oh ! surprise. ∞ june.

Nous commençons à bien rigoler ensemble, comme si notre dispute d'il y a quelques mois était envolée. Je savais que nous allions reparler de cet épisode, mais je n'avais pas envie de me prendre la tête dès maintenant. Je préférais écouter les bêtises qu'elle déblatérait à la seconde. Un gros nez ? Et puis quoi encore. « T'auras du mal à trouver mieux que moi j'te le dis. » Oui, mon ego était légèrement piqué au vif je l'avoue. Je bois une nouvelle gorgée de ma bière et fais les gros yeux à June. L'air de dire "si si, j'suis un vrai danseur". « Je sais que ça t'attire. » dis-je à la jeune femme, me levant de mon tabouret en la prenant par la main. Je ne lui laisse pas le choix, et l'incite à se lever pour se retrouver près de moi. « Une petite démonstration ? » Question purement rhétorique, qu'elle accepte ou non, c'est moi qui aurait le dernier mot. Je suis loin d'être le meilleur danseur de tous les temps, mais je vais lui prouver que je suis le mec parfait pour sa soirée. Et ouais.

Je me mets à rire lorsqu’il me répond que je ne pourrais pas trouver mieux, c’est vrai que j’aurais peut être du mal mais de là à lui avouer, ça n’était pas pour demain la veille. Je lève alors les sourcils avant de lui répondre : « Y a des escorts boys vraiment sympa de nos jours tu sais ? Tu prends l’annuaire des fois ? ». Comme si j’étais du genre à commander un mec sur un catalogue, ce n’était pas trop mon truc. Il y avait peu de garçons dans notre section de danse, peut être un ou deux, ils étaient mignons mais c’est vrai que la danse classique ce n’était pas le truc le plus virile du monde. Mais moi franchement ça me faisait rien, au contraire c’était un point commun intéressant je trouvais. « D’accord, mais tu assumes jusqu’au bout…Si j’arrive en courant en faisant un grand écart tu dois me rattraper ! ». Je souris, j’ai presque l’impression que rien ne c’est passé, que tout va très bien, tout va comme avant.

Des escort boys ? Mouais, je n'imaginais pas trop June avec ces gars-là mais soit. Je prend mon téléphone de ma poche et fait mine de chercher des sites d'escort sur internet. Je tombe sur une page d'accueil, où un homme presque nu nous offre ses services. Je montre l'écran à la jeune femme. « Ça te rebute pas ce genre de gars ? » demandais-je en faisant mine d'être choqué. Je range mon portable et commence à fanfaronner sur le fait que mes talents de danseur sont incomparables. Peut-être que j'aurai dû me taire finalement, car si je n'arrive pas à la faire tournoyer comme dans Dirty Dancing, je serai dans une belle merde. « On va garder les pieds sur terre pour la première séance, ça serait bête que tu te casses quelque chose en te réceptionnant mal. » Bien sûr, je mettais la future faute sur elle, car s'il doit arriver quelque chose ce ne serait pas de mon ressort. Du moins, je l'espère. Je l'attire donc contre moi, nos visages sont à une proximité déconcertante et je me rend compte qu'elle a vraiment un regard somptueux. « Si tu continues à me regarder comme ça, c'est moi qui vais tomber dans les pommes. »

Je regardais l’écran du téléphone qu’il venait de me mettre sous les yeux, en effet, ce genre de garçon n’était pas vraiment pour moi. J’avais toujours été avec des hommes plutôt sympas à regarder mais des hommes qui restaient en général simple, gentil, cool. Les mecs musclés avec rien dans la cervelle, ce n’était pas pour moi. « Si…Je préfère grandement les garçons comme toi… ». Bon, ben c’était dit. Mais c’était tellement sincère, j’avais été attiré par Nathaniel dès le départ. Je me mets à rire ensuite, quelle mauvaise fois ! « Entrainons nous si tu souhaites mais si il arrive quelque chose, ce sera de ta faute…Je dois te rappeler que je suis en deuxième année de danse majeure ! ». Autant le prévenir, c’est clair. Je me mets ensuite en face de lui pour commencer quelques pas, histoire de ne pas faire tâche au bal. Nous sommes tellement proches, j’ai peur. Peur de ce qu’il peut se passer. J’ai l’impression que mon ventre se déchire tout entier. Et merde, en plus il me cherche. « Si tu tombes, je vais te réanimer, donc poser mes lèvres sur les tiennes, tu es prêt ? ». Je lui lance toujours le même regard, scrutant son magnifique visage.

J'aurai pu tout simplement dire merci, mais j'étais parti pour l'embêter un peu alors autant continuer.  « Je préfère ça. » Je lui adresse un petit clin d'oeil et je crois que mon visage s'est déconfis d'un seul coup. J'avais complètement oublié que la belle brune étudiait la danse depuis deux ans. Je m'étais fourré dans un truc impossible maintenant, car appart lui expliquer le fonctionnement du cerveau pendant le sport, je ne savais pas faire autre chose par rapport à la danse. « J'ai arrêté la danse à quatre ans, mais c'est resté t'inquiète pas. » dis-je en rigolant, un petite mensonge en prime. La dernière fois que j'avais dansé.. jamais ? Ah si, à mon mariage il me semble. Ce n'était pas non plus fameux, vu comme j'étais ravi en plus de cela. Alors que nous sommes collés l'un à l'autre, je lâche un petit rire - à la fois nerveux et amusé.  « Pas que ça me déplaise. » Sur ces mots, je ne la laisse pas me fixer davantage et la fait basculer sur le côté. Si si, comme dans les films vous voyez ?  « Tu vois que j'assure. » lui dis-je, tandis que je la tenais par la taille, une autre main vers sa nuque.

Spoiler:

Je souris bêtement, oui, j’ai l’impression d’être un peu idiote. Un peu comme une gamine, j’essaie de secouer la tête pour enlever cet air débile. Je me mets à rire quand il me dit qu’il a arrêté la danse à quatre ans, je pense qu’il n’en avait jamais fait mais je trouvais ça plutôt drôle. « Bon allez, on y va ! ». Je souris de nouveau bêtement lorsqu’il me répond que ça ne lui déplairait pas de m’embrasser. J’osais à peine y penser, non, ce n’était pas possible. Il sortait de prison, c’était un mauvais garçon, je ne pouvais pas faire ça. Il me fit alors tourbillonner avant que je sois plié en deux dans ses bras, je n’avais pas vraiment eu peur, cela m’avait simplement surprise. « T’es qu’un fou ! C’est tout ! En plus ce genre de danse ce fait en 3 temps pas en 4 ! ». Je lui souriais en me redressant, me tenant le dos comme si j’avais mal : « Hum…je crois avoir besoin d’un massage, tu m’as tué là ! ». Je fais une petite grimace, faussant l’innocence.

Spoiler:

Je sais que je suis surement un piètre danseur à côté d'elle, mais je sais tout de même me servir un minimum de mes pieds. Alors que nous commençons à nous préparer pour une danse de folie - ou pas - j'insinue que l'embrasser ne me déplairait pas. D'un côté, quel mec normalement constitué ne voudrait pas d'une magnifique jeune femme comme June ? Dans son regard, je perçois une once de peur et je préfère ne plus aborder le sujet. Elle a ce même regard qu'elle avait pendant notre dispute, et ça me désolé un peu. En même temps, elle ne peut pas savoir le pourquoi du comment de mon séjour en prison si je ne lui disais rien. Alors que je la fais tournoyer, dos face au sol, je reprend un sourire et ricane légèrement. « Pour moi, c'est du chinois ! Trois ou quatre temps, quelle différence ? » Je ne connais rien à tout ce qui tout à la danse et ce n'est pas demain la veille que je vais apprendre les bases de cet art. Je arque un sourcil à sa réaction et pouffe comme si j'étais vexé. « Un massage ? Fiou je te promet rien ! » Je ne pouvais pas mentir sur ça, car j'étais loin d'être masseur. Il faut bien une première fois à tout comme on dit. Sur ce, je retourne vers le bar en prenant les épaules de June, faisant mine de les masser.

Ma peur m’empêchait d’aller directement vers lui, même si il était beau, intelligent, sympa et qu’il pourrait peut être y avoir quelque chose entre nous. Je me mis à rire quand il se demandait qu’est ce qui pouvait différencier trois ou quatre temps, c’était pourtant si différent, ça faisait tout le corps de la danse. Je lui réponds : « Mais cela n’a rien à voir, je te ferais une démonstration si tu le souhaites ! ». J’aimais beaucoup qu’on me voit danser, parce que j’étais douée en la matière, j’étais vraiment une bonne danseuse classique. J’attends alors qu’il me masse et fut soulagé de le voir faire. « Tu te débrouilles bien pour l’instant ! ». Même très bien, enfin c’était de la part d’une fille qui n’avait pas vraiment mal au dos quoi, je ne savais pas si son massage avait un effet sur la douleur : « Les gens vont me demander ce qu’on trafique ! ». Avouais je en regardant les gens autour de nous.

« Une démonstration ? Avec plaisir. Par contre si tu tombes, je serai obligé de rigoler. » dis-je pour la taquiner un peu. Je suis certain que c'est une très bonne danseuse, je n'en doute pas une seconde. En même temps, quand on se lance dans le parcours de la danse, il ne faut pas être mauvais avec ses pieds à la base. Je ne pense pas que j'aurai pu être un bon danseur un jour, ce n'est pas dans mes gènes. Alors que je masse tranquillement les épaules de June, celle-ci me complimente. « Merci. » dis-je simplement en continuant le massage. Je ricane à sa réflexion, et jette un coup d'oeil autour de moi. Effectivement, les gens dans la pièce nous regarde étrangement. Après tout, je m'en contrefiche et c'est plutôt amusant de voir de telles réactions. « On est trop beaux c'est pour ça qu'ils nous regardent. » Sur ces mots, j'arrête mon super massage et retourne m'asseoir au comptoir. Je bois une gorgée de ma bière et pense soudainement au défi bizut que j'ai à réaliser. Je tente le coup on ne sait jamais. « Tu travailles au journal ? » Elle allait surement trouver cette question bizarre, mais j'allais jouer de mes charmes pour la convaincre.

J’ouvris grand la bouche lorsqu’il me fit part d’une éventuelle chute, mais non, je ne tombais que très rarement et c’était plutôt la faute de mon porteur que ma propre faute. J’avais de l’expérience, d’ailleurs je n’hésitais pas à lui dire : « Je fais de la danse depuis que je suis toute petite tu sais, du karaté aussi ! Donc si tu me fais une remarque désobligeante, je peux te faire une petite prise vite fait, bien fait… ». Je me mets à rire, heureusement je plaisante, je n’utilise que très rarement mes talents sportifs pour défendre ma propre cause, ou alors quand je le fais je préviens les gens avant. Soit ils se barrent, soit je peux devenir violente mais rassurez-vous, ça a du arriver qu’une fois dans ma vie, quand on m’a fait un vrai sale coup. « C’est vrai ! ». Lui avouais-je avec un clin d’œil. Je crois qu’on n’avait pas été si complice depuis…ben depuis le moment qui précédait le prétendu vol de sa valise, que je n’avais jamais volé d’ailleurs. Je regarde alors notre reflet dans le miroir du bar : « C’est vrai qu’on forme un beau couple, ils pensent peut être que nous sommes des acteurs…ou des célébrités… ». C’est vrai que nous avions la classe tous les deux. Nathaniel me demandait ensuite si je travaillais au journal, je ne voyais pas du tout pourquoi il me posait cette question mais je lui répondis sincèrement : « Non mais…les étudiants vont faire une interview du président et du vice président de chaque confrérie…pourquoi ? ». Il devait avoir compris que j’étais vice présidente maintenant, c’était le genre de détail qui ne passait pas inaperçu.