Nous étions en train de nous regarder dans les yeux, Maïa et moi. Et la relation que j'entretenais avec elle sortait du cadre de l'ordinaire, depuis le premier jour. Certes, je me permettais des choses que je pourrais faire avec n'importe qui, mais la chose qui se différenciait était que je ne m'imposais aucune limite, car il n'y en avait pas. Je n'agissais pas comme ça avec elle dans le seul but de la mettre dans mon lit, car il n'avait jamais été question de ça entre elle et moi. Si ce n'était qu'une partie de jambes en l'air, nous l'aurions fait depuis longtemps. Non, c'est autre chose. C'est du respect, pour elle tout d'abord. Et parce qu'elle ne me traitait pas comme un mec avec une belle gueule. En tout cas, c'est ce que je me plaisais à me dire, et tant pis si je me trompais. Et, ce n'était pas qu'une fille avec une paire de seins et des yeux à tomber. C'était une fille que j'aimais séduire, parce que j'aimais lui montrer qu'elle était belle. Parce que j'aimais croire que j'étais le seul à agir comme ça avec elle. Et elle, elle me le rendait magnifiquement bien, au delà de ce que je pouvais imaginer. Tellement, qu'en fait je n'attendais aucune réponse en particulier de sa part, elle me donnait des choses que je ne pouvais pas soupçonner. Ce n'était peut être qu'un jeu entre elle et moi, mais c'était notre jeu.
« Finalement c’est peut-être toi que je vais finir par déconcentrer… » Elle me répondait de la même façon que j'avais commencé. Elle restait sur le même ton, continuant la douce symphonie qui s'était instaurée entre nous, sans faire aucune fausse note. Elle avait choisi ses mots là car elle savait que ça me ferait quelque chose. Elle répondait à la hauteur de mes propos, comme pour me renvoyer la balle. C'était une adversaire de taille, mais pas dans le sens négatif du terme. C'était une complice de premier choix. Une complice comme je n'ai jamais eu. Je roulais des yeux, comme pour lui indiquer qu'elle avait peut être raison, sans pour autant lui avouer quoi que ce soit. Il fallait voir le sourire qu'elle venait de m'offrir, aussi. Elle savait que je lui plaisais, et elle savait qu'elle me plaisait. Nous n'avions pas besoin de nous le dire, nos yeux parlaient à notre place. Et sans m'en rendre compte, elle s'échappait de sa position pour reprendre les commandes. Elle s'échappait pour rompre notre instant, et certainement pour se faire désirer. Pour m'indiquer que toutes les bonnes choses ont une fin, mais qu'elles peuvent toujours reprendre.
« Je sais qu’il faut se faire désirer mais très cher, le match va débuter sans nous ! » Je savourais ce qu'elle venait de me dire, car c'est typiquement ce que j'aurais pu dire. M'avait-elle si bien cerné que ça, au final, à tel point que nous étions sur la même longueur d'onde ?
« Toi, tu sais parler aux hommes. Tu prends les devants, et tu n'arrives pas en retard à un match de foot. Avoue, tu m'as caché un défaut qui fait de toi une psychopathe. » Je m'amusais. Mieux que ça, je prenais un pied fou. Je la rejoignais alors, ne la lâchant toujours pas du regard. Je gardais ce sourire en coin qui indiquait clairement que la situation était des plus plaisantes pour moi, et nous descendions les escaliers pour rejoindre ma voiture. Maïa, tu es un orgasme cérébral pour moi. Tout simplement.
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