Minnie-Love ◭ j'ai joué avec le feu, j'me suis brûlé.

Minnie-Love voulait qu'on parle, alors on allait parler. Je ne savais pas ce qu'elle avait de si important à me dire et ça m'emmerdait de devoir retourner jusque chez elle pour voir une tête de barbie déprimée. Enfin soit, je voulais me rattraper depuis la spring break car je n'avais pas été très gentil avec elle mais il faut dire qu'il y a eu plusieurs événements négatifs qui se sont accumulés et j'ai juste explosé. Il fallait que ça tombe sur elle. J'étais pas un gars correct. Même avec mes amies je faisais n'importe quoi. Il n'y avait juste qu'avec Typhène et Apple que je pouvais garder mon calme. Je me tenais devant sa porte et je toquais quelques fois pour qu'elle m'entende. Je perdis ma patience et je frappais un peu plus fort sur la porte puis je mis mes mains en poche, en attendant qu'elle vienne m'ouvrir. J'avais pas tout mon temps moi, j'avais surement autre chose à faire.

Si j’avais invité Royce ce n’était pas pour discuter agréablement autour d’un verre. Je crois d’ailleurs que si j’avais fait ça il ne l’aurait pas super bien pris. Non, je voulais parler sérieusement avec lui. Depuis qu’on avait couché ensembles, j’avais comment dire….des sensations un peu étrange. Au départ je pensais que c’était normal, normal que j’ai une sensation étrange dans mon bas ventre étant donné que j’avais perdu ma virginité avec Royce puis après les nausées…Mais je m’étais dit que c’était mon histoire minable avec Royce qui m’avait fait mal au cœur. J’en avais parlé à Andrea au bout de plusieurs semaines et il m’avait annoncé que j’étais potentiellement enceinte. Je n’y avais pas du tout cru mais l’absence de mes règles ne faisait que confirmer le diagnostic, j’étais en retard. Et pas que ce mois si, le mois dernier je ne les avaient pas eues non plus. J’attendais Royce, j’avais fait des pancakes en l’attendant, je savais que c’était pas le jour mais je pouvais pas m’empêcher d’être gentille…comme si un jour il finirait par me le rendre. J’entendis frapper alors j’arriver en courant : « Je suis là, une minute ! ». Je respirais un grand coup, je savais que ça allait être dur, qu’il allait m’accuser de mentir.  

Minnie-Love ouvra la porte et me laissa entrer. Dès que je l'ai vu, elle semblait... comment dire... fatiguée? Son teint était genre super pâle et elle se forçait limite à me faire un petit sourire. Je sais pas ce qu'elle avait, mais elle allait d'office me le dire. Je fermais la porte et je la suivis dans son chez-elle, là où nous avions passé une nuit passionnée mais tellement banale parmi tant d'autres pour moi. Je croisais mes bras contre mon torse. Désolé je n'avais pas pris la peine de lui dire bonjour ou de lui faire la bise. " Tu vas bien? " demandai-je inquiet.

Je me regardais une dernière fois dans le miroir avant de lui ouvrir, essayant de me renforcer, de mire que toutes les remarques qu’il me ferait seraient fausses, qu’il ne fallait pas que je m’inquiète. J’avais le teint pâle oui, j’étais certainement moins attirante que la première fois qu’il m’avait vu mais pourtant moi je le trouvais toujours aussi beau. Il était entrain de briser mon cœur, briser ma vie et je continuais de fantasmer sur lui, mais quel était mon problème ? Je crois que je commence à avoir des sentiments pour le pire connard de toute la terre. Il me demande si tout va bien, je ne sais pas quoi lui répondre, je doute, j’hésite : « Pas trop mal mais on a connu mieux et toi ? ». Il était de nouveau chez moi, ça me faisait tout drôle, je lui proposais de s’assoir alors, dans ce grand et luxueux apparemment qu’il connaissait déjà : « Je t’en prie, installes-toi ! ».
 

Si Minnie disait qu'elle allait bien, alors je n'allais pas éterniser là-dessus. Je voulais qu'on aille direct à l'essentiel, qu'elle me dise ce qu'elle a à dire. Elle me regarde d'un air que je connaissais bien. Je l'attirais, elle était dingue de moi, mais ça ne me faisait plus rien, j'avais l'habitude dorénavant. Je voulais pas me forcer à être sympa avec elle, jouer l'hypocrite et tout, très peu pour moi. J'hochais la tête et je m'installais confortablement sur le canapé, tout en ne la quittant pas du regard. " Je vais bien, merci. " finalement, je changeais de position car j'étais beaucoup trop nerveux. " De quoi veux-tu qu'on parle? Je suis venu pour ça non? Pas pour te regarder dans le blanc des yeux pendant une heure. " calme-toi Royce.

Royce commençait à s’énerver et cela ne me plaisait pas du tout, j’avais beau être d’un naturel gentil je voulais qu’il me parle avec respect. Même si il avait peu de temps si je l’avais fait venir ce n’était pas pour rien, j’avais de bonnes raisons alors il fallait qu’il se calme un peu, j’essayais de l’apaiser avec douceur : « Ecoutes Royce, si je t’ai demandé de venir c’est pour une bonne raison d’accord ?! Crois moi j’aurais préféré que cela n’arrive pas… ». Oui j’étais contente de le revoir mais dans des conditions comme cela non merci, je pris alors une grande respiration, j’allais pas lui dire directement mes doutes par rapport à ma grossesse, j’allais juste le mettre sur la voix : « Voilà, depuis que nous avons couchés ensembles, je me sens très bizarre…. ».

C'était plus fort que moi, dès que quelque chose n'allait pas je m'emportais vite. Je restais le plus calme possible que je voulais même si je sentais mon coeur battre à toute vitesse. Minnie me dit d'un air autoritaire que ce n'était pas pour rien que j'étais venu ici. Je la regardais sans un mot, je soupirais. Je levais ensuite mon regard vers elle lorsqu'elle me dit qu'elle ne se sentait pas très bien depuis qu'on avait couché ensemble. What the fuck? Je fronçais les sourcils. " 'Bizarre' c'est à dire? " j'osais pas imaginer toutes les possibilités de son soucis. " Me dis pas que t'es en dépression parce que je ne veux pas de toi? " ça serait la meilleure.

J’avais pas été autoritaire avec Royce, j’avais été douce mais je voulais juste qu’il se calme un peu, qu’il arrête de penser que j’étais toujours contre lui, il ne remporterait pas grand-chose à me parler comme une moins que rien. Il me demanda si j’étais en dépression parce qu’il ne voulait pas de moi, j’avais envie de rire, c’était tellement plus grave que ça. « Tu te prends vraiment pour le centre du monde Royce, je suis pas du genre à faire une dépression, même si j’avoue que ce n’était pas super cool d’agir comme tu l’as fait ! ». En plus si je faisais une dépression à cause de lui je n’allais pas l’inviter à la maison, cependant le fait qu’il en remette une couche me rendait triste, je savais qu’il ne voulait pas de moi mais….mais ça me faisait mal au cœur de me dire que le premier garçon avec qui j’avais couché ne serait jamais mon petit ami : « J’ai commencé par avoir mal dans le bas du ventre, mais je croyais que c’était normal… ».

Encore une fois, la jolie rousse avait le don de me fermer le clapet. J'étais un con, je me la pétais et elle arrivait à me rendre conscient de mes erreurs. Je levais les yeux au ciel en refusant de la regarder pour le moment. Je préférais regarder la vue qui s'offrait à son appartement. Mais lorsqu'elle dit qu'elle avait une douleur au bas du ventre, je me retournais vers elle. C'était peut être une infection, rien de grave, ça se soigne. " Et? T'as été voir le médecin? " lui demandai-je un peu indifférent.

Il ne semblait pas prendre conscience de ce qui étant entrain d’arriver, soit j’allais me faire hurler dessus, soit il n’en avait carrément rien à faire. Bon pour l’instant, il n’en avait rien à faire c’était certain, j’essayais alors de le mettre de plus en plus sur la piste : « Ensuite j’ai commencé à avoir envie de vomir, surtout le matin… ». Peut être que ça allait lui faire tilt, bien sûr je n’avais pas été voir un médecin, la première chose à faire c’était un test que j’avais d’ailleurs acheter : « Non, j’ai juste été dans une pharmacie! ». Là si il commençait pas à se poser des questions…