※ BEHIND THESE HAZEL EYES JESSIE

Les cours s'accumulaient plus vite qu'une rangée de chocolat dans Candy Crush, rendant la vie de Cody totalement impossible. Il avait l'impression qu'il n'y arriverait jamais, qu'il doublerait son année, sa première année. La journée se terminait enfin, aux alentours de dix-sept heures. Cody fit un détour par le parc, histoire de voir un peu la lumière du soleil et priant pour qu'un bol d'air frais le remette d'aplomb. Quelle pensée candide. Dès lors qu'il foula l'herbe verte du parc, son regard fut systématiquement rivé sur cette brune diabolique qui était limite plus sadique que le prof d'économie de Cody, c'est pour dire. Il aurait pu l'éviter, faire comme si de rien n'était, en mode je marche seul dans les rues qui se donnent quoi, mais non, il fallait qu'il pactise avec l'ennemi. N'est-ce pas le dicton ? Sois proche de tes amis et encore plus de tes ennemis. Alors, il la rejoignit sur un banc ensoleillé, avec un grand sourire aux lèvres qui signifiait bien sûr 'je souris juste pour que tu penses que j'en ai rien à caler de la situation, alors que si'. Il lui fit donc, l'air enjoué ; « Alors, tu fais une pause ? » C'est pas comme si la vie d'une femme de ménage était palpitante mais il faisait style de s'intéresser à elle, vérifier qu'elle tenait sa langue, surtout

Ce boulot, j'en peux vraiment plus. Heureusement aujourd'hui je terminais un peu plus tôt que prévu, sans plus attendre je me dirigeais vers le parc devant l'université afin de profiter du soleil. Je mettais les lunettes de soleil que j'avais prises à ma petite sœur avant de partir, faisant la bronzette jusqu'à ce qu'un jeune homme arrive vers moi, souriant faussement en me demandant si je faisais une pause. Ce fameux Cody, j'allais pouvoir m'amuser un peu. Cody .. J'ai failli ne pas te reconnaître. Faut dire que j'ai pris l'habitude de te voir sans vêtement. Lui disais-je avec un sourire de garce en guise de réponse à sa question, qui bien évidemment, ne répondait en aucun cas à sa question. Je retirais ensuite mes lunettes pour plonger mon regard dans le sien, sans pour autant défaire ce sourire malicieux de mes lèvres, j'ai bien envie de jouer avec lui. Je ne sais pas si c'est toi qui fais monter la température, mais d'un seul coup j'ai chaud. Tu serais un ange de me faire un peu de vent. Lui ordonnais-je en croisant mes jambes l'une sur l'autre. Je n'avais pas spécialement chaud, mais je voulais commencer doucement pour finir en beauté. Sauf si tu préfères que je le demande à Danae, j'ai tellement de choses à lui dire en plus. Terminais-je en me mordant la lèvre, lui faisant bien évidemment comprendre que je faisais référence à notre partie de jambe en l'air dans ma chambre, histoire de le motiver un peu.

Y avait-il quelqu'un dans l'assemblée pour rappeler à Cody quelle mouche l'avait piqué pour qu'il aille parler à cette Jessie ? Non, vraiment personne ? Il se doutait qu'une discussion avec elle ne se ferait pas sur le ton de la croisière s'amuse, mais il n'imaginait pas que la conchita placerait leur partie de jambes en l'air tous les trois mots. Ah, les vieux, toujours à ressasser le passé comme ça. Il n'allait pas lui en vouloir, il mettrait ça sur le compte de l'âge. « Oh, alors tu dois être au moins aussi déçu que moi, tu sais, je pensais que les femmes de ménage portaient toujours une petite robe noir avec un tablier et des bas. » se risqua-t-il à plaisanter à son tour, déchantant rapidement quand elle l'utilisa comme éventail. Hého, elle avait vu où que la fonction ventilo était incluse dans le Cody Bleeker ? N-U-L-L-E-P-A-R-T. Il s'apprêtait à l'envoyer bien gentiment aller se faire foutre quand Jessie lui rappela ce pourquoi il la craignait autant. « Oh tu sais, je peux juste rentrer chez moi enfiler une combi de ski si c'est ça qui te gêne. » fit-il en serrant les dents, mielleusement. Apparemment, elle ne comptait pas se contenter de ça. Il agita les doigts vers elle, discrètement, pour pas avoir l'air trop débile et ajouta, toujours aussi sarcastique ; « Et avec ça ? Une menthe fraîche ? Un parasol multicolore ? Un massage des pieds ? » Pourquoi demandait-il ? Il ne faisait qu'alimenter son florilège d'idées. Mais bon.

Ce cher Cody doit avoir des instincts suicidaires ou sado-maso, sans quoi jamais il n'aurait pris le risque de venir me voir de lui-même. Sa réplique concernant ma tenue de travail me fit rire. Je savais que tu fantasmais sur moi, mais pas à ce point-là. Disais-je suivi d'un petit clin d’œil taquin. Je lui ai alors demandé une petite saveur, rien de bien compliqué. Et il s'exécuta après une petite menace de ma part, il ne faut pas grand-chose pour le motiver ce petit-là. Je souriais en le voyant agiter ses mains devant moi, permettant d'avoir un peu de vent sur mon visage. Par la suite monsieur me demanda d'un air bien trop sarcastique ce que je voulais ensuite. J'avoue que me faire masser les pieds devant tout le monde était loin d'être une mauvaise idée. Cody .. Je suis déçue de voir à quel point tu ne sembles pas y mettre du tien. Mais tes idées sont loin d'être bêtes, sauf que non .. Oh que non, je vais le mettre à bout petit à petit, pour finir en beauté. J'ai déjà quelques petites idées derrière la tête et je ne compte pas abandonner l'affaire avant un bon bout de temps, d'autant plus que je n'ai pas grand-chose de prévu pour la fin de ma journée. J'ai malheureusement oubliée mon Iphone chez moi et je ne peux absolument pas vivre sans musique. Ça me donne mal à la tête et ça me met de mauvaise humeur, encore pire que lorsque j'ai mes règles. Pourrais-tu y remédier grâce à ta voix d'ange ? Lui demandais-je en affichant une petite moue sur mon visage, un peu un regard de chien battu pour l'agacer encore un peu plus.

Par rapport à Jessie, Cody était un jeune homme en pleine force de l'âge, de la viande fraîche, un gentil petit agneau perdu dans la verdure, vous suivez l'image quoi. Sûrement qu'elle kifferait qu'il fantasme à ce point sur elle mais non, il dut rattraper le tir en lui faisant comprendre que c'était mort, en tout cas maintenant ; « Je ne suis pas encore assez désespéré pour fantasmer sur toi. » Son idéal féminin s'appelait Scarlett, Johansson de son nom. Avouez que Jessie apparaissait comme le vilain petit canard face à la veuve noire des Avengers. Avec gentillesse, douceur et attention, Bleeker créa quelques courants d'air pour satisfaire les besoins de la femme de ménage qui était bien une femme, c'est-à-dire qu'elle était éternellement insatisfaite. En effet, elle voulut transformer Cody en jukebox humain mais pas question, il y avait trop de monde et il n'était certainement pas entré à la Lowell House pour ses talents de chanteur. En plus il mettait en cause sa soi-disant mauvaise humeur due à ses menstruations ; elle ne les avait plus depuis cinquante ans, non ? Ah, les caprices de femmes ménopausées. Ce n'était pas la musique le problème, c'était ses rétentions d'eau.  « Attends, je veux bien te faire du vent car je vois bien que tu es une vieille peau desséchée et comme j'ai envie d'aider mon prochain, je te rends ce service. Mais chanter ... Non. Tu m'as pris pour un karaoké ou quoi. » On comprenait mieux pourquoi il avait postulé pour les Quincy. Il sortit son iPhone. « Je te prête le mien si tu veux, et on en reparle plus après. »

Je n'étais peut-être pas son modèle féminin, mais dire que j'étais moche ou pas à son goût, je me doutais bien que cela était entièrement faux. Sans quoi nous n'aurions jamais fait ce que nous avons fait ensemble l'autre soir. Et très franchement ses moqueries concernant mon âge ne me touchaient guère, j'étais encore loin de la ménopause, je n'aurais que trente ans à la fin du mois, je ne me considérais pas comme une vieille peau. D'ailleurs son refus de chanter pour moi m'arracha un sourire. Je suis déçue, ce n'est pas tes musiques que je veux entendre, mais ta voix d'ange. Disais-je en tirant une petite moue. Je le regardais me tendre son iphone, je ne disais et faisais rien durant quelques secondes, je finissais tout de même par me lever pour me mettre devant lui. Mais ce n'est pas grave, j'irais demander à Danae puis je sais pas .. Je pourrais aussi lui dire que son cher Cody s'est retrouvé dans la chambre de sa grande sœur. Et pas pour faire un monopoly. Disais-je avec un petit clin d’œil provocateur. Moi je n'ai aucun scrupule à avoir couché avec lui et ça ne me dérangeait en aucun cas de le dire à ma petite sœur. Cette dernière m'en voudra, mais me pardonnera bien assez rapidement, contrairement à Cody. Elle lui en voudra comme elle en veut à son autre ami qui a bien profité de mon lit. Je souriais une dernière fois à Cody avant de me tourner pour retrouver ma petite sœur adorée et tout lui dire .. Ouais je suis une connasse et j'aime ça.

HJ:

Pour être parfaitement honnête, Jessie avait tout pour plaire aux hommes, que ce soit à la bande de petits puceaux de Harvard qui veut se donner un genre, ou aux mecs un peu plus matures. Jessie, elle avait tout … Quand elle n'ouvrait pas la bouche. Dans ces moments-là, Cody avait envie de la claquer face à son comportement des plus exécrables à son égard. Elle voulait quoi, transformer Bleeker en toutou qui devait assouvir le moindre de ses caprices ? Non, non, il ne se laisserait pas faire … « Oh je t'en prie, tu prendrais pas le risque de blesser ta sœur. » Il n'avait pas la certitude que ça dérangerait énormément Danae, du moins ce n'est pas comme si Cody l'intéressait, mais l'image qu'elle avait de lui n'était déjà pas des plus belles, inutiles donc que Jessie en rajoute une couche. Mais en la voyant partir, il comprit qu'elle était sérieuse. Merde. À grande pompe, il lui attrapa le bras pour qu'elle s'arrête et se retourne. « Non ! » s'écria-t-il en même temps. Il ferma les yeux, inspirant profondément, priant pour que personne ne regarde en sa direction. Il se mit à claquer des doigts, dandinant son corps de gauche à droite tout en fredonnant une chanson de crooner par excellence ; « She … May be the beauty and the beast, may be the famine or the feast na na na na. » Il serrait les dents style 'je connais pas la suite, abrège ma souffrance sale garce'.

Spoiler:

J'eus un large sourire de victoire sur les lèvres lorsque je sentis sa main attraper mon poignet pour me retenir. Il tenait vraiment à Danae, elle en avait de la chance d'avoir des amis comme ça, moi je n'avais personne. Mais peu importe, je regardais mon cher Cody se dandiner et chanter, voyant très bien sur son visage que ça l'emmerdait carrément. Hum en te voyant te dandiner comme ça, ça donne envie de te croquer. Disais-je avec un large sourire sur les lèvres. C'était aussi en quelque sorte ma façon d'abréger ses souffrances, voir quelques personnes autour de nous, se moquer de lui me satisfait amplement. Je m'approchais ensuite de lui, collant mon visage près du sien, mes lèvres frôlant pratiquement les siennes afin de l'énerver un peu plus et pourquoi pas l'exciter. Et pour ta gouverne, je suis capable de tout. Ce n'est pas comme si j'étais la meilleure grande soeur du monde, je suis un démon, je n'ai pas de cœur. Alors oui, s'il le faut, j'irais tout dire à Danae. Terminais-je avec un petit clin d’œil. C'était en partie vraie, je n'étais pas la meilleure sœur du monde, mais malgré tout ça, j'aimais Danae .. Je suis juste une garce qui a certainement besoin d'être sauvée. Mais pour l'heure je voulais simplement m'amuser et jouer avec ce cher Cody. Je tournais donc des talons en claquant des doigts pour l'appeler. J'ai faim, tu me paies ou prépare quelque chose à manger ? Enfin ce n'est pas réellement une question, l'intonation interrogative de ma phrase, c'est simplement pour faire genre, mais c'est en quelque sorte un ordre. Lançais-je totalement amusée.

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La honte, la honte, la honte. Shame, shame, shame. Je le dirais bien dans d'autres langues mais je n'en connais pas. Il venait de chanter en plein milieu d'un parc, avant la petite danse de coincé qui va avec. Il est où le terrier, vous savez, le trou où il faut se cacher ? Et non, pas celui de Jessie. D'ailleurs, il émit un mouvement de recul quand elle commença à s'approcher un petit peu trop près de lui. Elle ne voulait pas qu'elle l'assaille de son souffle de Cruella d'Enfer, il avait trop peur que sa connerie soit contagieuse. « Et t'as pas envie d'être gentille au moins une fois dans ta vie ? Tu sais, voler des petits chiots pour en faire des manteaux de fourrure ça va cinq minutes, mais le bien triomphe toujours. Donc tu devrais te ranger du bon côté de la force avant de finir brûlée sur un bûcher, sorcière. » Cody, ou comment évoquer les 101 Dalmatiens et l'histoire française dans une seule et même phrase. Il doutait fortement de l'impact de ses paroles ; Jessie n'en avait que faire des discours de bon samaritain. Maintenant, elle avait faim. Cody regarda autour de lui, ses pieds, puis Jessie. « Euh, le seul truc que je peux te préparer ici c'est du gazon. Avec de la chance tu auras un peu de viande mais guère plus qu'un insecte. Puis c'est pas l'heure de dîner. » Et puis quoi encore, elle voulait peut-être qu'il lui paye le resto ? Non mais Cody se connaissait ; il résistait pour le moment mais dans deux minutes il suppliera Jessie à genoux d'accepter son invitation pour un KFC.

Spoiler:

Et voilà que ce cher Cody se la joua bon samaritain en voulant me faire comprendre qu'être gentille une fois de temps en temps, ça avait du bon. Mais pourquoi est-ce que je le serais ? On m'a fait du mal toute ma vie, on m'a jeté à la porte de chez moi, le seul homme que j'ai aimé lorsque j'avais 17 m'a jeté comme une moins que rien lorsque j'ai tout perdu. On ne m'a jamais aidé, alors au lieu de pleurer sur mon sort, je préfère me perdre dans ma méchanceté, quitte à me faire haïr de tout le monde. Et pourquoi est-ce que je devrais être gentille dis-moi ? Personne ne l'a été avec moi. Mes parents m'ont foutus dehors, on m'a prise pour une conne lorsque j'étais encore qu'une ado .. J'ai aucune raison d'être gentille Cody, ça ne me mènera à rien. Disais-je en baissant d'un ton, bien plus calme que tout à l'heure, bien plus perdue. Non j'ai horreur d'être comme ça, de me sentir faible, surtout pas devant Cody. Alors je me reprenais avant de marcher car je mourrais de faim. Et encore une fois Cody s'amusa à jouer au plus malin, chose qui m'arracha un sourire plus qu'autre chose. Alors bouges tes petites fesses avant que je te les croque Don Juan. En disant cela je tournais ma tête légèrement pour lui envoyer un clin d’œil. Tu n'emmènes chez toi ou tu préfères me payer un fast-food ? Je te laisse le choix, alors profites-en. Je me doutais bien que le lowell n'allait pas prendre le risque de me ramener chez lui, j'attendais alors avec impatience qu'il m'emmène manger un petit truc, je ne lui laissais pas le choix de toute façon.