Relax (Thais)

J'attrapais à nouveau ta main pour caresser doucement tes doigts, j'aimais ce moment privilégié qui s'offrait à nous. Entre meilleures amies. « Tu as tout le temps du monde pour le redécouvrir. Quant aux mecs, peut-être vaut-il mieux que tu les laisse gérer… ils ont leur manière bien à eux de le faire va ! » tu avais certainement raison, et ton avis comptait beaucoup pour moi, je te souriais alors "Oui, t'as raison. Enfin bon, et toi, tes petits bouts, ils bougent déjà? Oh, j'suis toute excitée à l'idée de les voir dans quelques mois!"

Ta grossesse, j'avais envie de savoir, de t'en parler, j'avais tellement hâte « Bien sûr qu’ils bougent ! J’en suis à presque six mois de grossesse ! Tu veux sentir ? » un large sourire se faisait voir sur mon visage et je doutais que les deux dames veuillent bien arrêter, de toute façon, le massage n'allait pas durer éternellement "Tout à l'heure ma chérie, dans les vestiaires, je veux pas les déranger ou les perturber.." c'est vrai que j'avais peur de les réveiller, les déranger, j'étais trop craintive, ça ne m'arrivait pas encore donc je ne savais pas trop. « Moi aussi, si tu savais comme j’ai hâte… j’ai du mal à tenir en place ! » à tes mots je serrais doucement ta main, pour te montrer que j'étais là. "Ils vont être pourris gâtés par maman, papa, toutes les tatas, tontons et... MARRAINEEEEEEEE." je parlais comme une petite fille, presque niaise.

Les bébés et les enfants me faisaient craquer, littéralement. Et puis, je voulais devenir pédiatre, ce n'était pas pour rien « Tu ne vas pas les déranger, ils cognent justement ! » j'esquissais un fin sourire, je préférais toucher plus tard. Les masseuses s'attardaient sur nos reins et wouah, que de bonheur. « Tu as hâte de pouvoir jouer ton rôle, hein ? T’es trop mignonne ma belle ! » J'avais vraiment hâte oui, surtout que.. ça me rappelait que bébé, j'avais été adoptée, je n'sais pas comment des parents peuvent abandonner ses enfants "Oui, j'ai tellement hâte de les porter, me sentir utile.." c'est vrai, je voulais être là également pour toi.

« Mais tu es déjà super utile ! Tu plaisantes, tu m’accompagnes depuis le début, tu m’écoutes me plaindre… je t’assure c’est d’un grand secours pour moi ! » Depuis que je te connaissais, je t'adorais, tu étais l'amie parfaite. Bon maintenant, tu ne pouvais plus faire la fête ni sortir comme on le faisait, mais tu restais ma meilleure amie. Maëlys sans Thais? Pas possible. Et je souriais à ta remarque. Malgré ça, je voulais te poser des questions, mais c'était un sujet sensible et je ne voulais pas que ça te gêne "Je te lâcherais pas.. Dis.. Je me demandais quelque chose mais j'veux pas que ça te gêne.. je me pose juste des questions.." je voulais te parler de ta vue.

Je fermais les yeux, profitant des dernières minutes de massages. La massage était douce, et ça faisait du bien ce genre de choses. « Tu sais bien que tu ne me gêne jamais, pose-moi les questions que tu veux je t’écoute ! Je préfère savoir plutôt que tu ne t’inquiètes toute seule dans ton coin… » je déglutissais, je pouvais tout te dire, et ça me tracassait, on en avait jamais parlé. "Tu as déjà vu..? Et.. Tu vas revoir un jour?" voilà, c'était lancé. Parce que, tu ne m'avais jamais vu, tu ne savais pas comment j'étais, et ça me perturbait de savoir si oui ou non, tu allais voir tes enfants.