oh ! surprise. ∞ june.

Elle croit qu'elle m'effraie là ? Je roule des yeux en souriant, je crois qu'elle ne s'imagine même pas ce que j'ai vécu en prison. Ce n'est pas une jeune femme comme June qui va me faire perdre mon sang froid.. Il en faut énormément pour me faire flancher à présent.  « Je meurs de peur, je vais m'enfuir je crois. » dis-je, toujours avec humour pour ne pas repenser à tous les mauvais souvenirs d'il y a quelques années. Je passe une bonne soirée et je n'ai pas envie de gâcher ça avec des pensées sombres. Même si ce n'est pas grand chose, son compliment me fait plaisir. J'ai un peu de mal à les accepter en général, mais elle a l'air sincère et ça me fait du bien. Un peu de personnes sincères dans ce monde d'hypocrites, c'est toujours une bonne chose. « On est des célébrités ici, t'as vu la tête des gens dans la pièce. » Mon esprit Eliot, moqueur et hautain, reprenait le dessus. Bien entendu, je n'étais pas totalement sérieux dans mes propos, même si la plupart des personnes ici me paraissaient étranges. A côté de nous, ils faisaient un peu tâche c'est vrai. Sans réellement prévenir, j'aborde le sujet du journal et elle a l'air de ne pas très bien comprendre. Bon, je vais donc essayer d'être un peu plus clair. « Pour être honnête, il faudrait que tu me complimentes dans tous les sens du terme dans cette interview. Non mais sérieusement, t'as que du bien à dire de moi tu trouves pas ? » C'était presque ça, mais je n'allais tout de même pas lui révéler mon défi bizut - ce serait dommage. Je préfère la faire languir un peu en me vantant, c'est amusant.

C’est vrai que comme ça je n’étais peut être pas très impressionnante mais si, j’avais un bon niveau, même un très bon niveau, j’avais réussit à obtenir la ceinture noir car j’avais fait plus de dix ans de karaté dans ma vie. Je ne faisais peut être pas très peur mais j’avais déjà donné un petit coup de poing bien placé et la jeune fille avait morflé. Je lui réponds alors : « Parce que tu es un mec Nate mais je te jure que j’ai déjà flanqué une raclée à une fille et elle ne faisait pas la fière ! ». Je me mets à rire quand il compare notre tête à celles des autres dans la pièce, c’est vrai qu’ils n’étaient pas tous des canons mais bon…Je lui dis alors, toujours sur le ton de l’humour : « Oui mais que veux-tu ? Dieu créer des canons, c’est juste très rare qu’ils soient réunis dans la même pièce ! ». C’était de l’humour, je n’avais jamais été vaniteuse, je n’avais jamais cru être plus forte ou plus belle qu’une autre, ce n’était pas du tout dans mon tempérament mais je trouvais ça juste amusant. J’essaie de comprendre ce qu’il veut que je fasse, le complimenter dans mon interview, c’est possible mais ça ferait un petit peu louche, surtout par rapport à mon mari. Enfin mon officiel mari. « Pourquoi pas complimenter directement les eliots ? Parce que toi t’es pas le meilleur exemple… ». Répondis-je avant de le regarder de haut en bas en tentant de garder mon sérieux. A sa décharge c’est vrai que j’avais beaucoup de choses positives à dire sur lui mais de là, à l’avouer.

J'écarquille les yeux quand elle m'avoue avoir mis correctement les points sur les i avec une fille. Je n'aurai pas cru ça de June, elle a l'air tellement toute mignonne et inoffensive quand on la voit comme ça. « Tu lui as cassé la gueule ? Sans déconner ? » demandais-je, avide d'avoir les détails croustillants. Vraiment, deux femmes qui se tapent c'est à voir. Quoique c'est encore plus violent que deux gars. Nous en venons à parler des deux beautés dans la pièce : nous, évidemment. On s'amuse à se vanter un peu en rigolant, même si ce n'est pas réellement notre genre habituellement. Bien que ça m'arrive parfois. « Oui je crois que tu as raison. » Dieu n'avait rien à voir avec cette histoire mais bon, c'est plutôt marrant d'y croire. J'en viens rapidement à parler du journal, sujet qui me tracassait depuis un moment. Ah les défis bizut, il faut bien les accomplir ! June avait l'air plutôt enthousiaste à cette idée d'ailleurs, ce qui me valut un sourire. Bon, elle glissa une petite taquinerie dans ces mots et mon sourire s'estompa directement. Je fis la moue, faisant mine d'être vexé. « Bon.. J'te pardonne si tu complimentes ma confrérie. Je pense que c'est un bon compromis. » dis-je en ricanant, buvant une dernière gorgée de ma bière que je venais de terminer. Mine de rien, l'après midi passait vite. Quand on est à l'aise et qu'on rigole, quoi de plus normal.

J’avoue que lui confier avoir défoncé la figure d’une fille n’était pas le truc le plus rassurant du monde mais bon Jackie avait vraiment poussé le bouchon trop loin. A cette époque Aidan était mon ex, j’avais encore des sentiments pour lui et elle venait me raconter leurs parties de jambes en l’air, c’était beaucoup trop pour moi. Je le regarde, comme si ce genre de pratique était normal avant de lui répondre : « Je ne suis pas une fille qu’il faut chercher…Je suis super gentille, adorable et tout ce qu’on veut mais quand on vient me raconter ce qui se passe avec le mec pour qui j’ai des sentiments. Je deviens vite irritable… ». Bon au moins il était prévenu si mon attirance venait à devenir un petit peu plus que ça je pouvais être vite méchante avec la fille qui chauffait le garçon que j’avais en vue. Je me mis à rire avant qu’il m’explique que je devais à tout prix complimenter sa confrérie, après tout moi je m’en fichais, je pouvais bien glisser un petit mot dans mon interview, ça ne me coutait rien. « Si tu n’écrases pas mon pied pendant le bal, promis je le ferais ! ». Je lui souris avant de poser doucement ma main sur sa joue, je ne sais pas vraiment pourquoi j’avais fait ça mais pour moi c’était comme si ce geste était habituelle. J’étais bien, oubliant complètement son passé que je pensais être celui d’un délinquant.

« Je comprend. » dis-je en référence à la violence qu'elle avait eu une fois envers une autre fille. Je suis pareil que June pour cela dans le fond, je suis très pacifiste mais il ne faut pas aborder les sujets difficiles. Si l'on vient à me critiquer sans savoir sur mon passage en prison, je peux vite partir au quart de tour et devenir méchant c'est certain. Je suis content quand la jeune femme accepte de glisser deux trois mots sur ma confrérie sur la prochaine parution du journal, je trouve ça super gentil de sa part. Par contre, je ne m'attend pas du tout à ce qu'elle fait après et je reste silencieux. Sa paume sur ma joue me fait du bien, mais je suis sceptique. Que pense-t-elle réellement de moi ? Suis-je un monstre à ses yeux ? Je lève les yeux vers elle et retire sa main délicatement, plongeant mon regard dans le sien. Je veux savoir. « T'as peur de moi ? » demandais-je, attendant une réponse des plus sincères. Je voulais tout éclaircir car j'appréciais vraiment June et je ne voulais pas qu'on ait encore un différent quel qu'il soit. S'il le fallait, je lui expliquerai la cause de ma visite en prison même si je n'avais pas vraiment envie d'en parler à tout va. Elle méritait de savoir je suppose.

Je pouvais être un peu violente, oui, et maintenant Nate était au courant mais je n’acceptais tout simplement pas qu’une autre fille viennent draguer un homme que j’appréciais ou même carrément mon homme. Quand Jackie me racontait les parties de jambe en l’air qu’elle faisait avec Aidan et bien ça me rendait dans une colère monstre, je décidais alors de lui expliquait : « En fait j’avais une relation libre avec mon ex petit ami car il ne souhaitait pas s’engager envers moi et…une autre fille me racontait comment elle l’avait persuadé de coucher avec lui.. ». J’avais beaucoup souffert à cause de cette histoire. Vraiment oui mais malheureusement j’avais souffert dans chacune de mes relations, j’avais été aimé trop peu par rapport à l’amour que j’avais donné, un amour inconditionnel et sans limite que j’avais toujours finit par regretter. Il retire alors ma main et je lui demande, avec beaucoup de douceur : « Je te gêne ? ». Il n’est peut être pas vraiment gêné mais tout simplement surpris. Il me demande ensuite si j’ai peur de lui, à l’heure actuelle quand je le regarde dans le blanc des yeux non mais ce qu’il a pu faire m’effraye. « Sincèrement Nate j’ai pas peur de toi…Je suis juste effrayé par rapport à ce que t’as pu faire dans le passé. Je t’imagine vraiment pas faire du mal à quelqu’un mais essaie de me comprendre…La prison est un univers inconnu et les gens ont toujours peur de l’inconnu, pas vrai ? ». En même temps était-ce pire d'être vue comme une petite voleuse.

Une relation libre ? Je n'avais jamais songé à ce genre de choses, je trouvais ça.. étrange. Me connaissant, je serais incapable de partager ma petite amie, ça va de soit. Actuellement, je ne sais même pas si je pourrais me mettre en couple, ça a tellement mal fini la dernière fois que j'avais quelqu'un. De force, mais j'avais quelqu'un. « C'était pas vraiment ton petit ami alors ? » Je arque un sourcil car j'ai beau essayer de comprendre le pourquoi du comment, je n'arrive pas à imaginer ce genre de relation. « Par contre j'avoue que c'est déplacé. » répondis-je en référence à ce que la fille en question lui disait. C'était très irrespectueux. Sans que je m'en rende compte, June pose une main sur son visage que je retire peut-être trop rapidement. Je ne sais pas quoi répondre à la jeune femme, ni expliquer ce soudain rapprochement. « Je savais que t'avais peur June, ça se lit dans tes yeux. Je sais que j'peux pas te blâmer pour ça, c'est humain d'avoir peur d'un ex taulard.. mais j'suis innocent. » Peut-être que je lui en avais trop dit, mais c'était sorti. June méritait de savoir ce qui s'était réellement passé, car quoi que j'en dise, je m'étais attaché à elle.

Nate me demandait si c’était mon petit ami, je soupirais…Enfin plutôt il affirmait que ce n’était pas mon petit ami. Pourtant j’avais toujours eu l’impression qu’il l’était, nous formions le ‘couple’ idéal lors de nos élections, le président et la vice-présidente ensemble. « Pour moi il l’était si, je lui suis resté fidèle mais on va dire qu’il n’avait pas la même délicatesse à mon égard…J’avais des sentiments pour lui, pour moi nous formions un couple normal ! ». Avec prise de tête parfois et réconciliations sympathiques. Je soupire par la suite avant de lui répondre après une grimace qui en disait long sur mon état d’esprit : « Malheureusement je n’ai pas été très chanceuse en amour ! ». Ce n’était rien de le dire entre mon histoire avec River qui m’avait plaqué pour un homme alors je pensais être enceinte de lui et aussi ma première fois désastreuse qui avait couché avec moi juste pour un pari…Il me dit avoir vu que j’avais peur et je ne savais pas trop quoi lui répondre puis il poursuivit en me disant être innocent, j’étais curieuse : « Pourquoi tu as été inculpé alors ? Il te pensait coupable de quoi ? ». Je voulais enchainer sur la valise mais je crois que la conversation était déjà bien assez sérieuse.

Pour moi, June aurait tout de suite dû demander une relation claire avec ce gars. Si elle l'aimait vraiment, elle aurait dû mettre les points sur les i pour ne pas finir malheureuse. Plus facile à dire qu'à faire certes, mais on peut toujours essayer. « Tu veux pas retenter le coup ? Ou c'est une histoire qui date ? » On ne sait jamais, peut-être que cette fois, une potentille relation amoureuse était possible. Une vraie, sans les occasions d'aller voir ailleurs évidemment. Elle m'avoua qu'elle n'était pas chanceuse en amour. Je grimace en comprend parfaitement sa peine car je n'ai pas vécu de magnifiques histoires non plus. « Je compatis. » D'ailleurs, j'allais bientôt partir dans des explications pour éclaircir certains points sombres de ma vie. Les relations amoureuses faisaient malheureusement parti de ces deux ans de prison, même si je n'avais jamais été fou amoureux de ma défunte femme. « Bon.. J'vais aller droit au but car j'aime pas trop parler de ça. En fait ma femme, celle avec qui on m'a marié par arrangement, a été assassinée. On a cru que c'était moi, j'étais le seul témoin, et j'ai pourri deux ans en prison avant qu'on prouve mon innocence et qu'on trouve le coupable. » Il était très rare que je déblatère tout ça si facilement, mais je ne saurais dire pourquoi, je lui faisais confiance. J'espérais ne pas l'avoir choquée avec tout ça, même si dans l'histoire, je n'étais que le dindon de la farce.

Retenter le coup avec Aidan, je soupirais. Non, c’était peine perdu, je savais très bien que ce garçon ne serait jamais vraiment le mec sérieux et posé dont j’avais besoin pour m’épanouir. Je secouais vivement la tête : « Je ne retenterais plus le coup maintenant…En plus je me suis mariée rapidement après notre rupture, je n’avais plus de papier et mon ami m’a proposé un mariage blanc, il m’a bien aidé ! ». Pourquoi je lui avais dit pour mon mari, je ne savais pas mais j’avais confiance en lui, comme l’impression qu’il n’allait pas tout dire à la première personne venue, je n’avais pas peur qu’il court prévenir l’immigration, je n’avais pas peur non. « Très peu de personne sont au courant que mon mariage n’est pas basé sur un amour mutuelle… ». Ce n’était pas la peine de lui préciser qu’il faudrait laisser les choses ainsi. Il m’expliquer alors pourquoi il avait été en prison. On l’avait marié par arrangement ? Il était si riche que ça en fait ! C’était une histoire tristement banale, qui aurait pu arriver à tout le monde. « Je suis désolée pour toi…Tu étais attaché à ta femme ? ». Il ne devait pas être fou amoureux mais connaissant un peu la situation je passais des bons moments avec Mattia. « Merci pour ton explication Nathaniel et…j’ai jamais voulu volé ta valise. C’est vrai que je n’ai pas beaucoup d’argent, je travaille pour payer au moins mon hébergement et ma nourriture, pour la scolarité je prends sur ce que j’ai mis de côté mais…jamais je volerais quelqu’un. Jamais. Et encore moins toi Nathaniel… ». Pour moi Nathaniel était quelqu’un de spécial en effet, je ne pouvais pas expliquer comment.