(+ Caleb) sus au problème ! ~ flashforward

Thaïs écouta paisiblement ses dires même si le fait de devoir affronter son regard était difficile, surtout que ses larmes continuaient à couler. Elle s’était retenue bien trop longtemps et ne pouvait décemment plus le faire. « Mais qui me dit que tu ne vas pas finir par me détester par que justement, je te rappelle ta maladie ? » lui demanda-t-elle néanmoins, même si ses paroles l’avaient émue aux larmes. Elle était en pleine crise de doute. « Je ne suis pas Isobel. Je ne sais pas me lâcher à son point à elle, je ne sais pas faire connerie sur connerie ou même jurer comme un charretier… même si je ne voulais je ne pourrais pas lui ressembler et je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur parce que pendant toutes ces semaines, j’avais beau te faire de grands signes, tu ne me remarquais même plus. T’es-tu même souvenu que j’existais ? »

« Tu ne comprends pas Thaïs… Tu ne comprends pas ce que j’essaie de te dire » murmurais-je sur un ton attendri tandis que je me déshabillais complétement pour venir me glisser dans son dos, pour mieux l’étreindre dans le bain. « Ce n’était pas toi le problème, c’était moi. J’étais en pleine crise de confiance. Je me sentais inutile, malade, un véritable boulet… J’ai fini par ne plus sentir désirable alors j’ai pris la tangente. Isobel c’est Isobel et je ne veux pas que tu lui ressembles car même si je l’adore, une femme comme elle ne m’attirera jamais. Tu ne seras jamais un objet dans ma vie, tu es ma femme et même si j’ai déconné, je n’ai pas arrêté de penser à toi et j’espère qu’avec le temps, je finirais par te redonner confiance en moi-même si j’ai plus l’impression d’être celui que te fera toujours souffrir au lieu de te rendre heureuse »

Sur le coup, Thaïs ne voyait pas où il voulait en venir mais tout ce qu’elle désirait, c’est qu’il lui explique, qu’il lui mette les points sur les i. Ce qu’il fit d’ailleurs, une fois être rentré dans le bain et l’avoir étreinte avec délicatesse. « Tu plaisantes, c’est plutôt moi qui fait un complexe parce que je n’ai jamais l’impression de te satisfaire, d’être celle qu’il te faut » avoua-t-elle une fois qu’il eut terminé de parler. « J’ai cru à un moment donné que tu avais rencontré quelqu’un. J’ai interrogé tous tes amis pour en savoir plus, je devenais marteau… et après, j’ai été persuadée que tu voulais divorcer mais que tu ne savais pas comment me le dire, hélas je n’ai rien obtenu de l’avocat de ta famille malgré toutes mes tentatives répétées et insistantes… »

« Je comprends mieux maintenant pourquoi mes parents m’ont appelé l’autre jour » fronçais-je les sourcils avant de me mettre à caresser son dos, du bout des doigts. « Chaton, que tu veuilles ou non le comprendre, je t’aime et je n’ai pas l’intention de divorcer. Je ne suis pas aussi fort que tu le penses et il m’arrive aussi de douter de moi, de ne pas me sentir à la hauteur. J’ai même l’impression de toujours faire les choix les plus crétins au monde et que tu es la seule à pouvoir me remettre dans le droit chemin. Tu es celle que j’attendais depuis des années et surtout celle qui fait battre mon cœur… Cesse de toujours prendre la faute sur toi alors que c’est moi qui merde à plein régime. Tu n’es pas responsable de ma connerie »

« Tiens, c’est marrant je ne suis pas étonnée ! » avoua-t-elle en soupirant car pour le coup, dans le genre Sherlock en herbe insupportable, Thaïs s’était trouvée là ! « Je sais mais je ne peux pas m’en empêcher. Tu sais j’ai grandi en m’entendant dire que je ne servais à rien et en faisant semblant de ne pas exister alors il y a parfois des séquelles. Mais… tu aurais dû venir m’en parler si tu avais des doutes. Je t’aurais écouté, je t’aurais soutenu et même secoué s’il y avait besoin. Mais là, tu m’as évincée. Pendant des semaines je n’ai pas été ta femme ! »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise Thaïs ? Je peux pas retourner dans le passé, je ne peux pas réparer mes torts, je peux rien faire d’autre que te présenter mes excuses. Nous pourrions en parler durant des heures, tu pourrais me faire comprendre que j’ai été le pire des maris et en échange, je m’excuserai mais je vois pas quoi faire d’autres si ce n’est de te demander du temps pour me permettre de me racheter à tes yeux »soupirais-je en rejetant la tête en arrière. Je n’avais pas les réponses à ses questions et encore moins la solution miracle. Oui, j’aurais dû faire beaucoup de choses mais je ne les ai pas faites… Ma culpabilité atteignait des sommets records. « Est-ce que tu veux que je dorme dans la chambre d’amis quelques jours ? »

Peut-être allait-elle trop loin mais à cause du stress monstrueux ressentit durant ces quelques derniers jours, Thaïs avait besoin de penser à voix haute, d’énoncer clairement tout ce qui lui avait donné littéralement envie de hurler dernièrement. « Je t’interdis de rester loin de moi » trancha-t-elle d’un ton extraordinairement sérieux, avant de se retourner et de l’embrasser avec passion, contrastant avec tout ce qu’elle avait pu dire précédemment. « Désolée d’être aussi lourde mais j’avais besoin de dire tout ça. Je veux me sentir à nouveau ta femme, je veux que l’on retrouve notre cocon, j’ai besoin de mon mari… » couina-t-elle en caressant doucement ses joues pour mieux éclater de rire en grimaçant. « J’ai un mal de chien aux fesses je vais marcher comme un canard et ce sera ta faute ! »

(Invité)