(+ Declan) you always make my dreams come true...

Voilà deux bonnes semaines maintenant que Declan logeait dans la belle chambre de Mallory à la Eliot House et qu’il était interdit de quitter le lit sauf cas d’extrême urgence. Ils jouaient au couple pantouflar et le moins que l’on puisse dire, c’est que la jolie blonde rêvait… de vibrer. A côté de cela, dans son casier, sur le banc des amphis qu’elle fréquentait et même dans sa boîte aux lettres à la Eliot, la blondinette recevait des lettres, des poèmes, de grandes déclarations enflammées d’un admirateur secret et cela la faisait rêver bien au-delà des mots. Et ce soir là, en rentrant épuisée par neuf heures de Droit d’à filée, voir Declan encore devant la télé à végéter déclencha cette sorte de crise qu’elle lui fit. « Il faut que je te parle ! » avoua-t-elle nerveuse, en se triturant les mains, déglutissant avec difficulté. « En ce moment on se la joue planplan et moi ça me manque de vibrer, de gémir, de… enfin tu vois ! Et puis il y a ses mots à lui… »

Deux longues semaines à m’emmerder royalement en lisant des bouquins, attendant que ma femme daigne revenir de ses cours. J’en pouvais plus et même que j’avais recommencé à faire de la musculation dans le plus grand secret pour ne pas perdre en masse musculaire. C’est que je voulais rester au top de chez top. Il est vrai que lorsqu’elle rentrait, elle me retrouvait devant la télévision mais si seulement elle savait tout ce que je faisais une fois qu’elle eue franchi cette porte. « Oula quand on dit ça, en général, c’est pas bon signe » commençais-je par répondre en fronçant les sourcils. « En gros, tu es en manque de sexe et il y a un autre homme dans ta vie, c’est bien ce que tu essaies de me dire ? » grognais-je en me redressant.

Mallory ne savait pas comment s’exprimer et fatalement, cela tournait à la catastrophe. Merde. Il allait s’imaginer des trucs pas nets alors qu’il ne s’était rien passé de sinistre, elle n’avait fait que recevoir des mots, elle ne savait même pas d’où cela venait ! « Tu crois sincèrement qu’il n’y a que le sexe dans ma vie que je suis tellement en manque que je suis désespérée ? » se renfrogna-t-elle subitement, piquée au vif. « Je suis quelqu’un de romantique pas comme certains, et il se trouve que quelqu’un me laisse des mots doux dans mon casier, alors forcément ça fait plus rêver que de se faire traiter d’en manque ! »

« Quoi, j’essaie de comprendre, ce n’est pas toi qui vient de me dire que cela te manquait de gémir ? » protestais-je en tapotant le lit à mes côtés pour qu’elle vienne s’installer. « Tu sais qui est cet homme ? En tous les cas, il semble qu’il ait réussi à te conquérir en un rien de temps »lâchais-je en continuant de froncer les sourcils. Devais-je être inquiet de ce type ? Aucunement et cela pour de bonnes raisons mais je continuais à la pousser gentiment dans ses retranchements pour connaitre le fond de sa pensée.

« Mais j’ai pas dit que gémir ! Puis il n’y a pas que cette façon de gémir d’abord, avec toi j’ai toujours l’impression de n’être qu’une débauchée ! » souffla-t-elle en croisant ses bras contre sa poitrine ayant pris deux volumes en l’espace de deux semaines même si elle consentit à s’asseoir à ses côtés. « J’ai pas dit ça… je sais même pas qui c’est, les lettres ne sont pas signées et si ça se trouve ce n’est qu’un canular pour cruche comme moi ! Mais j’ai besoin de ce genre de mots, c’est tout » souffla-t-elle.

« Ou c’est peut-être moi qui suis tout simplement un véritable obsédé sexuel » soulignais-je avec désinvolte pour mieux glisser mon bras autour de sa taille. Elle semblait apprécier ses missives tout comme elle s’en méfiait. Cruel dilemme qui s’offrait à moi à cet instant précis. « Garde l’amour qui m’enivre, l’amour qui nous fait rêver ; Garde l’espoir qui fait vivre, garde la foi qui délivre… La foi qui nous doit sauver. L’espoir c’est la lumière. L’amour, c’est une liqueur et la foi, c’est la prière. Mets ces trésors, ma très chère, au plus profond de ton cœur » citais-je calmement un poème de Nérée Beauchemin.

« Mais non rhaaa c’est pas ce que j’ai voulu dire non plus ne prends pas toutes mes paroles au premier degré ! » grogna-t-elle avant de frissonner lorsqu’il la ramena tout contre lui en glissant simplement un bras autour de sa taille. Mallory ne fit qu’écarquiller les yeux, son visage se transformant en une vive surprise. « Pourquoi tu n’as pas dit que c’était toi ? C’est le problème que j’ai préféré en plus… » Et merde, elle ne put se retenir et l’embrassa avec une passion dévorante, comme si sa vie en dépendait avant de s’écarter légèrement. « Désolée, j’ai oublié… ta blessure, j’ai été trop violente ! »

« Décidément, j’ai tort quoiqu’il arrive ce soir »plaisantais-je bon joueur avant de tout simplement me vendre auprès d’elle en lui citant l’un des poèmes que j’avais fait glisser dans son casier par mon ombre de toujours. « Parce que.. » commençais-je avant qu’elle ne me saute à moitié dessus pour m’embrasser d’un baiser qui me consuma dès la première seconde. « Je vais bien… je vais même beaucoup mieux »la rassurais-je aussitôt avec un léger sourire en coin. « Dans ton sommeil, tu n’arrêtes pas de me réclamer des poèmes, des surprises etc. Je sais qu’en ce moment, je suis plus un boulet qu’autre chose alors je voulais pouvoir t’offrir au moins ça.. Tu… Tu as aimé ? »

Mallory se défendit de répondre car quoi qu’il dise de toute manière ils ne seraient pas d’accord sur ce point précis. Elle s’excusa cependant après son baiser des plus sulfureux, ayant subitement oublié toute notion de raison tant cela lui plaisait follement de savoir qu’il s’agissait de lui. « Mieux ? Comment ça ? » s’inquiéta-t-elle aussitôt avant d’éclater de rire. « Si ça me plaît ? Tu plaisantes Declan je trouve ça superbement sexy ! Je suis une romantique qui a un peu honte de l’être autant et j’avais tellement peur que quelqu’un d’autre essaye de me plaire… parce que ça me plaisait je dois l’admettre et du coup… merde je parle autant dans mon sommeil ? Et arrête tu n'es pas un boulet je ne veux pas que tu penses des conneries pareilles ! »

« Mieux dans le sens où j’ai recommencé à faire de la musculation. Je ne peux pas encore courir le cent mètres mais j’ai repris du poil de la bête » lui expliquais-je avant de boire son rire à ses lèvres pour mieux l’écouter l’instant d’après. « D’accord, je ne dis plus que je suis un boulet et oui, tu parles mais pas souvent… c’est lorsque tu dors profondément, tu as tendance à me parler. Dès fois, tu me poses des questions sur tes cours et tu m’engueules parce que je sais pas y répondre avant de me dire combien tu m’aimes »avouais-je avant de frotter mon nez contre le sien. « Je trouve cela vraiment adorable alors j’ai mis en place tout cela pour te faire patienter le temps de ma convalescence »