Minnie-Love ◭ j'ai joué avec le feu, j'me suis brûlé.

Qu'est-ce que Minnie faisait à Harvard si elle ne voulait pas étudier et si elle avait déjà beaucoup d'argent? Elle voulait juste intégrer les Eliots pour d'avantage se faire connaître ou quoi? Je ne répondis pas, en fait, j'avais plus trop envie de parler. Je voulais m'enfermer dans ma chambre et réfléchir toute la nuit s'il le faut à la connerie qu'on avait fait. Si je continuais de lui parler, j'allais chuter dans ma période triste et je ne voulais pas lui montrer ma faiblesse devant elle. Je lui avais proposé qu'on fasse adopter l'enfant mais elle ne voulait pas. Alors elle n'avait plus que le choix de se faire avorter et franchement, ça me rassurait. " On a pas le choix, c'est la meilleure chose à faire. " Je la regardais ensuite, avec un petit air désolé. " Tu m'en veux pas si je te laisse? J'ai des trucs à faire... " je mentais encore.

La meilleure chose à faire, la meilleure chose….Est ce que c’était vraiment la meilleure chose pour ce bébé qui ne demandait qu’une chose, pointait le bout de son nez. Mais moi, ça me faisait mal, bien sûr lui il ne comprenait pas, il ne comprenait pas que quand il touchait son ventre il pouvait mettre le doigt sur son futur enfant, il ne comprenait pas que tout les matins je ressentais dans mon ventre des espèces de chatouillements, le genre de chose incompréhensible par quelqu’un qui n’est pas enceinte…Non, il comprenait rien, je restais là. Je soupirais en lui disant, triste : « On a toujours le choix dans la vie…. ». Et c’était vrai, c’était bien facile de prendre la solution qui nous semblait le mieux. J’étais à deux doigts de m’énerver quand il me disait qu’il voulait me laisser, mais putain, c’était quoi son problème on pouvait pas être deux heures dans la même pièce sans qu’il souhaite partir : « J’avais fait de la pâte à Pancakes, je comptais sur toi pour rester… ». Mais non bien sûr, il avait mieux à faire baiser Apple ou bien une autre d’ailleurs pendant que j’allais rester seule à pleurer ici.

Elle était enceinte, elle me l'avait dit, c'est bon je pouvais partir maintenant. J'allais pas m'installer chez elle ou commencer à dormir avec juste parce qu'on allait avoir un bébé. Moins je la voyais, mieux je me sentais. Je ne détestais pas Minnie, je détestais juste ce que nous avions fait. J'en gardais même des mauvais souvenirs. Dire que j'avais couché avec elle alors qu'elle était vierge. D'un côté, elle m'avait prise pour un con aussi. Je levais les yeux au ciel. " Ouais mais pas ici, d'accord? Je te fais confiance, si j'apprends que tu n'as pas avorté, je ferais en sorte de m'occuper personnellement du gosse, et pas en bien si t'as pas compris ce que je voulais dire! " j'en serais jamais capable. Mais j'avais pas envie d'être père. Elle me dit qu'elle avait fait de la pâte à pancakes pour ma venue. Dire non serait vraiment impoli donc j'hochai la tête. " si tu veux... " personnellement, j'avais pas faim, tout ça m'avait coupé l'appétit. J'avais l'impression qu'elle faisait tout pour passer du temps avec moi.

Je levais les yeux au ciel lorsqu’il me parlait de mon avortement et il me mettait en garde, si je n’avortais pas de l’enfant il allait s’en occuper. Mais qu’est ce qu’il voulait dire au juste, franchement il n’allait quand même pas tuer un bébé…Ou alors je m’étais trompé et Royce sortait de prison et avait déjà tués des milliers de personnes, un frisson parcourut mon corps. « C’est bon arrête tes menaces, c’est ridicule Royce…Je te tiendrais au courant quand cela sera fait… ». J’avais en effet envie de passer du temps avec Royce car le seul moment qu’on avait passé ensemble c’était pour coucher ensemble, je ne regrettais rien de ce que j’avais fait et Royce était franchement mal placé pour le juger. J’aurais peut être du lui dire certes mais la dernière fois qu’un mec avait su que j’étais vierge il m’avait rejeté comme si c’était une tard. Et puis franchement s’il savait le nombre de mec qui avait voulu à tout prix avoir ma première fois il devrait être honoré. « Je vais préparer, mais je te préviens, je n’ai jamais cuisiner de ma vie, c’était la première chose recette que je touchais alors je ne garantie rien… ». J’avais l’habitude que tout me soit livré sur un plateau mais ça me dérangeait pas de le faire.

Je n'allais rien faire au bébé, je voulais juste lui foutre la pression, lui montrer que ça ne m'enchantait pas de la garder, que j'avais autre chose à faire que de construire une famille. J'aurais peut être dire l'inverse si j'étais amoureux d'elle, mais je ne l'étais pas donc inutile de se battre plus longtemps. " D'accord, mais ne traîne pas hein. " j'avais pas envie qu'elle prenne son temps pour que ça soit trop tard, car si c'était le cas, nous devrions quand même l'abandonner dans une autre famille, le garder était impossible. Je voulais bien essayer d'être sympa avec elle en acceptant ses pancakes mais qu'elle m'avoue qu'elle n'avait jamais cuisiné m'amusait un peu. Je ris. " J'ai qu'à les faire, va nettoyer ton visage on dirait un zombie." je disais pas ça méchamment, elle avait tellement pleuré...

Il était un peu saoulant là, j’avais compris qu’il voulait que j’avorte, pas la peine de le répéter sans cesse. Je me sentais vraiment pire qu’une moins que rien quand il me parlait, quelque part ça n’était jamais arrivé alors peut être que ça me remettait un peu en question mais ce n’était pas agréable : « C’est bon j’ai compris Royce… ». Je souris quand il me propose de faire les pancakes, franchement il m’enlevait une grosse aiguille du pied. Je pense qu’il valait mieux essayer d’oublier tout ce qu’il se passait durant cette soirée, essayer de passer une soirée juste normal et découvrir un peu plus Royce. Je vais dans la salle de bain puis je me démaquille et je fais un petit effort, je ne sais même pas si je le fais pour moi ou pour Royce mais je me maquille de nouveau, j’aimerais qu’il me trouve jolie mais je sais que je ne lui plairais plus jamais et ça me fait mal au cœur. Avec les autres personnes j’avais toujours l’impression d’être supérieur mais lui, il me faisait me sentir si inférieur, toute, toute petite. Je pris une profonde inspiration avant de revenir dans la cuisine un sourire aux lèvres : « La femme zombie est-elle mieux ainsi ? ». Je me mis à rire, je ne l’avais pas mal pris, c’était juste de l’humour. Je regarde alors dans la poêle, Royce à l’air de bien se débrouiller.

J'hochai la tête, tant mieux si elle avait compris. Me voilà rassuré, je pouvais plus ou moins me détendre. Je lui proposais de faire à manger pendant qu'elle se nettoyait le visage. Me voilà aux fourneaux, je n'eus pas de mal à trouver les ustensiles dont j'avais besoin. Je versais un peu de pâte dans la poêle et le résultat me semblait bien, c'était pas au top mais c'était déjà ça. Minne-Love revint près de moi et je remarquais qu'elle s'était remaquillée. Ha les filles, j'vous jure. " ouais. " répondis-je simplement. Je voulais pas lui faire de faux espoirs à la draguer, donc je restais indifférent. "Voilà, je crois que c'est bon." lui dis-je en lui montrant les pancakes.

J’avais beau m’être remaquillé et avoir un sourire aux lèvres plutôt que des larmes dans les yeux cela ne faisait rien du tout à Royce. Je ne demandais pas grand-chose mais juste un petit mot aurait suffit pour me rendre heureuse, qu’est ce que j’attendais de lui ? C’était clair que ce mec n’en avait rien à faire de moi, même si j’étais entrain de mourir en plein milieu d’une rue il n’allait pas me secourir. Et moi j’étais prête à avorter pour lui, ça me foutait en rogne. Mais je faisais mine de rien, je murmurais juste dans ma barbe « Okay, j'ai compris, je suis toujours dégueu quoi... ». Je savais même si Royce avait entendu mais vu comme j'avais parlé doucement, certainement pas. Je passais sur ça, j’allais essayer d’être agréable. Je regardais les pancakes qu’il avait fait, elles étaient bien dorés et épaisses, parfaite, je lui répondis en souriant : « Waouh, tu arrives très bien à les faire, je ne sais pas comment tu fais ! ». Mes domestiques à Londres y arrivaient très bien mais moi, je m’en sentais tout simplement incapable. Je mis les pancakes dans une assiette avant de mettre de la confiture et du nutella sur la table et de sortir des couverts, j’essayais de m’intéresser un peu à lui parce que niveau communication : « Tu peux me parler un peu de tes passions Royce, je sais que tu fais du foot mais c’est tout…Enfin si tu veux bien sûr, tu n’es pas obligé… ». J’essayais de faire sa connaissance et quelque part j’espérais qu’il s’ouvre un tout petit peu à moi, sinon il me détesterait toute sa vie et on en resterait là.

Je regardais Minnie-Love qui marmonnait quelque chose que je ne comprenais pas. Ouais, elle jurait dans sa barbe quoi. Tant pis, je la laissais faire, moi j'étais bien en train d jurer dans ma tête en ce moment. Minnie sortit tout ce qu'il fallait pour décorer les pancakes. J'esquissais un sourire, je n'avais vraiment pas faim mais, j'allais faire un petit effort, faut bien sinon elle allait encore s'imaginer des trucs. J'attrapais un bout, sans rien mettre dessus et je mordis dedans. C'était bon, j'étais fière de moi. La jolie rousse voulait avoir plus d'infos sur mes passions. Je la regardais pendant un long moment. Qu'est-ce qu'elle essayait de faire? Personne ne s'intéressait à moi. " J'aime le foot, et j'aime faire de la moto, la réparer et tout. " je terminai mon morceaux et je me lavais les mains. " Je voyage beaucoup, j'adore les trucs qui foutent les boules, genre partir tout seul dans un pays étranger avec comme seul bagage un petit sac à dos." j'étais aventurier, enfin, à ma façon.

Moi non plus je ne mangeais pas grand-chose, je n’avais pas du tout fait et puis dès que je mangeais j’avais vraiment envie de vomir, je ne pensais pas que porter un enfant provoquait autant de symptôme mais ça me dérangeait pas vraiment, ce n’était juste pas agréable. Je m’intéressais à Royce, oui, parce qu’il me plaisait, il m’avait plus dès le premier jour et même si c’était un connard avec moi, même si il me faisait du mal chaque jour un peu plus je ne pouvais m’empêcher d’être attachée à lui. Je le regardais surprise, je n’avais pas encore vu sa moto mais j’étais sûre qu’elle était bien entretenu : « D’accord, c’est quoi le modèle, elle est de quelle année ? ». J’y connaissais absolument rien en moto mais peut être que le nom me dirait quelque chose et puis j’irais me renseigner au pire pour voir à quoi elle ressemblait, je n’avais pas de passion alors autant m’intéresser à celle des autres. Je hochais la tête quand il me parlait des voyages, j’adorerais en faire mais je n’avais jamais quitté le Royaume-Uni avant d’arriver dans cet appartement, une valise sous le bras : « J’aimerais beaucoup vivre ce que tu décris, ma famille m’a toujours hyper protégé, mais ça n’a servit à rien… ». La preuve aujourd’hui, je suis en cloque d’un mec qui ne sait même pas mon nom de famille. « Et tu as déjà visité beaucoup de pays du coup ? ». Cela me faisait plaisir d’en savoir plus sur lui.