(+ Mina) new color for a new day

« Tu as donné mon prénom à un pokémon ? » s’étonna Bambi, ne sachant pas si elle devait être flattée ou désespérée. Nom d’un chihuahua enragé… « Comme si te faire l’amour était le bagne, sérieusement bichon ! » s’exclama-t-elle à la limite du désespoir pour mieux l’observer attendrie en la voyant évoluer dans cette maison absolument parfaite. Pour la jolie Mather, aucun doute : elles la voulaient, elles l’auraient. « Je me suis renseignée vite fait, elle coûte six cent mille. Parfaitement dans mon budget, fais-moi confiance. Considère que c’est un cadeau de mariage un poil en avance ? Surtout que la piscine est fabuleuse ! »

"Yep ! J'ai mis mon amie Elisandra en sixième pokemon" lui répondis-je en me mordillant la lèvre. Mon pokemon préféré était une petite fée tenant une fleur, ça, c'était ma Thaïs. Je m'abandonnais toutefois rapidement à son baiser, gémissant très faiblement si bien que j'eu un peu de mal à émerger peu après pour tenir une conversation à peu près sérieuse. "C'est pas du jeu de me faire tourner la tête comme ça, tu sais que je dis toujours oui à tout après... Bon d'accord, on fait une offre pour cette maison mais vaut peut-être mieux éviter de préciser que nous sommes en couple... Il vaut mieux que tu l'achètes toute seule"lui dis-je assez tristement car j'avais conscience que notre couple nous portait bien plus préjudice qu'autre chose. C'était injuste, nous nous aimions comme tout le monde alors pourquoi personne ne voulait nous accepter?!

« D’ailleurs il faudrait que tu me la présentes, je ne la connais toujours pas » avoua-t-elle simplement, Bambi étant curieuse de connaître chacune des amies de Mina, car après tout elle en appréciait déjà la majeure partie. « Je m’occupe de l’offre, ne t’en fais pas. Je vais la faire seule et après sur le bail, une fois que la promesse de vente aura été signée, on rajoutera ton nom. Impossible pour le futur ex propriétaire de dire non après ça, tu comprends ! Je veux quand même que tu sois reconnue comme ma future femme, faut pas charrier dans la choucroute ! »

"Bien sûr ! En ce moment, c'est assez compliqué pour elle car comme je t'ai dit, elle s'est réveillée après quatre ans de coma alors c'est un peu à la : merde je veux le cul de mon homme, dégage pouffiasse, la place est déjà prise"grimaçais-je. Je ne sais pas comment je réagirais si en me réveillant, j'apprenais que quatre ans s'étaient écoulés et que Bambi avait refait sa vie. "Cela me va... J'aime cette maison. Elle sera parfaite pour élever nos enfants" murmurais-je avec un sourire rêveur. Je rêvais de retomber enceinte mais Bambi avait été claire à ce sujet et je ne voulais pas en reparler non plus. Cela faisait trop mal. "Au fait, Elsy m'a dit qu'un nageur arrêtait la compétition alors je vais voir avec lui si je peux pas prendre contact avec son entraineur... Je ne supporte plus le coach Higgins"

« Son mec a refait sa vie ? Duur ! » s’exclama-t-elle en grimaçant. Bambi ne pouvait pas imaginer la galère, ou peut-être ne le voulait-elle pas d’ailleurs. C’était trop atroce. « Aaaah enfin tu abdiques, chouette ! J’appelle le gars demain pour mettre tout ça en place et si ça roule, on emménagera très bientôt ! » s’exclama-t-elle avant de froncer brusquement les sourcils. « Il s’est passé quelque chose avec ton coach ou c’est juste parce que c’est un connard ? Notoriété publique, ceci dit ! Tu sais que je peux aller lui péter les genoux hein ? »

"Elle sait pas. C'est compliqué. Disons qu'apparement il aurait un flirt avec son assistante parce qu'il veut offrir une mère à son fils mais comme elle est de retour bah.. c'est le bordel... je t'avoue que j'ai pas tout compris" haussais-je les épaules. La seule chose que j'espérais c'était qu'Eli pourrait rapidement être à nouveau heureuse. "Tu te rends compte que la chose la plus chère que j'ai acheté, c'est une paire d'escarpin?! Ouaw.. Une maison !" rigolais-je avant de secouer la tête. J'avais hésité à en parler à Bambi mais puisqu'elle me lançait sur le sujet... "En fait, c'est idiot, je me fais peut-être des films mais ça fait deux trois fois qu'il rentre dans mon vestiaire avant que je n'ai le temps de me changer... A chaque fois il s'excuse mais je sais pas, y a un truc que j'aime pas dans son regard. Ce type me met de plus en plus mal à l'aise"

« En même temps si on se réveillait de quatre ans de coma, ce serait sûrement le bordel aussi ! La pauvre n’empêche… » avoua Bambi en toute sincérité, bien que ce ne soit pas forcément son genre de faire preuve d’énormément de compassion envers autrui. Là, il y avait de quoi. « Et elle coûtait combien ta paire d’escarpins ? » demanda-t-elle avec amusement pour mieux adopter un regard des plus sombres et des plus haineux. « Mina, ne soit pas si naïve ! Comme par hasard il ne fait pas exprès mais ça fait plusieurs fois… tu veux que je me renseigne sur ses antécédents ? En tout cas fonce pour le nouveau coach, avec ma bénédiction, c’est ça ou je casse la gueule à l’autre. »

"Euh 200$ pas plus" répondis-je avec un charmant sourire. Oui, je n'étais pas vraiment une grosse dépensière surtout qu'il me fallait économiser le plus possible pour un appartement car c'était bien beau d'avoir un enfant mais ne pas le voir... C'était trop difficile pour moi. Alors, durant cette petite année, j'avais essayé de mettre de l'argent de côté. "Je veux bien. Je sais qu'il est soupçonné d'avoir poussé une nageuse au suicide mais aucune preuve n'a été retenue contre lui. Tu sais, le monde de la natation est petit, tout se sait très vite" lui dis-je en me mordillant la lèvre. Pour ma part, il m'avait surtout poussé à avoir une mauvaise image de mon corps et que même si mon esprit combattait ses pensées sinistres, je n'avais rien pu faire pour m'empêcher d'arrêter de manger ou presque pour perdre du poids.

« Ca va, tu ne vas pas aller en enfer pour ça ! » répliqua-t-elle dans un sourire amusé même si la suite de la conversation ne la fit pas du tout rire, bien au contraire. Bambi prenait ce genre de connard très au sérieux et se tenait prête à le menacer par tous les moyens en sa possession si nécessaire. Autant dire qu’elle allait suivre la chose de très près… « Peut-être qu’aucune preuve n’a été retenue mais j’ai accès à des infos que la loi ne peut pas obtenir légalement, tu te souviens ? Hors de question que tu restes entre les mains de ce sale type, tu changes de coach dès aujourd’hui ! Tu me promets ? »

"Et je le paie comment?! Tu sais combien ça coûte un entraineur?"m'écriais-je en levant les bras au ciel. Je n'avais pas les moyens de m'en payer un de plus intègre. Le coach Higgins avait été le seul à bien vouloir de moi après ma grossesse. "Mes parents m'aident mais ils ont un prêt pour la maison sur les bras et puis, ils m'ont déjà bien aidé financièrement pour Jack. Higgins est le seul que je puisse m'offrir pour le moment... Je n'ai encore gagné aucune véritable compétition, je n'ai aucun sponsor alors ce n'est pas les entraineurs dignes du nom qui voudront bien me faire une reduc' sur leur salaire" soupirais-je car rien n'était gratuit en ce bas monde. "Je vais voir avec le coach de cet étudiant... C'est la seule promesse que je puisse te faire"