depuis ce jour au marché de Noël, c'était comme ça. Je veux pas qu't'ai peur. Tu me perdras jamais, tu m'entends ? Jamais ! Et puis j'suis là, j'te laisserai pas tombée Izzy, je l'ai jamais fait, j'commencerais pas aujourd'hui. Il la regardait se ronger les ongles. Il fut pris d'une envie et lui attrapa le visage, l'embrassant passionnément, beaucoup plus que les deux fois précédentes.

Et encore. Encore un coup de poignard qui s’enfonce dans son coeur. Elle voudrait luter, le repousser, lui dire qu’il la blesse, mais elle peut pas, parce qu’elle est aveuglée par l’amour, parce qu’elle sent au fond d’elle des petits papillons prendre leur envol, parce qu’elle croit en tout cela, elle croit au coup de foudre, à l’amour véritable, aux âmes soeurs et au fil rouge du destin. Parce que l’amour rend naïf. Et puis en même temps, il est tellement fougueux ce baiser, tellement passioné, elle en oublie qu’elle est au lord hobo, à Cambridge, elle se voit à Paris, sous la tour Eiffel, à Moscou, devant le Kremlin, à Londres, devant le big ben, en Australie, devant l’opéra de Sydney, au Bresil, devant la statue du Christ, en Italie, devant la tour de Pise. Elle veut stopper le temps, que tout s’arrête, parce qu’elle l’aime, mais elle l’aime…. À un point inimaginable. Et puis tout s’écroule. Le monde parfait qu’elle sétait bâtit le temps d’une seconde part en fumée. Elle est ici, avec un gars qui à une copine, et qui ne l’aimera surement jamais. Leurs lèvres se décollent, et un profond soupir de désespoir s’échape de la bouche de la jeune, qui une seconde plus tôt, était collée à celle de Ruben. « Ruben… » C’est un "Ruben" désolant qui sort de sa bouche, parce qu’elle aussi, veut qu’il retourne à la réalité. Oui, ils sont bien Roméo et Juliette, parce qu’ils sont tout deux tout autant torturés par cet amour impossible que les amants maudis nés des familles Capulet et Montaigue. Mais sans soufrance, comment connaître le bonheur?

Il s'en mordrait les doigts, ça allait se savoir. Il l'avait embrassé trois fois, dont une fois plus longue que les autres. Il n'en suffisait que d'une pour que les collègues d'Athina reconnaissent Ruben et aillent tout lui balancer. Il était fichu, le mec parfait et fidèle qu'on disait qu'il était venait d'embrasser une autre fille alors qu'il était en couple. Mais merde, il regrettait pas quoi, c'est là que c'était encore plus flippant. Dis pas Ruben comme si j'avais fait quelque chose qu'il fallait pas. soupira-t-il. Il se releva et retourna s’asseoir sur sa chaise, avalant cul sec la fin de sa bière. Izzy... ? J'veux pas que tu penses que j'fais ça pour te faire plaisir. J'l'ai fait parce que j'le voulait, parce que.. je t'aime aussi putain ! Allez, bien Ruben ! T'as dit Je t'aime à deux nanas en deux jours. On dit pas jamais deux sans trois ? - Vas-y, ta gueule ! (Ouais, Ruben se parle à lui même, et aleuuuuur ?)

Et puis il se rassit et finit cul sec sa bière. Elle savait pas comment réagir face à ce qu’il disait. Devait-elle sauter de joie, de voir qu’il l’aimait aussi, ou simplement se voiler la face, parce que même si il l’aimait, ça marcherait pas? « Donc si je résume, t’as une copine, que tu aimes, mais t’aime aussi une fille comme ça, que tu considérais jusqu’à présent comme une simple amie? » Ouais, elle se rabaissait un peu, parce qu’au fond, elle avait vite décidé qu’il était son meilleur ami, mais était elle aussi importante pour lui?