Elle avait mal au ventre, elle se sentait bizarre, elle vomissait. Je pense avoir compris. Non, je veux pas comprendre, ça peut pas arriver à moi ce genre de truc. Je me levais du canapé et je fis quelque pas dans la salon, les mains dans les poches. Je me sentais pas bien là, genre je stressais. J'avais peur de ce qu'elle me dise. Je contractais ma mâchoire. " Mais quoi?! Bordel qu'est-ce que tu as?! Va droit au but, arrête de tourner autour du pot, vas à l'essentiel des choses, tu me rends malade. " je la regardais, complètement inquiet, j'en avais des sueurs froides.
Il était malade et quelque part je me disais qu’il devait être inquiet, j’aurais pu me réjouir, vraiment si la situation n’avait pas été également catastrophique pour moi car moi non plus je n’avais pas envie d’avoir cet enfant. J’essayais de réfléchir à l’avenir que je pouvais avoir si j’avortais et si j’avais le bébé, dans les deux cas c’était tellement horrible…Je sortis alors un sac plastique venant de la pharmacie que je déballais sur le canapé : « Je crois que j’attends un enfant ». Bon voilà, au moins c’était dit, j’avais les yeux tristes, le regard larmoyant, j’avais peur.
Lorsqu'elle déballa le sachet plastique de la pharmacie et que la boîte du test de grossesse apparu sous mes yeux, je crus manquer d'air pendant un instant. Mon coeur s'arrêta, tout s'arrêta. C'était comme si tout s'écroulait. Je bouillonnais sur place, je serrais les poings, mes dents, j'étais tout sauf détendu. Je me pinçais les lèvres. Soit elle me faisait une blague, soit c'était vrai. " Je... j'te crois pas. On m'a déjà fait cette excuse pour essayer de me récupérer, ça marchera pas avec toi! " je la regardais avec dégoût, je m'avançai vers la porte, près à partir.
J’étais certaine qu’il n’allait pas me croire, pourtant j’aimerais tellement que cette histoire ne soit qu’une blague, que je me mette à rire avant de lui dire ‘je t’ai bien fait flippé hein’, mais non, tout cela est bien réel : « Ecoutes ça fait deux mois que je n’ai pas mes règles, deux mois que je vomis pratiquement tout les matins… Je sais même pas à quoi ressemble une pilule, j’ai pris la pilule du lendemain mais deux jours plus tard, à la pharmacie on m’a dit que l’efficacité se réduisait quand on la prenait trop tard… ». Oui j’avais eu la mauvaise idée d’avoir un rapport un samedi et le dimanche les pharmacies sont fermés du coup je n’avais pris la pilule du lendemain que le lundi. « Restes là s’il te plait…Je te jures que je ne cherche pas à te récupérer, je sais bien que tu t’intéresses pas du tout à moi Royce, je le sais… ». Même si ça me faisait mal, oui, j’étais au courant
Est-ce que je devais la croire? Est-ce qu'elle mentait? J'en savais trop rien, après tout Minnie a toujours été sincère avec moi, c'était moi le menteur dans l'histoire donc je devais peut être faire un effort. Mais ce qu'elle venait de me dire me mis hors de moi. Je m'avançai vers elle d'un air menaçant. " Pardon?! Tu ne sais pas à quoi ressemble une pilule? Mais c'est une blague! Si toutes les filles prennent ça c'est pas pour rien! Je suis désolé c'est entièrement de ta faute, me fous pas dans le même sac que toi, j'ai rien avoir avec ça! " sur le coup de la colère, j'avais frappé mon poing contre un miroir qui se bisa en plusieurs morceaux. Je devinais que c'était un miroir d'une grande valeur puisqu'il était doré avec des écriteaux dessus. Et merde. Je ne me contrôlais pas du tout. Ma main était en sang, j'étais à deux doigts de pleurer tellement j'étais énervé. J'étouffais, il fallait que je sorte d'ici. Mais je restais là, à faire les cents pas dans l'appartement en me retenant de dire une autre horreur à Minnie, ou à lui faire du mal. " Si jamais t'es enceinte, je te conseille de virer ce truc, compte pas sur moi pour m'en occuper, je veux pas de gosse! Je déteste les mômes. " lui criai-je au visage.
Et voilà exactement comme je l’avais prévu Royce me mettait toute la culpabilité sur le dos, non j’étais pas la seule coupable, je m’en voulais vraiment mais ce n’était pas que de ma faute à moi, je lui dis alors, énervée aussi par son attitude : « Je t’ai dit que j’ai pris la pilule du lendemain ! Que voulais-tu que je fasse de plus, je ne prenais pas la pilule auparavant… ». Il n’avait rien à voir avec ça, mais comment pouvait-il dire ça alors que c’était SON enfant ! Je n’en revenait pas, j’avais encore mal au cœur et des larmes coulaient de mes yeux mais je pouvais pas pleurer, je savais que c’était interdit pour une princesse de pleurer en public : « Je vois pas pourquoi je l’aurais pris cette putain de pilule puisque j’avais jamais eu de rapport, je vois pas à quoi elle m’aurait servie… ». Ah mince, je venais de lui dire que j’avais perdu ma virginité avec lui, oups. Il cassa ensuite un miroir en donnant un coup dedans, je ne savais pas quoi faire pour le calmer. « Royce, on devrait aller dans la salle de bain, j’ai pas envie d’aller aux urgences en plus du reste… ». Je n’avais pas vraiment peur de lui, je savais qu’il pouvait être très méchant mais je me demandais pourquoi il était comme ça, si c’était ma faute…J’étais choqué de ce qu’il me disait, j’avais pensé à avorter mais dire que c’était un truc, ça me faisait mal : « C’est pas un truc d’abord, c’est notre enfant… ». Qu’il l’accepte ou non, c’était la même chose.
Etre père moi? J'étais déjà contre l'idée de me marier alors avoir des enfants, encore moins! Tout tournait au cauchemar, je ne savais plus quoi penser. Je venais de littéralement me fracasser la main contre un miroir et des goûtes de sang tombaient sur le sol. On aurait dit une scène de crime. Je grimaçais en regardant les plaies mais ce n'était pas ça qui me faisait le plus mal. Minnie-Love était vierge... j'avais pris sa virginité en plus de ça. Je levais les yeux au ciel. " Mais qu'est-ce qui te prend de donner ta virginité au premier venu? On t'a pas appris ça dans ton éducation de princesse? Ils vous informent pas sur les pilules et les préservatifs? " je déglutis, je ne me souvenais pas avoir mis de capote. Ce qui voulait dire que j'y étais aussi pour quelque chose. " Et merde! Putain, fais chier! " jurai-je dans ma barbe. Je suivis Minnie-Love jusque dans la salle de bain pour nettoyer ma main qui devenait rouge au fil des minutes. La jolie rousse insistait sur le fait que c'était aussi mon enfant. Je soupirais. " Tu es sur de toi? Tu as fait le test?" lui demandai-je d'une voix tremblante.
Je me mis à pleurer, mais pleurer comme je ne l'avais jamais fait devant quelqu'un quand il me parlait de mon éducation, j’avais subit tellement de choses lorsque j’étais petite, ma grand-mère m’avait toujours jugé, cela me faisait si mal qu’il me dise ça. Il ne savait pas pourtant, il devait se dire que c’était cool la vie de château mais non, avoir une grand-mère comme la mienne c’était vraiment difficile pour moi quand on était pas faite pour être princesse et régner sur le royaume. « Dis pas ça Royce, avoir une éducation de princesse comme tu dis c’est la pire chose qui me soit arrivé de toute ma vie…Pour moi je ne t’ai jamais considéré comme le premier venu et puis en plus, c’est toi qui n’a pas mis de préservatif, c’est au garçon d’en mettre… ». Bon j’étais un peu naïve, je m’y connaissais pas trop mais quand même, je savais qu’un préservatif c’était beaucoup plus facile d’en porter un pour les hommes que pour les femmes, en même temps pourquoi on avait fait l’amour dans l’eau hein ? Je l’emmenai dans la salle de bain puis j’essuyais doucement sa main avant de sécher la plaie avec des compresses et de mettre une bande autour de celle-ci. J’étais douce dans mes gestes, ça contraster tellement avec toute la colère qu’il avait en lui. Je collais la bande avec du sparadrap avant de lui répondre : « Non j’ai pas fait le test, mais je pense qu’il n’y a pas de doutes à avoir…On peut le faire ensemble si tu arrives à te calmer un peu… ».
Je ne connaissais rien de la vie de Minnie, de son éducation et je me permettais de la juger comme un parfait enfoiré. Dire les choses sans réfléchir faisait partie de ma maladie. Elle non plus ne connaissait rien de moi, il faut dire que je restais discret et très mystérieux. Il n'y avait que Typhène et Apple qui étaient au courant de ma bipolarité. Je n'étais pas fou, enfin, du moins je le croyais. Ce n'était pas pour rien si je m'en prenais vite aux gens, si je m'énervais puis tout d'un coup j'étais l'homme le plus triste du monde. Elle s'occupait soigneusement de ma main et je trouvais ça attentionné de sa part. Elle aurait très bien pu me laisser me débrouiller seul. J'avais pas mis de capote, c'était toujours un risque, il y avait une chose sur combien que le préservatif craque ou je ne sais quoi. J'hochai la tête. " Je sais... " je la remerciai d'un très très faible sourire, il se pourrait qu'elle ne l'ait pas vu puis elle me dit qu'elle n'avait pas encore fait le test. Soulagement, elle n'était donc peut être pas enceinte. " Il faut que tu le fasses tout de suite, il faut qu'on soit sur. Je peux pas avaler ça sans preuve. " Je retournais dans le salon pour lui donner le test. " Appelle-moi quand c'est fait. " je lui tendis la boîte et j'attendis derrière la porte. Je venais seulement de me rendre compte qu'elle pleurait.
Heureusement j’avais gardé mon calme, à chaque fois que Royce me faisait ses espèces de crises je ne disais rien, j’étais zen. Non pas qu’il n’était pas impressionnant mais je le pensais pas dangereux, si peut être pour lui car je n’avais même pas l’impression qu’il se rendait compte de ce qu’il faisait mais je ne pensais pas qu’il viendrait à me tuer où à me battre…Je lui avais fait son bandage, me demandant pourquoi j’étais si gentille avec lui mais j’avais déjà la réponse. Malheureusement depuis que je l’avais rencontré j’avais changé sur bien des choses et puis je faisais des études de médecine alors je ne pouvais pas le laisser comme ça, plein de sang. J’avais acheté plusieurs test mais j’avais peur, peur que ma crainte se certifie, j’avais 19 ans. J’étais si jeune. « Je vais le faire Royce, je préférais que tu sois là… ». Je ne sais pas pourquoi, à part pour me hurler à la figure. Je continuais de pleurer mais je n’attendais aucune remarque ou aucun geste de la part de Royce, ce n’était pas lui qui allait me consoler ou me dire quelque chose de gentil. « Merci… ». Je partis donc sur les toilettes pour uriner sur le test, c’était d’un pratique….Je suis certaine qu’aucune princesse ne c’était adonné à ce genre de pratique, j’étais vraiment révolutionnaire. « J’ai fini il faut attendre deux minutes, c’est écrit sur la boite… ». J’ouvris doucement la porte avec le test entre les mains, je croisais les doigts puis je retournai vers le lavabo et je fermais les yeux, il devait rester 30 secondes.