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« Je suis désolé » murmurais-je quand la jouissance retomba quelques minutes après, serrant le corps de ma femme avec tendresse. J’étais désolé de n’avoir été qu’un con mais aussi de l’avoir brutalisé de la sorte. Aussi, je m’éloignais d’elle avec lenteur pour mieux la soulever dans mes bras façon jeune mariée pour mieux l’amener dans notre chambre. « Je reviens » lui dis-je avant de m’échapper à nouveau pour mieux revenir une dizaine de minutes après, la reprenant dans mes bras pour la conduire cette fois-ci dans la salle de bain où l’attendait un bain moussant bien chaud ainsi qu’une ambiance tamisée par les bougies. Lentement, je la déposais dans l’eau. « Je suis qu’un connard… j’aurais pu te faire mal ce soir » lui dis-je avec culpabilité tandis que je commençais à la masser bien décidé à prendre soin d’elle.
Thaïs ne répondit rien pour le moment, tentant tout d’abord de reprendre son souffle, alors que Caleb la soulevait pour la conduire dans la chambre où elle ne bougea pas d’un millimètre. Ce n’est qu’ensuite qu’elle esquissa un sourire attendri alors qu’il l’emmenait dans la salle de bain où un bain moussant et parfumé l’attendait. « Je ne dis pas que demain je n’aurais pas mal mais ce n’est pas la peine d’angoisser, je vais survivre » tenta-t-elle un brin d’humour même si elle ne put retenir ses larmes. Toute cette histoire l’avait diablement retournée. « Tu peux me dire où on en est, nous deux Caleb ? Est-ce que tu vas arrêter tes bêtises et rester avec moi ou est-ce que je dois m’imaginer en train de plier bagages ? J’ai pas envie de te perdre, ça me tue, je ne peux plus supporter… arrête tout ça et reviens-moi, je t’en supplie… »
« Je n’aurais quand même pas dû te faire l’amour aussi sauvagement. Je n’ai rien dans le cerveau ces temps-ci »grommelais-je en poursuivant mon massage, veillant à ce qu’elle se détende au maximum. Ce soir, j’avais pris conscience que j’avais largement trop déconné et qu’il était temps que je retombe sur Terre avant de perdre la seule personne vitale à mon cœur. « Je te promets que je vais me calmer, je le jure sur la tête de nos enfants » commençais-je avant de relever son magnifique visage pour effacer ses larmes. « J’ai été con sur toute la ligne, retrouver Isobel ne me donnait pas le droit de déconner à plein tube et de délaisser mais ça n’arrivera plus. Je t’aime et tu m’as manqué. Je ne dis pas ça pour me faire pardonner, ce soir, j’avais véritablement envie de passer du temps avec toi… Je ne veux pas te perdre non plus et j’ai compris que cela pouvait arriver si j’arrêtais pas mes conneries mais je t’en supplie, ne va pas voir ailleurs, j’y survivrai pas »
« Je vais survivre Caleb arrête de culpabiliser ! » lui demanda-t-elle d’une voix douce même si Thaïs savait par avance que demain, elle risquait d’avoir du mal à mettre un pied devant l’autre. « Est-ce seulement le fait de retrouver ta sœur qui t’a mis dans un état pareil ou… c’est parce qu’il te manque quelque chose ? Tu n’es pas heureux avec nous ? Je veux dire, les enfants et moi… » ne put-elle s’empêcher tout de même de lui demander pour essayer de comprendre le pourquoi du comment et, éventuellement, avancer ensemble avec lui main dans la main. « Ça fait des semaines que tu ne me regardes plus alors j’aimerais juste comprendre ce qui t’es passé par la tête… je n’avais pas l’intention d’aller voir ailleurs, juste faire un tour en voiture. J’ai dis ça pour te faire réagir parce que je n’en pouvais plus de rester sans rien faire en laissant les choses s’enliser. »
« Je suis heureux avec vous ! » m’exclamais-je avec véhémence si bien qu’on ne pouvait nier le fait que ma réponse venait du cœur. « Je crois que j’avais simplement besoin de me prouver que j’étais en vie, que j’étais en bonne santé. Je sais ce que tu vas me dire mais depuis quelques mois, j’ai cette épée au-dessus de la tête et Isobel est arrivée à ce moment-là… Je ne sais pas, j’ai flambé comme pour me dire que tout allait bien, que tout rentrait dans l’ordre mais la réalité, c’est que ce n’est pas le cas. Je suis toujours cardiaque et j’avais juste envie de l’oublier » murmurais-je d’un ton triste. Sans le vouloir Thais me rappelait tout ça alors qu’avec Isobel, tout était neuf et sauvage.
Thaïs ne faisait pas exprès de lui rappeler ses problèmes cardiaques et le problème, c’est qu’elle ne pouvait rien faire pour aller contre. « Je te rappelle tes soucis de santé et pas Isobel, c’est ça ? » demanda-t-elle d’un ton tout aussi triste car ce n’était pas sans l’affecter. Après tout ce qu’ils avaient vécu, la belle blonde voulait croire que tout ceci allait enfin être derrière eux mais ce n’était pas le cas. « Tu es au courant qu’en ce moment je ne dis rien qui ait un rapport avec ton cœur et que je t’ai laissé faire ce que tu voulais faire ? Je ne peux pas lutter dans ces conditions parce que je ne peux rien faire pour faire en sorte que tu arrêtes d’y penser » ricana-t-elle nerveusement en évitant son regard.
« D’une certaine façon oui » répondis en toute honnêteté avant de la forcer à affronter mon regard. « Ce n’est pas une mauvaise chose en soi. J’ai flambé ces dernières semaines pour me donner l’illusion que tout allait bien, que j’étais toujours le même mais c’est faux. Je me suis amusé oui mais l’excès a eu raison de moi. Il me manquait quelque chose car je n’étais pas heureux. Je sais que ce qui me manquait, c’était toi. Toi et tes sourires, ta façon de me regarder même de me faire comprendre que je vais trop loin… Tu es mon tout Thaïs et je préfère sans mille fois être cardiaque et vivre à tes côtés que d’être sain et d’être privé de toi. J’ai mis du temps à le comprendre mais je le sais à présent. Je n’ai fait que fuir ces derniers temps mais ce n’était pas toi que je fuyais, c’était ma maladie mais elle fait partie de moi… Ce n’est pas en la niant que j’irais mieux mais en profitant des gens que j’aime et en restant près de celle qui est ma vie… toi »