(+ Thais) Ask me and i kill him.

« Ouais. Y a une Eliot qui me donne des cours, c’est un peu comme ma marraine la bonne fée. Je ne savais pas qu’il y avait autant de règles, c’est d’un casse-couille »[/b] marmonnais-je mais Mallory valait que je me donne autant de peine pour m’approcher du mieux que je pouvais de cette image de prince charmant. « Elle est pas au courant en fait »[/b] haussais-je les épaules avant de sourire face aux propos de ma cousine. « Par contre ne me demande pas quelle danse je veux faire, j’y connais rien mais si tu pouvais simplement m’apprendre deux trois trucs histoire que je fasse pas tâche sur la piste, ça me suffira parce que je me vois pas trop faire des claquettes devant elle »[/b] rigolais-je tandis que je serrais Thais dans mes bras.

« Une Eliot te donne des cours ? Mais c’est super ça ! Et pour le moment ça va, tu t’en sors sans trop de peine ? » s’intéressa-t-elle, pas vexée pour deux sous que Declan soit aller demander de l’aide à quelqu’un d’autre : après tout, Thaïs n’était pas experte en la matière, loin s’en faut même. « Pourquoi tu ne lui en as pas parlé ? » écarquilla-t-elle les yeux. Mallory serait fan s’il le lui disait pourtant ! « Tu sais, elle serait conquise si tu lui faisais l’un des numéros qu’on faisait toi et moi avant… ça me manque d’ailleurs ! Mais si tu veux ne pas faire tâche et la faire rêver, je vais t’apprendre à valser… tu seras le plus beau du monde ! » fit-elle en caressant doucement sa chevelure, le serrant dans ses bras avant que les bébés ne donnent de violents coups de pied. « Nom d’un chien ils vont finir boxeurs pros ces deux là ! »

« Ouais pour le moment ça va… Heureusement que j’ai une mémoire du tonnerre sinon je n’arriverai pas à tout retenir. Non mais sérieusement, t’es au courant qu’il y a quarante-six milles fourchettes différentes ?! » m’exclamais-je car je crois que c’était surtout ça qui m’avait choqué quand nous avions abordé le sujet des repas avec Roxanna. « Pour te répondre, j’ai juste pas envie de lui dire… ça ferait genre : hey bébé, je prends des cours pour moins être un boulet lors de tes galas, alors heureuse ?... je préfère qu’elle s’en rende compte sur le moment tu vois ? Je préfère qu’elle soit surprise que je m’en sorte plutôt qu’elle se dise que je me vante pour obtenir une gâterie » haussais-je les épaules. Ma fierté irlandaise me perdrait je crois. Thaïs et moi abordions alors notre passé commun de danseurs de claquettes. Je devais avouer que j’avais toujours été fier de ma cousine qui n’était pas moins que championne du monde. Pour ma part, je n’avais jamais été attiré par la compétition, préférant trainer dans les usines désaffectées avec d’autres danseurs. « Ça me manque aussi cousine… » avouais-je car contrairement à elle, je n’avais jamais réellement assumé cette passion. « Je vois ça… faut que j’aille chercher un toubib avant qu’ils ne t’explosent le ventre ? »

« Tu es au courant que j’ai été autant dans la merdouille que toi en commençant à côtoyer Caleb ? J’avais qu’une trouille, c’est qu’il me dise que je faisais tache dans son décor… » soupira-t-elle non sans serrer plus encore son cousin entre ses bras, partageant sa difficulté actuelle. Même si son geste restait adorable, car il prouvait à lui seul son amour profond pour Mallory. « Tu es trop fier pour ton propre bien nom d’un chien ! Tu crois vraiment qu’elle penserait ça ? Enfin je ne vais même pas argumenter c’est comme si je pissais dans un violon… » reprit-elle avant de lui pincer légèrement la joue en secouant négativement la tête. « J’aimerais que l’on en refasse, un jour… et non, ça va passer, ils vont finir par se calmer. Ils ont été secoués aussi, les pauvres ! »

« En même temps, toi et moi, nous venons pas du même milieu qu’eux, faut regarder la vérité en face » grimaçais-je et c’était vrai. Nos deux familles bien qu’ayant de l’argent n’avaient jamais été du genre à donner dans les mondanités bien au contraire. « Ouais et encore, peut-être que le violon te jouera une mélodie cousine » rigolais-je avant de lui tirer la langue signe que ma fierté l’emmerdait joyeusement. « C’est quand tu veux même si ton mec risque de me coller une droite si je te fais sautiller sur place non ?... Est-ce…Est-ce que je peux toucher ? »

« Oh je ne me leurre absolument pas là-dessus ! » reprit-elle aussitôt, l’air plus sérieux. Cela ne l’empêcha pas d’éclater de rire face à la réplique de Declan, qui poussa Thaïs à lui ébouriffer la crinière rien que pour le plaisir de l’emmerder. « Ouais alors ça, je demande à voir ! » s’exclama-t-elle en lui tirant à son tour la langue parce qu’il ne fallait quand même pas déconner. « Possible… Caleb est pire que toi niveau protection remarque je sais pas s’il y en a un pour rattraper l’autre… mais bien sûr que tu peux toucher ça mord pas ! » fit-elle avec douceur non sans s’emparer des mains de Declan pour qu’il sente les vifs coups des jumeaux sous ses doigts.

« Tu veux que j’aille acheter un violon pour que tu pisses dedans ? Tu sais que je serais chiche hein ? » rigolais-je car je n’étais jamais à une connerie près et puis, ça pourrait être marrant de vérifier si oui ou non, le violon jouerait à ce moment-là. « Je suis pas aussi taré que ton mari de ce côté-là…. Bon ok je suis pire que lui mais j’ai des circonstances atténuantes, on a déjà perdu un bébé » râlais-je même si évoquer le bébé que nous avions perdu faisait toujours aussi mal au cœur. « Ouaw ça boxe vachement ! J’ai hâte que le bébé bouge dans le ventre de Mallory mais je crois que je vais devoir m’armer de patience. Cela te fait quoi quand ils bougent ? »

« Oh je n’en doute pas une seconde mais ce serait limite pécher !! » fit-elle en lui pinçant la joue comme si les rôles étaient transformés et que Declan n’était autre que son fils. « Mais tu sais que vos deux protections sont adorables ? » le rassura aussitôt Thaïs en lâchant délicatement sa joue pour se mettre à la caresser de façon adorable. Mallory devait fondre devant ce genre de protection au même titre que l’irlandaise le faisait face à celle de Caleb. « Oh tu sais ça va vite venir et tu ne vas plus lui lâcher le bidon à partir de là ! Disons que lorsqu’ils cognent fort ça fait parfois mal mais ça leur permet surtout de s’exprimer. Tu partages quelque chose avec eux, parce que ça rend la grossesse concrète… tu vois ce que je veux dire ? »

« Mouais la dernière fois, elle m’a quand même pété un câble à cause de ça » marmonnais-je peu convaincu seulement, c’était plus fort que moi, j’avais besoin de me sentir utile, de prendre part d’une manière ou d’une autre à cette grossesse. En parlant de grossesse, j’étais émerveillé de sentir les coups de ceux que je considérais déjà comme mon neveu et ma nièce. « Ouais je vois… vous en avez de la chance, je peux te dire d’être le père, c’est pas évident, on partage moins de choses avec le bébé mais j’ai hâte de voir son corps se transformer… en prime, si elle prend davantage de poitrine, je serais le plus heureux des hommes »lâchais-je ma connerie habituelle. « N’empêche, ça te rend vraiment rayonnante cousine… Je suis heureux pour toi, tu le mérites ton bonheur, tu le sais ça ? »

« Peut-être parce que tu y es allé trop franco ? Faut être subtil des fois ! » pouffa-t-elle doucement car elle adorait le faire enrager mais au moins, Thaïs était certaine que Declan n’en prendrait jamais ombrage. Pas de sa part en tout cas ! « Personnellement j’ai pris de la poitrine en premier et Caleb ne s’en n’est jamais plaint… mais je suis sûre que tu vas trouver un moyen de communiquer avec ton petit bout rien qu’en parlant au ventre de Mallo, ou en mesurant sa taille pour voir si ça pousse… » s'amusa-t-elle à répliquer avant qu’un air ému ne prenne possession de ses traits, la poussant à déposer un baiser contre le front de Declan. « T’es adorable chou… mais tu sais que tu mérites d’être tout rayonnant toi aussi ? »