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Au moment même où je prononçais mes dernières paroles, je voyais le visage d’Abygaelle se décrisper. Elle n’avait pas perdu une miette de mon petit récit et devait sans doute se poser plein de questions. Et je ne tardais pas à en avoir la confirmation. Curieuse comme toutes les filles, elle donna du volume à ses pensées pour me les poser directement. Elle me demandait si j’aimais toujours Anna et si je l’avais revu depuis son départ. Hé oui celui qu’on surnommait volontiers le bad boy, inaccessible et aimé pour sa fougue avait bien été accro d’une nana comme un drogué aurait pu l’être de son pétard.
Enfin bref, s’il y avait bien une chose que je ne supportais pas au moins autant que me confier c’était une ambiance maussade et tout ce qui va avec. Alors certes me rappeler cette histoire et en voir les souvenirs défiler dans ma tête piquait le cœur comme on peut être piqué en mangeant du piment, mais je n’allais rien montrer. Et puis si ça continuait la sensible petite Abygaelle risquait de se mettre à pleurer. Secouée par ses émotions ahaha. Alors je reprenais du poil de la bête comme si de rien n’était.
« Hum tu es pleine de ressources dis donc. Aurais-tu été flic dans une autre vie ? »
Et voilà, c’était déjà mieux comme ça. On avait frôlé l’entrée en scène des violons.
Mais j’avoue que mon ton ironique je ne pus pas le garder longtemps car déjà Abygaelle me regardait en tirant la moue.
« Ok, ok. Alors si je dois être franc. Je te dirais volontiers que je ne le sais pas moi-même. Si la dernière fois que je l’ai vu c’était lors de son départ et que ce fut autant déchirant que très touchant, il y a un tas de choses qui pourraient faire douter même un esprit sain. J‘en garde à la fois une profonde chaleur mais aussi une certaine rancœur. Et cette photo sonne à la fois comme la présence d’un souvenir mais aussi le glas d’une leçon.»
Même en y réfléchissant j’avais du mal à m’exprimer. J’étais peut-être de ces gens qui font parler d’eux mais je n’étais en aucun cas de ces gens qui aiment parler d’eux.
J’en avais désormais la certitude puisque quelque chose en moi verrouillait automatiquement le sujet. Fallait-il qu’il y ait un échange équivalent ? Qu’on insiste ? Où qu’on me mette à l’aise pour que je daigne raconter ?
En tout cas, comme j’avais récupérer ma photo et ma lettre, je pouvais repartir tranquille, s’il ne fallait que ça. Mais comme je m’y senti obligé et qu’elle avait été impliquée ce soir, je décidais d’à mon tour poser le questionnaire.
« Et toi dans ta vie, tu en es où ? Peut-être suis-je de trop et devrais m’éclipser pour que tu puisses vider ton sac rempli d’eau et inonder tes draps comme l’a fait Alice.»
Je tenais à garder du moins un peu d’orgueil autant que je le pouvais. Si les gens autour de moi ne savaient pas qu’une partie de ma vie m’avait influencé de manière plus que significative, je devais être loin de me douter qu’au fond j’étais comme eux. En fait, je ne savais rien de ce que cet événement était véritablement pour moi.
Il me fallait un petit peu d’Anna pour me raccrocher.
Enfin bref, s’il y avait bien une chose que je ne supportais pas au moins autant que me confier c’était une ambiance maussade et tout ce qui va avec. Alors certes me rappeler cette histoire et en voir les souvenirs défiler dans ma tête piquait le cœur comme on peut être piqué en mangeant du piment, mais je n’allais rien montrer. Et puis si ça continuait la sensible petite Abygaelle risquait de se mettre à pleurer. Secouée par ses émotions ahaha. Alors je reprenais du poil de la bête comme si de rien n’était.
« Hum tu es pleine de ressources dis donc. Aurais-tu été flic dans une autre vie ? »
Et voilà, c’était déjà mieux comme ça. On avait frôlé l’entrée en scène des violons.
Mais j’avoue que mon ton ironique je ne pus pas le garder longtemps car déjà Abygaelle me regardait en tirant la moue.
« Ok, ok. Alors si je dois être franc. Je te dirais volontiers que je ne le sais pas moi-même. Si la dernière fois que je l’ai vu c’était lors de son départ et que ce fut autant déchirant que très touchant, il y a un tas de choses qui pourraient faire douter même un esprit sain. J‘en garde à la fois une profonde chaleur mais aussi une certaine rancœur. Et cette photo sonne à la fois comme la présence d’un souvenir mais aussi le glas d’une leçon.»
Même en y réfléchissant j’avais du mal à m’exprimer. J’étais peut-être de ces gens qui font parler d’eux mais je n’étais en aucun cas de ces gens qui aiment parler d’eux.
J’en avais désormais la certitude puisque quelque chose en moi verrouillait automatiquement le sujet. Fallait-il qu’il y ait un échange équivalent ? Qu’on insiste ? Où qu’on me mette à l’aise pour que je daigne raconter ?
En tout cas, comme j’avais récupérer ma photo et ma lettre, je pouvais repartir tranquille, s’il ne fallait que ça. Mais comme je m’y senti obligé et qu’elle avait été impliquée ce soir, je décidais d’à mon tour poser le questionnaire.
« Et toi dans ta vie, tu en es où ? Peut-être suis-je de trop et devrais m’éclipser pour que tu puisses vider ton sac rempli d’eau et inonder tes draps comme l’a fait Alice.»
Je tenais à garder du moins un peu d’orgueil autant que je le pouvais. Si les gens autour de moi ne savaient pas qu’une partie de ma vie m’avait influencé de manière plus que significative, je devais être loin de me douter qu’au fond j’étais comme eux. En fait, je ne savais rien de ce que cet événement était véritablement pour moi.
Il me fallait un petit peu d’Anna pour me raccrocher.
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