(+ Mina) new color for a new day

« Je n’ai pas dit pour autant que tu étais un boulet, pourquoi toujours te considérer de façon négative ? » reprit Bambi en caressant à son tour la joue de Mina. « Je m’inquiète simplement pour toi trésor. J’ai pas envie qu’il t’arrive une tuile parce que je n’aurais pas été assez vigilante. » Qu’on la caractérise de sentimentale, tant pis, elle en prenait le risque… et s’en moquait bien cette fois. « Tu as peur de finir par t’ennuyer c’est ça ? Explique-moi, je ne suis pas stupide mais je ne suis pas dans ta tête. »

« C’était une façon de parler cara mia… C’est juste que je ne veux pas être dans tes pattes comme une présence imposée mais être un allié pour toi. Tu vois la différence ? Je veux être ta partenaire » lui dis-je en tournant mon visage pour déposer un baiser au creux de sa paume. Je ne l’aimais que plus en la sentant si protectrice à mon égard. « Pas m’ennuyer mais dès fois, ça me manque. J’aime comme tu me fais l’amour mais dès fois, quand la crise est trop forte, j’ai besoin de bien plus de fougues, de présence… que tu t’imposes à moi pour m’aider à me contrôler et ne pas devenir dépendante de mon plaisir. Je ne sais pas comment l’expliquer »boudais-je à moitié avant de venir me blottir dans ses bras.

« Je vois… je vais sûrement te trouver des choses à faire qui feront monter ton adrénaline » avoua-t-elle avec malice non sans frissonner au baiser de Mina contre sa paume. Une chose était sûre, la qualité de l’écoute de Bambi fut capitale lorsqu’elle se mit à parler de ses goûts en matière de sexualité… « J’avoue que j’ai un peu du mal à visualiser mais au pire on pourra faire des essais lors de tes crises, histoire de trouver ce qui te soulage ? » essaya-t-elle maladroitement.

« Cool ! Tu sais quoi, tu seras ma Xena et je serais ta Gabrielle »soufflais-je pour mieux l’embrasser l’instant d’après. La discussion se poursuivit dès lors sur mes goûts en matière de domination et même si je rougissais, cela me faisait du bien de vider mon sac. « Bien sûr. Tu sais, je ne vais pas te demander d’acheter une cravache et de m’insulter hein… J’aime juste que mon partenaire ait le contrôle dans les étreintes ni plus ni moins alors ne fais pas trop tourner ta petite tête mi amor »la taquinais-je, la serrant dans mes bras. « Dis… tu seras là pour l’inspection ? Je supporterai pas d’être seule avec cette personne »

« Va pour ton rôle de Gabrielle alors » répliqua-t-elle d’un ton taquin en embrassant le bout du nez de Mina pour mieux l’inciter à s’asseoir sur le canapé, faisant signe de prendre un morceau de gâteau pour qu’elle se détende. « Bah au pire tu me guideras au début et on fera des essais… je crois que c’est mieux que de se torturer les neurones ! » reprit-elle en leur servant à toutes les deux un verre histoire qu’elles se remettent. « Bien sûr que je serai là. On t’attaque, on m’attaque, c’est toi et moi contre le reste du monde tu sais. »

Je ronronnais littéralement quand vint le baiser sur mon nez. J’aimais sa tendresse, elle me ravissait le cœur –même si le gâteau me donnait plus envie de vomir par avance. « Merci » lui dis-je alors pour le verre avant de prendre une petite bouchée de mon gâteau pour faire mine : j’en ai mangé un bout tu as vu ?! « N’empêche avec cette histoire de maison qui nous passe sous le nez, je me demande si ce ne serait pas plus intelligent d’acheter mais ça coute une blinde et je n’ai que mille dollars sur mon compte en banque… On va pas aller loin dans la vie surtout que je te dois encore ma part du loyer » soupirais-je en me demandant si le ciel n’était pas contre nous.

Bambi offrit un sourire on ne peut plus fier et encourageant à l’attention de Mina en la voyant manger un bout de son gâteau tandis qu’elle prenait un bout du sien en l’écoutant s’exprimer. « Arrête de te paniquer pour une histoire d’argent » tenta-t-elle de la rassurer, toujours sérieuse et douce en même temps. « Si tu veux que l’on achète on peut. J’ai beaucoup d’argent qui dort sur mon compte et qui ne me sert pas pour l’instant, je pourrais peut-être le mettre à contribution, tu ne crois pas ? »

« Peut-être parce que contrairement à toi, je roule pas sur l’or »lui dis-je avec un accent italien à couper au couteau signe évident que je retenais ma fierté à grand renfort de volonté. Ma famille ne roulait pas sur l’or et si le gouvernement américain avait accepté d’honorer une partie du contrat qui était de m’offrir des études, je devais travailler dur pour me payer un entraineur professeur et payer tous mes frais annexes. « A une condition : je te rembourserai ma part avec le temps… S’il te plait, c’est important pour moi de participer aux frais de la famille… J’aime me sentir utile » lui dis-je en reposant ma cuillère. Je n’avais déjà plus faim.

« Ma famille ne roule pas sur l’or, tout l’argent que j’ai, je l’ai gagné à la sueur de mon front » précisa-t-elle néanmoins. Mais il fallait dire que Bambi cumulait deux boulots relativement bien payés depuis un bout de temps maintenant, ce qui aidait en soi à épargner. « Je ne suis pas contre que tu participes, je n’ai jamais dit ça ! Je sais que c’est important pour toi mais pourquoi repousser ce projet alors que tu en as autant envie que moi et que je peux avancer l’argent ? Ça nous permettra d’éviter de nous heurter à la connerie humaine et de ne plus nous faire souffler aucune maison. »

« Mouais mais je te signale que tu es hors concours madame la magicienne tueuse à gages… Si je voulais égaler ton salaire, il faudrait que je devienne actrice de porno et encore… Cela ne paie pas autant »rigolais-je mais heureusement pour nous deux, je ne me comparais pas à elle. Un jour, mes collections se vendront dans le monde entier et je deviendrais à la fois riche et célèbre. C’était mon ambition la plus marquée et j’escomptais bien y arriver un jour. « D’accord pour que tu avances car l’appartement va vraiment devenir trop petit pour nous quatre ! Tu voudrais qu’on achète dans quel quartier ? »